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Nous sommes au Japon, dans un troquet où vont se côtoyer deux solitudes:Tsukiko célibataire trentenaire qui a ses habitudes , et un professeur qu'elle a eu au lycée, élégant, veuf à la retraite, qu'elle surnomme "maître " collectionneur de théières...

Quelques dîners gourmets et fortuits sans rendez-vous et puis quelques saké plus tard , va se nouer une étrange amitié...une balade aux champignons, le temps de contempler "l'hanami", les cerisiers en fleur se fanent comme l'amitié?. ..peu de paroles entre eux mais impossible d'ignorer que la présence de l'un comble les angoisses de l'autre ..ultra moderne solitude..comme le chante Alain Souchon..

Le noir et blanc ajoute à cette douce mélancolie, la poésie se promène dans ces dessins épurés magnifiques de cette très belle promenade.
Je vous la recommande.
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[ On lit essentiellement pour soi. Parfois on lit pour quelqu'un... Merci à Marina53 d'avoir insister pour que je lise enfin du Taniguchi. ]

Depuis un petit moment, je mange souvent le soir au troquet de Satoru. J'ai commencé à observer les habitués. Surtout deux...
Elle, elle s'appelle Tsukiko Omachi. Elle doit avoir une bonne trentaine d'années. Je sais qu'elle est célibataire. En tout cas, c'est une personne très réservée... Avec un bon coup de fourchette.
Lui, son costume dit très bien qui il est : un ancien professeur. M. Harutsuna Matsumoto a enseigné le japonais au lycée ? Il a eu Tsukiko comme élève.
Ils commandent séparément, ils payent chacun leur addition. Mais il y a immanquablement quelque chose entre eux. Parfois, ils se retrouvent ensemble plusieurs jours de suite. Parfois, on ne les voit pas ensemble de plusieurs semaines. Parfois, ils vont même manger ailleurs. Mais je continue à m'interroger sur la nature de leur relation. Et qu'importe la différence d'âge...

" Les Années Douces " est la chronique douce-amère de la relation qui s'établit doucement entre une timide jeune femme de 37 ans et son ancien professeur, un vieux monsieur respectable et réservé. Mise en image du livre éponyme d'Iromi Kawakami, Jiro Taniguchi exerce son art pour donner à cette histoire un paradigme très intimiste. EN l'observant du seul point de vue de la jeune femme, on en garde une étrange impression. Probablement car je suis un homme, je m'interroge ; et lui, le vieux professeur à l'éternel cartable de cuir, que pense-t-il ?
Deux personnes, touchantes de maladresse, qui essayent de s'aimer sans se le dire. Sans chercher à précipiter les choses, espérant qu'elles se feront d'elles-même. Dans de petits troquets urbains ou face au paysage sans limite de la Mer du Japon...
Incroyablement touchant...
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Tsukiko est une trentenaire célibataire. Alors qu'elle se rend régulièrement au troquet de Saturo, elle rencontre par hasard son ancien professeur de japonais. Elle est célibataire, lui est veuf. Malgré leur différence d'âge, une certaine complicité s'installe entre eux. Partageant le même goût pour la nourriture japonaise et le saké, Tsukiko et le Maître, comme elle le surnomme, prennent l'habitude de se retrouver chez Saturo. Puis, ces rencontres deviennent des rendez-vous. Ce sont ces rendez-vous, au fil des chapitres, que nous raconte Taniguchi. On se balade avec Tsukiko et le Maître en forêt, on assiste à la fête des cerisiers ou à la nuit des étoiles. Leur relation devient alors ambiguë et indéfinissable. Avec le temps, Tsukiko tombe amoureuse du Maître.
C'est beau, tendre, doux, mélancolique et ça fait chaud au coeur. Les dessins sont de toute beauté, le trait est fin et le noir et blanc ajoutent une touche de charme. Jirô Taniguchi est au meilleur de son art.
Un récit pudique, délicat et charmant.
Un récit rempli de petits bonheurs quotidiens.
Lumineux...
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Tsukiko est une trentenaire qui rencontre par hasard dans un café l'un de ses anciens professeurs de lycée deux fois plus âgé qu'elle. Par la suite, elle le retrouve régulièrement au même endroit et se rend compte qu'elle apprécie la compagnie de ce vieil homme taciturne. Celui qu'elle appelle le maître va peu à peu prendre une place importante dans sa vie et les liens qui les unissent ne vont cesser de se resserrer au fil du temps.

Les années douces est l'adaptation d'un roman d'Hiromi Kawakami. J'y ai retrouvé le Taniguchi que j'aime, contemplatif, prenant son temps, faisant de l'inaction et des petits riens le coeur de son propos. On assiste ici à la naissance d'un sentiment amoureux entre deux êtres que tout oppose à priori. On les suit dans des moments de prime abord insignifiants (au marché, cueillant des champignons en forêt, etc.) mais au final porteurs de sens car ils ne cessent de renforcer leur complicité et de souligner l'évidence de leur attirance réciproque. Tsukiko est un personnage plus complexe qu'il n'y paraît. Elle n'accorde pas une grande importance à son apparence, elle n'est pas carriériste, elle aime la bonne nourriture et le saké. C'est elle qui tombe amoureuse et fait les premiers pas. C'est une jeune femme touchante et d'une grande sensibilité.

Tsukiko et le maître sont des gens ordinaires auxquels on s'attache sans en avoir l'air. Ils ont un petit coté hédoniste et gourmet que j'adore. Ils sont tout en simplicité, en retenu, solitaires et fragiles. Ils peuvent cesser de se voir pendant des semaines et se retrouver un jour dans leur restaurant favori comme s'ils s'étaient quittés la veille. A aucun moment ils ne cherchent à forcer les choses et leur rapprochement se fait naturellement. Un couple solaire et émouvant dont la relation atypique est je trouve d'une grande beauté. Bref ce diptyque est un régal.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Dans le bar où elle a ses habitudes, Tsukiko, la trentaine, fait la connaissance d'un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu'elle le connaît : il fut autrefois son professeur, le Maître. Elle est célibataire, il est veuf. Une complicité s'installe autour de ce comptoir, ils prennent l'habitude de se revoir dans ce même bar, au hasard de leur emploi du temps, juste pour boire une coupe de saké et se réchauffer d'un udon bien fumant ou de tofu frits.

« Les années douces » fut d'abord un roman de Hiromi Kawakami, pour lequel elle reçut le prix Tanizaki en 2001. En utilisant les mots de l'auteure, Jiro Taniguchi ajoute les dessins, images de douceur ou de tendresse, images d'un Japon décalé où les bons sentiments fleurissent les pages comme des fleurs de cerisiers tapisseraient les pelouses du parc Ueno. En clair, c'est beau ! C'est intense !

Vous me demanderez certainement ce qu'il y a de beau et d'intense dans cette histoire ?

Justement presque rien. Juste des sentiments, le sens profond de l'amitié, la compagnie, les dérives vers l'amour, les histoires de vieillesse, les histoires de solitude, les histoires de saoulerie… Des tranches de vie au quotidien, totalement banales, totalement sans intérêt. Et c'est pour cette raison que cette lecture est indispensable. Juste pour retrouver le bonheur de respirer un peu de fraîcheur, de sentir l'odeur des yakitoris caramélisés ou des ramen fumants, de capter quelques fragrances de bonheur instantané et éphémère. Vivre l'instant présent pour saisir la justesse du sentiment, les bribes d'un amour naissant, l'ivresse d'une amitié discrète et sincère. Juste pour réfléchir sur le sens profond de la vie et ses trois valeurs fondamentales : l'amitié, l'amour et le saké.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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La poésie, la tendresse, la mélancolie de Jirö Taniguchi ...
Un ravissement des yeux et du coeur ...
On résume souvent le manga - moi le premier - à des longues séries où se multiplient les affrontements sanglants. Je reconnais d'ailleurs avoir lu il y a quelques années, à la suite d'un de mes garçons, les Dragon Ball. Je ne dédaigne pas non plus quelques volumes de Kenshin le Vagabond. Et je rêve de trouver Spirit of the Sun, malheureusement plus édité ...
Mais rien n'égale les émotions qui nous étreignent à lire, ou plutôt à savourer l'oeuvre de Taniguchi.
Un dessin somptueux qui nous entraîne avec les personnages, qui nous fait partager leurs sentiments, qui nous immerge dans un Japon presque irréel, intemporel. En fait, c'est cela : avec Taniguchi, on prend le temps, on a le temps, on sent le temps qui passe, qui s'écoule, y compris celui de l'ennui.
De sentiment et de temps, il est bien question ici, dans cette adaptation d'un roman de Hiromi Kawakami.
Les sentiments qui naissent entre deux personnages : un vieil homme solitaire, plein de petites manies, et une jeune étudiante, Tsukiko. Une relation d'autant plus singulière se noue entre les deux protagonistes que l'une a jadis été l'élève de l'autre.
Le temps de l'apprivoisement, le temps de l'attente, le temps du doute aussi. Et le temps du ravissement pour les lecteurs ...
Merci, M. Taniguchi !
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Le maître et Tsukiko ont été professeur et élève, il y a de cela quelques décennies. Lorsqu'ils se retrouvent à nouveau, dans le contexte informel d'un troquet où chacun vient régulièrement boire et manger en solitaire, Tsukiko a trente-sept ans et le maître a cessé d'enseigner depuis longtemps. Leur retrouvaille amorce la fin de deux solitudes séparées et annonce le début d'une relation singulière –ni amitié, ni amour, on parlerait plutôt d'une solitude partagée.


Lorsque le Maître et Tsukiko se retrouvent, ils le font sans concertation préalable. Ce sont leurs habitudes de solitaires qui les enjoignent à se trouver souvent au même endroit, au même moment. Ils partagent alors un repas, boivent ensemble quelques verres, échangent quelques mots en toute simplicité, puis rentrent chez eux chacun de leur côté, ravis de ce moment convivial partagé sans aucune contrainte.


Le livre est découpé en autant de chapitres que de rencontres entre le Maître et Tsukiko. Passé l'évènement de la rencontre fondatrice, un ou deux chapitres nous permettent de nous immiscer dans le déroulement habituel de leurs retrouvailles. On retrouve ici le goût de Taniguchi pour les plaisirs de la table. Les détails concernant la composition des mets et menus servis à table sont aussi nombreux et précis que ceux que l'on retrouvait, avec une abondance quand même plus certaine, dans les volumes du Gourmet solitaire. Les chapitres suivants prennent leur distance avec les rencontres habituelles dans les troquets. le Maître et Tsukiko décident un jour d'aller au marché ensemble, et c'est à nouveau l'occasion d'éveiller ses sens aux stimuli infimes qui, mis les uns à la suite des autres, créent l'animation confuse et agitée des rues marchandes. Plus tard, suite à une conversation passionnée du Maître concernant les différentes variétés de champignons, le patron d'un de leurs troquets habituels leur proposera une virée mycologique en montagne. Une dispute, une réconciliation, le verre du début de la nouvelle année, la fête des cerisiers… Les évènements de la vie quotidienne se retrouvent sans cesse autour des rencontres entre le Maître et son ancienne élève.


Taniguchi semble se concentrer davantage sur le personnage de Tsukiko. Bien que ses rencontres fréquentes avec le Maître ne changent rien à son caractère solitaire, aboutissement d'un mode de vie qui semble plus choisi que subi, on constate que son comportement se modifie peu à peu, subtilement, influencé par le regard imaginaire et omniprésent du Maître. Regard divin par définition, Tsukiko n'y échappe pas et analyse la plupart des instants de son existence à travers le prisme du jugement du Maître. Que dirait-il s'il m'entendait ? Que penserait-il s'il était à ma place ? Les anciens rapports de hiérarchie semblent se rétablir peu à peu, le Maître d'une part ne cessant de corriger et de moraliser son ancienne élève, Tsukiko d'autre part écoutant docilement ses conseils et l'érigeant comme modèle.


Taniguchi est un maître de la subtilité et de la simplicité. L'évolution des sentiments entre le professeur et Tsukiko s'imprègne de la même finesse. On retrouve l'atmosphère chère aux ouvrages de Taniguchi, celle d'une solitude mélancolique parsemée de joies en demi-teintes, et un sens du détail si acéré que les moindres évènements d'une existence prennent une ampleur inconsidérée. Alors que la relation qui lie le Maître à Tsukiko n'a rien d'exceptionnel, si ce ne sont les comportements humains qui y sont impliqués, dans toute leur inconstance et leur incohérence, on s'attache à cette aventure avec plus de passion qu'on n'aurait pu le soupçonner.


Alors que leur « amitié » semble à nouveau compromise, Tsukiko est confrontée, à la fin du premier volume, à un choix qui lui permettra ou non de s'extirper réellement de sa solitude, au détriment de son confort et de sa relation avec le Maître. Une fin de volume en suspens, qui donne envie de se précipiter aussitôt sur l'album suivant…




Lien : http://colimasson.over-blog...
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Très belle adaptation du roman d'HIromi Kawakami, ce livre permet de retrouver l'ambiance si particulière que Jirô Taniguchi sait donner à ses histoires mêlée à celle si paisible des romans de Kawakami.
A travers les rencontres entre Tsukiko et son ancien professeur de Japonais, qu'lle appelle "le maître", on se promène dans la ville et on entre dans les mêmes bars que ce couple inhabituel qui échange sur un mode affable tout en restant distant.
La transposition du roman en bande dessinée est particulièrement réussie tant on retrouve l'ambiance du livre. Les images correspondent bien à l'idée que je m'étais faite des années douces.
Une belle réussite d'une grande douceur.
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Une grande différence d'âge. Un professeur. Son ancien élève, jolie femme célibataire, de presque quarante ans. Des rencontres dans un café-restaurant où ils ont leurs habitudes, suivies d'autres rencontres au marché, dans la rue, dans un parc, dans la forêt…

Je n'ai pas lu le roman original de Hiromi Kawakami intitulé également « Les années douces » mais seulement l'adaptation de Jirô Taniguchi.

On retrouve ses dessins, entre manga et bande dessinée occidentale, la synergie des textes et des illustrations et ce petit quelque chose qui met si bien en lumière le ressenti des personnages.

C'est apparemment la première fois que Jirô Taniguchi avait une femme comme personnage principal. Par ailleurs, on partage un grand nombre de repas avec les protagonistes, qui font découvrir la cuisine japonaise.

Le tome 1 est axé sur les questions qui se posent quand une relation commence à devenir plus intime. Il donne véritablement envie de découvrir la suite !
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J'ai fini de lire les deux tomes de ces années douces qui résonnent encore en moi. Cela fait partie de ces lectures dont on aimerait dire qu'elles sont vraiment excellentes mais ce n'est pas tout à fait le cas car il y a forcément des choses qui déplaisent. On ne perd pourtant pas une miette dans la lecture car Jiro Taniguchi sait y faire dans la mise en scène même lorsque l'action est inexistante. Son dessin est toujours aussi magnifique car on arrive à percevoir les différentes émotions. Non, ce n'est pas ça ! Je ne suis pas parvenu, non pas à croire à cette histoire d'amour, mais à accepter les personnages et surtout leurs réactions face à certaines situations données. Cela m'a quelque peu exaspéré.

Je vais tenter d'expliquer plus en longueur ce que je viens de dire comme j'ai un peu de temps. Les deux protagonistes principaux sont une séduisante femme célibataire de 36 ans et un vieil homme veuf approchant sans doute les 70 ans. le point de vue sera celui de la femme dont on a l'impression qu'elle est en position dominée face aux caprices d'un vieillard qui fut autrefois son professeur. Ils ont l'habitude de fréquenter un bar afin de s'adonner à corps perdu dans leur boisson locale. Quand c'est le moment de payer, l'auteur insiste pour savoir qui paye l'addition comme si c'était un détail très important alors que cela ne l'est pas. Il y a d'autres détails qui me font dire que c'est très matérialiste comme approche. Est-ce alors dans la culture japonaise ? Cela m'a paru lourd et indigeste, voire pas très romantique.

A l'heure où j'écris ces lignes, un terrible tremblement de terre suivi d'un tsunami dévastateur et vraisemblablement d'une catastrophe nucléaire sans précédent ont frappé l'archipel du Japon. Or, dans la bd, comme chez beaucoup d'autres auteurs japonais, il y a toujours une référence aux catastrophes passées ayant touché le pays. On apprendra qu'un marché local a été durement frappé par un typhon 40 ans auparavant dans la vie du professeur. On apprendra que telle maison a été construite selon des normes parasismiques importantes. Bref, c'est jusque dans leur culture ! Par ailleurs, l'homme est construit selon le modèle de l'imperturbable qui essaye de garder tout ses sentiments en lui. J'aurais envie qu'il se lâche un peu à l'image d'un peuple qui ne bronche pas d'un pouce face au danger. Ce stoïcisme m'énerve quand on pourra y voir du courage et de la témérité. Attention, est-ce vraiment utile de préciser que mon « on » n'engage que moi bien entendu ?

La fin de ce roman d'amour m'a également déplu dans la mesure où le fantastique surgit par la grande porte pour envahir un récit tout à fait crédible. Cette transformation en autre chose m'a totalement dérouté.

Pour autant, j'en garderai un bon souvenir car cela avait en germe de grandes possibilités. Après, il faudra accepter le fait qu'une cueillette de champignons ou l'achat de poussin sur un marché soit un moment de pur bonheur où l'on s'extasie. Conversation futiles et déambulations nocturnes alcoolisées au programme ! Qui est partant ?
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