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EAN : 9782371190344
544 pages
Piranha (03/03/2016)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Portrait sans concession d'une femme laide dont on découvre la vie à travers les yeux de sa fille, Cinq kopecks est un premier roman d'une incroyable maîtrise stylistique.

« Ma mère était très laide. Jamais mon grand-père ne lui aurait permis quoi que ce soit d’autre. » Ainsi commence le récit de la vie d’une femme raconté par sa fille. Véritable tyran domestique, ce grand-père n’a de cesse que d’inculquer à sa fille le sens du devoir et de la détour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Roman dense écrit en petit sur 530 pages, prévoyez un peu de temps pour aller jusqu'au bout. Ce sera mon unique bémol : une certaine longueur,- pour ne pas dire une longueur certaine ; vue la densité, j'aurais opté pour 350 pages, ce qui est déjà pas mal- ressentie plusieurs fois avant de reprendre la lecture et de retrouver tout ce qui en fait le charme. Parce que ce roman est bourré de charme : l'écriture est très belle, dynamique, vive, moderne, travaillée, de belles phrases longues, comme la suivante, un vrai style littéraire affirmé : "Jamais Max ne pardonna vraiment cet incident à ma mère. Pendant toute leur scolarité, il ne lui adressa pas une seule fois la parole. C'est seulement quand ils se retrouvèrent à Berlin, lui parce qu'il voulait échapper au service militaire et à ses parents, elle parce qu'elle voulait échapper à une maison vide où, pendant un mois, elle avait fait comme si elle pouvait vivre sans eux, qu'il l'accompagna de temps en temps, tellement elle paraissait perdue dans cette ville qui n'allait vraiment pas avec elle et où tout ce que, partout ailleurs dans le monde, on aurait eu la décence de cacher, comme les drogues, la saleté, le bruit, les vices, devenait soudain bien, où tout était bien d'une façon générale, ou pas, ou de la merde, ou pas, mais toujours acceptable d'une façon ou d'une autre, surtout d'une façon ou d'une autre, tellement débarrassé de toute valeur, de toute douleur, de tout, que ma mère devait se donner beaucoup de mal pour foutre sa vie en l'air." (p.42)

Mais aussi des imparfaits du subjonctif en veux-tu en voilà qui n'alourdissent pas le texte ni ne le rendent difficile, au contraire, ça fait un joli contraste avec la modernité dont je parlais plus haut -à ce propos, je me permets de saluer le travail de traduction mené par Pierre Deshusses qui a dû se régaler lui aussi.

Ce texte est à la fois sensible, émouvant, très détaillé et drôle et sans doute drôle par l'abondance de détails : cette femme qui est en phase terminale raconte à sa fille ce qui pour n'importe qui serait futile mais aussi bien sûr les grands événements de sa vie, les grandes rencontres. C'est une sorte de discours dit à toute vitesse. On peut se sentir saoulé parfois, groggy par le flot, débordé, mais on peut aussi se laisser gagner par l'enthousiasme et l'exubérance d'Anna qui raconte sa mère, par l'innocence de sa mère, comme si à l'approche de sa mort, icelle voulait tout raconter, rapidement, ne rien omettre. Et même en cas de débordement, on y revient après une pause car ce texte attire, aimante son lecteur.

Un beau personnage de femme qui doit se construire en opposition à des parents à la présence et aux personnalités fortes et encombrantes, qui doit oublier et faire oublier sa laideur, qui doit faire preuve d'une force de caractère peu commune.

Excellent premier roman d'une auteure à suivre
Lien : http://lyvres.fr
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Critique complète sur le site.

Sarah Stricker est étonnante et Cinq kopecks surprenant. Ou l'inverse. On pourrait dire que ce livre parle de la vie, de la mort, de l'amour. Ce qui n'est pas faux. Mais on ne le dira pas comme ça parce que tous les romans en parlent d'une manière ou d'une autre. Alors comment vous parler de ce bouquin en évitant les …
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Elle sentait la nuit comme on ne l'a sent que lorsqu'on est allongé sans dormir et que l'autre dort.
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Elle ne comprenait pas que l'infini de la douleur qui l'emportait avec une telle violence qu'elle en perdait toutes ses belles convictions avait pourtant une fin ou, du moins, aurait pu en avoir une. Qu'elle n'était pas obligée de stagner dans la douleur. Et elle n'avait personne qui aurait pu le lui expliquer. Elle était livrée sans défense à cette attaque et l'amour mettait à profit sa faiblesse, la poussant devant lui comme s'il voulait se venger de sa morgue.
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Tous deux s'emparaient totalement l'un de l'autre, il fallait toujours se montrer à toute force supérieur, quoi qu'il en coûtait, peu importe que le monde leur criât haut et fort qu'ils avaient tort. Ils dévoraient l'autre jusqu'à ce qu'il n'en restât plus rien et plus on se défendait, plus on essayait de se soustraire à leur emprise, plus leur venin gagnait en puissance.
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Un rêve ne doit pas être trop petit si on veut y trouver refuge par une nuit glacée.
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, ma mère se débattait avec son corps, ce qui n'était pas encore la règle à l'époque. Il lui semblait étranger, étrange, repoussant, et surtout elle se sentait trahie par lui.
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