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EAN : 9782370890634
122 pages
Editions Alexandrine (12/04/2018)
3.12/5   4 notes
Résumé :
Rimbaud, que l’on voit toujours en adolescent de Charleville, fut aussi, de 1870 à 1873, un Parisien temporaire, soucieux de montrer ses vers et de fréquenter les milieux de la poésie nouvelle. Accueilli par Verlaine qui l’aimera corps et âme, il sera dans la capitale au hasard de nombreux gîtes occasionnels durant une période des plus troublée : la France occupée, les heures de la Commune, les débuts houleux de la Troisième République.
Habitué des cafés et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Déambuler à la rencontre de Rimbaud, vivre l'effervescence du jeune ardennais de 16 ans étaient mes principales impatiences.
Cette escapade dans le Paris du poète, m'a ouvert sur d'autres réalités, le SDF, le Rimbaud sans domicile, l'acuité satirique d'un Arthur Rimbaud prêt à railler tous les mauvais poètes, les séances alcoolisées qu'il multipliait, son addiction au "vert pilier", l'absinthe, son instabilité permanente, son homosexualité débridée, et sa précocité qui le propulse vers toutes les audaces.


Qui peut le comprendre ? Qui peut comprendre l'intelligence prodigieuse qu'il déploie, la finesse de ses écrits, le sens du Bateau Ivre.


Jean-Luc Steinmetz, avec un sens du détail, dans ce livre le Paris de Rimbaud, efface tous les clichés que l'on pouvait entretenir, ou caresser sur Arthur Rimbaud, comme son séjour à Paris, une longue gerbe de succès, et de reconnaissances. Balayée l'idée d'un poète arrivé au sommet de son art, puis considérant qu'il est allé au bout de sa mission, tourne la page pour mieux créer sa légende et s'en va dans le désert.


L'audace de Jean-Luc Steinmetz, et d'avoir retracé l'itinéraire chaotique d'un jeune homme qui n'a jamais trouvé, ni le repos, ni le succès, ni le bonheur. Par contre il a bien été parmi les visionnaires de son temps celui qui a pris la plume pour effacer la littérature d'avant, et écrire de nouvelles pages totalement insensées.


Le Bateau Ivre, c'est lui, et au delà des cent vers du poème, comme un message, il énonce la fin d'un monde et l'éclosion d'un nouvel univers. Cette date 1870, le romancier Patrick Deville la reprend à son compte, c'est la date du basculement du monde, le tout début de la mondialisation, et comme par hasard Arthur Rimbaud y participe. Après la commune le monde est devenu planétaire.


Jean-Luc Steinmetz l'insatiable chercheur et inlassable explorateur de l'oeuvre d'Arthur Rimbaud nous rappelle l'épisode assez humiliante pour Théodore de Banville qui vient d'écrire un éloge de la versification, où le poète ne fera qu'un commentaire cinglant prédisant la mort de l'alexandrin. Il aura bien d'autres indélicatesses à l'égard d'autres poètes comme Charles Cros, qui malgré son hospitalité , son hôte utilisera des feuillets de poésie à des "fins hygiéniques".


Après avoir recherché quelques assentiments futiles, comme ceux de Paul Verlaine, et côtoyé avec fougue les artisans de la commune, et ressenti à travers ces événements, des "choses printanières", il perçoit les bouleversements profonds qui vont intervenir. le sentiment que Jean-Luc Steinmetz laisse entrevoir est la lucidité de Rimbaud, l'homme "aux semelles Devant", pour déceler dans les événements les grands moments de rupture.


Après avoir côtoyé des poètes qui se sont appelés les Zutistes, ou les Vilains-Bonhommes il sent qu'il doit tracer sa route, sans tenir compte de ceux qu'il côtoie, de ne plus rechercher l'assentiment des poètes ou d'autres fussent-ils ceux de Paul Verlaine.
Fuyant la compagnie des hommes de lettres ils tracent peu à peu ses vertiges.


Après le bateau ivre, les voyelles annoncent l'expérience du voyant, celui capable décrire et communiquer par l'intermédiaire de tous les sens. Les illuminations viendront, est une saison en enfer, une saison si proche de toutes ces déambulations dans un Paris, le Paris de Rimbaud, dans lequel il aura de plus en plus de mal à survivre et à se reconnaître. Peut-on démystifier à ce point Arthur Rimbaud ?


Après lui les parnassiens disparaîtront, Lautréamont émergera et avec lui les poètes maudits et d'autres romanciers émergeront comme Zola ou Léon Bloy. C'est l'inquiétude qui gronde dans les milieux artistiques, c'est le début de l'impressionnisme, et bientôt viendra le temps de l'abstrait, d' Apollinaire ( alcools), les surréaliste et le dadaïsme.

Sous le regard ombrageux du Voyant.
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Bouh ! Je suis déçue, moi !
"Le Paris de Rimbaud" : je voyais déjà le beau livre avec des photos de Marville et d'Atget judicieusement choisies, la Commune, le quartier latin, Montmartre...Et des explications imagées signées Jean-Luc Steinmetz sur les pérégrinations urbaines de notre marcheur … Tragique chute : je vois arriver un truc lilliputien avec le nom des rues où Rimbaud a dormi dans Paris, pas une image, pas un plan, pas la queue d'une photo noir et blanc de Paname bouh ouh ouh …A quoi que ça va me servir, ce machin ???
j'exagère : Steinmetz reprend chaque "fugue", réelle ou imaginaire (Rimbaud est-il venu pendant la Commune ? ), chaque passage, même éclair, d'Arthur à Paris entre 1870 et 1891. OK. La maison de la femme de Verlaine à Montmarte (photo, please ??? non ???), les mansardes dans le quartier latin où le logent les poètes parisiens, les cafés (une photo, siouplaît !!!!)...Le café zutique…une photo ? Steinmetz reprend les anecdotes assez connues sur Rimbaud à Paris : le scandale avec Verlaine, le scandale où il se met tout nu à la fenêtre de sa chambre de bonne, le scandale où il cherche à blesser à l'épée un poète qui ne lui plaît pas...Les passages à Paris sont ensuite le prétexte pour une biographie très très rapide du poète (lorsqu'il revient en France et passe par les gares parisiennes.)
Bref, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais, je ne connaissais pas la collection. Pour quelqu'un qui en sait pas mal sur la vie du poète, ça n'a objectivement pas grand intérêt...Pour les autres peut-être...Même s'il n'y a que très peu de citations et de poèmes de Rimbaud dans le (tout petit) livre...Ce qui est quand même le plus important...
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merci à Masse critique pour l'envoi de ce petit livre qui tient dans la poche mais est pourtant bien complet et érudit sur les années de 1870 à 1872 que Rimbaud va passer à Paris. On y découvre un ado volontaire, venant à Paris sans billet de train, se retrouvant en prison, côtoyant des parisiens sans le sous mais en passent d'être célèbres, d'autres qui l'étaient déjà. Beaucoup de taudis pour dormir, beaucoup d'absinthe et de haschisch, beaucoup de grisaille en fait. L'aventure avec Verlaine est peu évoquée, il faut dire que ce sont surtout des recherches sur ses déambulations dans Paris. Quasi rien sur sa création littéraire. Par contre, je trouve que la gouaille des quartiers plutôt malfamés est bien rendu, les passages sur la commune aussi. J'ai découvert l'existence géniale du moins par le nom d'un Club "Zutique" : qui dit Zut au monde. J'ai apprécié toute cette période décrite mais manque pourtant d'empathie pour Rimbaud qui reste un fantôme allant et partant de la Capitale, insaisissable et pas forcément sympathique.
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Rimbaud est l'enfance qui s'est exprimé par des moyens transgressant sa condition. L'enfance virile, la liberté sans poids et mesure. Une enfance voisine de la mort sans son origine et sa fin, le risque à tous les échelons, l'enfance délimitant les choses juste dans l'émerveillement devant elles, et enfin ses visions d'un univers surhumain apocalyptique dans sa pureté et son innocence. Oui , j'aurais aimé me balader dans son Paris à lui, pas celui de 2019 où les poètes manquent cruellement.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elles ont pâli, les merveilleuses
Au grand soleil d'amour chargé
Sur le bronze des mitrailleuses
A travers Paris insurgé !
P 38
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A Paris, Que fais-tu poète
de Charlevilles arrivé ?
Paris, Le génie ici végète
Mourant de faim sur le pavé.
P 60
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Videos de Jean-Luc Steinmetz (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Luc Steinmetz
« Il y a quelque chose d'inéluctablement malheureux dans le personnage de Verlaine (1844-1896) […]. Lui-même eut beau se compter au nombre des poètes maudits, nous avons tendance à lui refuser une telle malédiction gratifiante pour ne le doter que d'un chagrin doux-amer et d'un coeur (mot dont significativement il abusa) gros de larmes presque savoureuses. […] Plus néfaste que la brève cohabitation de Gauguin avec Van Gogh, celle qui le rapprochera de Rimbaud se terminera sur l'éclat d'un coup de feu […]. Les suites sont connues : […] Verlaine est condamné à deux ans de prison. […] En mai 1874, il apprend que le jugement en séparation de corps et de biens réclamé par Mathilde vient d'être prononcé. Il en ressent une profonde tristesse et songe à se tourner vers les secours de la religion. […] le 15 août, Verlaine, enfin admis à la Sainte Table, communie. de cette période de conversion témoigneront dans le futur “Cellulairement” […]. […] Les années suivantes, Verlaine continuera de disperser le matériau poétique accumulé durant sa détention ; treize poésies se retrouveront dans Jadis et Naguère (1884), huit autres dans Parallèlement (1889). Sans doute ne souhaitait-il pas refaire surface dans le monde littéraire par un livre évoquant son passé de droit commun, fût-ce sous les apparences du “journal d'une âme”. Il rappellerait ces temps mauvais dans Mes Prisons en 1883, mais, pour l'heure, c'est en proposant une image apaisée de lui qu'il tente, après bien des atermoiements (sept ans de silence), son retour de poète avec Sagesse où il espère que “nulle dissonance n'ira choquer la délicatesse d'une âme catholique”. […] Cellulairement […] occupe […] la place indéniable de “chaînon manquant” entre les Romances sans paroles et Sagesse et […] il montre Verlaine dans son authenticité de prisonnier, de poète et, sur la fin, de pécheur converti. […] Cellulairement restitue un temps de vie passé, usé au jour le jour, dans ce tournis à demeure où se perçoit l'identité même, toujours flottante, de Verlaine, non pas fadeur […], mais limite de l'écoeurement devant le mélange de fiel et de miel que tend l'existence en sa coupe. […] Verlaine adresse le murmure d'une voix inquiète, presque égarée, même quand sa foi nouvelle tend à la raffermir. Gardons-nous de ne voir que complaisances là où se dit, non sans humour parfois, quelque réalité aussi maligne que la pure et simple “condition humaine” illuminée d'un faible espoir et fraternelle dans sa détresse ?» (Jean-Luc Steinmetz)
« Au Lecteur
[…]
Vous lirez ce libelle tel quel, Tout ainsi que vous feriez d'un autre, Ce voeu bien modeste est le seul nôtre, N'étant guère après tout criminel.
[…]
J'ai perdu ma vie et je sais bien Que tout blâme sur moi s'en va fondre : À cela je ne puis que répondre Que je suis vraiment né Saturnien. »
Paul Verlaine Bruxelles, juillet 1873
0:00 - Berceuse 0:30 - Almanach pour l'année passée III 1:18 - L'art poétique 3:00 - Générique
Référence bibliographique : Paul Verlaine, Cellulairement, Éditions le Castor Astral, 1992
Image d'illustration : http://www.heliotricity.com/poetryverlaine.html
Bande sonore originale : Kai Engel - Somewhere Else Somewhere Else by Kai Engel is licensed under a Attribution-NonCommercial 4.0 International License.
Site : https://www.freemusicarchive.org/music/Kai_Engel/lesicia/somewhere-else
#PaulVerlaine #Cellulairement #PoésieFrançaise
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