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Citations sur Karoo (268)


” Quelque chose me submergea alors que j’avançais dans la librairie avec Leïla vers la sous-section de la littérature appelée “Classiques”. C’était peut-être le souvenir de toutes les librairies et bibliothèques de ma vie. Une sensation de quasi-vertige fit non pas tant tourner la boutique autour de moi que tournoyer mon esprit dans ma tête, formant un petit tourbillon de livres, au centre duquel je distinguai comme dans une vision, un minuscule point de clarté absolue.
Si Dieu devait se révéler maintenant et avec lui une poignée de vérités incontestables, presque tous ces livres disparaîtraient.
La section “Philosophie” disparaîtrait. Tous les livres de la section “Religion” seraient retirés des étagères.
Adieu, la physique et l’astrophysique. Adieu les sciences et la section “Sciences”. Une poignée de vérités venant de Dieu rendrait tous les livres jamais écrits sur les sciences totalement superflus.
La section “Voyages” resterait.
Les grands livres, traitant des grandes questions métaphysiques, disparaîtraient parce que ces grandes questions n’existeraient plus.
Il n’y aurait plus aucun rôle pour l’humanité et la civilisation, si la vérité venait à être révélée. Comme si l’humanité était une sorte de réponse biologique à l’absence de vérité.
Si j’étais Dieu me dis-je, je n’aurais pas le coeur d’apparaître maintenant. Pas après que ces livres et des millions d’autres ont été écrits. Non, je n’aurais pas le coeur d’apparaître si tard pour dire : “Me voilà, je suis venu vous dire la vérité et rendre superflus les siècles que vous avez passé à la rechercher.” Non, s’Il était vraiment un dieu d’amour, Il resterait dans son coin.” (pages 403 – 404)
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J'ai un terrible problème avec la vérité. Je ne peux pas imaginer ce qui risque d'arriver une fois qu'on l'a énoncée. Ce que je vois, c'est que tout s'arrête et que la vérité une fois dite, comme une avalanche, bloque toutes les routes, en avant comme en arrière.
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Les choses commencent vraiment à mal tourner quand vous n'avez plus que vous-même à renverser pour que votre vie s'améliore.
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C'était un peu comme si j'avais été tiré au sort pour servir de refuge aux maladies, ou comme si je générais en moi un champ de gravité capable d'en attirer d'aussi nouvelles qu'étranges.
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[Scènes téléphoniques de condoléance]

Il y eut de nombreux appels dans les jours qui ont suivi, des appels de gens qu’il connaissait et de gens qu’il avait connus il y a bien longtemps, et presque oubliés. […]
Peu lui importait qui appelait. Dans la mesure où l’art des condoléances tendait à rendre tout le monde interchangeable, c’était comme s’il recevait sans cesse le même appel. Ce qui lui allait très bien.
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L'odeur et le goût des différentes marques de cigarettes étaient pour moi ce que le goût des madeleines était à Marcel Proust.
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Et elle souffrirait si j’arrêtais de boire. Elle a investi tant de temps et d’énergie à populariser le mythe selon lequel mon alcoolisme était le plus grand responsable de l’échec de notre mariage que cesser de boire maintenant passerait presque pour un geste d’hostilité.
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Dans la démocratie égalitaire de mon esprit règnent la tranquillité et une égalité totale. Rien que de la soupe.
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La musique cessa. On changea de disque mais pas de compositeur et, après une brève cacophonie de voix humaines non accompagnées, on revint à Beethoven. Comme toujours chez les McNab, la fête du lendemain de Noël était placée sous l’égide exclusive de Beethoven.

Je me suis versé un coup de Tequila, dans un bon grand verre à eau, que j’ai vidé d’un trait.

Je n’y comprenais rien. Mais alors rien du tout. Le sang, après tout, ça restait du sang, et si vous y mettiez un peu du vôtre et que vous assuriez que la proportion d’alcool dans votre sang excédait bien le cinquième, alors, suivant toutes les définitions de l’ébriété, vous étiez ivre. N’importe qui le serait. C’était une question de biologie. Et pas uniquement de biologie humaine, d’ailleurs. Les chiens aussi pouvaient être ivres. J’avais lu l’histoire d’un pitbull complètement cuité qui avait attaqué un SDF dans le Bronx avant d’aller comater quelques rues plus loin. Plus tard, des gosses du quartier avaient été interpellés pour avoir saoulé l’animal. Les chevaux, eux aussi, pouvaient êtres ivres. Tout comme le bétail. Et les cochons. Et il y avaient aussi des rats alcoolos qui se pochetronnaient au gros rouge. Les éléphants, j’en étais sûr, pouvaient être ivres. Les rhinos. Les morses. Les requins-marteaux. Aucune créature, humaine ou non, n’était immunisée contre l’alcool. Sauf moi.

Cette exclusion biologique précisément et la nature peu naturelle de cette affliction provoquaient chez moi un sentiment de honte et me donnaient l’impression d’être stigmatisé, comme si j’avais contracté une forme inversée du sida qui m’immuniserait contre tout. Il y avait aussi la peur, la peur de devenir un paria aux yeux de tous – au cas-où ma maladie serait dévoilée – qui me poussait à faire semblant d’être ivre. Et puis je ne pouvais pas davantage supporter l’idée de décevoir ceux qui me connaissaient. Ils s’attendaient tous à ce que je sois ivre. J’étais le contraste auquel se mesurait leur sobriété. (page 13)
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Si le savoir , c'est le pouvoir , alors tout le pouvoir est de mon côté .
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