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3,61

sur 371 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici un Roman des plus caustiques, truculent , doux - amer,une espéce de thriller gastronomique , j'exagère à peine......lu d'une traite qui brasse de nombreux sujets....
Maravan,un jeune réfugié Tamoul épluche les légumes, effectue la plonge dans un restaurant Suisse trés sélect ,méprisé par ses collégues de travail......
Licencié, il monte sa propre entreprise avec la complicité d'Andréa, une ex serveuse..."la Love Food", il sert des menus aphrodisiaques à domicile dont il a le secret car c'est un esthéte de la cuisine....un fin connaisseur initié par sa tante Nangay.. Il souffre beaucoup de sa condition de réfugié, sa famille , membre de la communauté tamoule est restée au Sri Lanka.
L'auteur Martin Suter brasse nombre de sujets brûlants mêlés à la gastronomie: l'immigration et ses douleurs, le statut de réfugié pas facile à vivre,le choc des cultures,la prostitution de luxe, la crise financière de 2008, les us et coutumes d'un pays, ses traditions séculaires, et surtout la corruption, les scandales des ventes d'armes, le comportement des hommes d'affaires, la cuisine moléculaire.....la menace nucléaire.....la tableau social d'une société en crise...Dolman l'homme d'affaires sans scrupules rapace, pitoyable à bien des égards, Sandana, jeune fille Sri lankaise , réfugiée qui désirerait s'affranchir de la tutelle étouffante de sa famille.....de sa culture d'origine., Maravan, un homme respectueux, réservé ,, modeste, cuisinier talentueux.
Un roman satirique qui sollicite nos papilles, oú l'on fait connaissance avec les secrets de la cuisine ayurvedique notamment ses sortilèges aphrodisiaques...qui redonnent de l'allant à des couples défaillants, l'art culinaire est décrit d'une maniére précise et sensuelle.
Les recettes sont d'ailleurs données à la fin du livre...pour ceux et celles qui seraient tentés!
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Première approche avec un écrivain Suisse né à Zurich, donc de langue allemande.
Au début, le roman fait penser à En cuisine de Monica Ali, le personnage du cuisiner émigré, cuisinier émérite s'il était resté dans son pays natal, en Suisse, employé à l'épluchage, la découpe des légumes et la vaisselle des poêles sans aucune considération, il n'est qu'un émigré !
La ressemblance avec le roman de Monica Ali s'arrête là, Martin Suter nous fait découvrir, par le biais de Maravan, jeune réfugié tamoul, la cuisine et les moeurs de ces émigrés venus du Sri Lanka, du sud de l'Inde.
Maravan ayant perdu son travail, s'associe avec une serveuse pour créer une entreprise, Love Food dans laquelle son art de la cuisine va exceller. Pour sa cuisine aphrodisiaque, il crée des plats dans lesquels se mêlent la cuisine traditionnelle, apprise de sa grand'tante, la cuisine ayurvédique, apprise lors d'un stage effectué dans un hôtel au Kerala, et la cuisine moléculaire.
Martin Suter, dans le cuisinier, évoque une gastronomie érotique, moléculaire et ayurvédique, sur un fond de crise financière et de trafic d'armes.
Le cuisinier de Martin Suter, à découvrir !
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Le cuisinier n'est pas un roman social, ni un roman gastronomique, ni un roman noir. Il est tout cela à la fois (plus ou moins bien dosé) et c'est ce qui fait son originalité.

Martin Suter nous emmène dans les arrière-cuisines de milieux qu'on connaît mal, dans un pays où le monde des affaires est omniprésent.

Maravan, un clandestin tamoul réfugié en Suisse, travaille dans les cuisines d'un grand restaurant renommé. Doté d'un grand talent qu'il tient de son expérience de cuisinier ayurvédique acquise dans son pays (notamment auprès de sa grand-tante, Naguey), il devient vite un très bon élément. Désireux de retrouver les saveurs de son pays, de son enfance, il tente chez lui des expériences de cuisine moléculaire étonnantes qui mêlent traditions et nouvelle cuisine. Renvoyé sèchement de son poste de commis pour avoir emprunté un ustensile spécifique, il se retrouve dans une situation très délicate et craint d'être obligé de retourner au Sri Lanka, alors en proie à une guerre civile. Mais sa maîtrise de cette nouvelle cuisine associée à son talent vont lui permettre de saisir une toute autre chance. Avec l'aide d' Andréa, la jolie serveuse du restaurant où il travaillait, impossible à séduire mais ambitieuse et prête à l'aider, Maravan va mettre au point un concept novateur de cuisine aphrodisiaque livrée à domicile, le Love Food, associant l'originalité de la cuisine moléculaire et les vertus ancestrales de l'Ayurvéda. Lui et son associé Andréa vont être rapidement victimes de leur succès auprès des couples en mal de passion. Les bénéfices s'accumulent et le bouche à oreille aide à remplir le carnet de commandes.

C'est à ce moment que le roman prend un tournant décisif, et que Martin Suter nous plonge astucieusement dans une autre ambiance. Car Maravan se rendra compte que grâce à l'un de ses repas s'est conclu un accord entre des hommes d'affaires suisses et des trafiquants d'armes qui alimentent la guérilla dans son pays. Pris au piége d'une machination infernale, il ne peut supporter d'être l'auxilliaire des massacres perpétrés parmi les siens. Mais la décision d'arrêter ce commerce culinaire fructueux est difficile à prendre au regard de sa situation. Et la note pourrait bien être salée…

L'auteur réussit à nous embarquer dans une histoire à la fois fantaisiste et plausible, entre chronique sociale et histoires d'amour. le roman gagne son rythme grâce à un revirement de situation surprenant, très plaisant.


Cet écrivain a du talent pour l'observation juste, les dialogues enlevés, les personnages impeccablement dessinés. Entre sa pure passion de poète des saveurs et son besoin de survivre, Maravan illustre à la fois une culture déracinée, la nostalgie de l'exil se grisant du pur «parfum de l'enfance», et la réalité quotidienne suisse si froide ; son portrait est très convaincant et émouvant.

Dans le soin qu'il apporte à la construction Suter inclut une investigation précise, sur les milieux qu'il explore ou les aspects techniques et scientifiques des thèmes qu'il traite, tels la cuisine ayurvédique ou la situation politique au Sri Lanka.

Au final, cela nous donne un conte moral agréable à lire, bien construit : un bon roman à savourer en attendant l'été... touchant ! Mais j'avoue que la fin m'a laissé sur ma faim. La résolution de l'intrigue manque de finesse. L'écriture de Martin Suter est peut-être meilleure dans la fable qu'en prise directe avec la réalité. Appliquée, elle séduit tout d'abord et crée une tension, qui hélas retombe ensuite comme un soufflé.


J'ai cependant eu constamment les papilles en éveil en suivant les péripéties de Maravan. Plusieurs de ses recettes sont reproduites en fin d'ouvrage. Mais même si elles ont été revues (et révisées à la baisse) par un chef connu, la virtuosité qu'elles réclament est néanmoins bien réelle. Si vous voulez jouer les maestro culinaires déguisés en Tamoul dans votre cuisine, il va falloir vous équiper. Sans parler des ustensiles indispensables à la réalisation des «espumas» les plus nuageuses, il vous faudra aussi un «rotovapeur», instrument de distillation fort onéreux, dont l'acquisition par Maravan entraîne d'ailleurs dans le roman toutes sortes de drames… Dommage !


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Sous toile de fond de crise financière et de récession, Martin Suter nous présente un jeune réfugié tamoul, cuisinier, amateur de cuisine moléculaire, qui a grandi entre les poêles et les épices au Sri-Lanka. Il se laissera embarquer par une collègue dans la commercialisation des repas à effet aphrodisiaques destinés à des grandes personnalités de la finance.

Aux descriptions détaillées sur la culture tamoule et des recettes enivrantes, se mélangera l'actualité de la guerre civile au Sri-Lanka.
Le personnage va se perdre dans un dilemme entre la fidélité qu'il voue à sa communauté ethnique et son rêve de consécration et de réussite.

Plume sensible d'un auteur du petit pays alpin! Jolie découverte!

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Maravan est un réfugié tamoul. Il occupe un emploi subalterne dans un restaurant suisse, mais sa passion est la cuisine, la création culinaire.
Il s'associe avec Andréa, une ancienne collègue, pour créer « Love food », une entreprise qui propose des repas aphrodisiaques à domicile.
Maravan et un esthète de la cuisine.
Il souffre de sa situation d'immigré, est empêtré dans les traditions et l'éthique de son pays, se fait du souci pour sa famille restée au Sri Lanka
Nos papilles sont sollicitées dans ce roman. de plus le dépaysement est garanti. Les problèmes de l'immigration, la crise financière mondiale, la guerre au Sri Lanka, les magouilles des marchands d'arme…beaucoup de problèmes sont traités.
le bémol, c'est que les parties concernant les problèmes économiques sont un peu trop indépendantes de celles de Maravan et coupent le rythme de l'histoire, même si tout se rejoint par la suite. Et les recettes en fin de livre sont difficiles à réaliser.
Sans être un coup de coeur, ça reste une lecture intéressante.
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Dans cet ouvrage , écrit entre 2006 et 2009, l' auteur joue les contrastes en projetant un exilé tamoul dans l' un des pays les plus prospères d' Europe occidentale. Cela nous donne une fable sociale mélancolique, teintée d' humour , gourmande et rédigée d' une écriture élégante -- un livre baignant dans les effluves de curry sur arrière-plan géopolitique instable.Seul bémol: impossibilité de mettre en pratique les recettes figurant en annexe faute de pouvoir se procurer , entre autres, des feuilles de caloupilé chez l' épicier du coin.
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Maravan, tamoul sans papier dans un grand restaurant suisse (et les clients-intermédiaires-pour-trafic), petite-main là mais expert en cuisine ayrvédique potentiellement aphrodisiaque (et dans la cuisine moléculaire qu'il voit pratiquer plus ou moins bien) - sa rencontre avec Andrea une ancienne serveuse - leur petite entreprise de traiteur pour dîner très spéciaux - le personnage splendide d'une escorte-girl somalienne - les secours pour la famille restée à Ceylan et la maladie de sa grand-mère, l'impôt demandé par les militants tamouls...
Se développe à partir de cela une satire de la société suisse (ou européenne, une fable sur les mouvements de capitaux et d'armes, et la responsabilité involontaire, le récit mélancolique d'une évolution, dans un récit qui galope sans en avoir l'air, en prenant le temps des saveurs et des sentiments.
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Réjouissant !
Quelle imagination débordante il fallait à Martin Suter pour inventer l'histoire d'un cuisinier sri-lankais immigré en Suisse et travaillant aux cuisines qui se reconvertirait dans la cuisine moléculaire aphrodisiaque à la sauce ayurvédique dans une optique (presque) thérapeutique ! Franchement, il fallait y penser et à y bien penser, ça parait même totalement invraisemblable… sauf que Martin Suter réussit à rendre le scénario crédible et y ajoute un brin de géopolitique bien documentée et de critique sociale qui rendent ce roman tout à fait passionnant : une fois commencé, impossible de le lâcher !
Les recettes permettront aux cordons bleus audacieux et bien équipés de tenter l'expérience ayurvédique… mais peut-être devront-ils emprunter un rotovapeur… ?
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J’ai beaucoup aimé ce livre par les descriptions de préparation de repas, ça donne faim et aussi sur les thèmes abordés : l’amour, l’amitié, l’homosexualité. C’est également le moyen d’en savoir plus sur la condition des Tamoul. Un livre qui se déguste mot à mot.
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Roman écrit avec grand talent et qui nous balade dans les coulisses des restaurants et le domaine de la cuisine ayurvédique, le tout sur fond d'immigration et de conflit tamoul.
C'est original, dépaysant, plaisant. le personnage est très attachant et pourrait presque donner l'envie de cuisiner à quelqu'un comme moi qui ne le fais jamais !
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