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EAN : 9782351781692
304 pages
Gallmeister (07/02/2019)
2.88/5   8 notes
Résumé :
En mission dans la périphérie de Bagdad, le lieutenant Emma Fowlers, compétente et droite, fait de son mieux pour assurer les bons choix tactiques, motiver sa section et être aussi juste que possible. Mais aujourd’hui, elle doit récupérer le corps de son adjoint près d’une maison éventrée. Elle le sait : cette mort est le résultat d’erreurs et de magouilles.
Remontant alors le temps, le roman revient sur les évènements qui ont conduit au désastre. L’at... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pas grand chose à ajouter à la critique de Corboland78 que je rejoins en tous points.

Un bon parti pris de départ - décortiquer à rebours un fait de guerre en Irak pour en comprendre les mécanismes et origines -, une parfaite - mais clinique et froide - documentation d'un auteur qui maîtrise son sujet, mais un livre dans lequel je ne suis jamais entré. Une écriture complexe et une omniprésence des détails opérationnels qui font - malheureusement - passer l'analyse critique au second plan (en d'autres termes, on est tellement concentré sur le suivi du fil de sa lecture qu'on ne peut que difficilement "dézoomer" pour prendre du recul).

Dommage car je suis d'habitude bon client de ces thèmes.
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« Le bon Lieutenant » de Withney Terrel, à l'instar de « Fin de Mission » de Phil Klay ou de la « Quête de Wynne » d'Aaron Gwyn, fait partie de ces livres qui nous en disent davantage sur les guerres en Irak et en Afghanistan que tous les films, reportages ou articles sur le sujet.

La structure narrative du roman surprend car tout en restant strictement linéaire, l'histoire se déroule à rebours : elle débute par le dénouement puis raconte, telle une tragédie grecque, la succession des évènements qui y conduisent inéluctablement. Malgré cette chronologie inversée le roman se lit vite, et donne constamment envie de connaître la suite, enfin ce qui précède...

Le personnage principal, le lieutenant Fowler fait partie du Génie et est chargée d'assister l'Infanterie sur le front Irakien en lui fournissant le support logistique approprié. Fowler souffre encore sans le dire de l'abandon précoce d'une mère qui lui a confié trop jeune la charge de son jeune frère Harris, vite égaré sur les voies de la délinquance juvénile, et de son incapacité d'alors à gérer la situation. Elle se pose sans cesse la question de sa légitimité à commander sa section, à prendre les bonnes décisions, à protéger ses hommes, tout en suivant les règles militaires et l'idée qu'elle se fait d'une certaine intégrité. Sa relation suivie avec un lieutenant des transmissions, lui permet d'exprimer ses doutes et d'éviter de se noyer dans ses inquiétudes. Ce dernier, le dénommé Pulowski ne partage pas le goût pour l'univers militaire de Fowler et tente de prendre le maximum de recul avec une réalité qu'il juge aussi absurde qu'effrayante. Son sens de l'humour, la vivacité de ses réparties et le caractère très technique de son engagement militaire lui permettent de prendre une certaine distance avec un conflit à la fois complexe, irrationnel et terrifiant.

Le roman repose en grande partie sur la psyché tourmentée du « bon lieutenant », Fowler, qui ne se dérobe jamais, qui culpabilise, qui croit en l'armée, en ses valeurs d'ordre, d'exemplarité, et se fait une haute idée de sa fonction et des devoirs qu'elle lui confère envers les hommes de sa section. La désinvolture apparente, l'ironie mordante et le sens aigu de l'absurdité d'une guerre où les Américains ne sont pas forcément les bienvenus auprès de la population qu'ils sont censée libérer, dont fait preuve le lieutenant Pulowski font contrepoint avec l'engagement sans failles de Fowler et participent du pouvoir d'attraction du roman.

« Le bon Lieutenant », au delà du parti pris formel d'une chronologie inversée, est un livre aussi touchant qu'original, il déroule un monde qu'on connaît mal, une guerre complexe fondée sur un mensonge d'Etat (les fameuses armes de destruction massive) que l'on considère avec un mélange d'incompréhension et de gêne. Il nous permet de saisir et de partager les motivations, les erreurs, les peurs et le courage des soldats engagés sur un front lointain aux ramifications politiques, économiques, et religieuses infinies. Il changera notre regard sur ces soldats emportés dans le tourbillon d'un conflit asymétrique qui oppose une armée à des terroristes sous les yeux de civils pris au piège. En abordant une guerre qui n'en est pas une, « Le bon Lieutenant » hantera pour longtemps notre imaginaire...
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LE BON LIEUTENANT de WHITNEY TERREL
Irak, environs de Bagdad. le Lieutenant Emma Fowler est en mission pour récupérer un corps dans une maison éventrée. Elle se sent responsable de ce qui est advenu à Beale lorsqu'elle et son groupe venus pour installer des caméras de surveillance ont été pris pour cible. C'est la combinaison d'un laissez-passer pour un kamikaze, d'un interprète qui ment dans des traductions qui semble avoir été à l'origine de cette embuscade. Fowler se sent d'autant plus coupable que son sentiment d'abandon de Beale la ramène à son enfance avec son frère et que son coéquipier sur l'opération est également son amant.
TERREL mène son récit à rebours, c'est ce qui en fait la principale originalité. On va revenir jour après jours sur l'enchaînement des mensonges, des erreurs jusqu'à l'origine, la décision d'aller poser ces caméras de surveillance.
J'avoue avoir eu bien du mal à suivre l'histoire en remontant le temps. La trame est assez mince et la structure narrative rend difficile une vision globale de l'aventure. Déçu ce qui est rare en ce qui me concerne sur un Gallmeister.
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Whitney Terrell, né en 1967 à Kansas City (Missouri), est un écrivain et un journaliste américain, auteur de romans policiers. Il a travaillé comme vérificateur de faits pour le journal The New York Observer. En 2006 et 2010, il suit comme journaliste l'armée américaine en Irak. Il couvre ces faits pour le The Washington Post, Slate et National Public Radio. Il collabore également avec d'autres journaux et magazines, et enseigne ou bénéficie de programmes d'écritures dans différentes universités américaines. Après un premier roman publié en 2001, le Bon lieutenant, son troisième vient tout juste de paraître.
Irak, en 2006. Après une embuscade qui a mal tourné, le lieutenant Emma Fowler doit récupérer le corps de son adjoint enlevé et tué par l'ennemi. Ce drame, le lieutenant le sait, est la conséquence d'impérities et d'erreurs commises en interne : mauvaise appréciation de la situation, vacheries entre les services…
Je n'ai pas aimé le bouquin. Au moins sur ce point je dois être clair, car la suite le sera peut-être moins. Il y affectivement une suite qui me demande de gros efforts d'explications : objectivement, je pense qu'il s'agit d'un bon roman (en tout cas il n'est sûrement pas mauvais) mais j'ai eu un mal de chien à le terminer car je n'y suis pas entré !
L'originalité du livre, mise en avant par tous, tient dans sa construction : une chronologie inversée. le récit débute en juin 2006 et remonte vers octobre 2005. On rembobine la pelote pour comprendre ce qui peut expliquer ce qui s'est passé. A ce jeu l'écrivain maîtrise parfaitement son art. Pour continuer dans les compliments, Whitney Terrell excellemment documenté n'est pas avare en détails techniques et militaires, un peu trop peut-être, ce qui m'amène aux critiques : ces détails pointus, le style d'écriture volontairement adopté pour coller au sujet (tchac ! tchac !) et le fait qu'on avance en marche arrière, rendent la lecture assez difficile.
De plus – mais là, j'en revendique la responsabilité complète – le sujet ne m'a pas intéressé. Pourquoi m'être lancé dans un récit de guerre, genre qui ne me séduit plus depuis longtemps ? Qu'est-ce qui n'a pas encore été dit des horreurs des conflits, des lâchetés des uns, des peurs des autres, du courage aussi, de l'incompétence de certains gradés, de « la fin qui justifie les moyens » etc. Donc, là encore on trouve certains de ces éléments (magouilles « ils s'étaient tous fait des coups par derrière », faux témoignages « Comment vous croyez qu'il arrive à attraper autant de prisonniers ? »). Selon l'éditeur, un roman « pour démonter la logique absurde de la machine militaire américaine », oui certes, mais remplacez « américaine » par une autre nation et ça sera du pareil au même.
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C'est un roman plutôt original dans sa construction, le premier chapitre décrit un drame survenu en Irak pour la section du lieutenant Emma Fowlers et ensuite nous allons à rebours jusqu'à l'avant dernier chapitre. La fin revient quant à elle sur le juste après la situation décrite au début. Cela est annoncé clairement sur la quatrième de couverture, mais j'ai mis tout de même un petit moment pour m'y faire.

On nous parle donc d'une mort d'un soldat de la section de Emma Fowlers qui aurait certainement pu être évitée s'il n'y avait pas eu autant d'erreurs et de magouilles les jours et les semaines précédentes. du coup, je m'attendais vraiment à quelque chose d'énorme sur l'armée américaine, d'autant plus que Whitney Terrell sait de quoi il parle vu qu'il a couvert cette guerre pendant plusieurs années. J'avoue avoir été déçu, oui il y a quelques manigances et quelques erreurs mais pas de quoi jeter un pavé dans la mare. Alors, je sais bien qu'il s'agit de l'armée américaine et que je suppose que l'auteur ne pouvait certainement pas venir détruire son image et que en plus ici il s'agit d'un roman, mais, je m'attendais à autre chose.

Par contre, j'ai vraiment apprécié de découvrir certaines choses sur l'armée, notamment sur cette section du génie, mais également la place d'une femme gradée dans un milieu qui reste malgré tout masculin et macho. La manière qu'elle a de diriger ses hommes, le respects qu'elle a réussi en fin de compte à obtenir d'eux, mais également ses doutes. C'est pour moi un des deux côtés vraiment intéressant de ce roman, car j'ai rapidement lâché le thème principal. L'autre côté, c'est la relation Fowlers / Pulowski, je trouve que cela amène un peu de fraicheur et j'aime bien les dialogues entre ces deux lieutenants. Tout le côté de la préparation avant de partir pour l'Irak est quelque chose que j'ai bien apprécié dans ce roman.

Au final, ce roman ne bouscule pas vraiment ce symbole qu'est l'armée américaine. Il montre par contre que les soldats ne sont pas tous ceux que l'on peut voir dans les films, ceux qui sont tous prêt à mourrir pour la gloire de l'Amérique, mais qu'il y en a beaucoup qu'on choisi de s'engager car il n'avaient que cette solution là et que malgré tout il sont mort de peur à l'idée de partir à l'autre bout du monde pour défendre une cause qu'ils ne comprennent pas vraiment.

Je reste donc assez mitigé sur cette lecture, même si je ne regrette absolument pas mon choix.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Donc votre témoignage, c’est que vous avez identifié deux véhicules, mis vos soldats en sécurité, essuyé des tirs ennemis, repéré le véhicule du tireur, communiqué cette information par radio – tout ça la tête parfaitement claire. Uniquement des bonnes décisions. Et puis une fois que vos hommes étaient en sécurité et que vous aviez paré toutes les menaces, vous êtes descendue dans le canal, vous avez trouvé un Irakien détenu par votre sergent dans les règles de l’art, et là vous avez décidé de ruiner votre carrière. – Oui. – Oui, vous avez frappé l’Irakien, ou bien oui, vous ne l’avez pas frappé ?
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Et là, à cet instant, elle eut un accès immédiat et sans réserve à ses yeux pâles, à son regard direct. Elle lui avait fait l’amour comme ça, aussi proche, elle avait fait courir ses doigts sur les pores de sa peau, son nez aquilin, l’anné qui surgissait parfois autour de ses sourcils – et l’endroit qu’elle préférait, la peau douce sous son oreille, qui conduisait à son cou de petit garçon.

– Tu voudrais que ça le soit ? Je peux inventer quelque chose.

Tout était en règle. Pas de dégât sur la colonne vertébrale. Rien de cassé, à part sous la ceinture, où le tableau de bord du Humvee lui mordait les jambes.

– Ah ouais ?, dit Pulowski.

– Tu aurais pu être assis à l’arrière.

– J’aurais pu rester au lit.

– Oui ça va de soi.

– Je suis vraiment pas mal au lit. Je sais que t’as du mal à l’admettre.
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Tout ce qu’elle voyait, c’était cette image et avec elle, une douloureuse pression à la poitrine, comme si on la poignardait en plein sternum avec un bout de verre. Cette sensation ne l’avait pas quittée depuis qu’ils avaient passé le portail le matin et cela l’effrayait, parce qu’elle n’avait pratiquement jamais ressenti ça sur le terrain. Elle éprouvait aussi quelque chose qui s’apparentait à de la culpabilité, l’impression d’avoir commis un péché impardonnable – ce qui était impossible, puisqu’elle attendait depuis huit mois que son adjoint lui parle ainsi. Peut-être se sentait-elle coupable parce que la Fowler de dix-huit ans aurait été d’accord avec Beale.
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En tant que soldat, Beale était tout ce que Pulowski n’était pas et espérait ne jamais devenir. Il était effronté, il était vantard, il était extraordinairement belliqueux, il passait sans cesse outre les instructions de Fowler – ou, s’il ne passait pas outre, il se plaignait que leur formation n’était pas assez active, que Fowler n’était pas suffisamment agressive, qu’elle respectait trop le règlement à la lettre. Tout cela, Pulowski l’avait pris comme une blague – et Fowler aussi, au moins un peu, sans quoi elle n’aurait pas raconté à Pulowski ses tracas avec Beale.
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À l’armée, tout était affaire de lâcher prise. Chaque décision, chaque ordre, chaque mission, chaque rapport de bataillon, chaque session d’entraînement. Si votre colonel vous ordonnait d’installer des T-walls au sein du camp, vous lâchiez prise – même si vous pensiez qu’ils auraient eu plus d’utilité sur le terrain. Le bon côté, c’était que vous apparteniez à une structure en laquelle vous pouviez avoir confiance, avec des règles que vous n’aviez pas besoin d’inventer.
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