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Paule Hofer-Bury (Traducteur)
EAN : 9782253056874
316 pages
Le Livre de Poche (28/05/1991)
3.89/5   103 notes
Résumé :

Rosshalde, c'est le nom du domaine, quelque part en Allemagne, où vivent un peintre de grand talent, Johann Veraguth, son épouse Adèle et leur petit garçon Pierre, avant la Première Guerre mondiale. La nature y est somptueuse et la vaste maison est une de ces demeures de famille synonymes, pour le cœur de beaucoup, de souvenirs précieux. Mais ici la réalité est tout autre : l'enfant, sensible et fragile, devien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Rosshalde, écrit en 1914, est un des premier romans de Hesse. La présence de la spiritualité ou de la quête existentielle ne sont pas encore vraiment au centre de son oeuvre mais on la perçoit déjà en filigrane. Johann Veraguth, peintre célèbre vit quasiment reclus dans son atelier auquel il fit adjoindre une chambre, laissant toutes les pièces du manoir à sa femme Adèle et leur petit garçon Pierre. Leur fils aîné Albert est parti suivre ses études à la ville. Rosshalde est le nom du domaine, dont le manoir est entouré d'un grand parc et d'un lac où Johann se promène quotidiennement par plaisir et à la recherche de l'inspiration, parfois en compagnie de son petit Pierre. L'enfant et sa peinture sont tout ce qui lui reste. Son fils aîné ne lui parle plus et la relation avec sa femme est quasi inexistante. Ils auraient divorcé depuis longtemps si elle l'avait laissé partir avec son fils. C'est un couple déchiré qui nous est décrit. L'ambiance est lourde, pesante. La visite d'Albert pour les vacances aggravera encore le malaise. Il faudra un événement traumatisant majeur pour que l'abcès se vide et que chacun puisse se séparer proprement. Il n'y a pas beaucoup d'action dans ce livre. Tout est intérieur. Mais en 300 pages, Hesse nous dépeint magnifiquement l'agonie de ce couple et les espoirs déçus. Ce n'est pas très drôle mais ça fait partie de la vie. Ce sera l'occasion d'un nouveau départ pour les protagonistes.
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« Rosshalde » ou le livre de l'incommunicabilité…Un roman d'Hermann Hesse qu'il n'est pas rare de voir considéré par la critique comme un peu à part dans l'oeuvre du Prix Nobel 1946…
A part ? Pas tant que ça en fait. On retrouve des thèmes chers à l'auteur : la nature somptueuse, la création artistique, l'incommunicabilité, l'amitié… le style, peut-être un peu épuré par rapport à d'autres ouvrages…? Et encore…

Rosshalde, c'est un domaine, quelque part en Allemagne. Y vivent un peintre de grand talent, Johann Veraguth, son épouse Adèle et leur jeune fils, Pierre, avant la Première Guerre mondiale. Pierre, un enfant sensible et fragile qui finit par devenir une source de conflit entre ses parents. Il tombe gravement malade.
Otto, le meilleur ami de Johann s'invite, depuis son exil aux Indes, pour une visite pèlerinage dans son pays d'origine, hantée de souvenirs communs avec le peintre …

Un roman pesant dans un cadre de nature somptueux, une vaste maison de campagne ; celle-là même des enfances heureuses avec des étés sans fin, bourdonnants de soleil…
Un thème principal, l'extrême solitude de l'homme mal marié ; et en parallèle, un thème cher à Hermann Hesse, celui de la création artistique et du mal-être en tant que fondement de l'acte créateur…

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Rosshalde est l'un des premiers romans publiés de l'auteur puisqu'il paraît en 1914, alors que l'auteur vient de s'installer en Suisse, après un séjour de deux ans en Inde et en Indonésie, en quête d'une spiritualité qui lui échappe. Un séjour dont on voit l'influence dans ce roman, alors que l'auteur traverse une crise durable dans son couple.

Rosshalde c'est le nom d'un immense domaine, quelque part en Allemange au début du siècle. C'est là que vit le célèbre peintre Johan Veraguth avec son épouse Adèle et leur petit garçon Pierre. Cela pourrait être la présentation idyllique d'un bonheur parfait. Mais il n'en est rien, Johan s'est fait aménager un atelier à l'écart de la grande demeure et y passe le plus clair de son temps, ne rejoignant sa femme et son fils qu'à l'heure des repas. le couple est désuni et ne communique qu'au travers de banalités glaciales. La seule chose qui les unisse encore est leur fils, le petit Pierre. La venue d'un ami du peintre va faire basculer ce fragile équilibre ou plutôt ce fragile déséquilibre et amène Johan à réfléchir sur sa vie et sur l'orientation qu'elle pourrait prendre.

Un roman à l'atmosphère glaciale, pour ne pas dire glaçante. Les descriptions de la vie du couple avec leurs échanges polis et vides, uniquement destinés à maintenir un lien illusoire pour leur fils cadet donnent une impression de malaise froid. On devine que le cours du roman ne pourra être que tragique. le peintre se réfugie dans la création, il s'absorbe dans sa peinture pour combler le vide affectif de sa vie et sa solitude. Sa souffrance devient la source de sa créativité. La venue de son vieil ami lui donne l'espoir d'un nouveau départ, la possibilité d'une renaissance à une forme de bonheur. Mais dans cette histoire, l'éventuel bonheur aura un prix.
C'est un beau roman au ton froid qui sied parfaitement au récit. Hermann Hesse y introduit un contraste résolu entre la somptuosité de la nature autour du domaine et le vide de la demeure. Seule l'amitié parvient à rendre supportable cette atmosphère et seulement pendant un bref moment.
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Amour déçu, difficulté d'être père, attachement, incommunicabilité, fuite dans la création artistique, solitude, résignation, amitié, espoir... autant de sujets s'entrecroisent dans la propriété Rosshalde sous la plume épurée et talentueuse d'un Hermann Hesse qui est pour moi l'un des plus grands écrivains du XX ème siècle. Son talent: faire surgir entre les mots, des silences pleins et infinis où l'âme humaine dans toute sa complexité repose comme rubis. Pour en revenir au roman: pas de bons, pas de méchants, juste des êtres qui font ce qu'ils peuvent... comme certainement chacun d'entre nous.
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Un peu à part dans l'univers d'Hermann Hesse.
Ici il laisse un peu de place au peintre qu'Hermann Hesse était à ses heures perdues et on sent bien que cette univers lui est hautement familier.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Tu aimerais être un jour aussi grand que lui?
- Oh! oui, j'aimerais bien. Quand on est grand, on a le droit d'avoir des chevaux et de faire des voyages. Voilà des choses qui me plairaient. Et puis, personne n'oserait plus m'appeler "mon petit mignon" ni me pincer les joues. Oui, mais d'autre part, ce n'est pas non plus si agréable ; en somme, je n'en ai pas envie. Souvent, en prenant de l'âge, les gens deviennent déplaisants.
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le peintre ferma un instant ses yeux las, laissa reposer ses mains. Il respira profondément et, pendant quelques minutes, il se recueillit avec une ferveur presque douloureuse pour jouir pleinement de cette heure calme encore ensoleillée et de la présence de son ami, tandis qu'une agréable fatigue, celle qui succède au travail bien fait, se glissait dans ses membres après une tension excessive. Depuis longtemps déjà, il ne connaissait pas de volupté plus profonde ni plus exaltante - outre l'ivresse qui étreint quand on attaque une œuvre nouvelle pour s'y adonner sans répit - que ces instants de grâce où tout, dans l'organisme, cède au désir de détente et sombre dans une sorte d'empathie, d'inconscience, à mi-chemin entre l'état de veille et le sommeil.
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Un jour neuf, à son zénith, s'offrait à lui, plein d'ardente clarté, promettant des heures exaltantes. Il saurait désormais - il en était certain - ne jamais en perdre une seule.
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[...] Disons, jusqu'à treize ou quatorze ans, nous recevons une foule d'impressions. Celles-là, ce sont les plus vivaces, les plus marquantes de toute notre existence. Nous nous constituons ainsi une bonne réserve d'observations personnelles et, par la suite, nous en tirons notre substance, toute notre vie durant.

P.17
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Lorsqu'elle se redressa, elle se sentit légèrement grisée par la senteur des reine-prés. Elle promena des regards absents sur les fleurs, sur le guéridon et sur la chambre tout entière, tandis que l'envahissait une vague de tristesse irrépressible. Soudain, il s'établit en elle une lucidité supra consciente qui lui faisait voir la pièce avec d'autres yeux, aussi bien les murs que les tapis, les tables et les consoles. D'un instant à l'autre, tout ce décor lui était devenu étranger ; il n'y avait plus aucun rapport avec elle. Adèle voyait Rosshalde dans un proche avenir, vide de tous côtés, portes et fenêtres refermées à jamais ; elle tourna son regard vers les massifs du jardin, mais d'eux aussi se dégageaient uniquement l'annonce du futur abandon et le chagrin d'un départ menaçant.
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