C'est toujours un grand privilège d'avoir
John Steinbeck comme guide touristique et de partir en excursion avec le portraitiste officiel de la vallée. Il nous présente cette vallée californienne à deux pas de Monterrey et de Salinas, et plus particulièrement, ses habitants, avec leur part d'ombre et de mystère, leurs faiblesses qui les rendent tellement attachants.
Bien que les personnages soient partiellement récurrents, il s'agit plus d'un recueil de nouvelles que d'un roman à proprement parler. Chaque chapitre est une nouvelle en soi et présente un personnage ou une famille différente.
Cet ouvrage fait énormément penser à
La Grande Vallée, et, bien qu'antérieur, tous les ingrédients stylistiques sont les mêmes. Comme dans
La Grande Vallée, vous aurez votre lot d'âmes frustrées, de doux rêveurs décalés (un peu comme le Danny de
Tortilla Flat), des sortes de petits monstres inoffensifs (souvenez vous de Johnny L'Ours encore dans
La Grande Vallée).
Peut-être sont-ce les ingrédients universels de Steinbeck, car il semble affectionner les monstres (Lennie dans
Des Souris Et Des Hommes, Cathy dans
À L'Est D'Eden, etc.). Bref,
John Steinbeck toujours flamboyant dans l'écriture mais probablement un petit ton en dessous par rapport à ses grands romans très construits qui ont fait sa renommée amplement justifiée.
Néanmoins, une oeuvre très personnelle, où l'on peut lire en filigrane la propre philosophie du bonheur selon l'auteur, du moins, c'est mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose sous les nuages...