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C'est toujours un grand privilège d'avoir John Steinbeck comme guide touristique et de partir en excursion avec le portraitiste officiel de la vallée. Il nous présente cette vallée californienne à deux pas de Monterrey et de Salinas, et plus particulièrement, ses habitants, avec leur part d'ombre et de mystère, leurs faiblesses qui les rendent tellement attachants.

Bien que les personnages soient partiellement récurrents, il s'agit plus d'un recueil de nouvelles que d'un roman à proprement parler. Chaque chapitre est une nouvelle en soi et présente un personnage ou une famille différente.

Cet ouvrage fait énormément penser à La Grande Vallée, et, bien qu'antérieur, tous les ingrédients stylistiques sont les mêmes. Comme dans La Grande Vallée, vous aurez votre lot d'âmes frustrées, de doux rêveurs décalés (un peu comme le Danny de Tortilla Flat), des sortes de petits monstres inoffensifs (souvenez vous de Johnny L'Ours encore dans La Grande Vallée).

Peut-être sont-ce les ingrédients universels de Steinbeck, car il semble affectionner les monstres (Lennie dans Des Souris Et Des Hommes, Cathy dans À L'Est D'Eden, etc.). Bref, John Steinbeck toujours flamboyant dans l'écriture mais probablement un petit ton en dessous par rapport à ses grands romans très construits qui ont fait sa renommée amplement justifiée.

Néanmoins, une oeuvre très personnelle, où l'on peut lire en filigrane la propre philosophie du bonheur selon l'auteur, du moins, c'est mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose sous les nuages...
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Ce sont plusieurs histoires qui n'en font qu'une, celle d'une vallée cachée en Californie découverte par un caporal espagnol parti à la poursuite d'un daim. Emerveillé par la nature qu'il trouve : « Une longue vallée tapissée de verts pâturages où paissait un troupeau de daims. Des chênes plantureux croisaient dans les prairies de cette charmante vallée, et les collines la défendaient contre le vent et le brouillard. » Il la nommera « les pâturages du Ciel ».
Des années plus tard, colonisée par des fermiers, John Steinbeck raconte ces gens, leurs joies et leurs douleurs, leur vie et comme souvent dans ses romans toute la riche humanité de leurs existences ordinaires.
On aurait pu croire lire les contes et légendes de ce petit paradis si la nature vraisemblable des situations n'avait pas rattrapé la magie de ces chroniques. L'auteur fait une parfaite synthèse de chacune de ces destinées : « La plupart des vies prennent la forme d'une courbe. D'abord une montée vers l'ambition, le pic arrondi de la maturité, la pente douce de la désillusion, et enfin le terrain plat de l'attente de la mort. »
« Les Pâturages du Ciel » est une merveilleuse peinture de la lutte entre les ambitions des hommes et leur fatum.
Traduction de Louis Guilloux.
Editions Gallimard, Folio, 341 pages.
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Petite merveille découverte presque par hasard que ce Steinbeck-là!
Le titre pose le sujet : nous sommes au coeur du paradis sur terre ou presque, à savoir la fameuse vallée de la Salinas à laquelle Steinbeck revient toujours pour évoquer l'essentiel. Dans une suite de chroniques très cinématographiques, l'auteur nous emmène à la rencontre des habitants de cette vallée, autant de personnages d'une fulgurante authenticité qu'avec son talent habituel il rend vivants en moins de deux phrases : fermier cupide, laboureur solitaire, prostituées solaires, tout ce petit monde qui s'agite, rêve et interagit en une suite de tableaux bucoliques est un enchantement pour le lecteur, et pour moi une occasion de retrouver le climat si particulier de l'un de mes auteurs préférés. A savourer!
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C'est une longue vallée tapissée de verts pâturages, une vallée fertile ornée de chênes plantureux. Un coin de terre quelque part en Californie, entre Salinas et Monterey, un coin de paradis. Quelques familles y vivent paisiblement, entre leurs fermes, l'école, le magasin général et le bureau de poste.

Ce roman se déroule donc au coeur du "pays de Steinbeck". Roman ou nouvelles. La structure est la même que dans Rue de la sardine: un lieu et à chaque chapitre un récit centré sur une des familles de la vallée. Les nouvelles sont donc indépendantes mais interconnectées par la géographie et par certains personnages que l'on retrouve. C'est le cas surtout des Munroe dont chaque apparition annonce un changement pour le pire. Agents d'un destin malin, ils brisent sans le savoir les rêves, les fantasmes ou les illusions de leurs voisins.

On retrouve avec régal la prose limpide de Steinbeck, son utilisation frappante des images, sa puissante évocation des lieux, sa capacité à transformer des gens ordinaires en personnages mémorables.
Toutes les histoires sont imprégnées de sa compréhension profonde du lien qui uni les êtres humains à leur chez eux. Steinbeck n'avait que trente ans lorsque ce livre a été publié. Comment quelqu'un de si jeune pouvait être si sage sur la condition humaine? Il semblait déjà comprendre ce qui fait de nous des êtres imparfaits.

Cette oeuvre de jeunesse, douce-amère, est à mon avis une des masterpieces de la bibliographie de Steinbeck. Ne passez pas à côté.

Traduit par Louis Guilloux
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Les pâturages du Ciel sont une terre bénie, qui offre un espace de sérénité et des terres fertiles à quiconque décide de s'y installer. Certains y vivent depuis plusieurs générations, d'autres viennent s'y réfugier avec quelque drame personnel. Steinbeck nous présente chaque famille, avec ses rêves et ses malheurs, ses obsessions étranges parfois. D'un homme obsédé par la fondation de sa dynastie familiale, un autre à la fortune imaginaire et un dernier fasciné par les pendaisons. On croise la route d'une personne réellement folle, mais l'auteur nous la rend sympathique, nous laissant même avec le doute que ce soit la seule personne du village qui ait vraiment compris la vie.

Malgré le côté un peu désuet du roman (qui lui donne d'ailleurs un certain charme), avec ses grandes fermes et l'arrivée du confort moderne, les archétypes des habitants sont universels, et on peut se reconnaître dans beaucoup : un rêve caché, un espoir secret qui ne meurt jamais malgré les années qui passent, …

Si un logement se libère aux Pâturages du Ciel, ne laissez pas passer votre chance !
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Douze chapitres et donc douze nouvelles avec un fil conducteur : le lieu. Cette vallée verdoyante, nommée les pâturages du ciel, où tous aimeraient vivre.
Et c'est la vie de ses habitants que l'on découvre dans ce recueil : des histoires parfois dures comme celle d'Edward Wicks ou de Tularecito ou bien plus tendres avec Pat Humbert.
Ma préférée est résolument celle de Junius .. mais je ne vous en dis pas plus, découvrez le. Moins connu que les Raisins de la Colère certes, mais une pépite tout de même!
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Dans ce recueil de nouvelles, liées entre elles par un lieu commun, Les pâturages du Ciel, proche de Salinas et de Monterrey, on retrouve l'Amérique des déclassés ou des malchanceux, mais surtout des personnages aux idéaux élevés et aux caractéristiques attachantes.

On passe d'une famille à une autre, d'un anti-héros au suivant, sans la construction et la ligne directrice d'un roman, même si certains liens existent (comme par exemple le personnage de John Whiteside qui apparait souvent). C'est dommage car Steinbeck a le don pour développer des protagonistes avec lesquels on souhaite passer du temps ; on a souvent l'impression de les quitter trop vite.

Ce fut le cas avec le père Munroe, qui ne comprend pas comment sa fille puisse être si belle, du petit Tularecito passionné de dessin à défaut d'école, de la petite Hilda à l'esprit dérangé, et surtout de Junius Maltby qui élève son fils Robbie avec autant d'amour que d'originalité. On croisera aussi des soeurs qui vendent des tortillas en les faisant payer de manière toute personnelle, des institutrices au grand coeur, des touristes ou un passionné de pendaisons, sans oublier le riche par pure imagination.

Même si Les pâturages du ciel n'est pas l'oeuvre de Steinbeck qui a ma préférence, j'ai éprouvé une réelle empathie pour ses personnages décalés aux petits grains de folie qui les rendent si touchants dans leur recherche d'un bonheur simple, d'autant plus qu'ils sont soumis à des coups du sort répétés et impondérables.

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Encore un voyage dans les vallées fertiles de Californie, près de Salinas, région natale de John Steinbeck que j'avais déjà découverte dans "A l'Est d'Eden".

C'est ici un roman écrit sous forme de nouvelles. Ecrit en 1932, il nous conte une famille/un personnage différent à chaque chapitre. le point commun entre ces récits étant la terre: Les pâturages du ciel. Les fragments de vie évoqués sont ceux du passage ou de l'installation des personnages dans cette vallée.

J'y ai retrouvé l'amour de Steinbeck pour sa terre natale, cette région où la terre est fertile, où le travail est fructifiant, un paradis (Pastures of Heaven, le titre original). Et son amour aussi pour ses personnages authentiques et sensibles.

Pour avoir découvert récemment les nouvelles d'Alice Munro, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle. Leurs nouvelles décrivent toujours des personnages simples, j'y retrouve chez les deux auteurs une écriture sensible et juste, mais avec un version plus masculine pour Steinbeck, et plus cynique, les chutes sont souvent tristes ou du moins teintées de déception.. Mais qui reflète je pense les réalités de vie de l'époque, d'entre les deux guerres.

Très bon moment de lecture en tout cas!
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Un très bon roman de John Steinbeck, prix Nobel de littérature 1962.

Il est moins connu que les grands titres de Steinbeck, mais très plaisant à lire. D'ailleurs ce n'est pas tout à fait un roman mais plutôt un recueil de nouvelles qui se passent toutes dans une vallée près de Monterey, appelée "Les Pâturages du ciel".

Ainsi l'auteur fait se croiser différents personnages d'une nouvelle à l'autre. C'est très bien écrit, les personnages sont bien campés, l'imagination de Steinbeck est remarquable, il peut nous raconter les mésaventures de deux vieilles filles aussi bien que la fuite de l'institutrice ou les motivations du propriétaire de la plus belle maison du voisinage.

Je crois que c'est ce que j'ai le plus aimé : l'imagination et le vaste panel de vies différentes que nous présente Steinbeck dans ce livre, chacune avec son intrigue, son destin parfois étrange et une certaine âpreté dans les rapports humains.
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Qu'il est fort, cet auteur pour décrire tout un pan de l'Amérique en quelques portraits.. Incroyable, une vraie pépite. C'est un recueil de nouvelles, qui se relient toutes, car elles se passent sur un même lieu, et partagent entre elles les mêmes personnages. Ce qui donne envie, immanquablement, de relire le livre une fois terminé ! Ce livre paru dans les années 30, est criant de vérité, et toujours d'actualité. Il est terriblement moderne, et c'est pour moi, un grand classique.
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