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Louis Guilloux (Traducteur)
EAN : 9782070366927
341 pages
Gallimard (15/10/1975)
4.07/5   200 notes
Résumé :
En Californie, entre Salinas et Monterey, des familles de fermiers vivent prospères et paisibles. La terre est riche et facile à travailler, les fruits des jardins sont les plus beaux de Californie. John Steinbeck décrit ces familles avec tendresse et humour. Le même paysage rassemble des personnages très divers qui, sous le même ciel, construisent un rêve intimement mêlé à la terre, aux fleurs, aux animaux, au grand souffle cosmique des saisons.
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C'est toujours un grand privilège d'avoir John Steinbeck comme guide touristique et de partir en excursion avec le portraitiste officiel de la vallée. Il nous présente cette vallée californienne à deux pas de Monterrey et de Salinas, et plus particulièrement, ses habitants, avec leur part d'ombre et de mystère, leurs faiblesses qui les rendent tellement attachants.

Bien que les personnages soient partiellement récurrents, il s'agit plus d'un recueil de nouvelles que d'un roman à proprement parler. Chaque chapitre est une nouvelle en soi et présente un personnage ou une famille différente.

Cet ouvrage fait énormément penser à La Grande Vallée, et, bien qu'antérieur, tous les ingrédients stylistiques sont les mêmes. Comme dans La Grande Vallée, vous aurez votre lot d'âmes frustrées, de doux rêveurs décalés (un peu comme le Danny de Tortilla Flat), des sortes de petits monstres inoffensifs (souvenez vous de Johnny L'Ours encore dans La Grande Vallée).

Peut-être sont-ce les ingrédients universels de Steinbeck, car il semble affectionner les monstres (Lennie dans Des Souris Et Des Hommes, Cathy dans À L'Est D'Eden, etc.). Bref, John Steinbeck toujours flamboyant dans l'écriture mais probablement un petit ton en dessous par rapport à ses grands romans très construits qui ont fait sa renommée amplement justifiée.

Néanmoins, une oeuvre très personnelle, où l'on peut lire en filigrane la propre philosophie du bonheur selon l'auteur, du moins, c'est mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose sous les nuages...
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Ce sont plusieurs histoires qui n'en font qu'une, celle d'une vallée cachée en Californie découverte par un caporal espagnol parti à la poursuite d'un daim. Emerveillé par la nature qu'il trouve : « Une longue vallée tapissée de verts pâturages où paissait un troupeau de daims. Des chênes plantureux croisaient dans les prairies de cette charmante vallée, et les collines la défendaient contre le vent et le brouillard. » Il la nommera « les pâturages du Ciel ».
Des années plus tard, colonisée par des fermiers, John Steinbeck raconte ces gens, leurs joies et leurs douleurs, leur vie et comme souvent dans ses romans toute la riche humanité de leurs existences ordinaires.
On aurait pu croire lire les contes et légendes de ce petit paradis si la nature vraisemblable des situations n'avait pas rattrapé la magie de ces chroniques. L'auteur fait une parfaite synthèse de chacune de ces destinées : « La plupart des vies prennent la forme d'une courbe. D'abord une montée vers l'ambition, le pic arrondi de la maturité, la pente douce de la désillusion, et enfin le terrain plat de l'attente de la mort. »
« Les Pâturages du Ciel » est une merveilleuse peinture de la lutte entre les ambitions des hommes et leur fatum.
Traduction de Louis Guilloux.
Editions Gallimard, Folio, 341 pages.
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Petite merveille découverte presque par hasard que ce Steinbeck-là!
Le titre pose le sujet : nous sommes au coeur du paradis sur terre ou presque, à savoir la fameuse vallée de la Salinas à laquelle Steinbeck revient toujours pour évoquer l'essentiel. Dans une suite de chroniques très cinématographiques, l'auteur nous emmène à la rencontre des habitants de cette vallée, autant de personnages d'une fulgurante authenticité qu'avec son talent habituel il rend vivants en moins de deux phrases : fermier cupide, laboureur solitaire, prostituées solaires, tout ce petit monde qui s'agite, rêve et interagit en une suite de tableaux bucoliques est un enchantement pour le lecteur, et pour moi une occasion de retrouver le climat si particulier de l'un de mes auteurs préférés. A savourer!
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C'est une longue vallée tapissée de verts pâturages, une vallée fertile ornée de chênes plantureux. Un coin de terre quelque part en Californie, entre Salinas et Monterey, un coin de paradis. Quelques familles y vivent paisiblement, entre leurs fermes, l'école, le magasin général et le bureau de poste.

Ce roman se déroule donc au coeur du "pays de Steinbeck". Roman ou nouvelles. La structure est la même que dans Rue de la sardine: un lieu et à chaque chapitre un récit centré sur une des familles de la vallée. Les nouvelles sont donc indépendantes mais interconnectées par la géographie et par certains personnages que l'on retrouve. C'est le cas surtout des Munroe dont chaque apparition annonce un changement pour le pire. Agents d'un destin malin, ils brisent sans le savoir les rêves, les fantasmes ou les illusions de leurs voisins.

On retrouve avec régal la prose limpide de Steinbeck, son utilisation frappante des images, sa puissante évocation des lieux, sa capacité à transformer des gens ordinaires en personnages mémorables.
Toutes les histoires sont imprégnées de sa compréhension profonde du lien qui uni les êtres humains à leur chez eux. Steinbeck n'avait que trente ans lorsque ce livre a été publié. Comment quelqu'un de si jeune pouvait être si sage sur la condition humaine? Il semblait déjà comprendre ce qui fait de nous des êtres imparfaits.

Cette oeuvre de jeunesse, douce-amère, est à mon avis une des masterpieces de la bibliographie de Steinbeck. Ne passez pas à côté.

Traduit par Louis Guilloux
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Les pâturages du Ciel sont une terre bénie, qui offre un espace de sérénité et des terres fertiles à quiconque décide de s'y installer. Certains y vivent depuis plusieurs générations, d'autres viennent s'y réfugier avec quelque drame personnel. Steinbeck nous présente chaque famille, avec ses rêves et ses malheurs, ses obsessions étranges parfois. D'un homme obsédé par la fondation de sa dynastie familiale, un autre à la fortune imaginaire et un dernier fasciné par les pendaisons. On croise la route d'une personne réellement folle, mais l'auteur nous la rend sympathique, nous laissant même avec le doute que ce soit la seule personne du village qui ait vraiment compris la vie.

Malgré le côté un peu désuet du roman (qui lui donne d'ailleurs un certain charme), avec ses grandes fermes et l'arrivée du confort moderne, les archétypes des habitants sont universels, et on peut se reconnaître dans beaucoup : un rêve caché, un espoir secret qui ne meurt jamais malgré les années qui passent, …

Si un logement se libère aux Pâturages du Ciel, ne laissez pas passer votre chance !
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Vous savez que je ne mange jamais de poulet. Je ne souffle jamais mot à personne pourquoi je n'en mange pas. Je me contente de dire que je n'aime pas le poulet. (...) Quand j'étais gosse — âgé de douze ans — j'avais l'habitude de livrer quelques provisions d'épicerie avant d'aller à l'école. Bon. Près de la brasserie, vivait un vieillard infirme. (...) Il avait une jambe coupée, à hauteur de la cuisse (...). Avec sa béquille, il allait et venait assez bien, mais plutôt lentement. Un matin, comme je passais par là avec un panier rempli de marchandises, ce vieillard était dehors, dans sa cour, occupé à tuer un coq. Ce coq était le plus gros Rhode Island rouge que j'aie jamais vu. Ou peut-être était-ce parce que j'étais si petit que le poulet paraissait si énorme. (...) Ce vieillard tenait une hachette dans son autre main. Au moment où il visait le cou du coq, sa béquille glissa un peu, le poulet se tortilla dans la main du vieux qui lui coupa complètement une aile. Et alors, ce vieux-là devint presque fou furieux. Il se mit à donner des coups et des coups de hache toujours au mauvais endroit, dans la poitrine et dans l'estomac. Puis la béquille glissa un peu plus et lui fit perdre complètement l'équilibre, juste comme il allait frapper. Il coupa net une des pattes du poulet et trancha du même coup son propre doigt. (...) À ce moment-là, le vieillard laissa carrément tomber le coq par terre et rentra dans la maison en clopinant, en soutenant son doigt. Et ce coq, dont les boyaux pendants traînaient par terre, se mit à ramper en faisant entendre une espèce de croassement. (...) Eh bien, Mr Banks, je n'ai jamais tué un poulet depuis lors, et je n'en ai jamais mangé un seul. J'ai essayé d'en manger, mais à chaque fois, je vois ce damné Rhode Island rouge se sauver en rampant.
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Après les indispensables obligations de vivre et de se reproduire, l'homme a, de plus, besoin de laisser quelques archives de lui-même, une preuve, peut-être, qu'il a vraiment existé. Il laisse cette preuve sur le bois, sur la pierre, ou dans la vie des autres gens. Ce désir profond existe chez tous les êtres, depuis le garçon qui écrit des mots impurs dans une toilette publique, jusqu'au Bouddha qui grave son image dans l'esprit de sa race. La vie est tellement irréelle. Je pense que nous doutons terriblement de notre existence et que nous tentons toujours de nous prouver qu'il est bien vrai que nous vivons.
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Bien qu’elle n’y fût jamais venue encore, Miss Morgan, quand elle y arriva, reconnut la propriété des Maltby. Sur le sol, les barrières se couchaient à demi, d’un air las, écrasées sous leur surcharge de ronces. Les arbres fruitiers étendaient leurs branches nues émergeant d’une forêt de mauvaises herbes. Des plants de mûriers sauvages grimpaient jusqu’en haut des pommiers ; des écureuils et des lapins filaient sous ses pieds, et les colombes aux douces voix s’enfuyaient, dans le sifflement de leurs ailes. Dans un haut poirier sauvage, un congrès de geais bleus se livrait, à grand renfort de cris rauques, à une dispute cacophonique. Puis, auprès d’un orme que la splendeur d’un matin de gel revêtait d’un manteau velu, Miss Morgan aperçut les bardeaux tordus et moussus du toit de Maltby. À voir sa tranquillité, on aurait pu croire que ce lieu était abandonné depuis une centaine d’années.

(p. 150-151)
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Un après-midi, Miss Morgan grimpa le long du versant d’une falaise crayeuse, pour graver ses initiales sur la blanche étendue. Dans son ascension, elle se déchira le doigt avec une épine, et, au lieu de graver ses initiales, elle griffonna : « Je suis venue ici et y ai laissé cette partie de moi-même », et elle pressa son doigt sanglant contre le rocher spongieux.
Ce soir-là, elle écrivit dans une lettre : « Après les indispensables obligations de vivre et de se reproduire, l’homme a, de plus, besoin de laisser quelques archives de lui-même, une preuve, peut-être, qu’il a vraiment existé. Il laisse cette preuve sur le bois, sur la pierre, ou dans la vie des autres gens. (…) La vie est tellement irréelle. Je pense que nous doutons sérieusement de notre existence et que nous tentons toujours de nous prouver qu’il est bien vrai que nous vivons. »

(p. 84-85)
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Hélène Van Deventer était une grande femme, au visage effilé, beau, et aux yeux tragiques. Un sentiment puissant de la tragédie avait dominé sa vie. À quinze ans, elle avait pris des airs de veuve, après qu’on eût empoisonné son petit chat persan. Pendant six mois, elle le pleura, non d’une manière démonstrative, mais d’une voix amortie, et avec des manières silencieuses. Quand elle eut pleuré son chat pendant six mois, son père mourut, et le deuil continua sans interruption. On l’eût dite affamée de tragédie, et la vie lui en avait fourni en abondance.

(p. 95)
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