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Ces guerres qui nous attendent (... tome 1 sur 2
EAN : 9782382841792
Editions des Equateurs (05/01/2022)
2.82/5   76 notes
Résumé :
La Red Team n'est pas la nouvelle série de Netflix. Et pourtant sous ce nom de code un commando a mené une opération pionnière particulièrement haletante. Pour la première fois, le ministère français des Armées et l'Université Paris Sciences et Lettres ont lancé un projet de prospection novateur.
Analystes et chercheurs ont partagé librement leurs réflexions avec des auteurs de romans noirs, de science-fiction et de dessinateurs pour imaginer les conflits po... >Voir plus
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J'avais appris récemment par mon quotidien du soir préféré l'existence de cette approche nouvelle du ministère français des Armées consistant à demander à plusieurs chercheurs de bâtir des scenarios de probables conflits en s'appuyant à la fois sur l'état des technologies innovantes, mais aussi sur les perspectives d'évoluiton de l'état de la planète, avec notamment le réchauffement climatique.
Même si, comme le soulignent de nombrexu chroniqueurs ici, le récit ne s'apparente pas à une partie de plaisir, il s'agit de fiction raisonnée, loin du lyrisme des Dick, Asimov, Heinlen, le Guinn ou Silverberg, encore que je n'hésiterai pas à ouvrir le débat.
J'ai apprécié la lecture de cet ouvrage et je me réjouis de penser qu'un deuxième tome existe, notamment par la masse d'informations et d'analyses qu'il apporte au profane que je suis.
Explications :
Qui pensait vraiment que l'ascenseur spatial, grâce notamment aux chercheurs européens, français en particulier, pourrait voir le jour en 2060 et transformer profondemment la donne des lanceurs classiques.
L'autre point fort du livre est d'attirer notre attention d'occidentaux repus et blasés, sur la réalité des changements climatiques, des risques de submersion de nombreux territoires et des vagues migratoires que cela entrainera :
"La peur au ventre, ils viennent à nous, non pas dans l'espoir d'une vie meilleure, mais dans l'attente d'une vie plus juste." affirme le personnage imaginaire Ching Shih Zi, pirate de la P-Cité africaine Lagos-sur-L'eau.
Des territoires liquides dans la géostratégie nous disent les auteurs.
Outre des flux migratoires de masse, l'autre menace identifiée est celle d'une nouvelle piraterie " (...) villes flottantes (...) il s'agit d'un réseau modulaire d'embarcations hétéroclites qui peuvent se joindre pour former une cité , et se disjoindrequand le besoin ou l'urgence se fait sentir"
On est là pas très loin du film Waterworld...
De là à imaginer que ces nouveaux pirates s'en prennent à la base de Kourou et font exploser une Ariane X sur le point de s'envoler vers l'espace il n'y a qu'un pas que les auteurs franchissent allègremnt en mettant en avant l'impréparation des structures du centre spatial face à un tel scenario.
Démonstartion réussie.
"Ici DDO. L'engin a été selon toute vraisemblance intercepté par une frappe externe. Je répète, engin intercepté."
De la même façon imaginer que l'irruption de tels événements mettraient le citoyen face à un dilemme. Quel camp rejoindre ? Semble une éidence...
Le camp du progrès à l'origne des dérèglements de toute sort ou le camp des laissé pour compte ?
Le carnet d'un anthropologue devenu pirate (2041-2059) vaut le détour :
""Notre soif de liberté absolue, notre fraternité authentique, notre cohésion rebelle et railleuse contre l'offense capitaliste, contre l'esprit de police et la destruction de nos environnements .Je pleure de rage."

Dans une deuxième partie, BARBARESQUES 3, les auteurs explorent les dérives de certains états qui profitent de leur position dans les organisations internationales. Ils s'appuient sur les exemples de la Russie et de la Turquie, affirmant de la façon la plus belliqueuse possible leurs prétentions territorailes au détriment du droit international.
La Turquie quitte l'OTAN en 2060...annexe les îles du Dodécanèse...prenant le contrôle des routes méditerranéennes...

Ces scénarios résonnent curieusement dans le conetxte international contemporain et posent pour conclure la question de la souveraineté non pas nationale, mais de zones protégées "safe zones" garantissant aux populations une sécurité intégrée de la production agricole et industrielle à celles des armes de défense et d'attaque mais aussi une supériorité numérique à même de contrer les cyber attaques...

L'intérêt de cet ouvrage est qu'il dépasse les thèses déclinistes en donnant les données des questions posées au lecteur et en assurant la démonstration que si tout est possible rien n'est véritablement sûr.

Merci Babelio, merci la Red Team, merci Harper' Collins Poche.

Vivement la lecture du Tome 2
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Ouvrage d'Anticipation financé par le Ministère des Armées et patronné par l'Université Paris Sciences et Lettres, « Ces guerres qui nous attendent 2030-2060 » produit un résultat quelque peu décevant.

Sa taille tout d'abord, limitée à une petite centaine de pages effectives surprend et semble en décalage avec son prix de vente élevé. Son contenu ensuite avec l'agrégation de quatre scénarios de niveaux variables.

Le premier d'entre eux ressemblant à un mauvais mélange de « Waterworld » (le film qui coula la carrière de Kevin Costner) et des relents d'angoisse du traçage par puces numériques le tout englobé de rituels de bizutage bas du front, ne convainc pas une seule seconde.

Le second, cousin méditerranéen du premier, propose une simple mise à jour technologique des actes de pirateries d'Afrique de l'Est sur « justification » d'anti-occidentalisme embarrassant.

Fait notable néanmoins, le détournement d'un navire par intoxication de son « pilote neuronal ».

Le troisième se voulant une projection critique des réseaux sociaux, nouveau champs de bataille numérique est le plus confus des trois.

Le dernier, peut-être le moins crédible de quatre compte-tenu du peu de poids à l'international des pays d'Europe méditerranéenne, est surtout le prétexte à décrire les armes du futur entre missiles hypervéloces, hyper forteresses défensives et drones à toutes les sauces.

Au final, une déception donc, qui esquive tout tentative d'explication des évolutions des structures mondiales dominantes actuelles : les États-Unis, la Russie toujours aussi agressives géopolitiquement et l'Union européenne, empêtrée dans sa construction artificielle.

Les « pays du Sud » issues de l'Amérique latine ou de l'Afrique sont réduits à l'explosion de leur pauvreté les faisant se tourner vers des structures pirates.

Rien n'est dit également sur les pétromonarchies du Golfe, tiraillées pourtant entre poussées progressistes et dérives religieuses radicales.

Et à chaque fois, l'Etat français par l'intermédiaire de son armée se montre dépassé par les évènements et paralysé dans on obsession de donner une image « propre » vis-à-vis des opinions publiques, subit de cuisantes humiliations.

Une prophétie à bas cout qui n'apporte pas en réalité beaucoup des ruptures annoncées.

Dommage donc que Philip K Dick n'ait pas été français et membre de la Red team !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Livre reçu grâce à l'opération Masse Critique.

Épidémie de Covid-19, guerre en Ukraine ... Les événements récents ne manquent pas, qui alertent l'opinion publique sur l'instabilité d'un siècle qui, pourtant, était l'héritier de la "fin de l'Histoire", selon l'expression du politologue Francis Fukuyama (1992). Loin d'être ce paisible chemin vers le progrès et l'humanisme, le premier siècle du troisième millénaire a connu une multi-polarisation des puissances mondiales, la déstabilisation chronique de certaines parties du monde (le Proche et le Moyen-Orient, notamment), les crises financières et les crises sanitaires. A cela doit-on encore ajouter un dérèglement climatique dont les effets dépassent les prévisions les plus pessimistes des spécialistes, et qui pose la question, à moyenne ou longue échéance, de l'habitabilité de la Terre. C'est dans ce contexte agité qu'un groupe d'écrivains de science-fiction, de militaires et de scientifiques - respectivement la Red Team, la Blue Team et la Purple Team - ont entrepris, sous l'égide du Ministère des Armées, de réfléchir à plusieurs scénarios de conflits futurs. Ce livre regroupe deux d'entre eux, l'un sur la weaponization du vivant, l'autre sur la nécessaire adaptation - y compris des armées - à un enjeu écologique, de plus en plus appréhendé comme un enjeu de survie de l'espèce humaine.

Dans le premier scénario, les auteurs imaginent, sous le terme du weaponization du vivant, l'utilisation de la faune et de la flore comme arme utilisée par les États. Nul besoin, ici, de déclarer la guerre. Les auteurs avancent la démocratisation de la manipulation du vivant - ainsi un petit appareil, appelé DNAPrinter, coloniserait nos intérieurs, comme les objets connectés aujourd'hui - qui rendrait tout bouleversement, même agressif, des écosystèmes, difficiles à interpréter comme des casus belli par les puissances impactées. de la surveillance des frontières permise par l'observation satellitaire de gaz dégagés par un réseau micellaire piétiné jusqu'à la création de mouches géantes hématophages, l'écosystème devient une arme redoutable aux mains d'apprentis sorciers, Etat ou bio-hackers, guerilleros verts, dont les répercussions à moyen et long terme pourraient être encore plus graves.

Le deuxième scénario, lui, explore la façon dont les États pourraient gérer leurs problématiques de défense militaire, tout en prenant compte d'un impératif écologique rendu incontournable depuis l'épisode de la nuit carbonique de l'année 2035 : une série de méga-feux provoquant un automne assombri totalement par les fumées toxiques, et générant d'importants problèmes alimentaires dans le monde. Les auteurs imaginent ainsi une armée dont les soldats seraient spécialisées dans les opérations basse énergie, et où chaque action, chaque opération doit être pensée en termes d'impact sur l'écologie, depuis le transport de troupes jusqu'à l'alimentation en énergie des soldats sur le terrain et en passant par l'utilisation raisonnée des armes ou la protection absolue des espaces naturels protégés.

Dans les deux scenarii, les auteurs évoquent des bonds technologiques dont les cautions scientifiques nous disent qu'ils ne sont si importants que cela. A titre d'exemple, la manipulation génétique a déjà fait des progrès considérables depuis la fin du vingtième siècle. Si des défis évidents se posent - la gestion de la fin programmée des ressources en hydrocarbures, par exemple -, le potentiel de futurs possibles est extrêmement varié, et les voies explorées par la Red Team sont évidemment sources d'inquiétudes. Cependant, il s'agit de scenarii fictifs, pensés justement pour aider le Ministère des Armées à réfléchir à des possibilités pour mieux les appréhender. Dans ces récits de quasi hard SF, on est d'abord interpellés par ces évolutions qui nous semblent possibles. Pour autant, on peut regretter, peut-être, cette relative inaccessibilité des scenarii proposés - relatives, parce que seulement certains termes, certains angles de vue nous semblent abscons. Aussi, l'utilisation d'un ordre géopolitique mondial fictif, s'il est compréhensible d'un point de vue diplomatique (bien que l'on reconnaisse certains traits de la Chine ou de la Russie dans les puissances hostiles décrites), a plutôt tendance à perdre un lecteur guère aidé par l'absence de cartes. Ce livre hybride, entre essai géopolitique dystopique et vrai récit de science-fiction, égare aussi, par cette absence de choix clair entre les genres (ainsi un récit à la première personne décrivant une opération de terrain suit une description technique de l'évolution de l'armement en fonction des impératifs écologiques). On retiendra cependant l'effort intellectuel que les auteurs parviennent à encourager chez le lecteur. Ce livre confirme enfin, par sa publication même auprès d'un large public, non pas la fin de l'Histoire, mais celle de l'innocence.
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Ces guerres qui nous attendent 2030-2060 est un livre encadré par le ministère français des Armées et l'Université Paris Sciences et Lettres. L'ouvrage se divise en quatre parties abordant chacun un enjeu géopolitique (futuriste ... Ou pas, l'avenir nous le dira). On y trouve par exemple, la création d'une nouvelle nation pirate née des changements climatiques, l'émergence de sphères communautaires partageant une réalité alternative.

Chaque sujet est présenté, illustré rapidement par une situation précise. Mais l'analyse s'arrête là. Les sujets sont intéressants, mais demandent tous de meilleurs explications, des exemples plus long et une forme de conclusion rappelant les enjeux à la fois sociaux, politiques, économiques et militaires.

C'est donc un ouvrage intéressant et original, car les auteurs dans leurs recherches ont pu être conseillés par des militaires et spécialistes, ce qui rend les situations plus réalistes. Les auteurs réussissent ainsi à nous faire prendre conscience des limites de notre système actuel et des potentiels directions qu'il prend (comme le développement de la metaverse). Néanmoins, les exemples étant présentés de manière trop succincte, empêchent au lecteur de bien saisir les enjeux et rendent les situations moins intéressantes.
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Livre plutôt court qui montre assez bien comment sont bâtis les scénarios d'analyse prospective.

Le travail de la "Red Team" est présenté brièvement en introduction. Deux scénarios sont ici présentés, le premier portant sur une hypothèse de conflit organisé autour de manipulations génétiques sur l'environnement (mais aussi visant des êtres humains), le second portant sur un hypothétique conflit dans lequel une transition énergétique totalement décarbonnée a radicalement changé l'approche des militaires vis-à-vis de leur métier.

La première hypothèse est très bien exploitée et reste plutôt "vraisemblable", même si bien sûr les extrapolations sont nombreuses dans les prémices de ce scénario. La technologie d'édition génétique nous est familière et les applications qui en sont faites ne sont guère éloignées de ce qui peut se pratiquer dans certains secteurs de recherches à l'heure actuelle, même si c'est à une toute autre échelle, et qu'on est encore loin de pouvoir militariser ces technologies biomédicales.
J'en profite ici pour signaler que le terme "weaponization" qui est employé à plusieurs reprises dans les divers textes est un anglicisme assez exaspérant. En France, on emploie le terme de "militarisation" depuis très longtemps, ainsi que le néologisme "arsenalisation" depuis une vingtaine d'années. La préservation d'une Nation, qu'elle soit concrète ou hypothétique, passe aussi par la défense de sa langue.

Le second scénario est quant à lui beaucoup moins réaliste et vraisemblable, même si il extrapole l'idée d'une transition énergétique complète et appliquée au domaine militaire. Les prémices font appel à des technologies qui ressortent actuellement et probablement pour longtemps de la science-fiction, et bien que le scénario construit à partir d'elles soit logique et bien déroulé, il démontre aussi clairement les limites des technologies décarbonnées dans l'action militaire: le moindre problème de batterie immobilise instantanément les opérations et rendent le soldat extrêmement vulnérable.
Il faut dire que ce n'est pas vraiment dans la philosophie française que d'aller vers le tout technologique, comme l'a démontré l'échec du système FELIN: trop lourd, trop vulnérable, pas assez pratique, pas assez décisif, ce type de système technologique nécessite une chaine logistique et un entrainement très éloignés (pour ne pas dire inatteignable) de ce qui se pratique dans notre pays, où on préfère des soldats agiles et rustiques.
Mais c'est aussi l'intérêt de ces scénarios: dérouler des hypothèses de potentiels "systèmes de rupture" à venir, et voir où ça peut mener concrètement, pour valider ou invalider la réflexion de départ.

L'ouvrage est assez court et ne donne à voir qu'une partie de ce que produit la "Red Team", et ne rend pas compte des travaux de la "Blue Team", côté militaires, pour des raisons à priori logiques mais qui interrogent lorsqu'on voit certains articles et publications de nos militaires dans des revues françaises ou étrangères. Au moins, les travaux de la Red Team (dont les noms des membres sont donnés en début d'ouvrage) sont parfaitement compréhensibles.

On reste un peu sur sa faim malgré tout, mais la démarche est intéressante, et le format poche est bien adapté à la brièveté de la publication. Seul bémol sur l'édition poche: la relative illisibilité des deux documents cartographiques appuyant chaque scénario.

Merci aux éditions Harper & Collins et à Babelio pour cette découverte intéressante!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le développement des bulles communautaires encourage la recherche de nouvelles interfaces homme/machine pour adapter la perception du monde au sens que chacun veut lui donner. Balbutiantes dans les années 2040, pleinement adoptées malgré de fortes restrictions réglementaires dans la France des années 2050, des interfaces de "boost perceptif" voient le jour. Elles ont pour objectif d'ajouter des éléments de réalité augmentée dans le champ perceptif, pour construire des réalités alternatives.
Ces réalités sont variées. Certaines permettent une ludification du monde. D'autres ajoutent des éléments sacrés et effacent des éléments susceptibles de heurter les sensibilités.
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C’est exactement à cela que nous incite la science-fiction : à repousser les limites du possible, à les mettre entre parenthèses, afin de promener la pensée dans l’écart entre le possible et l’impossible, entre le réaliste et l’imaginé.
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Le sevrage numérique constitue, à l'instar de celui utilisé pour les drogues chimiques, la meilleure solution pour un retour à la réalité.
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L'arrêt brutal des filtres de réalité conduit à des actes de violence, le réel "nu" étant devenu insupportable.
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