Le réveil du tigre

Autant prévenir tout de suite, ce bouquin est un OVNI à qui il ne manque absolument rien du tout.

Pour les inconditionnels de la très belle, et réussie, série Chinaman, voici un épilogue autant inattendu qu'inespéré.

On retrouve Chinaman, Chen Long, dans un bien triste état, dévasté par les effets de l'opium, il n'est plus qu'une épave, l'ombre de lui-même.

Vivant à l'écart, dans une cabane dans les bois et hauteurs de Idlewild, il n'a que comme seule compagnie son chien et Marcus, avec qui, malgré toutes les épreuves, ils sont restés comme cul et chemise.

Mais rien, ni l'opium n'arrive à faire oublier à Chen Long ses pires souvenirs datant de sa période militaire au sein de l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession. Les années passées au bagne, suite à un passage en court-martiale, l'ont également éloigné de l'Amour de sa vie, Ada.

Mais une série d'enlèvements de jeunes femmes vient frapper cette région de Bakersfield en Californie.
Ces enlèvements touchent étrangement les familles de notables de la région, ce qui fait réagir la célèbre agence de détectives, Pinkerton.

L'équipe d'enquêteurs compte dans ses rangs un jeune Matt Monroe, très bien renseigné sur Chen Long, du moins tant qu'on a pu suivre sa trace, soit sa sortie du bagne.

Mais les événements vont vite se précipiter.
En découvrant Chen Long encore une fois dans un état second, Marcus décide de l'emmener dans sa carriole, mais sur la route, une bien mauvaise rencontre les attend, une des femmes enlevées surgit sur la route, poursuivie par ses ravisseurs.

En l'espace de quelques secondes, Marcus va être abattu, ainsi que le chien de Chen Long, sans que ce dernier, ne puisse opposer de résistance valable vu son état.

Mis en déroute par les bûcherons alertés par les coup de feu, le dernier ravisseur se voit contraint de quitter les lieux en laissant son otage et Chen Long blessé à la tête, derrière lui.

Leurs témoignages vont aider, tant bien que mal les agents de Pinkerton à se mettre en chasse du ravisseur en fuite.

Mais Chen Long a aussi un compte à régler, et comme l'opium ne lui est plus d'aucune utilité, il reprend ses armes, réveillant ainsi le Tigre qui l'habite.

Lors d'une altercation avec les agents de Pinkerton, il met la main sur un pendentif qui tombe à terre, et contient la photo d'Ada... que Matt Monroe reconnait être.... sa mère.

Mais avant d'échanger plus d'informations avec Matt Monroe sur Ada, il reste une mission à accomplir, venger Marcus et son chien.

Je ne le savais pas quand j'ai abordé cette lecture mais c'est un album qui forme une conclusion à la saga « Chinaman » des mêmes auteurs qui retraçait à travers neuf albums les errances d'un Chinois durant la conquête de l'Ouest sur le sol américain. Il avait quitté en effet son pays natal pourchassé par les fameuses triades.

Le réveil du tigre se situe 20 années après alors qu'il est devenu une ruine humaine de par l'opium et les mauvais souvenirs traumatisants de la guerre de Sécession. Notre héros va se réveiller afin d'aider son fils caché qu'il vient de découvrir d'une ancienne relation. A noter que ce fils fait partie de la fameuse agence Pinkerton pour régler à la manière forte certains problèmes de droit.

Il y a toujours ce thème récurrent d'un plaidoyer pour la justice sans utiliser d'arme à feu. Il est vrai que le sabre est parfois plus efficace. L'intrigue est très facile à suivre et prenante, l'obsession du personnage est palpable, ce qui le rend attachant. Néanmoins, il n'y aura pas de réelles surprises dans ce récit.

Un mot sur le dessin semi-réaliste de Taduc pour dire qu'il reste toujours aussi classique que ce soit pour les personnages ou les paysages. Ce graphisme aide clairement à la fluidité de la lecture.

C'est une belle conclusion en forme de diptyque pour une série qui nous avait plu dans le temps.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? Cette BD me faisait de l'oeil sur l'étagère et elle a réveillé le tigre …

On n'arrive pas à décrocher de l'histoire, c'est speed, un peu violent, un western moderne vers la ruée de l'or noir.
Des traîtres, des racistes, des puants, des ordures et il y en a beaucoup - le jeune Matt Monroe est à la recherche de son père Chen Long. Mais qui est cet homme solitaire, malade, en manque d'opium ? Pourquoi toute cette hargne en lui ? Un vrai combattant , le réveil du tigre a sonné et la vengeance est terrifiante !

Cette histoire est la suite d'une longue saga que les auteurs avaient créée il y a vingt ans de cela. « Chinaman », la longue errance d'un chinois, pour cette histoire qui pourra se lire seule, une fin dans un superbe album de 134 pages.
Un dessin toujours aussi vif, un western pour une grande fresque.

« Je suis bien ton fils, Chen Long. Je porte en moi cette violence qui t'a accompagné tout au long de ta vie. »

Comment ne pas faire d'éloges de cet album époustouflant. Je n'ai pas lu la série Chinaman (mais l'ai commandé) mais j'ai été bluffé par la qualité de cet épisode qui conclut cette série et que l'on peut entièrement lire indépendamment. Une réussite autant sur le plan graphique que scénaristique. L'une des meilleures BD western que j'aurais pu lire. Un équilibre parfait entre violence et sensibilité.

Une équipe de l'agence Pinkerton enquête sur des kidnappings de jeunes filles de bonnes familles. Au sein de ce groupe expérimenté, un jeune homme y fait ses débuts : Matt Monroe, un métis avec des origines chinoises. Il espère, grâce à cette mission en Californie, obtenir des renseignements sur celui qui fut son père sans le savoir : Chen Long alias Chinaman.
Celui-ci est au fond du trou après une guerre de Sécession et deux ans de bagne (et vingt ans après ses dernières aventures dessinées). L'homme est une épave opiomane et seul son ami Marcus tente de l'aider.
Le père et son fils vont se croiser durant l'enquête, lors d'une altercation où Chinaman perdra son seul ami. Alors avide de vengeance, il suit les Pinkerton pour tuer ceux qui ont lâchement éliminé Marcus.
Et l'ancien homme des triades va vite comprendre qu'il se retrouve une fois de plus dans une guerre de blancs, où les dirigeants d'une société pétrolière (Les start-up de l'époque) tentent de spolier de petits propriétaires terriens. Mais outre la vengeance, deux autres raisons l'animent : défendre son fils dont il vient d'apprendre l'existence et éliminer l'homme qui durant la guerre de Sécession fut à l'origine de sa déchéance (l'Amérique est petite !) et qui dirige l'équipe de mercenaires de la West Petroleum Company.
En résumé, tout est réuni pour quelques scènes de baston bien senties, de bonnes histoires de vengeance et de trahisons, dans une Amérique qui découvre une certaine modernité. Un western de qualité pour une bonne lecture-détente.
De par sa pagination, les auteurs se sont permis d'aborder des intrigues plus complexes avec des personnages plus fouillés. Moins porté sur l'aspect ethnique de l'histoire, et plus sur la transmission entre deux hommes qui se découvrent. Quant au dessin de TaDuc, il excelle toujours autant en finesse et par son sens du détail, tout en étant terriblement efficace. Bref, quatorze ans après la fin de la série officielle de Chinaman, les auteurs offrent aux lecteurs un épilogue réussi pour ce personnage atypique dans le western dessiné.