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EAN : 9782913911031
88 pages
Librairie Ombres blanches (08/01/2009)
4/5   1 notes
Résumé :
Les conséquences dévastatrices d'une mutation globale et planétaire qui encourage le quantitatif, l'évaluable, le simple, le visible, le consommable, le rentable, le rapide, le matériel apparaissent évidentes dans tous les champs où l'humanité déploie ses activités, souvent créatrices : politiques, économiques, sociales, culturelles, sanitaires. La question posée à la psychanalyse est celle de l'impact de ces mutations sur la construction identitaire de la personne,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Enfin un psychanalyste contemporain qui s'émeut de l'état de la psychopathologie en France et dans notre société marchandisée où désormais la seule réponse à la détresse psychique des individus semble être la médicamenteuse, neuroleptiques et compagnie, par ailleurs si rentable pour l'industrie pharmaceutique. Les conséquences, désastreuses d'un point de vue humain, étant désormais complètement négligées par ceux-là mêmes qui prétendent nous gouverner.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je nomme scientistes les confusions suivantes: la souffrance et la détresse, le désir et l'amour, le plaisir et le bonheur, les émotions et les sentiments. Les souffrance (physique), le désir 'sexuel, par exemple), le plaisir (l'apaisement de la faim, autre exemple), les émotions ( comportementales, comme le rire, la colère, la peur) sont des observables, quantifiables, éventuellement repérables dans les circuits neuronaux du cerveau, éventuellement repérables par des modifications des neuromédiateurs, opérations qui vont s'accélérer avec l'utilisation des nanotechnologies. Mais ces observations ne peuvent expliquer ce qu'il y a de parfaitement subjectif et unique dans cette détresse, cet amour, ce bonheur, ce sentiment qui appartiennent au mystère de chacun. Le discours scientiste (l'homme neuronal) a une couleur obscurantiste et surtout révèle une idéologie dominante qui, par nature, ne supporte pas ce qu'elle ne contrôle pas, ce qui lui échappe et plus encore pourrait la contester; devant le monde tel qu'il est, le cerveau, régi par des lois neurobiologiques universelles, ne se rebelle pas, ne résiste pas, ne s'oppose pas. Les psychismes, individuels et en réseaux collectifs, c'est une autre histoire...
Cependant, ces critiques du scientisme, la psychanalyse doit aussi se les appliquer à elle-même: certains de ses partisans font d'une psychogenèse parfois ésotérique le seul déterminant d'une existence et ont en commun, avec les adeptes du neuroscientisme, la passion et de l'ignorance. Et cela à l'envers de Freud qui a opéré une rupture radicale de toutes les pratiques d'asservissement qui ont marqué l'histoire de l'Occident, comme l'a bien mis en évidence René Major (R. Major et C. Talagrand, Freud, "Folio biographies", Gallimard, 2006): dégagement du rapport médecin/malade du pouvoir que confère à l'un le savoir et qui attribue à l'autre l'ignorance, pour rendre à ce dernier le savoir insu qu'il détient en son symptôme; abolition des frontières du normal et du pathologique,, du rationnel et de l'irrationnel, de l'individuel et du collectif; relecture fondamentale de la sexualité (pas seulement infantile) comme productrice de sens dans la singularité d'une histoire, à l'opposé des normalisateurs, des évaluateurs, des redresseurs.
Mais n'oublions jamais d'indexer les dérives possibles de la psychanalyse dans l’ambiguïté de sa pratique, tel un pharmakon, en même temps remède et poison, véritable cadeau empoisonné. Prise par l'esprit du temps, elle peut déraper et se limiter à proposer des pansements pour les douleurs de la vie, conduire le sujet à se résigner à sa condition, sous le signe de la culpabilité originelle si familière à Freud.
Ce danger porte un nom: l'instrumentalisation par la pensée dominante qui prétend tout contrôler. Freud n'y a pas totalement échappé, qui parlait de transformer un malheur névrotique et malheur ordinaire et assignait à la cure le but de donner au sujet la capacité d'aimer et de travailler. Non, cela ne suffit pas: il doit aussi acquérir l'aptitude à remettre en question les pratiques amoureuses et les conditions de travail, et à dépasser ces catégories, réductrices de se condition à une force de travail et de reproduction. Car la pensée dominante, qui a bien intégré, pour son usage propre, les grandes avancées de la psychanalyse, sait les utiliser intelligemment. Ainsi le désir et la souffrance appartiennent-ils désormais à son lexique: au premier, le pouvoir vendra des marchandises abordables, déclinables à l'infini et susceptibles de rassasier son appétit; à la seconde, banalisée (le malheur ordinaire), il proposera des consolations comme des conceptions du monde et de soi incluant la beauté du quotidien et l'idée d'une souffrance nécessaire. Ainsi, ce fonctionnement économique global et planétaire tente-t-il de créer pour l'homme l'illusion d'une bonheur suffisamment enivrant ou abrutissant pour qu'il s'en contente - mieux, pour qu'il en jouisse.
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Mais n'oublions jamais d'indexer les dérives possibles de la psychanalyse dans l’ambiguïté de sa pratique; (...) Prise par l'esprit des temps, elle peut déraper et se limiter à proposer des pansements pour les douleurs de la vie, conduire le sujet à se résigner à sa condition, sous le signe de la culpabilité originelle si familière à Freud. Ce danger porte un nom : l'instrumentalisation par la pensée dominante qui prétend tout contrôler.
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En peu de temps l'entretien thérapeutique s'est rétréci, telle une peau de chagrin, à une discussion entre trafiquant autorisé et drogué soumis.
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