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EAN : 9782755702347
221 pages
Panama (31/01/2007)
3.33/5   6 notes
Résumé :

" L'autre jour, accoudée au comptoir d'un café, j'ai commandé de l'eau. C'était gratuit. Voilà où j'en suis. Voilà ce à quoi onm'a réduite : à un pourboire social. Le pire, c'est de constater que j'ai toujours aussi soif après " coût ". Ma gorge, par où l'eauest passée, n'est pas désaltérée. C'est l'opulence sèche de la misère. J'ai trop mal du mal qu'on m'a fai... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Par une impulsion chauvine, grâce aux prouesses tennistiques de Justine Henin et Kim Clijsters, je me suis intéressé au tennis féminin, un peu après la fin de la carrière de la championne française Catherine "Cathy" Tanvier, née à Toulouse le 28 mai 1965.

Malgré mon intérêt pour ce sport et mon adhésion comme jeune homme à un club de tennis de ma région, j'étais loin de me douter des misères de la face cachée de cette discipline sportive. Il est vrai que mon inscription à ce club a été relativement brève et que mon initiative était plutôt motivée par des belles rencontres que par des ambitions sportives.

Le remarquable témoignage de la joueuse toulousaine m'a ouvert les yeux sur les dessous du monde de compétition sur les courts de tennis. Je croyais que les champions gagnaient des fortunes, mais ignorait royalement le coût des intermédiaires et managers ainsi que les exigences du fisc français.

Catherine Tanvier explique par exemple que les managers prélèvent 15 % sur les prix des tournois et un quart, 25 %, sur les contrats publicitaires et exhibitions, auxquels il convient d'ajouter entre 18 et 33 % de taxes nationales de l'endroit d'une compétition. Sans parler des frais de voyages souvent en avion et des séjours en hôtel souvent dans des capitales où les tarifs sont élevés.
"Il faut tellement d'argent pour faire ce métier" note l'auteure dans son livre et, en plus, on ne peut être gagnant ou bien placé à tous les coups et un imprévu physique ou accident est vite arrivé.

Dans le cas de Catherine Tanvier cependant le problème majeur a été qu'à partir de ses 17 ans elle a dû subventionner toute une famille : son père, sa mère une soeur et 2 frères, dont un souffrait d'hémophilie et est mort jeune. le pire a été son père, un homme volage et violent qui battait femme et enfants. et à qui elle a donné son chèque de Roland-Garros pour lui éviter la prison.
Finalement, ces arriérés fiscaux l'ont laissé dans le besoin et forcé à vivre comme "Rmiste" dans un appartement modeste avec sa vieille mère.
Pour les non- Français, le RMI du titre signifie revenu minimum d'insertion, remplacé en 2009 par le revenu de solidarité active (RSA).

C'est triste comme tout d'en arriver là si l'on considère les efforts et courage qu'il aura fallu pour devenir à 17 ans la meilleure joueuse de tennis de France et à 21 ans, en décembre 1986, la vingtième du monde. On peut comprendre sa profonde déception, ou comme elle le formule : "son voyage au bout de la nuit".
Au-dessus des problèmes financiers se greffent des problèmes de santé, tels de multiples ruptures musculaires, des entorses à la cheville droite, 3 opérations au genou gauche et un double ulcère au colon.

Si Catherine Tanvier n'a que peu de respect pour les responsables de la FFT (Fédération française de tennis) de l'époque, elle en a beaucoup pour la classe de la joueuse tchèque Martina Navratilova et se lie d'amitié avec l'Australienne Louise Field.

Elle ne s'en prend pas seulement aux autres pour son calvaire, mais aussi à ses propres lacunes. Sans se ménager, elle affirme : " J'ai vingt ans et la cervelle d'une gamine de treize ans" et un peu plus loin : " Je suis une cargaison de déficits".

En ce qui concerne la cervelle ce n'est nullement l'impression que j'ai eu d'elle en lisant son autobiographie et ses nombreuses références littéraires et admiration pour Sylvia Plath, George Sand, Marguerite Yourcenar... et l'intensité de l'oeuvre de Frida Kahlo.

L'ouvrage de Catherine Tanvier constitue incontestablement un document humain dur, peut-être pas très agréable à lire, mais foncièrement honnête et particulièrement instructif d'un monde dont nous ne connaissons que le côté spectacle, réussite et succès.
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Découverte de l'uni vers impitoyable du showbizz-sportif. Un broyeur. Découverte de certaines pourritures derrière leur image angélique (Noah). Bel ouvrage en dépit d'un agacement parce que l'auteur s'apitoie trop
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« Déclassée, de Roland-Garros au RMI » est plus qu'un livre, mais une vrai catharsis pour une ancienne joueuse de tennis que plus de vingt ans après sa retraire sportive tout le monde avait oublié ou presque.
Le ton agressif, amer et désespéré surprend, les règlements de compte aussi avec une grande violence pour un monde, celui du tennis professionnel qui semble par essence pourri.
Mais comme tous les enfants-champions grandis trop vite, Tanvier semble avoir été victime d'une vie déséquilibrée et surtout très mal entourée sur le plan familial, ses proches étant souvent des parasites/bourreaux que des aides stabilisatrices.
Outre son coté dark et révolté, ce livre m'a déçu car parlant finalement du tennis en tant que sport, mis à part par le prisme de défaite lourde psychologiquement.
Je me rappelle vaguement que les rares fois que à l'époque, le tennis féminin était beaucoup moins athlétique et qu'un fossé immense existait entre le Top 10 et les autres joueuses qui servaient plutôt de faire valoir.
Il est probable que Tanvier, joueuse talentueuse n'ait pas eu le physique ou l'entrainement nécessaire pour prémunir son corps des terribles blessures qui ont martyrisé son corps trop frêle.
Au final, malgré son succès et la seconde carrière qu'il lui a ouvert dans la littérature, « Déclassée, de Roland-Garros au RMI » s'est trop apparenté à une succession de règlements de comptes pour me passionner.
Et qu'en ont pensé vos psy, Cathy ?
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Un livre que j'ai ouvert un peu par hasard mais qui m'a rapidement intrigué puis captivé. Cet ouvrage est tout sauf une biographie banale et maintes fois vue d'un sportif. L'auteure y parle d'ailleurs assez peu de son sport -le tennis- mais bien davantage d'elle. de ses angoisses, de son mal-être, des causes et des conséquences de tout cela. Entre autres. Mais ne croyez pas qu'il s agit là d'une longue et pompeuse séance de psychanalyse. Catherine Tanvier s'y dévoile avec une telle intensité et tant de questions sans réponse que l'on ne tombe pas dans l'impudique. le style -cash, franc, direct, donc coup de poing- est séduisant et rehaussé par des moments d'une incroyable poésie, à la fois touchante et subtile. Car irréfléchie.
Cet ouvrage-mélange de genre est une vraie découverte qui, une fois la lecture finie, donne envie de prendre l'auteure dans ses bras pour la rassurer sur elle-même et sur l'être humain.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" Allons, ouvre-toi. Que l'être humain sorte. "

Franz Kafka

(page 209).
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