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3,59

sur 421 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Embarquant sur un voilier de quinze mètres, en début d'été 2022 de Gijon, cap au nord vers les iles britanniques, Sylvain Tesson, Benoit et Humann, font escale dans le Finistère, le Pays de Galles, l'Irlande, l'Ecosse et se trouvent le 8 septembre dans un royaume pleurant sa souveraine, sans avoir croisé la moindre fée.
Des mois de navigation entre la bibliothèque de bord et les promontoires occidentaux de l'Europe sur l'arc celtique d'où les explorateurs sont partis à la conquête de l'Amérique après avoir hissé les menhirs et dessiné les paysages.
Des escales de quelques heures ou quelques jours où l'écrivain progresse le long du littoral, à pied ou en bicyclette, puis retrouve ses coéquipiers restés à bord du voilier, sans avoir beaucoup échangé avec les personnes croisées, ce qui me semble regrettable et contribue à créer un récit en « pointillé » qui manque, à mes yeux de fluidité.
Une lecture malgré tout féerique mais, à mes yeux, un titre inférieur à Blanc, en compagnie d'un auteur cultivé, ironique et souvent caustique,.

PS : ma critique de Blanc
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J'ai emprunté ce livre à la médiathèque même si le moment est mal choisi puisque Sylvain Tesson est au coeur d'une polémique sur sa participation, en tant que parrain du Printemps des Poètes.
Je reconnais le côté réac du personnage et son cynisme, mais j'apprécie aussi son talent d'écriture quand il célèbre la nature, les horizons lointains et la poésie.

Ici il est surtout question de la mer puisqu'il part en voilier des Asturies jusqu'au nord de l'Ecosse, avec deux amis.
Régulièrement il descend du bateau pour faire une partie du chemin à pied ou à vélo et le bateau le récupère plus loin.
Le fil conducteur, les fées, est une célébration de l'éblouissement que nous offrent les côtes tourmentées des Asturies, de la Bretagne, de l'Irlande puis de l'Ecosse.
Ces côtes sont le théâtre du merveilleux et de l'imaginaire et les mythologies celtiques s'en sont souvent inspirées.

Cet voyage maritime est une première pour Tesson, lui qui a plutôt l'habitude de marcher à travers le monde sur la terre ferme.
La partie navigation, avec ses termes très techniques, m'a moins intéressée, mais j'ai été sensible à la poésie de ces côtes que la littérature a souvent célébrées (Nicolas Bouvier et les îles d'Aran, le roi Arthur, les poètes romantiques anglais,...) et que Tesson cite abondamment.
Et je retiens la citation en demi-teinte de Wordsworth sur la motivation du voyageur pour partir : « Le voyageur est l'éternel insatisfait qui fuit ce qu'il craint plus qu'il ne poursuit ce qu'il aime ».
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Sur ce bateau, puisque c'est sur un bateau que notre auteur nous emmène ici avec lui, sur ce bateau donc, il ne sont pas trois : nous sommes quatre, tant il nous embarque sur cette atlantique. Si l'idée était de nous donner envie de voilier, c'est réussi (les marins apprécieront d'autant plus). Et on voyage, avec, comme d'habitude, cette plume poétique et pompeuse, emplie de cette chance d'être un voyageur cultivé, intelligent et enrichi (pas seulement d'argent). Enfilez votre gilet et laissez vous voguer, c'est un voyage superbe de mots, de phrases, de découvertes. Il a de ces fulgurances ! C'est impressionnant. Ceci dit, je peux comprendre que ces pensées sentencieuses puissent devenir indigestes à certains, ses bons mots déstabilisent la médiocrité ambiante. Pour éviter la lourdeur du propos, parce que cette écriture n'est pas facile (certes), j'ai préféré lire les entrées au gré du vent. Pas tout d'un bloc. Voilà un homme qui partage ses expériences, ce sont les siennes avec sa façon de les dir. Tout lui appartient, profitons-en de ce regard si différent de ce qui nous entoure. Drôle de monde où les connaissances et l'érudition effraient quand elles devraient donner envie ou au moins l'exemple. Je ne sais pas si ce texte est féerique, en tout cas il est atypique : tu veux de la poésie ? En voilà plein (jdcjdr). On sait qu'il ne faut pas déranger les pierres... enfin les promontoires !
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Grand amoureux de la nature, Sylvain Tesson est notamment connu pour son ouvrage La panthère des neiges. Adulé par certains, détesté par d'autres, le personnage ne laisse évidemment pas indifférent.

Dès les premières pages de cet essai ou, plutôt, de ce journal intime de voyage, le lecteur comprend qu'il embarque pour une recherche autour du merveilleux et non pas de fées avec une baguette magique et une robe verte comme celle de Peter Pan !

Qu'est-ce que le merveilleux ? Vaste question à laquelle chacun peut répondre avec sa propre définition. Pour Sylvain Tesson, le merveilleux se cache dans les interstices. Mais il incite fortement son lectorat à exercer son regard pour trouver « les fées ».

Expérience qui pourra paraître loufoque à certains d'entre nous mais qui à moi me parle complétement. En parcourant les pages, dans lesquelles il relate ses sensations, sa perception de la nature et son rapport à celle-ci lorsqu'il est à la Pointe du Raz, je me retrouve totalement. Lieu de mon enfance, de mon adolescence, mon lieu refuge depuis que je suis adulte, j'y vois des fées, du merveilleux…

Cette description de l'arc celtique est digne d'une virée homérique. Ce livre a été une vraie bouffée d'air, une remise en question sur des sujets profonds, une virée en haute mer entre houle et vaguelettes… Bref, je l'ai dévoré et j'ai vraiment apprécié cette recherche des fées.
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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Sylvain Tesson est atypique. Il le dit lui-même, rarement dans l'entre-deux. On peut l'aimer, ou pas et, de toute façon, là n'est pas le problème, puisque c'est le romancier et non l'homme que j'évalue.
Il ne laisse pas indifférent, quoiqu'il arrive.

J'adore l'écrivain. Chaque sortie de ses livres est un évènement que j'attends avec impatience. J'aime son style, son regard inhabituel. Je n'adhère pas toujours à sa vision du monde, mais il est toujours intéressant à écouter.

"Avec les fées" m'emmène dans mes pays de coeur, au sein même des terres de mes ancêtres. Je suis breton d'origine, celte également et les terres et mers visités au cours de son nouveau voyage évoquent beaucoup de choses pour moi. Autre raison de m'y intéresser.

Ce n'est peut-être pas mon livre préféré de l'écrivain. Mais c'est un nouveau régal littéraire. Un essai, plus qu'un roman, sur la piste de ce qui émerveille. Quelques réflexions qui débouchent sur certaines belles citations. Sylvain Tesson écrit comme cela lui vient et il y a de sacrés coups d'éclat dans ce qu'il est capable de dire. Il est toujours aussi caustique. Cela peut plaire, déranger. Cela a le mérite de secouer, en tout cas, tel un voilier sur la mer. D'interroger et de faire réfléchir. Il n'a pas sa langue dans sa poche. Et c'est aussi ce qui lui permet de nous sortir de superbes répliques de son chapeau.

Montez à bord du voilier. Laissez vous porter par les vagues et les mots. Peut-être y trouverez vous la fée qui vous émerveillera. Peut-être sera t'elle ailleurs. Dans tous les cas, continuez à vous émerveiller de tout, même si cela vous parait rien.
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Ce livre m'a fait retrouver le style de Sylvain Tesson que j'apprécie beaucoup.
Cette fois il nous narre un voyage en bateau, effectué avec des amis, qui les mènera de la Galice à l'Ecosse en passant par la Bretagne, le sud de la Grande-Bretagne, l'île de Man et l'Irlande.
Récit au fil de trois mois de route maritime, ponctuée de quelques randonnées à vélo ou à pieds, d'escalades. Partout, l'auteur balade son regard plein de poésie, de subtilité. Il nous livre son monologue intérieur, piqueté de son immense culture générale.
Même si j'ai eu parfois du mal à saisir le sens de certaines phrases que j'ai dû relire afin d'en capter la signification, j'ai passé de très bons moments d'évasion. Et quelle joie de voir la langue française ainsi mise à l'honneur.
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« Malheur à moi, je suis nuance! » Nietzsche, phrase citée par Sylvain Tesson dans son livre.

Phrase qui dit tout et devrait orienter notre lecture.

Les fées, métaphore de la Beauté, de l'immuable, du Temps qui coule, s'écoule, est.
Temps que la déambulation lente le long des rives celtiques, au rythme du bateau puis tour à tour des pas ou de la bicyclette, quitte le Temps pressé du siècle 21.
Le regard se pose sur les lieux, les landes, les pierres dressées, les vagues qui se heurtent à la terre, L Histoire qui se rappelle à celui qui contemple et se laisse pénétrer d'un ailleurs qui demeure.

Là se trouvent les fées pour qui sait voir et Sylvain Tesson confie à l'écriture ce qu'il perçoit et ressent.
Il suffit de se laisser aller à sa déambulation, de le suivre, de compléter en recherchant les lieux visités, de dépasser les termes du marin, de tenter de saisir l'évanescence des fées.

Puis il y a de belles phrases qui font frémir et éveillent une conscience, d'autres qui heurtent, des conceptions (monarchie) qui étonnent et donnent à voir une autre perception (un exemple de nuance).
Des citations qui soutiennent le regard de l'auteur.

Une écriture poétique baignée de vents, de pluie, de pâles soleils qui raconte une côte étrange, murmurante des sons du passé de l'homme et de la nature.

Un livre à lire lentement comme s'il n'y avait que nous, assis sur un promontoire, devant la mer fascinante, amie et ennemie et derrière nous un monde qu'il est bon parfois d'oublier.
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Avec les Fées de Sylvain Tesson est un livre qui peut laisser une impression ambivalente. J'ai lu les critiques de ci de là, et je me retrouve assez dans un mélange de l'ensemble. Il y a en effet toujours dans ce récit ce qui me plaît chez Tesson: les paysages, la culture, le voyage, la convocation des lieux et des mots, la rencontre avec les gens, le lien de l'ancien avec le récent, ce goût des mots et de la formule, la poésie, souvent des autres, mais aussi la tendresse et l'humain.
Mais on trouve aussi dans cette remontée des côtes Celtiques des petits relents de ce qui a provoqué la polémique autour du printemps de poètes. Un goût de l'immobilisme, du passé, du nationalisme, du royalisme, un dégout du monde moderne, du machinisme. Certaines réflexions, même si elles sont en général nuancées et équivoques, ouvertes, laissent un goût un peu amer sur le palais.
Il faut accepter l'un pour profiter de l'autre. Car qui cite Hugo, Byron, Monmouth, Yeats ne peut pas être foncièrement mauvais. Sûrement un post-romantisme mal digérée, aigrissant un peu les tripes et frustrant ce personnage ambivalent qu'est Tesson.
Hormis cela donc, la lecture est plaisante, très accessible, si ce n'est qu'on peut se sentir un peu exclut de n'avoir pas tout lu ou de ne pouvoir s'offrir nous aussi ces mois de navigation où l'esprit se recentre, se repose, réfléchit à des choses plus profonde et où l'on peut lire et relire de la belle poésie...
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J'avais gardé ce texte en prévision d'un moment suspendu, en attendant la rentrée littéraire.
J'en profite, après lecture , pour prendre connaissance de quelques avis babéliotiens.
« Ma Doue benniguet ! »pourrait dire une fée perchée sur un promontoire breton !
Ça décoiffe !
Principalement par voie maritime , l'auteur accompagné de deux amis(l'un deux ou l'un de ses frères n'aurait-il pas descendu la Seine sur un frêle esquif ?) veut aller retrouver le féerique niché dans la Celtidude. D'où une tournée des promontoires de la Galice aux confins de l'Ecosse.Un journal de bord ne peut s'accommoder de longues phrases et c'est tout naturellement par phrases courtes que viennent les pensées , les sensations qui devraient mener l'auteur au Merveilleux. Certes, quelque érudition est supposée aux lecteurs de S.Tesson, mais en majorité ils la possèdent.
le romantisme à la Hugo, l'emphase(un peu beaucoup parfois) , mais peut-on rester muet perché sur un stack face à une mer déchaînée ?
Pourquoi, sous prétexte de critiquer un texte faut-il s'en prendre à l'auteur : il est admirateur de J. Raspail, ( superbe « Qui se souvient des hommes ») préfère les écrits des Anciens à l'amphigourie ambiante, et ses écrits se vendent même dans un SuperU  ai-je cru lire dans les billets : félicitations à cette société pour son choix de livres !
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Encore un bel hommage de Tesson à l'instant présent. Il nous emmène cette fois explorer la nature des côtes occidentales européennes. Tout en remontant à voile, à pied ou à bicyclette les côtes dentelées de l'Atlantique, Tesson nous donne à ressentir la puissance des paysages galiciens, bretons, gallois, irlandais ou écossais. Et comme toujours, du fond de ses pénates, le lecteur, moins courageux, moins sportif, plus fébrile, moins équipé, plus nonchalant, se trouve par la féerie des mots du poète- géographe, emporté loin de chez lui et du fauteuil devant l'âtre.

Tout semble faire trinité (au sens large) dans ce récit. Tesson choisit Humann et Benoît pour compagnons de route, eux restent en mer quand Tesson circule entre terre et mer, en quête de promontoires pour y capter les Fées, ces moments magiques mais pas moins réels où les éléments transcendent (dépassant la connaissance rationnelle). Ces derniers sont tous réunis : feu, eau, terre. le vivant y met sa touche: homme, bête, végétal. L'ensemble est confronté au temporel : passé, présent, avenir. La Trinité donc. Et pas celle des dogmes !

Le poète est ainsi transpercé par l'exaltation et/ou la mélancolie liées à ce qu'il expérimente. Mais le lecteur est (presque) épargné de devoir résoudre et éprouver les dilemmes existentiels du voyageur car les mots agissent tels des filtres. Lui n'a plus qu'à jouir du résultat de l'aventure.

Le récit est donc très "made in Tesson" c'est-à-dire dynamique, poétique, intelligent, intelligible, mélancolique, drôle.... Bref nous n'en sommes pas à notre premier ouvrage, d'ailleurs on sait pertinemment ce qu'on vient chercher: l'écho à du vécu, des ressentis lointains, des promesses de voyages, mais surtout un profond plaisir de lire et de s' instruire dans l'instant présent. Tesson est tout indiqué pour celles et ceux qui ont soif, métaphoriquement parlant, obvie.

J'ai particulièrement aimé, sous la plume de Tesson, dans cet ouvrage, lire les pensées d'un homme en mission de quart sur un voilier... A quoi rêve- t-il, à qui pense-t-il, que voit- il, seul éveillé de l'équipage, sur le dos d'une mer et d'une terre mouvantes, au milieu de la nuit, sans grand horizon. le bruit des vagues est l'assurance d'une vie qui poursuit sa noble course. J'ai aussi aimé la sympathie - parfois 2nd degré- qu'il éprouve pour les anglais, leur culture, leurs traditions.

Bref, un Tesson comme je les aime, moins que Berezina et plus que Une vie à coucher dehors.
J'ose à peine me servir de ce billet pour évoquer le faux procès entrepris contre Tesson ces derniers jours par de biens tristes sires. Bref. Ne gâchons rien au plaisir de cette lecture que je conseille vivement.
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