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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est embauché pour mettre de l'ordre dans les documents de son patron avant que celui-ci ne décède. Son patron est un bavard qui veut lui raconter aussi sa vie, et surtout son grand amour, Melody. Il va devoir finir l'enquête seul pour avoir le fin mot de l'histoire, et que de découvertes il va faire. Voilà une bien jolie histoire d'amour. La presse s'est étonnement empressée d'être dithyrambique, je le suis moins même si j'ai passé un beau moment de lecture.
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Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions Phébus pour la découverte de #Melody de Martin Suter.

Nous sommes en Suisse, de nos jours. Tom a obtenu son diplôme d'avocat mais ne trouve pas de place en cabinet malgré ses candidatures. L'une d'elle finit par aboutir sur un entretien pour un étrange poste auprès d'une pointure de la politique et de l'entrepreneuriat en fin de vie. Peter Stotz, PhD, lui confie la lourde tâche de classer ses documents pour n'en garder que l'essentiel, à savoir : "ce qui intéressera la postérité. Éventuellement.". le vieil homme se confie rapidement au jeune Tom au sujet d'une mystérieuse femme : Melody. Cette fiancée énigmatique, point d'orgue de la vie de Stotz, sera au centre de leurs conversations.

J'ai apprécié le style de Martin Suter : accessible et précis. Ses descriptions détaillées nous mettent vite "dans l'ambiance". Il raconte l'histoire de Tom à la troisième personne, ce qui laisse le lectorat un peu à distance. En revanche, Peter confie ses souvenirs à la première personne, ce qui nous rapproche de lui et de son intimité. Il se lance souvent dans des digressions plus ou moins drôles (et plus ou moins intéressantes), qui en disent long sur le Personnage.
J'ai trouvé la mise en place lente, mais cela permet de bien cerner les protagonistes. Les deux personnages centraux, Tom et Peter ne m'ont pas inspiré beaucoup de sympathie. Ils m'ont semblé tantôt fades, tantôt convenus au début. Mais ils gagnent peu à peu en profondeur, surtout le vieil homme. En revanche, Melody a vite attisé ma curiosité. C'est elle, l'absente du livre, qui a le plus retenu mon attention et a finit par m'intriguer. D'autant que les confessions de Stotz tournent finalement à l'enquête autour de la disparition de la jeune femme... mais je n'en dirai pas plus...
La troisième partie m'a beaucoup plus plu que les deux premiers tiers. Davantage tournée vers le voyage et l'enquête ; plus musicale aussi, dans les références et dans l'écriture ; l'intrigue s'accélère et cela améliore grandement le rythme.

Dans ce roman, Martin Suter explore de nombreux thèmes : la maladie et vieillesse qui font perdre de sa superbe à un vétéran du gotha économico-politique ; la fragilité des couples mixtes (a fortiori dans les années 1980) ; le statut d'étranger (je regrette d'ailleurs le manque de recul et le peu de parallèles avec l'actualité). Autre sujet annexe et pourtant central : la nourriture... J'ai été vite lassée de lire et relire le détail des plats ingurgités par les personnages... Parmi les sujets abordés, j'ai surtout retenu celui de la différence sociale, qui peut autant rapprocher que séparer deux êtres, quelle que soit leur relation : professionnelle, amicale ou amoureuse...

#Melody #NetGalleyFrance
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Sa mort approchant à grands pas, un homme riche lance dans ses archives une vaste opération de death cleaning, concept de l'art de vivre scandinave qui consiste à désencombrer, faire le ménage dans une vie afin de décharger famille et proches lors du décès. Rien de morbide. Pour Peter Stotz, il s'agit plutôt de transmettre, à titre posthume, l'image d'un homme d'ordre et de préserver le récit patiemment construit au fil des décennies de son existence. Pour accomplir cette tâche, il engage Tom, un jeune juriste en recherche d'emploi, à qui il précise d'emblée que la nuance est mince entre poésie et vérité, et qu'il n'est pas contre – non pas une falsification – mais une pondération de son Histoire. Ne pas dire toute la vérité, ce n'est pas mentir, n'est-ce pas ?


A mon grand regret, je n'ai pas retrouvé le Martin Suter de mon adolescence dont j'ai dévoré de nombreux romans, notamment sa « trilogie neurologique » comme il a lui-même surnommés ses 3 premiers opus. Si le style propre et élégant est toujours présent, je n'ai pas réussi à m'approprier ses personnages que j'ai regardé évoluer à distance, comme à travers une vitre. J'ai eu l'impression d'être dans un zoo, devant une cage contenant les derniers specimens d'une espèce en voie de disparition.



Les personnages sont antipathiques. Peter (Ph.D), qui a été un homme de pouvoir dont il a exploité tous les avantages personnels, est infatué, imbu de sa personne. Dans ses archives prétentieuses, Tom trie, entre autres documents entassés par des secrétaires inféodées, des coupures de journaux relatant ses faits d'armes, des additions de restaurant, des serviettes en papier ou sous-bocks de bière griffonnés, billets de cinéma ou de théâtre, pochettes d'allumettes, résidus de la vie d'un homme persuadé de l'importance du moindre de ses gestes ou mots. A partir de ces scories, Tom devra élaborer une histoire qui rende son patron intéressant, car ne cherchons-nous pas tous une histoire nous montrant sous notre meilleur angle ?


Peter ressasse l'amour perdu de sa vie, saôule son auditoire en se saoûlant lui-même avec des alcools de grandes origines. Apprendre que le cognac et l'armagnac se boivent assis et le sherry debout ne m'a rien apporté. Bien sûr, de manière stéréotypée, son personnel de maison lui est inconditionnellement dévoué mais citer le menu italien élaboré pour chaque repas par sa cuisinière a fini par me lasser. Dans le même esprit, je n'ai pas été capable de décider si je préfère une Jaguar à une Mercedes.


Il y a enfin Melody, personnage central dont on parle sans cesse sans la voir, c'est l'arlésienne du roman, experte en broderies, dont tous les traits de caractère m'ont paru artificiels. La promesse de l'intrigue est de savoir ce qu'elle est devenue après s'être brusquement évaporée quelques jours avant son mariage. L'épilogue lève le voile.


Désolée pour ce retour de lecture fortement mitigé, je suis la première pénalisée et déçue d'avoir loupé des retrouvailles attendues avec un auteur pourtant très apprécié. Martin Suter dédie Melody à sa fille et à Margrith, son épouse récemment décédée.
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