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EAN : 9782743626761
266 pages
Payot et Rivages (15/01/2014)
3.83/5   20 notes
Résumé :
Mickey est en train de rater sa vie et en a douloureusement conscience. Lorsqu'il découvre qu'il peut - littéralement - voyager dans le passé, le trafiquer et mettre un peu d'ordre dans sa lamentable destinée familiale. Il n'est pas au bout de ses surprises.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce 3e roman de l'auteur traduit en France, toujours aux éditions Rivages, ne marque pas la moindre baisse de régime par rapports aux 2 précédents, remarquables et remarqués. Difficile d'amorcer la moindre évocation de l'intrigue sans dévoiler la bizarrerie qui structurera l'intrigue du début à la fin : c'est ce que fait l'éditeur en 4e de couverture, et c'est bien dommage tant l'auteur amène le sujet intelligemment de manière à créer la surprise. Je me sens donc libre de vendre la mèche de la même façon : Mickey Wade, le minable anti-héros de ce roman tordu, a la capacité de voyager dans le passé après avoir avalé une des mystérieuses pilules qui trainent dans l'armoire à pharmacie de son grand-père. Les pilules le renvoient immanquablement à l'époque de sa naissance et aux années qui l'ont immédiatement suivie. C'est là que son père est mort assassiné sauvagement et sans raison apparente par un déséquilibré, un type qui a bien été reconnu par des témoins ayant assisté à la scène mais qui a pu échapper à toute condamnation grâce à un alibi en béton armé. Alors voilà que Mickey se toque de modifier les événements afin d'éviter à son père cette fin violente.

Duane Swierczynski n'y va pas avec le dos de la cuillère. Maintenant avec beaucoup d'attention la cohérence de son récit, il en fait une traque captivante et farfelue à laquelle il est impossible de se soustraire. La littérature américaine de ces dernières années n'est pas avare de ces loosers tout sauf magnifiques, jemenfoutistes mais futés, entrainés malgré eux dans des aventures aussi délirantes qu'addictives ; le Mickey Wade est à coup sûr l'un des plus formidables d'entre eux, tout comme le Michael McGill du 1er roman de Warren Ellis (Artères souterraines, 2007). La traduction de l'excellente Sophie Aslanides est, comme d'habitude, irréprochable. Un texte qui n'a certainement pas d'autre prétention de celle de distraire mais qui atteint, par des voies bien curieuses, une sorte de perfection dans le domaine. Un pur régal, quoi !
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"Vous voyez ce corps étendu sur le plancher, marinant dans une flaque de son propre sang ? C'est moi".

A écouter cette phrase par laquelle débute Date Limite, on croirait presque entendre la voix off d'un film. Mieux, on croirait presque voir un grand écran en entendant cette voix. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, c'est bien de mots qu'est faite cette histoire singulière.

Mickey Wade s'est vu congédier de son travail de journaliste. Aussi, comme il se retrouve presque du jour au lendemain sans ressources, sa mère lui propose d'emménager chez son grand-père lequel est à l'hôpital, en proie à un coma depuis près de deux mois. Mickey retourne donc vivre à Frankford, un quartier mal famé où violence et trafics règnent en maître, un lieu où a également sévi un tueur en série à la fin des années 80, le Tailladeur de Frankford. Épuisé et quelque part abruti par ce retour en arrière, Mickey veut sombrer dans le sommeil. Il trouve des somnifères dans l'armoire à pharmacie de son grand-père, sombre... et se réveille en 1972, dans le même studio. Les personnes qu'il croise alors ne le voient pas, ne l'entendent même pas, à l'exception apparemment d'un jeune garçon. Revenir en arrière. L'opportunité est trop belle d'investir le passé et qui sait, d'éclairer les zones d'ombre de l'histoire familiale, de l'assassinat de son père...

Il n'est jamais facile de décliner ensemble les couleurs du polar et de la science-fiction. Certains s'y sont même cassé les dents. Duane Swierczynski quant à lui, s'en sort haut la main. L'aisance avec laquelle il déroule son histoire est étonnante. Sans doute parce qu'il invite dès les premières lignes à avancer de concert avec son héros, loser fragile et sympathique qui subit les événements plus qu'il ne les provoque. Ou, quand il les provoque, ne mesure pas toujours les incidences ni les répercussions de ses actes.

Mais s'il est une autre grande qualité à ce livre, outre le soin apporté à la construction des personnages qui gravitent avec bienveillance ou non autour de lui, s'il est une autre grande qualité, c'est la solidité de l'intrigue, diablement ficelée. Régulièrement je me suis surpris à échafauder des hypothèses sur la réelle nature des événements passés, sur les motivations des uns et des autres, sur leurs degrés d'implication. Et toutes ces hypothèses, toutes, se révèlent possibles avant que le doute ne s'instille à nouveau, laisse la place à une autre tout aussi probable. Il ne reste plus ensuite qu'à continuer de s'inscrire dans les pas de Mickey, jusqu'à ce que la vérité prenne définitivement le pas sur le reste, sans qu'on l'ait pour autant vue venir dans sa renversante globalité.

Aucun doute en tout cas que les amateurs de polars trouveront leur compte dans ce Date limite, qu'ils ne seront pas rebutés par l'aspect « science-fiction », et que ceux aimant les histoires de voyage dans le temps se laisseront facilement prendre dans les filets du roman noir... et qu'ils iront même lire les autres livres de l'auteur : The Blonde et A toute allure.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Comme pour "mort à tous les étages", du même auteur, pas facile de livrer une critique sans dévoiler l'intrigue. D'autant plus, qu'à la différence du précédent, "date limite" contient un véritable suspense et de multiples rebondissements qui conduisent le lecteur à avaler le bouquin en un apres-midi.
L'auteur se propose cette fois de revisiter le thème du voyage dans le temps, avec originalité et simplicité.
Avec ce savant melange de polar et de science fiction, Duane Swierczynski s'impose comme l'auteur pulp du moment, distrayant, tout en gardant une dose de sérieux et d'humour noir.
A noter également une critique sous jacente du déclin de la banlieue américaine dans la société post-industrielle.
A lire !
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Le nouveau maître du pulp américain c'est Duane Swierczynski

Imaginons que vous êtes un journaliste raté, un looser proche de la quarantaine, obligé de retourner vivre dans le quartier pourri de votre enfance, quartier que vous aviez fui avec la plus grande dextérité possible; Un jour, vous tombez sur des pilules qui vous permettent de voyager dans le passé, et le cas échéant de modifier le cours du temps, et bien que feriez-vous? Vous tenteriez de remettre de l'ordre dans votre lamentable destinée, vous deviendriez quelqu'un d'autre. Logique!
C'est le cas de Mickey Wade, l'anti-héros sorti tout droit de l'imagination très très fertile de Duane Swierczynski, auteur du monumental The Blonde, de retour aux affaires avec ce petit bijou d'humour noir.

Avec une formidable énergie créatrice, l'auteur signe un suspense atypique, décalé, plein de rebondissements et de situations improbables. L'action se déroule comme d'habitude dans la ville de prédilection de l'auteur, Philadelphie. Et plus précisément dans le quartier malfamé de Frankford. La dimension sociale est d'ailleurs présente dans le roman (le livre a été écrit en 2009, au moment où les Etats-Unis étaient frappés de plein fouet par la crise économique), l'auteur s'attachant à décrire l'impact de la récession sur sa ville, et sur son personnage.

Bref, l'auteur a mélangé avec virtuosité les genres que sont le roman noir, le pulp décalé, et le serial killer thriller, afin de nous offrir de formidables heures de lecture; Duane Swierczynski sait raconter une histoire, et captiver son lecteur. Pourvu que ça dure!
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Polar et SF sont habilement mélangés sur le thème "voyage dans le temps", dans ce roman présentant le portrait d'un joli looser, d'un de ces perdants sympathiques que l'on aime tout de suite.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
D’autres manières de faire de l’argent firent irruption dans mon esprit, bien sûr. J’envisageai brièvement de devenir détective privé. Je pouvais rencontrer des clients dans le passé, puis utiliser Google pour « résoudre » leur affaire dans le présent. Il n’y avait qu’un problème, évidemment ; presque personne dans le passé ne pouvait me voir.
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Vivre à la dure quand on a vingt-deux ans, qu’on sort tout juste de l’université et qu’on est soutenu par un compte chèque parental bien garni, c’est une chose. Mais s’installer dans un quartier glauque lorsqu’on a trente-sept ans, et qu’on a épuisé toutes les autres possibilités, c’en est une autre. C’est un poids au bout d’une corde, qui vous entraîne vers des profondeurs sociales dont il ne sera pas facile de s’extraire pour remonter à la surface.
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Elle n’avait que dix-huit ans lorsque j’étais né, mais cet âge est une idée abstraite. Elle a toujours été ma mère, elle a toujours eu dix-huit ans de plus que moi. Sauf maintenant. Maintenant, j’étais un fantôme debout sur le porche de la maison de mon enfance, j’avais trente-sept ans, et je contemplais le visage de la femme qui m’avait donné la vie – et elle avait soudain deux dizaines d’années de moins. Et elle est en train de pleurer. Ses joues étaient encore humides de larmes, ses yeux, attendris et rouges. Elle paraissait perdue. Seule. Effrayée. Paniquée. Tout.
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Certaines personnes ont dans l’idée qu’au moment où on meurt, on voit défiler sa vie devant ses yeux, comme un film passé en accéléré.
Ce n’est pas tout à fait ça.
La flèche du temps ne paraît avoir une trajectoire rectiligne que lorsqu’on est vivant. Quand on est mort, c’est une autre affaire. Une fois franchie cette ligne invisible, on perçoit les choses comme elles sont en réalité. Tous les moments semblent se dérouler en même temps.
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Demander un prêt maintenant ne ferait que confirmer la théorie qu’elle soutenait depuis toujours, à savoir que les hommes de la famille Wadcheck étaient incapables de s’inscrire dans la durée, que ce soit pour le mariage, la paternité (cf. mon grand-père), les chansons, les enregistrements, la vie (cf. mon père), une relation, une carrière (cf. moi). J’étais seul.
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