Bobo parisien, l'auteur souhaite rompre avec sa vie actuelle : trop de sollicitations, trop de personnes à voir, trop de superficialité, le pauvre...
Alors pour parvenir à ses fins il va rejoindre une cabane en bois sur les bords du lac Baïkal.
Il va la rejoindre avec tout un aréopage de livres, de réserves, de GPS, téléphone satellite, kayak de toile, patins à glace, vodka et autres accessoires réellement in-dis-pen-sables.
Et là, sans trop lâcher la civilisation, encadré des ors de sa bibliothèque, de la technologie, et de ses réflexions bien conventionnelles, croyant anoblir ses pensées sous le couvert d'une nature sauvage, de la rudesse d'un climat, de l'isolement d'une cabane, il va nous pondre ce bouquin.
Entre quelques descriptions agréables de la nature qui l'entoure, Il a la prétention d'écrire, de jolie manière, voire en joliesse maniérée, des vérités profondes qui n'en sont pas. Je le soupçonne même de prétendre à des aphorismes.
Attiré par la description de l'ouvrage, j'aurais aimé plus d'introspection, de spiritualité même. C'est ce qu'on attend de la vie de l'ermite qu'il prétend être. Une forme d'initiation.
Mais de cheminement il n'y a pas.
En quoi, dans ces conditions, une cabane
dans les forêts de Sibérie apporte-t-elle plus d'épaisseur ?
Il admet qu'il connaît aussi bien chaque arbre qui l'entoure que chaque bistrot de son quartier de Paris, c'est tout dire. L'auteur est en Sibérie mais la Sibérie, elle, n'est pas en lui.
Une phrase, à mon sens, révèle l'inanité de cette expérience : « Heureux, j'avais peur de ne plus l'être »
La même expérience eu pu être vécue un peu isolé dans sa chambre parisienne, en hiver, en ouvrant la fenêtre de temps en temps.
Et puis il y a l'alcool toujours présent comme obligatoire, les visites des copains du Baïkal fugacement dérangeantes mais finalement bienvenues, le silence certes, mais le téléphone satellite sous la main. Que faire de profond avec ces entraves ?
Rien…