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3,84

sur 1531 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre addictif, où on progresse dans sa lecture avec le pressentiment d'assister non pas à la rédemption d'un homme comme c'est annoncé dans le résumé mais à une tragédie grecque des temps modernes aux accents d'une comique sombre. J'ai vraiment beaucoup aimé suivre le personnage principal méprisable, pathétique mais qui par petites touches nous dévoile aussi un peu d'humanité derrière son égoïsme et sa lâcheté. On ne peu pas lui rester indifférent, et j'ai adoré le mépriser. Mais au final, c'est toute la galerie des protagonistes qui est aussi détestable que lui, nous donnant l'impression d'assister à la critique au vitriole de l'hypocrisie de la société, de l'amour et des liens familiaux. On en ressort sans la moindre note d'espoir.
Petit bémol pour ma part, j'ai été un peu moins emballée par la toute fin du roman qui tranche trop avec la première partie et rompt un peu l'équilibre du ton. J'ai eu plus de mal à progresser alors qu'il restait moins de vingt pages. Néanmoins, on passe un savoureux moment à assister à la chute de ce personnage, la plume de l'auteur est très agréable et l'objet livre est superbe comme toujours lorsqu'il s'agit d'une publication de cette excellente maison d'édition. A lire donc !
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Après la lecture flamboyante de Price il y a quelques années, je me suis plongée avec bonheur dans le second roman de Steve Tesich, Karoo. Roman d'effondrement, portrait d'un homme en chute libre, celui de Saul Karoo, docteur du cinéma, sauveteur de scénario et de films mal montés, alcoolique notoire et baratineur sans fin. Saul ment comme il respire. À lui, son ex femme, son fils adoptif, ses associés, il ment et croit à l'histoire qu'il nous narre... Il a besoin de spectateur pour vivre et créer l'animation et le lent déroulé et celui de la vie des autres.
Dans les États Unis de la fin des années 80, en pleine toute puissance politique et économique, l'auteur réalise le portrait grinçant et touchant d'une société en pleine désillusion.
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On se laisse porter des les premières pages par les tribulations de cet anti-héros ! J'ai dévoré ce livre costaud qui se lit sans faim. Les 100 dernières pages sont différentes toutefois, il n'en fallait pas plus pour que cette histoire reste équilibrée. Je recommande !
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Un drôle de cheminement qu'est la lecture de Karoo...

On rigole au début avec ce personnage infect qui coche toutes les cases de l'élite intellectuelle arriviste, inconsciente, gonflée d'elle même. On se marre à ses saillies politiques et sociales, son cynisme mordant qui prend toutes cibles se présentant à lui, ou à lui même s'il n'en trouve aucune. On s'attend à s'enfoncer dans un voyage absurde d'un individu complètement coupé du réel et dont finalement le seul problème est de s'ennuyer.

Et pourtant.

Les failles du personnages se creusent et ses souffrances intimes passent de clownesques à déchirantes. On souffre pour Saul Karoo, plus qu'avec lui, au cours des 600 pages d'un récit d'un être malade de la quête du bonheur. C'est une histoire d'une grande tristesse qui commence comme une farce pour finir en tragédie. Mais après tout, n'est-ce pas le cas de toutes les histoires ?

Un livre qui claque comme un direct au foie.
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Nom : Karoo
Prénom : Saul
Profession : Scénariste, remanie des scenarii et des premières moutures de film
Taille : 1m80 mais 1m78 après visite médicale
Poids : 99 kilos mais 120 kilos après visite médicale
Signe distinctif : Incapacité notoire à gérer une relation à deux, notamment avec son fils Billy.
Alors qu'une nouvelle décennie commence, Saul Karoo anonne Tcha-ou-chess-kou dans des soirées entre amis, et se rend compte que, peu importe le nombre de verres bus, il ne parvient plus à être ivre.
Est-ce cette incapacité à imposer un état à son corps, l'habitude d'être tout puissant sur les histoires des autres, ou les mensonges qu'il se raconte et qu'il raconte aux autres depuis des années ? Toujours est-il que Saul décide de jouer à Dieu...
Un héros sympathétique et désabusé, voilà comment je qualifierai Karoo, même si l'aspect pathétique a largement pris le pas sur le côté sympathique à mes yeux.
Le propos est ironique, lucide et impertinent. Billy ou encore Laurie, personnages purs et poignants, font le contrepied au cynisme du milieu dans lequel Karoo évolue.
Les chapitres sont courts, le rythme est rapide, et même si j'ai déploré quelques redondances vers le milieu de l'histoire, ce roman de plus de 600 pages se lit vite et agréablement.
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Dans le résumé de la quatrième de couverture, on dit que ce roman relève de ceux de Roth, Easton Ellis, de Richard Russo et de Saul Bellow; j'ajouterais aussi de Michel Houellebecq.
Saul Karoo, cinquantenaire, divorcé, retouche des scénarios de film écrits par d'autres, sous la gouverne d'un producteur hollywoodien sans scrupules. Désabusé, vaguement alcoolo, il traîne son cynisme partout où il va, et prend un malin plaisir à tout analyser et disséquer chaque événement de son existence. Et, par déformation professionnelle ou pour se dédouaner de son ineptie parentale et maritale, il entreprend même de réécrire sa propre histoire familiale, non sans pleurs et grincements de dents...
J'ai franchement apprécié la première moitié du roman, particulièrement son début fulgurant amenant des situations du plus haut comique. Des dialogues cinglants, un peu à côté de la plaque, m'ont fait éclater de rire plusieurs fois. Cette verve s'est peu à peu tarie dans la deuxième moitié, mais, heureusement, la fin est rachetée par l'apparition d'Ulysse, le héros homérique, qui conclut une intrigue pour le moins embarrassante.
Si vous aimez les auteurs précédemment mentionnés, c'est une lecture que je vous recommande vivement.
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Un « écrivain » spécialisé dans la reprise de scénarios et d'adaptations pour le cinéma, père adoptif séparé de son épouse, gras et sévèrement névrosé, spectateur de sa vie, coincé dans une sorte de mise en abyme de lui-même, voguant dans une stase vaseuse…

L'histoire d'un menteur procrastinateur autocentré

Un livre brillant, une oeuvre autour d'un anti-héros coincé dans sa propre histoire comme une limace dans un verre de bière
Lien : https://www.noid.ch/karoo/
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Karoo: l'homme qui met son talent et sa clairvoyance au service de son autodestruction, se raccrochant à une soi disant lucidité qui l'enferme toujours un peu plus dans son propre scénario.
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Ce roman est l'irrémédiable, l'irréductible et l'irréversible dérive d'un "écrivaillon" (C'est ainsi que se présente Saul Karoo, l'anti-héros du livre).
Que d'ire ! de cette colère envers soi, qui meuble son quotidien, naît un délire perpétuel semblant l'entraîner dans une inexorable montée vers un suicide à petit feu. Je me détruis, donc je suis, telle est la marque de fabrique de ce Saul Karoo, "retoucheur", pour un producteur d'Hollywood, de scénarios ratés, de films mal montés, d'histoires déglinguées. Jusqu'au jour où son commanditaire veut lui faire tripatouiller l'oeuvre ultime et magnifique d'un des derniers grands réalisateurs du cinéma américain...
Que dire de plus de ce roman prodigieux ? Sinon que Karoo, l'artiste en raccommodage de fictions, se découvre soudainement une vocation pour réécrire le réel, pour réorienter ainsi l'existence d'un fils trop longtemps ignoré, pour relancer la carrière balbutiante d'une actrice trop souvent coupée au montage, pour s'inventer un destin tout neuf après quelques décennies de naufrage.
On ne révélera pas ici pourquoi son fils lui semble soudain digne d'intérêt, ni pourquoi il veut jouer un rôle de Pygmalion envers l'actrice...
Que dire de mieux que : lisez sans plus attendre le roman de Steve Tesich. Vous serez surpris, bouleversé, amusé, ému, par cette anti-épopée qui dit beaucoup sur la difficulté de conduire sa vie à sa guise.
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"L'ouvrage ne mesure que 140mm de largeur sur 195 mm de hauteur. Pourtant, la chute qu'il raconte est vertigineuse". (sic)
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