Ce récit est autobiographique. Il a enduré 6 ans de souffrance. Il a échappé à tant de mort.
On ressent un détachement comme si c'est la vie d'un autre que l'auteur décrivait sûrement sous le coup des nombreux chocs vécus ! L'histoire a été écrite rapidement après la fin de la guerre et non des années plus tard.
Aucune volonté de se venger n'apparaît à aucun moment du récit, il est humble même s'il a participé à aider à des moments clés.
Szpilman raconte tel un spectateur habitué à côtoyer cette tempête mortuaire de misère, douloureuse et périlleuse.
Au milieu de l'enfer, beaucoup de Juifs gardent le moral que cela en est déconcertant. Malgré l'épouvante des rafles rapides et sanglants qui tétanisent d'effroi, malgré la déportation organisée, malgré la disparition de tant de compatriotes qu'ils ne rêveront jamais.
Ce livre relate l'occupation allemande de la Pologne, à Varsovie plus précisément. On assistera à tout, aux massacres, aux exécutions de sans froid, sadiques et presque perverses pour certains, à la famine, aux humiliations....À toutes les horreurs que l'on n'imagine même pas !
Être Juif c'est devenir un paria dans son propre pays, sa propre maison, être un parasite néfastes qu'il faut exterminer.
C'est l'aliénation de la liberté, les Allemands cloîtrent les Juifs comme des animaux en cage.
Quand on croit que le pire est déjà accompli, on découvre avec stupéfaction que ce n'est rien par rapport à ce qui va se produire !
Cette réalité frappante d'une guerre qui remet le lecteur dans ses retranchements, il y a un tel décalage avec notre réalité.
La cruauté n'a pas de limite quand on en donne le droit de jouissance absolue à l'être humain.