Louis vit en France avec sa mère. Depuis quelques temps, l'enfant pense à son père qu'il n'a jamais connu. Qui est-il ? Comment est-il ? Pourquoi n'est-il pas venu en France en même temps que sa mère ? Autant de questions auxquelles Louis souhaite trouver des réponses.
Dans la première partie du diptyque, nous avions découvert les prémices de la relation que l'enfant va construire avec son canari. Peu à peu, l'animal va prendre la place de confident, sa mort soudaine ne va faire qu'accroître l'importance qu'a pris le volatile dans la vie de l'enfant. Contre toutes attentes, Louis va conserver précieusement et secrètement ce petit cadavre dans sa chambre. Durant son sommeil, l'enfant et l'oiseau se retrouvent. Ces rencontres oniriques sont l'occasion, pour Louis, de lever le voile sur le tabou familial, sa mère refusant de lui parler de son père. C'est donc grâce aux échanges qu'il a durant ses rêves que Louis apprend l'histoire de son pays et découvre qui était son père.
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La seconde partie de Cent mille journées de prières, la tonalité du récit et la teneur des propos qu'il contient donnent une orientation nouvelle (et attendue) au scénario. Un tome très différent de son prédécesseur : l'ambiance, l'importance que prend le personnage de l'oiseau, la nature des réponses qu'il apporte au narrateur… il était tellement nécessaire que l'histoire s'oriente ainsi ! Cependant, même si le choix des auteurs me semble cohérent, j'étais loin d'imaginer qu'ils allaient s'aventurer sur ce chemin périlleux. Il y a une réelle continuité entre réalité et monde imaginaire, une réelle pertinence à ne pas utiliser le personnage de la mère pour transmettre ce témoignage et l'histoire familiale qu'il contient. L'oiseau fait office de tiers neutre et bienveillant. Les auteurs ont eu à coeur de rendre hommage aux Cambodgiens victimes du régime de Pol Pot. Mais avec la présence de cet enfant, le narrateur, il fallait trouver un moyen de transmettre le juste niveau de savoirs sans le heurter, trouver le vocabulaire adéquat pour que l'échange soit à sa porté ; il fallait également transmettre suffisamment de clés de compréhension pour que l'enfant (et donc le lecteur) puisse accueillir ce témoignage sereinement ; dure tâche d'informer sans enfermer son interlocuteur dans un positionnement voulu. A regarder les auteurs faire, à les lire… j'ai eu l'impression que les mots sont venus naturellement.
Ce diptyque provient, en partie, d'une expérience personnelle et des questionnements qui y sont inhérents. Certains d'entre eux sont inscrits dans le premier tome du diptyque, le second tome est celui des réponses que l'on peut y apporter. Ainsi, ce nouvel ouvrage relate l'épisode douloureux que fut le régime khmers rouges au Cambodge : de leur arrivée au pouvoir à la terreur qu'ils ont instaurée, des conditions de détention à – pour les plus chanceux – l'exode vers un pays d'accueil.
Loo Hui Phang ne fait pas l'impasse sur la souffrance des Cambodgiens contraints à vivre dans la terreur, sur les conditions de vie dans les camps, sur le devenir de la diaspora cambodgienne… Un peuple qui ne parvient pas à panser ses plaies et préfère oublier ; depuis peu, le génocide cambodgien a été réintégré dans les programmes scolaires mais une grande majorité de jeunes cambodgiens ignorent totalement cet épisode de leur Histoire. La page ne se tourne pas (même si les procès des criminels de guerre se poursuivent, à l'instar du procès en appel de Douch). Tous ces sujets sont ici traités avec tact et pudeur.
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