AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 119 notes
Je viens de fermer le livre, et je suis encore toute bouleversée par ma lecture... J'écris rarement immédiatement après avoir lu un livre, je me laisse toujours un peu de temps pour prendre du recul, et je le regrette parfois, parce que les impressions les plus vives ont commencé de s'atténuer... A chaud, c'est difficile de savoir par où commencer, mais je me jette à l'eau, pour être sûre de n'être influencée par aucune autre opinion sur ce livre, que j'ai acheté sur la seule foi du nom de son auteur. Je devrais même dire que je me suis précipitée, lorsque j'ai vu "Tejpal" dans les listes de la rentrée littéraire. le temps de dire "ouf", il était sur ma tablette, et je plongeais dedans...

Le temps d'une nuit, la dernière de sa vie, Karna, ou bien faut-il l'appeler X470, son patronyme de Wafadar, ces guerriers du groupe d'hommes auquel il appartenait, raconte sa vie. Celle d'un adepte, qui suivra toutes les étapes, ou presque, de l'initiation à la pureté prônée par le gourou Aum, qui voulait dans cette haute vallée de l'Himalaya créer un monde parfait. Mais qui dit pureté dit aussi purification... et la simple énonciation de ce mot ouvre la porte à des évocations que nul homme du XXIème siècle ne peut ignorer. La dernière étape à franchir pour devenir Grand Timonier, une appellation elle aussi très évocatrice, c'est justement de procéder à une purification, celle du Nid des Handicapés. Refuge isolé aux confins du territoire, Le Nid cache "toute la honte de la communauté", et l'un des Grands Timoniers, le porte parole du Père Bienveillant, a décidé qu'il fallait procéder à son élimination. Mais notre narrateur y découvrira un pan de son histoire personnelle qu'il était loin de soupçonner, et il fuira la communauté pour rejoindre "l'outre-monde", celui des hommes ordinaires et des passions viles selon Aum (dont toutes les critiques ne sont pas dénuées de sens), mais Karna y découvrira celui des sentiments et de la musique...

L'auteur le dit dans une courte vidéo, enregistrée lors de son passage à Paris en juin dernier et presque aussi poignante que son livre, l'histoire peut être lue comme une fable.

Mais, comme il le dit aussi, la trame en est complexe, et appelle mille réflexions sur la condition humaine et sur la société, sur la recherche d'un système parfait, sur l'embrigadement et la manipulation, sur les inévitables dérives que l'on peut constater dans les sectes comme dans les régimes totalitaires... et même dans ceux qui prétendent ne pas l'être... A l'heure où toutes les utopies sont mortes, démasquées sinon détruites, il est intéressant de se souvenir, avant d'imaginer un nouveau système "forcément" meilleur, de tout ce qui a lamentablement foiré dans les précédents, et que Tejpal met en lumière, directement ou indirectement.

J'aime particulièrement les dernières phrases du livre :
"Puisse-t-il faire germer en eux le seul état - s'il en existe un - qui dépasse en grandeur la musique ou l'amour. 
Le doute.
Puisse-t-il toujours alterner avec la foi comme la nuit et le jour."

Je pense que tout lecteur sera soupçonneux dès le début de l'histoire quant à  l'idéologie et aux règles de la communauté des "purs". Les actes que le narrateur est amené à commettre, mais surtout la manière dont la morale en vigueur en lave sa conscience, révulsent à maintes reprises. La manière dont les détenteurs du pouvoir imaginent imposer leur mode de vie au reste du monde fait rire jaune. Et s'il subsiste un quelconque doute sur le bien-fondé du fonctionnement de la communauté, la manière dont sont traitées les femmes ne peut que le détruire. J'ai grimacé, révoltée contre le contenu du livre et presque contre son auteur, peinant à concevoir qu'il ait pu salir sa plume à écrire certaines scènes... Mais c'est une femme qui ouvre les yeux du héros, révélateur et levier de son retournement, initiatrice du doute puis du cheminement vers la vérité cachée de la société qu'il prétend servir.
Et j'ai reconnu Tarun Tejpal, qui reste après ce nouvel opus mon auteur contemporain préféré, avec Erri de Luca peut-être. Je crois que je me sens plus proche de Tejpal, plus torturé, moins distancié même si je le trouve très lucide, effrayé par le chaos de ce monde et la difficulté d'y vivre tranquillement dès lors qu'on a quelques prétentions éthiques, toujours confiant cependant dans la capacité rédemptrice de l'amour... et au final toujours aussi amoureux des femmes :-)

J'avais beaucoup aimé Loin de Chandigarh, et je retrouve dans ce nouveau roman toute la quête de l'auteur sur le sens de la vie. Dans La Vallée des masques, c'est non seulement le cheminement de l'individu qui est questionné, mais aussi celui de la société, du vivre ensemble qui se porte si mal dans les sociétés occidentales, et sans doute en Inde aussi, même si l'auteur manifeste in fine beaucoup d'indulgence pour la manière dont vivent ses contemporains.

Loin des auto-fictions foireuses ou des biographies romancées que nous propose trop souvent la littérature française, une fois encore en cette rentrée littéraire (je vous ferai grâce de la longue liste de livres que je n'ai même pas envie d'ouvrir), Tejpal puise à la fois dans l'observation du monde et dans son imagination pour aboutir à un questionnement universel, au moins dans notre monde actuel. Je ne sais pas dire ce qu'il en restera dans le temps. Mais pour maintenant, il me semble que c'est à lire de toute urgence. Ce n'est pas sans douleur - certains passages sont d'une cruauté à peine soutenable pour moi - mais on s'y laisse cependant facilement embarquer : l'écriture est toujours aussi fluide, sensuelle, poétique parfois, ironique de temps en temps, un peu moins cette fois-ci, et en tous cas très accessible.

Commenter  J’apprécie          80
Quel bel ouvrage que La Vallée des masques de Tarun Tejpal !
Il s'agit du récit d'une vie vouée à une idéologie dans laquelle on ne manque pas de reconnaître certains des travers (le diktat d'une pensée unique à laquelle on est obligé d'adhérer sous peine d'être forcément un traître, l'étouffement des hommes et des pensées qu'elle entraîne, ainsi que ses perversions, sont très bien décrits), derrière une image officielle pacifique, des idéologies du XXe siècle (notamment).
Les premières pages de l'ouvrage, qui servent de cadre introductif à l'évocation de la vie passée du narrateur, frappent par leur majesté et leur profondeur (les vérités qu'elles contiennent ont sûrement dû toucher un certain nombre de personnes ; en tout cas, cela a été mon cas) - ces qualités ne se démentent pas tout au long de l'ouvrage -, et aspirent le lecteur dans l'intrigue pour ne pas le lâcher, jusqu'aux trois quart de l'histoire. En effet, une petite longueur se fait ressentir dans le récit de l'ascension du narrateur dans la hiérarchie politique de son peuple, heureusement vite effacée par les prémisses de la désillusion que celui-ci va connaître, et qui vont le pousser à quitter le monde clos dans lequel il vivait jusqu'alors.
Tarun Tejpal, et ce n'est pas là le moindre de ses mérites, réussit ainsi à créer un monde cohérent, crédible jusque dans le plus petit détail, décrit par une langue imagée et poétique, teintée d'une mélancolie à laquelle on ne peut être que sensible (et qui était déjà présente dans Loin de Chandigarh, un autre de ses livres à découvrir sans attendre).
Commenter  J’apprécie          70
Quand j'ai lu sur la quatrième de couverture que ce roman était “une fable philosophique et politique puissante qui s'impose d'ores et déjà pour les générations à venir comme une lecture incontournable “, j'ai pensé deux choses : soit j'allais passer un grand moment, soit c'était encore une accroche marketing de l'éditeur.
Après lecture, je pencherai plus pour le coup de pub car le grand moment fut bien long même si 450 pages ce n'est pas le mer à boire.
L'histoire est bien une fable avec tous les ingrédients nécessaires : une unité de lieu bien délimitée, hors du monde, ici une vallée inaccessible, vraisemblablement en Inde et une époque non déterminée, peut-être de nos jours (baskets, télévision) même si les comportements des personnages évoquent une période plus reculée.
Le héros du livre qui attend d'être abattu par d'anciens condisciples, nous raconte sa vie et son itinéraire au sein d'une communauté aux règles dictato-sectaires. Il a été un Wafadar, sorte de guerrier hyper entraîné, le cerveau empli des préceptes d'un grand gourou dont la vie d'un certain Aum est au centre de la secte.
Pour arriver au statut de Wafadar, il faut gravir durant sa vie de multiples échelons et passer quelques épreuves minutieusement décrites par l'auteur.
Je reconnais à ce livre des qualités évidentes : création d'un univers clos original, amenant des scènes souvent horribles comme l'apprentissage du siontch, sorte d'aiguilles de diverses grosseurs servant à saigner plus ou moins rapidement sa proie (souvent un homme ) ou la visite du “nid des handicapés”, sorte de camp sinistre où sont entassés tous les mal formés de la région. Je perçois bien que le propos de l'auteur est de nous avertir que le prosélytisme, l'intégrisme mène à la barbarie, que les situations décrites nous en,évoquent d'autres, bien réelles, totalitaires, passées ou tellement actuelles. Mais que de longueurs et de scènes répétitives...
La fin sur le blog
Commenter  J’apprécie          70
Au coeur de la nuit, un homme attend ses assassins. Il sait qu'ils arrivent, que ses anciens frères d'armes seront bientôt là pour le tuer. Alors, avant qu'il ne soit trop tard, il enregistre sur magnétophone ce qui l'a amené à fuir la communauté dans laquelle il a grandi, il raconte "une histoire, la sienne, son remède singulier dans la grande pharmacopée des récits du monde".

Karna a grandi au sein de la communauté d'Aum, prophète enseignant le partage et le renoncement à la propriété individuelle. A trois ans, Karna est enlevé à sa mère pour rejoindre la Maternité, et être élevé par toutes les Mères, le lien d'appartenance étant entièrement banni. A seize, il reçoit l'effigie, masque permettant à tous d'être égaux, et signant à jamais la perte de son visage. Jeune brillant, déterminé et convaincu, il devient bientôt X470, guerrier Wafadar, défenseur de la communauté d'Aum.

le narrateur nous raconte son histoire avec sincérité, c'est à dire telle qu'il l'a vécu à l'époque, aveuglé par les grands principes qui lui sont enseignés. Les termes qu'il emploie sont d'ailleurs significatifs : d'horribles viols sur mineures par un vieillard pervers sont des "initiations par l'Eclairé". En bannissant la violence et l'horreur du discours, l'idéologie reste belle, propre, parfaite. Toutes les étapes de son parcours nous sont racontées à travers le prisme de cette utopie, jusqu'à ce que certains évènements viennent ébranler l'ordre intérieur de Karna.

Je suis sortie de cette lecture sonnée, bouleversée. Comme avec Loin de Chandigarh, j'ai mis du temps à vraiment être partie prenante de l'histoire. Mais au fil des pages, Tarun Tejpal sait vraiment nous surprendre avec sa force romanesque hors du commun. Et la lenteur du des premières pages permet aussi de mieux recevoir la violence des suivantes. Car c'est une fable bien cruelle qui nous est contée. Sans jamais juger explicitement, Tarun Tejpal nous montre comme l'asservissement de l'individu à une idéologie provoque d'irréparables dégâts sur l'humanité. Les mécanismes de l'endoctrinement sont extrêmement bien décrits. Mais chez Tejpal, il y a toujours de l'espoir... L'espoir que la musique, l'amour, le questionnement, soient salvateurs. Un roman d'une force incroyable, qui suscite de foisonnantes réflexions et nous invite à laisser "le doute alterner avec la foi comme la nuit avec le jour".

Une citation que je trouve très belle, et qui m'a rappelée à l'émotion ressentie en lisant Loin de Chandigarh : "J'en suis arrivé à croire que la beauté n'est pas une question de peau et d'ossature, mais d'intimité."

Céline

Lien : http://enlivrezvous.typepad...
Commenter  J’apprécie          66
Un homme se confie au soir de sa vie car il attend ses poursuivants qui doivent l'exécuter sous peu. C'est la nuit, sa compagne dort, et il en profite pour revenir sur son passé au sein d'une communauté recluse dans une vallée isolée. L'homme y a vécu presque toute sa vie, initié aux rites, aux pratiques sacrées et à la recherche de la pureté suprême. Un semi-Dieu régissait le fonctionnement de cette assemblée constituée d'hommes et, séparément, de femmes. C'était Aum, le valeureux et celui qui détenait la vérité, qui faisait figure de modèle et de grand gourou auquel se référer.

Le narrateur a été, comme les autres, fasciné par l'aura de son maître et a suivi à la lettre tous les préceptes pour évoluer sur la voie de l'absolution, celle qui était attendue de lui. de simple fidèle, il a franchi les étapes pour devenir l'un des éléments-clés de la communauté : les Wafadar. Ceci implique de longues années d'exercice à la méditation, au combat, au détachement de l'individualité pour ne devenir que collectif et ne servir que lui, au nom d'Aum le puissant. Cela commence, pour les plus jeunes, par une naissance qui n'est pas revendiquée par un couple de parents : chaque guerrier peut féconder une des femmes exposées au Sérail. Mais une fois né, le bébé est entrainé à la Maternité où il est élevé et aimé du même amour par toutes les femmes de la caste, sans distinction aucune. C'est le début d'un processus de don à la communauté pour que chacun évolue de la même manière, sans amour exclusif.

Ce livre est extrêmement déroutant car il décrit de manière implacable un fonctionnement régi au nom d'un être subjectif, désigné comme supérieur par ses pairs et porté aux nues par ses fils. du "je" le narrateur s'efface au profit du "nous" et du "on". Ce "disciple" s'évertue à obtenir les bonnes grâces de ses supérieurs pour faire partie des leurs. Et c'est ainsi qu'il est empli de gratitude lorsqu'il obtient enfin son effigie, ce masque qui lui permet de revêtir le même visage que les autres membres du clan. Il devient intransigeant, grave et dur envers ses condisciples qui faiblissent, lui toujours porté au dépassement et qui n'a comme ligne de conduite que les règles.

Mais ce système se fissure à mesure que le narrateur s'interroge sur les cruautés, sur les inégalités, qu'il approche une femme. Est-il digne d'être Wafadar? Ce peut-il qu'une rédemption soit envisageable?

La société qu'a inventé Tarun Tejpal est tout à fait fascinante car ce petit monde est cloisonné, hiérarchisé et plein d'adeptes aspirant à une pureté illusoire, dictée par Aum. de multiples sphères se croisent et se succèdent comme la Caserne, le Foyer, le Cratère, le Creuset qui paraissent être des univers austères, tous dévolus à une cause et une seule. Est aussi évoqué l'outre-monde, c'est-à-dire le monde barbare, celui où tous vivent dans une "anarchie" complète. C'est notre monde à nous mais qui paraît, aux yeux de la communauté, être l'Enfer. En effet, ceux qui fuient la Vallée sont considérés comme des damnés et ne sont pas libres pour autant.

En somme, ce livre évoque le monde secret et imparfait d'une secte qui se prétend au-dessus des lois et du monde des mortels. Il n'est pas sans rappeler toutes sortes de totalitarismes de nombreux régimes passés et en vigueur actuellement. Cela fait peur de voir à quel point un individu peut perdre tout discernement de la réalité pour ne devenir qu'objet d'un "bien" commun. C'est dans l'évolution du narrateur et surtout, dans le perpétuel retour au présent et à l'attente de ses détracteurs, qu'on sent poindre un suspense et une menace insaisissable.

Le microcosme de la vallée des masques vous tiendra en haleine, soyez-en assuré ! La voilà ma plus belle claque de la rentrée littéraire !
Commenter  J’apprécie          60
Par un de ces débuts de soirée du début de l'été dont la douceur fait nos âmes plus belles quand les derniers rayons du soleil nimbent d'hyacinthe et d'or les coquettes demeures qui composent les accueillantes cités cachées dans des écrins de verdure autour des grandes villes, j'étais parti avec mon amie, Madame C… de B… R… à la recherche de la famille de l'une de ses employées soudainement décédée pendant son travail à service.
C… ne connaissait que le nom de famille, elle ignorait l'adresse et avait égaré le carnet sur lequel, il y a bien longtemps, elle avait inscrit le numéro de téléphone à appeler en cas de besoin.
Nous avions pensé pouvoir demander cette adresse à la mairie ou au bureau de police local, hélas tous ces bureaux étaient fermés – vraisemblablement l'inutilité de ces services dans un tel paradis était vite apparue et une décision aussi sage qu'attentive à la bonne gestion des fonds publics avait conduit à leur suppression; l'absence de tous commerces ouverts - dont la seule ouverture aurait été gourmande en subventions diverses, compte tenu de la proximité du splendide centre commercial que nous avions longé en venant et qui était à peine à une dizaine de kilomètres – nous conforta dans nos réflexions.
Nous décidâmes donc d'entrer dans un immeubles, pour trouver des gens connaissant la famille de cette domestique; nous fûmes accueillis dès le hall d'entrée par un groupe de jeunes gens facétieux et enjoués, qui, intimidés par notre irruption dans leur vie, ne savaient quelle attitude adopter, balançant entre une familiarité à laquelle le port de C… ne les incitait guère et une courtoisie empreinte de malice;
C… pour tenter de les amadouer décida de leur montrer la considération qu'elle avait pour eux en évoquant le problème du livre, en particulier autour de Jérémie 51.63-64.
Ces lignes décrivent-elles ou non le premier autodafé et peut-on même parler dans ce cas d'autodafé… ?
Voyant que cette amicale conversation s'engageait dans des impasses sans retour, je leur citais quelques versets du Coran, dont le verset 32 de la cinquième sourate; surpris que je cite ce livre l'un d'eux me demanda quelle édition du Coran je lisais :
je lis celle-ci (lui dis-je en lui montrant l'exemplaire qui était dans ma serviette)
Elle est mauvaise.
Ah ! vous l'avez lue ?
Non.
Alors comment le savez-vous ?
On me l'a dit.
Ah ! Vous l'avez lu en arabe ?
Non.


La lecture du roman de Tarun Tejpal La vallée des masques m'a remis cette anecdote en mémoire, j'ai habillé l'anecdote, mais cela m'est arrivé;
Dans le roman, les livres du guru n'ont été lus par personne mais tous connaissent quelqu'un qui connait quelqu'un qui a lu les livres.
effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          50
Cette vallée des masques est vraiment un monde à part, une communauté avec des règles très exigeantes. C'est un système complexe qui nous est raconté ici dans un récit assez dense.

J'ai beaucoup aimé tous les passages avec de l'action, la découverte de la vie du personnage principal, certains passages sont vraiment palpitants. J'ai eu plus de mal avec ce qui concerne uniquement l'organisation de cette communauté, sa philosophie.

J'ai été gênée par ces règles qui poussent les membres de cette communauté jusqu'à leurs limites et par la violence et les châtiments envers les membres qui n'ont pas respecté les exigences établies.

Un beau roman malgré tout mais qui n'a pas été un coup de coeur pour moi.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
Commenter  J’apprécie          50
Un livre époustouflant, dont on se souvient longtemps. La cruauté est racontée avec une telle douceur qu'on en vient presque à trouver quelques fois une certaine bonté au narrateur, mais quand on relève la tête c'est de l'effroi ! Un très bon livre qui montre bien comment se prépare un endoctrinement.
J'ai aussi apprécié le livre Loin de Chandigarh du même auteur.
Commenter  J’apprécie          40
Tarun Tejpal nous plonge au coeur d'une secte qui vit dans une vallée inaccessible de l'Himalaya. A travers la confession de son personnage, échappé de cette communauté et qui attend ses assasins, ses frères d'armes, il nous raconte surtout une fable universelle sur l'inhumanité. Jusqu'où peut conduire l'idée de pureté, c'est ce que l'on découvre au fil de l'histoire. Un récit orwellien sur les déviances du pouvoir, la manipulation du langage, mené de main de maître. de l'intelligence, du souffle, de l'imagination, un roman qui nous emporte au coeur de cet univers.
Commenter  J’apprécie          40
« Voici mon histoire. » Les premiers mots de ce roman sont on ne peut plus limpides. La Vallée des masques nous propose en effet de suivre une parole, celle d'un homme qui se sait menacé et a décidé de raconter avant de mourir. Raconter sa vie, qui n'est qu'un exemple de destinée exceptionnelle dans une secte où tous sont égaux, mais certains sont un peu plus égaux que d'autres.

Le résultat de cet exercice donne un roman fascinant, qui emporte son lecteur dans le flot de paroles de cet homme embrigadé, qui voit son « moi » nié, porte en permanence un masque (d'où le titre) et vit dans une communauté fonctionnant en vase clos. C'est un livre très bien écrit qui propose un exemple de communauté effrayant et original, sans jamais sombrer dans la facilité. C'est un roman qui dénonce ainsi avec subtilité et efficacité les sectes. Certaines scènes peuvent y sembler répétitives, mais elles ne font que renforcer la puissance du message transmis.

Un ouvrage qui m'a fait découvrir le superbe style (très bien traduit) de Tarun Tejpal et m'a collé une belle claque. Mais attention : c'est un livre difficile à lâcher une fois commencé !
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (253) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
155 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *}