Et quel effet…
Sylvain Tesson, une fois de plus, nous entoure de beauté et nous transporte dans un ailleurs. Cette fois-ci, par la mer. Comment est-ce possible d'user de la poésie de la sorte ? Au lieu de médire,
Sylvain Tesson décide de fuir, de partir, d'écrire. À bord du voilier et dans un langage unique, le sien, il nous dépeint les contours du bonheur : les îles, les promontoires, les falaises, mais surtout la terre, et puis la mer.
Nous naviguons avec lui et ses deux compères à la recherche de la grâce et des fées. Les fées se méritent, et s'offrent à qui sait les voir.
Merveilleux écrivain, doucereux conteur, il est en plus un fin dessinateur.
Pour l'homme égaré, Tesson est une leçon. Il alterne mouvement et contemplation, guette le surgissement, et suit ses émotions, au rythme des sons et des sensations.
« Les fées » ont du succès, l'auteur, jamais épuisé de raconter, n'a guère besoin de se justifier.
C'est encore un livre merveilleux, où nous suivons l'écrivain sur des eaux étales, les mers celtiques de la côte atlantique. Loin des banquiers, des machines, et du mercantilisme ; loin de ce qui nuit à l'homme intranquille, jamais rassasié d'aventures.
Et toujours, cette érudition, ces références multiples, cette vocation pour l'histoire et la géographie, ce sens inné de la formulation.
Ce regard docte.
En fin d'ouvrage,
Sylvain Tesson se livre enfin, sur l'amour, sauveur et salvateur. Il semble trouver un peu de repos et ne plus être en quête, mais dans le présent, ici et maintenant.
Tesson a beau être souvent poursuivi, il ne sera jamais rattrapé…