AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,3

sur 1354 notes
5
76 avis
4
43 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Wladyslaw Szpilman est pianiste à la radio nationale polonaise quand survient la seconde guerre mondiale et l'invasion allemande. Étant juif, il est bientôt confiné dans le ghetto de Varsovie où il reste plusieurs mois, tandis que les lois antisémites se multiplient.

Le jour où sa famille et lui sont emmenés vers la gare pour prendre le chemin des camps de concentration, une connaissance le retient par le bras et l'éloigne de la mort. le danger n'est cependant pas écarté pour autant : les rafles se font de plus en plus fréquentes et le risque de dénonciation est grand. Finalement, il lui faudra passer l'hiver dans un immeuble abandonné, nourri seulement quand ses quelques derniers rares amis parviennent à se procurer quelque chose.

Ce témoignage a été long pour arriver sur les rayons, et on peut facilement comprendre pourquoi : personne n'est tout blanc ni tout noir : des officiers nazis ont malgré tout sauvé des vies, tandis que les « libérateurs » ont parfois été les premiers partisans de la politique allemande, avant de retourner leur veste. Même des juifs n'ont pas hésité à abuser de la situation désastreuse de leurs coreligionnaires.

Un récit qui pourra surprendre par son manque d'émotion dans l'écriture, mais qui est là pour témoigner, tout simplement.
Commenter  J’apprécie          561
Roman lu en tout début des vacances, mais malgré tous les livres lus entre- temps toujours assez présent dans ma mémoire pour pouvoir en écrire ces quelques mots. Car c'est un roman difficile à oublier.
J'ai beaucoup aimé le film avec Adrien Brody, lequel j'ai visualisé dans ma tête tout le long de la lecture - beaucoup de similitudes, quelques différences, mais globalement le livre est tout aussi fort en images que le film (sans hésiter un de mes films préférés).
L'histoire d'un musicien juif dans une ville occupée par les allemands...les émissions radio sont interrompues, il n'y a plus de temps pour la musique, Varsovie brûle. Razzias, confiscations des biens, pauvreté, survie à tout prix, les convois de la mort sur le départ tous les jours. Dans cet enfer, Wladyslaw Szpilman raconte son histoire d'une façon très descriptive, presque détachée, mais avec lui le lecteur a une conscience de cette chance incroyable qui lui permet de s'en sortir encore et encore jusqu'à la fin. Cette chance qui prend les traits d'un collègue qui le sauve de la déportation, d'une amie qui le cache, d'un officier allemand mélomane grâce à qui il ne meurt pas de faim. La chance qui fait de retrouver les bons personnes au bon endroit au bon moment - pour survivre. Quelle histoire !
Commenter  J’apprécie          448
Les témoignages sur le vif de la réalité de la guerre ont ceci de plus par rapport aux fictions plus tardives ou aux livres d'histoire qu'ils réduisent la distance à l'événement et apportent une possibilité de perception presque charnelle d'un vécu de l'intérieur. Ainsi en est-il par exemple de "Seul dans Berlin" de Hans Fallada, ou "les Croix de bois" de Dorgelès, qui participent à un ancrage profond dans la mémoire permettant de ne jamais oublier.

"Le pianiste", écrit en 1945, publié en 1946 en Pologne, écarté par les autorités d'alors puis réédité cinquante ans plus tard en Europe, s'inscrit dans cette veine. Récit hallucinant des années de survie dans l'atrocité du guetto de Varsovie de Wadislaw Spilzman qui subit l'asphyxie progressive du guetto, voit disparaitre sa famille, se cache des années durant et sera sauvé en dernier lieu par un Juste, sous officier allemand opposé aux nazis, ce texte factuel, presque froid, que l'on sent rédigé dans un besoin de délivrance, se lit les yeux écarquillés d'horreur et le coeur saignant.
Une lecture indispensable, autant que le film poignant qui en a été tiré.
Commenter  J’apprécie          370
J'avais déjà vu le film et souhaitais enfin découvrir le livre dont il était inspiré.
C'est bien sûr un témoignage poignant, comme tous ceux sur cette atrocité. Je suis toujours autant bouleversée par ces récits, horrifiée de toutes ces tortures mentales et physiques. Je n'en ressors jamais indemne.
A lire pour ne pas oublier.
Commenter  J’apprécie          300
Cet ouvrage est vraiment touchant de justesse : c'est la première fois que je découvre l'horreur qui s'y passait à Varsovie, où les mesures de répression contre les Juifs ont été les plus fortes. On voit le sang-froid et la violence gratuite des SS allemands quand ils tirent sans pitié sur des enfants ou toute autre personne juive, les carnages où les victimes sont prises au hasard sur un groupe, les milliers de personnes envoyées se faire gazées dans des chambres à gaz et brûlées dans des fours crématoires.
...Et ces accords du Nocturne en ut dièse mineur de Chopin qui s'élèvent, six ans plus tard, des doigts du pianiste Wladyslaw Szpilman, comme un symbole. Comme Biermann le dit, dans la postface, ça ressemble à un conte de fées et pourtant, c'est la formidable histoire vraie d'une personne survivant à tant d'horreurs et massacres.
Suivant l'histoire de Szpilman,le journal de Wilm Hosenfeld, l'homme qui a sauvé Wladyslaw, où on découvre une personne révoltée par la cruauté humaine, le dégout de faire partie des oppresseurs d'une race dite "inférieure". C'est une personne très douce qui aime la vie humaine.
L'écriture est très linéaire, parfois un peu difficile mais on ressent parfaitement les difficultés vécues par Szpilman.

J'ai lu ce livre il y a quelques années et vu peu après le film qui ne démérite pas pour une fois, très émouvant lui aussi.
Commenter  J’apprécie          280
Un témoignage impressionnant d'un survivant polonais de la Seconde Guerre mondiale. L'auteur, Wladyslaw Szpilman, il a survécu tout : l'invasion par les Allemands en 1939, les bombardements au début de la guerre, la persécution des juifs, la vie dans le ghetto, les rafles, la perte de sa famille, ses parents, ses soeurs et son frère, les maltraitances, les maladies, la pénurie, la faim, la soif, et toutes les batailles dans la ville. Après le début de l'occupation il a subi toutes les batailles de la guerre à Varsovie ; pendant le soulèvement juif et la destruction du ghetto qui suit en 1943, pendant le soulèvement polonais en 1944 et pendant la libération des nazis par les Russes.

L'auteur a demeuré dans le ghetto varsovien pendant trois années. Après que les Allemands ont finalement transporté toute la population juive aux camps d'extermination, l'auteur a réussi miraculeusement à échapper aux dernières rafles. Il a pu rester à Varsovie et s'est caché dans des bâtiments partiellement détruits jusqu'à l'arrivée de l'armée russe environ deux années plus tard. Au début il y avait encore quelques connaissances qui lui rendaient visite pour lui apporter des vivres. Plus tard il a dû survivre sans quelconque aide dans une ville complètement détruite en attendant l'arrivée des Russes.

Le témoignage est factuel. L'auteur décrit tous les événements qu'il a vécus presque impersonnellement ; « j'avais faim », « j'avais peur », « j'étais prêt à me suicider », … le désespoir est là, mais l'auteur ne l'exprime pas trop ouvertement. C'est peut-être exactement pour ça que ce témoignage est tellement émouvant.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
Commenter  J’apprécie          262
Je n'ai su que très récemment que le célèbre film oscarisé le Pianiste était en en fait issu du livre du même nom ! J'ai donc découvert que Wladyslaw
Szpilman était le fameux « pianiste », et qu'il a écrit et publié son histoire dès la fin de la guerre. Il y raconte la vie à peine croyable qu'il a mené durant les 6 années de la guerre, chez lui à Varsovie.
Ayant lu pas mal de récits de rescapés de camp de concentration, c'était particulièrement intéressant de lire un tout autre contexte de la persécution juive : celle de la vie au célèbre ghetto de Varsovie.
Szpilman nous décrit avec une grande précision et beaucoup de détails, la vie quotidienne de sa famille dans cette étrange forme d'enfermement et la privation progressive de liberté au fil des mois... Jusqu'au jour où son père, sa mère, ses deux soeurs et son frère sont emmené dans un wagon à bestiaux en direction de « l'est ». Seul lui, par miracle, y réchappera. Et après quelques semaines à travailler dans d'atroces conditions à divers travaux avec d'autres ouvriers juifs au sein du ghetto, il va finir par se retrouver totalement seul lorsque le ghetto sera vidé de sa population. Commencera alors une longue errance pour la survie, absolument surréaliste et bouleversante, dans une solitude quasi totale et une peur quasi permanente.
Globalement ce fut une belle découverte, malgré un petit bémol qui concerne le côté très « distant » et surtout « factuel » global du livre. Surtout pour la première partie concernant la vie au ghetto où l'abondance d'informations et de faits qui s'enchainent constamment ont, je dois l'avouer, un peu alourdi ma lecture... Mais je crois que ça s'explique par le fait que Szpilman a écrit son récit tout de suite après la guerre comme un exutoire.
Par contre j'ai beaucoup aimé la dernière partie, dès qu'il se trouve seul au monde, je l'ai trouvé très émouvante, voire « haletante » et j'ai ressenti pleinement les émotions et notamment toute l'horreur de la situation.

De façon générale c'était une lecture très intéressante qui m'a beaucoup appris sur la guerre vu de Pologne et à échelle d'homme. Et j'ai été particulièrement frappée par l'état de tension permanente dont la vie des Juifs de Varsovie a été marqué. Sans être envoyé dans des camps, en restant simplement dans leur quartier, dans leur ville, le degré de persécution, de peur, d'exactions et d'anéantissement qui leur a été infligé par l'occupant Nazi fut particulièrement atroce et à peine croyable.
Commenter  J’apprécie          230
Avec "Le Pianiste", ma première destination pour le défi "1 mois 1 pays en livres" proposé sur Bookstagram est la Pologne. J'ai été très étonnée de découvrir qu'après sa publication en 1946, il n'a ensuite été réédité qu'une cinquantaine d'années plus tard. Cela s'explique par le contexte politique d'après-guerre et par le fait que le témoignage de Wladyslaw Szpilman détonne parmi ceux des rescapés de la Shoah car il a été écrit immédiatement après les faits alors que la plupart sont rédigés des années plus tard, lorsque la société était plus à même de les entendre.

Le texte s'ouvre avec la nuit du 31 août au 1er septembre 1939 lorsque l'Allemagne nazie envahit la Pologne et assiège Varsovie sept jours plus tard. Dans ce contexte chaotique, Wladyslaw Szpilman parvient à conserver son emploi de pianiste pour la radio polonaise mais la ville tombe vingt jours plus tard. Les lois limitant les droits de la population juive et les violences à son encontre se multiplient jusqu'à la création du ghetto en septembre 1940. Bien que Wladyslaw ait l'impression d'être de retour « en plein Moyen-Âge » (p. 58), la famille Szpilman refuse de fuir et tente de survivre jusqu'aux rafles de 1942 malgré la misère, la faim, le froid et les épidémies.

J'ai déjà pu lire des témoignages sur les camps de concentration mais je ne connaissais rien du ghetto de Varsovie. Wladyslaw Szpilman nous plonge dans le basculement d'un pays dans la guerre, dans les espoirs vains de voir la France et le Royaume-Uni venir à son secours, dans la découverte de la haine qui structure la pensée nazie. Très peu ont réchappé du ghetto mais lui parvient à se cacher dans Varsovie jusqu'à la fin du conflit de manière quasi-miraculeuse. A la fin de son récit, j'ai découvert avec émotion quelques pages des journaux de 1942 à 1944 du capitaine Wilm Hosenfeld, un soldat de la Wehrmacht traumatisé par les atrocités commises en Pologne qui s'est mis à sauver les Juifs qui croisaient sa route.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          192
Ce livre est un témoignage terrible sur la persécution nazie contre les Juifs polonais. Il a été écrit immédiatement après la guerre, mais il a été durablement mis sous le boisseau par les autorités communistes de Pologne, car il était considéré comme politiquement incorrect. Il a fallu un demi-siècle pour que, publié sous le titre "Le Pianiste", il connaisse enfin une renommée planétaire. Ensuite un film de Roman Polanski, fidèle au roman et très réussi, a encore augmenté sa célébrité.
C'est l'aventure authentique d'un pianiste virtuose qui, comme tous les autres Juifs de Varsovie, subit de plein fouet les effets de l'occupation nazie. Il est d'abord contraint de vivre dans le ghetto, où les conditions de vie deviennent peu à peu inhumaines; puis il échappe à la mort par hasard, en raison de sa grande notoriété comme pianiste: une première fois, il est extrait de la foule des Juifs partant vers Treblinka; une seconde fois, alors qu'il est caché et presque mort de faim, il est sauvé d'une mort certaine par… un officier de la Wehrmacht - lui aussi mélomane ! Ce témoignage met en scène très sobrement l'atrocité innommable de la terreur nazie. Et je ne peux pas m'empêcher de penser à l'incroyable "Au nom de tous les miens" de Martin Gray, qui est également sidérant.
Le sujet est extrêmement pénible, mais la lecture de ce genre de livres restera toujours indispensable.
Commenter  J’apprécie          170
[Lu en septembre 2012]

Ce qui donne sa première particularité à ce témoignage de Wladislaw Szpilman, par rapport à tous ceux réalisés sur cette époque, c'est qu'il a été publié en 1946, sous-entendant que son auteur l'a écrit immédiatement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Cette particularité se ressent immédiatement dans la façon dont il décrit la chute de Varsovie, et par la même occasion sa propre chute, de la création du ghetto juif jusqu'à la libération de la capitale polonaise par l'armée soviétique : il porte en effet sur tous ces évènements un regard assez distant, qui peut même choquer au premier abord. Rien de plus "normal" pourrait-on dire, puisque ces évènements sont tellement frais pour lui qu'il est, il me semble, difficile d'en parler autrement sans avoir envie de se jeter par une fenêtre... Les descriptions de certaines scènes - exécutions sommaires de juifs choisis aléatoirement dans le ghetto devant les autres, ravages des épidémies en tout genre en raison de la misère des habitants de ce même ghetto, remplissage des trains de bétail pour le départ dans les camps - , très précises et visuelles, nous entrent en tête comme un violent coup de poignard, où l'on prend conscience de leur horreur et de leur violence, comme si l'on assistait au visionnage d'archives d'époque.

En voici un exemple : " le taux de mortalité était si élevé que le ghetto n'était pas en mesure d'enterrer ses morts assez vite. Mais comme il était exclu de les garder dans les maisons, une solution intermédiaire avait été trouvée : dépouillés de leurs vêtements - trop nécessaires aux vivants pour être laissés - , ils étaient abandonnés sur le trottoir, enveloppés de papier journal. Là, ils attendaient souvent des jours entiers avant que les véhicules du Conseil passent les ramasser et les conduisent aux fosses communes du cimetière. [...] J'étais l'un des derniers à quitter l'établissement avec le gérant, une fois que les comptes de la journée avaient été établis et que j'avais empoché mon dû. Les rues étaient plongées dans l'obscurité, presque désertes. Torche allumée en main, je prenais garde de ne pas trébucher sur les cadavres tandis que le vent glacial de janvier m'écorchait la figure ou me poussait en avant, froissant et soulevant leur linceul de papier, exposant ici et là des tibias desséchés, des ventres faméliques, des visages mangés par les dents nues, les yeux grands ouverts sur le néant".

Autre particularité : ce témoignage ne décrit pas la vie dans les camps de concentration et d'extermination nazis, mais à l'intérieur du ghetto, puis de tout Varsovie : en effet, Szpilman va réussir à échapper aux camps de la mort, en assistant par contre, impuissant et désespéré, au départ de toute sa famille vers cette destination funeste. C'est donc dans ce contexte qu'il va survivre tant bien que mal aux rafles de la Gestapo et de la police du ghetto, à la faim et à la soif, aux maladies, aux bombardements, à la solitude pesante, en étant notamment aidé par des amis, mais aussi, contre toute attente, par un officier allemand féru de musique classique et loin d'être d'accord avec la politique nazie contre les Juifs.

Le pianiste est un témoignage que j'ai trouvé d'abord intéressant, autant pour son aspect documentaire que pour la façon assez inattendue dont Szpilman raconte les évènements qui l'ont ébranlés tout au long de la Seconde Guerre Mondiale, preuve de son traumatisme encore latent au moment il a choisi d'écrire son témoignage. Celui-ci n'en reste pas moins très poignant, puisque l'on suit avec beaucoup d'indignation et d'horreur la descente dans la misère physique et psychique de cet homme, et par delà de tout son peuple dont il assiste, impuissant, à l'extermination...

Je crois que je vais prochainement revoir le magnifique film adapté de ce témoignage réalisé par Roman Polanski dans lequel j'avais d'ailleurs trouvé Adrian Brody époustouflant en Szpilman !
Commenter  J’apprécie          162



Autres livres de Wladyslaw Szpilman (1) Voir plus

Lecteurs (4481) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1711 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}