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EAN : 9782878583212
320 pages
Viviane Hamy (06/10/2016)
3.65/5   159 notes
Résumé :
À la nuit tombée, Kabukicho, sous les néons, devient le quartier le plus sulfureux de la capitale nipponne. Au cœur de ce théâtre, les faux-semblants sont rois, et l’art de séduire se paye à coup de gros billets et de coupes de champagne. Deux personnalités dominent la scène : le très élégant Yudai, dont les clientes goûtent la distinction et l’oreille attentive, et Kate Sanders, l’Anglaise fascinante, la plus recherchée des hôtesses du Club Gaïa, l’un des derniers ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 159 notes
Un polar dont la fin est, pour le moins, surprenante.

Kabukicho, quartier chaud de Tokyo, est le cadre de l'histoire.
Kate Sanders, jeune anglaise, et Marie Castain, jeune française, sont colocataires et travaillent comme hôtesses dans le même bar. Kate disparaît mystérieusement. Elle est retrouvée enterrée dans un parc. Il semblerait qu'un meurtrier copieur d'un ancien tueur en série sévisse…


D'une écriture fluide, le roman se lit facilement. Les caractères des personnages sont bien campés : le yakuza un peu premier degré, l'humanité de Yudai, l'humilité du capitaine Yamada, tous deux perclus des traditions, enfin la complexité du personnage de Marie.


J'avoue avoir été un peu déçu d'avoir compris rapidement qui avait commis le crime mais, en fait, je pense que l'auteur l'a voulu ainsi afin de mieux nous emmener dans la folie destructrice de son personnage.

Intéressant, je ne l'ai pas lâché.
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« Yudai était si connu à Kabukicho qu'il avait inspiré un manga. Issei de Roppongi racontait la vie violente et compliquée d'un hôte. Kate possédait les dix tomes et avait insisté pour que Marie les lise. »
Cette phrase de la page 50 résume, selon moi, la trame du roman de Dominique Sylvain. le quartier de Kabukicho, quartier chaud de Tokyo dans lequel évoluent Yudai, un hôte pour femmes seules ou esseulées, gérant du Café Château, Kate Sanders, une Anglaise, et sa colocataire Marie Castain, une française , qui ont décidées d'exercer la profession d'hôtesse au Club Gaïa, sous la houlette de la mama-san Sanae.
Univers factice. de mensonges. de demi-vérités où chacun cache ce qu'il est.
Lorsque Kate Sanders disparait, les faux-semblants s'écroulent devant l'obstination du capitaine Kentaro Yamada et de son adjoint le lieutenant Watanabe. de nombreuses questions doivent trouver réponse et les policiers ne se contenteront pas des habituelles réponses de façade.
Que faisaient cette anglaise et cette française à Tokyo ? Quelle était la nature des relations unissant Yudai et Kate ? le père de Kate, Jason Sanders qui, après s'être remarié, n'a pas vu sa fille depuis 5 ans n'est-il pas en partie responsable de sa disparition ?
La sacro-sainte règle des hôtes et des hôtesses : «…et bannir si possible la baise. » est-elle toujours respectée ? A quel point les Yakuzas contrôlent-ils les activités des bars de Kabukicho ? Quelles sont les contreparties du paiement de « l'impôt » aux triades ? La tentation de l'argent facile ne pousse-t-elle pas certains gérants à basculer du côté de la prostitution ?
Très vite, la relation entre Kate et Yudai, « Elle était la seule à qui il pouvait se confier, être lui-même. Avant de la rencontrer, il lui arrivait parfois de ressentir un trouble profond», apparait suspecte aux enquêteurs. Dans cet univers de mensonges, est-il possible que deux êtres évoluant à Kabukicho puissent bâtir une relation aussi pure ?
Le récit s'appuie sur le « choc culturel » éprouvé par Jason Sanders face à l'activité des bars à hôtesses, incompréhensible pour un occidental :
« Elle affirma qu'au Japon les hôtesses se contentaient de faire la conversation. (…) jouaient les idiotes et leur massaient l'égo.
-N'essayez pas de me ménager, ma fille se prostitue c'est ça
- Je vous jure que non. C'est une différence culturelle bizarre, mais… »
Choc culturel que Dominique Sylvain fait éprouver au lecteur également en lui transmettant au travers de l'histoire, sa connaissance du Japon de sa culture et de ses meurs : la description des quartiers de Tokyo, Kabukicho et Roppongi Hills, les quartiers chauds ; les Parcs de Chiba, Shinjuku et d'Inbanuma ; le quartier Denenchôfu ; Hanazano et son sanctuaire Shinto ; Nakano…la signification de Kabukicho, de mizu-shobai, de soapland, de love hôtel, salarymen, gaïjin… ; le train Chuo ; le mystère du whisky japonais «Jadis, les whiskys japonais étaient vraiment infects. Plus maintenant. Celui-là, c'était du velours. »
L'opposition entre les personnages fonctionne. Jason Sanders l'occidental sûr de lui qui a sacrifié sa vie de famille à son égoîsme, Marie Castain la jeune femme trouble et énigmatique, romancière en devenir, Kentaro Yamada, le vieux flic cassé par sa mise à l'écart mais rattrapé par son passé avec la disparition de Kate, son adjoint Watanabe prêt à tout pour « sortir » une affaire et gagner le grade de capitaine, Yudia l'hôte honnête tiraillé entre ses obligations face aux Yakuzas et sa volonté de sortir de la spirale mortifère de sa vie, Sanae la tenancière du Gaïa Club et ses mystères, « …géniale quand il s'agissait de ne pas savoir.»
Le récit fait valoir les points de vue de chacun des personnages dans des courts chapitres qui se succèdent rapidement et apportent des éclairages différents aux événements. le brouillard autour de la vie de Kate, les raisons de sa venue au Japon, sa relation avec Marie, se dissipe peu à peu jusqu'au dénouement.
Au fond, s'il y a un coupable, sa découverte est secondaire dans le déroulement de l'enquête, tant chacun des personnages joue avec la réalité, avec sa réalité, se ment à lui-même, ment aux autres et contribue à faire vivre et prospérer cette société étonnante où l'on raffole des règles, des traditions mais où l'on peut s'arranger avec elles, ou le bien est très proche du mal, et la morale pas très loin de la transgression. Comme dit Marie Castain à un Jason Sanders époustouflé :
« Au Japon, pays de la règle et du principe, les hôtesses ne couchaient pas. Sauf celles qui couchaient. C'était compliqué, c'était simple. C'était comme ça. »
Dominique Sylvain nous fait entrer dans cette société difficile à comprendre et à accepter pour nous occidentaux attachés à une forme différente voire opposée de rationalité.
Une découverte dont je remercie Babelio et les éditions Viviane Hamy.

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Dès les premières pages on se trouve plongés dans un autre monde, dans une nouvelle ambiance de la nuit, en pleine culture japonaise.
Voilà un vrai polar avec une histoire originale, une énigme bien troussée et conduite de main de maitre.

Deux jeunes femmes, colocataires, Kate et Marie, sont hôtesses dans un établissement de nuit à Kabukicho (Quartier « chaud » de Tokio). Elles sont chargées de tenir compagnie à certains clients, de boire avec eux, de les écouter, de « leur masser l'ego », comme nous le décrit très bien l'auteur. Contrairement à ce que nous imaginons immédiatement dans notre civilisation occidentale, elles ne sont pas chargées d'aller plus loin dans leur relation avec leurs clients. A elle de gérer cela en dehors de l'établissement dans lequel elles travaillent si elle le souhaite. Kate est très demandée. Tout comme son meilleur ami, Yudai qui exerce à peu près le même métier, mais à destination des femmes.

Or, Kate va disparaitre mystérieusement. Son père arrive de Londres et avec Marie, va mener une enquête en parallèle de celle du capitaine Yamada de la police locale.
C'est l'occasion pour l'auteur, outre de nous conduire dans cette énigme, de nous décrire un Japon aux moeurs étonnantes et passionnantes. Avec, bien sûr la présence en filigrane des pouvoirs plus ou moins occultes des Yakusas (réseaux mafieux).

C'est un véritable roman policier qui nous est proposé. L'écriture est très claire, fluide, les chapitres s'enchaînent parfaitement et le lecteur n'est jamais perdu : on sait où l'on en est et de qui l'on parle. J'ai beaucoup apprécié ce roman et c'en est un de plus qui m'a fait veiller tard.
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La Chronique Kabu Kacho !

"Kabukicho" est le nom d'un quartier chaud de Tokyo où la prostitution et les pratiques sexuelles tarifées sont la norme. Outre le sexe, s'y monnaie aussi la chaleur humaine et la considération. de quoi aider à supporter les sushis du quotidien...

... D'autant qu'on y meurt de façon tragique...

C'est un voyage étonnant que nous propose Dominique Sylvain, un voyage au pays du soleil levant où chaque acte, chaque pensée, chaque mot est pesé par ses autochtones. le pays des mille contrastes. Entre pudeur ancestrale et exhibitionnisme de l'âme.

La société japonaise est merveilleusement analysée par l'auteure, c'est peu dire qu'on s'y croit d'autant que contrairement à certains polars globe-trotters, les personnages principaux ne sont pas tous blancs et caucasiens. Au contraire, ceux auxquels on s'attache le plus sont ceux du crus. La justesse des attitudes ne trahit jamais l'appartenance de la matière à une écrivaine française.

C'est sidérant ! Dominique Sylvain a vraiment su capturer l'essence de la société nippone, ses codes et ses coutumes. Et on sent que c'est surtout cela qui la fascine. Elle ne construit pas son polar de manière académique et le crime commis au début du livre n'est qu'un prétexte à une immersion aux confins de la folie et des tourments humains.

D'ailleurs, l'auteure désamorce les codes de l'enquête classique en nous laissant deviner rapidement les contours de l'intrigue et l'identité du coupable par les indices abandonnés volontairement.

Ce qui l'intéresse, c'est cette plongée en terre des âmes perdues au sein du "Kabukicho".
Ce qui séduit le lecteur, c'est le destin de ces êtres brisés, le saignement continu de leur existence qui s'écoule au fil des pages jusqu'à en laisser certains exsangues... errant comme des ombres fantomatiques sur l'intrigue, leurs plaies jamais pansées.

L'histoire se déroule telle une corolle qui s'épanouit, une fleur aux couleurs sanguines venant mêler Eros et Thanatos. Mais les deux ne sont-ils pas toujours inextricablement mêlés ? 3,5/5
Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Kabukicho est ma première incursion dans l'univers littéraire de Dominique Sylvain. J'aime le Japon, j'aime le polar et le roman noir, a priori tout concordait pour me fournir une agréable lecture.
Et bien, ce fut le cas, et même plus. L'auteure se sert de ses années passées au Japon pour donner la patine qui rend si réelle le cadre de son intrigue. En l'occurrence, elle nous entraîne dans un quartier très particulier de Tokyo, Kabukicho. Quartier nocturne spécialisé dans le "mizushobai", littéralement, le commerce de l'eau. Jolie métaphore à consonance poétique pour représenter tout ce qui a trait à la prostitution et au milieu des hôtes/hôtesses. A Kabukicho, il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses, pour tous les genres.
Au-delà de son histoire proprement dite, Dominique Sylvain dépeint ce monde interlope dans toute sa crudité et ses nuances. Bien sûr, impossible de parler de Kabukicho sans évoquer les yakuzas qui ont la mainmise sur les affaires, au vu et au su de tous.

Quant à l'intrigue, elle débute avec la disparition de Kate, jeune femme anglaise qui travaille comme hôtesse. L'auteure change de point de vue à chaque chapitre et nous fait rencontrer ainsi Marie, sa collègue et colocataire française, Yudai, hôte très côté et son meilleur ami, le capitaine Yamada, le policier en charge de l'enquête. D'autres personnes apparaissent au fil des pages, yakuzas, flic violent, mamasan du Club Gaia où travaillent les deux gaijin, le père charismatique de Kate, etc. Si très vite on devine qui est derrière l'affaire, on n'en finit pourtant pas de mesurer l'ampleur de l'abîme de noirceur que cela révèle. Impressionnant et angoissant tant Dominique Sylvain sait manoeuvrer pour augmenter la pression à chaque bribe de révélation.

Je compte bien réitérer l'expérience avec d'autres titres de l'auteure. Peut-être Baka!, histoire de compléter mon échappée touristico-criminelle au Japon.
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critiques presse (1)
LeMonde
05 décembre 2016
Loin des clichés autour des mangas et des sumos, elle décrit de l’intérieur les codes et les règles de la face cachée d’un Tokyo, où, au sexe tarifé, les cadres japonais exténués préfèrent une soirée de bavardage avec une hôtesse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
- Quand je te regarde, je vois un type qui prend son plaisir en cognant.
- Tu veux te suicider ou quoi ? Pauv’ taré !
- Elle a été brutalisée, assommée. Son crâne porte une blessure. Et le mien aussi avec ta putain de bague.
Voix claire et nette, il ne tremblait pas. Son regard transperçait celui du colosse et ce qu’il y voyait était de la colère pure, cet honneur bafoué que trimballaient les yakuzas parce qu’ils s’imaginaient descendre des samouraïs. Rien que ça. Pour une fois, ça servait à quelque chose. Le gros ne mentait pas. Le gros n’avait pas tué Kate.
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Qui était ce gars nommé Yudai qui vivait dans la même peau que lui? A force de cacher sa personnalité pour ne jamais décevoir ses clientes, il n'était plus sûr d'exister.
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La passivité poussiéreuse et rouillée du jour était repliée, roulée comme un vieux décor, la foule reprenait petit à petit possession du dédale des ruelles transfigurées.
Rabatteurs, portiers, putes, gigolos, salarymen, hôtes et hôtesses, mamas-san et boss yakusas, serveurs de restaurant, gardiens et videurs, salariés des magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et des love hôtels, ils se rejoignaient, mus par un accord tacite, programmés pour se coaguler dans un plasma lumineux et mutant. Toujours le même, toujours différent, toujours avide et consciencieux.
Abondance de rires, de désirs et de détermination, ces mille voix entremêlées, celles du peuple de la nuit.
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La passivité poussiéreuse et rouillée du jour, roulée comme un vieux décor, la foule reprenait petit à petit possession du dédale des ruelles transfigurées.

Rabatteurs, portiers, putes, gigolos, salarymen, hôtes et hôtesses, mama-san et boss yakusas, serveurs de restaurant, gardiens et videurs, salariés des magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et des love hotels, ils se rejoignaient, mus par un accord tacite, programmés pour se coaguler dans un plasma lumineux et mutant. Toujours le même, toujours différent, toujours avide et consciencieux.
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Ka-bu-ki-cho, quatre syllabes qui claquent.
Comme les socques d’un sumo sur le pavé.
Le quartier honteux, accolé à la respectable mairie de l’arrondissement de Shinjuku.
J’appris que son nom résultait d’un rêve inabouti, celui du maire de Tokyo qui, au lendemain de la guerre, envisagea d’ériger un théâtre kabuki en lieu et place du désastre issu des bombardements, et ce afin d’offrir à ses concitoyens un parc de divertissement familial.
Manque de chance.
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