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sur 4349 notes
Eblouissant et poétique, joyeux et plein de sens, je viens de terminer « Dans les forêts de Sibérie » et j'en suis baba !
Quand on a des idées noires, qu'on se sent neurasthénique, décider d'aller s'enterrer tout seul pendant 6 mois dans une cabane en Sibérie n'est pas forcément le premier truc qui vient à l'esprit : relever ce défi était déjà une gageure mais en plus en tirer un livre magnifique : CHAPEAU !
Sylvain Tesson n'est certes pas un tire-au-flanc et il a beau dire que la méditation est un truc pour justifier la paresse, on sent bien que la paresse n'est pas son penchant naturel et heureusement pour lui car pour survivre en hiver au bord du lac Baïkal, fendre le bois de chauffage, aller puiser l'eau pour boire et cuisiner, sortir pêcher sa nourriture, il faut de l'énergie ! Il faut aussi une sacrée dose de détachement pour supporter la solitude pendant 6 mois dans un endroit où il n'y a rien d'autre à faire que se fondre dans la nature, observer le passage des saisons, la vie végétale et le fourmillement animal, resserrer sa vie autour de l'essentiel en apprivoisant le temps.
Avec l'aide de cigares, de livres et de stocks conséquents de vodka, il arrive au terme de ces 6 mois pénétré par la beauté de la nature et convaincu qu'elle suffit au bonheur : belle sagesse qu'il nous transmet dans un texte magnifique, empreint de ses réflexions au quotidien, tour à tour drôle et poétique, on ne s'ennuie pas une seconde et on se prend à souhaiter avoir le courage et l'énergie pour se lancer dans une aventure de ce genre…
PS : A compléter par les magnifiques images du film qu'il réalisé lui-même, (50mn sur youtube) !
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Challenge ABC 2016-2017

Wow. Passer six mois au fond de la Sibérie, seul, en autonomie, au milieu d'une nature magnifique, ça a de quoi faire rêver ceux qui, comme moi, pensent parfois qu' « Il est bon de n'avoir pas à alimenter une conversation. D'où vient la difficulté de la vie en société? de cet impératif de trouver toujours quelque chose à dire ». Sylvain Tesson a probablement vécu une expérience inoubliable, en plus d'avoir réalisé un rêve. C'est bien sûr tout à fait respectable, admirable, enviable.

Le problème, c'est que sa manière de raconter cette aventure est loin de m'avoir convaincue.
D'abord, pourquoi ce livre ? Pourquoi 270 pages quand on a si peu à dire, rien d'autre que des listes de matériel et de livres et des comptes-rendus fastidieux de journées passées à (cocher la/les mention(s) inutile(s)) : boire de la vodka, fumer des havanes, lire, dormir, marcher en raquettes, regarder le thermomètre, patiner, observer les mésanges, écouter le silence, rester à l'abri de la tempête, pêcher, taper la discute avec les Russes du coin, faire semblant d'être poli avec les rares fêtards ou touristes envahissant les lieux de leur vacarme ou de leur quête d'exotisme.
Pourquoi ce livre, donc ? Peut-être parce que c'est une commande d'éditeur, calibrée pour l'attribution d'un prix littéraire téléphoné ? Toujours est-il qu'en fait de prix, ce bouquin a obtenu le Médicis de l'essai. Oui, de l'essai. Mais un essai sur quoi ? La vie d'ermite, pardi. La thèse de l'auteur étant qu'un tel mode de vie - dépouillé de tout confort matériel, au plus près de la nature – est forcément ce qu'il y a de mieux, il se met en devoir de pontifier avec une condescendance horripilante sur le « barnum de la vie urbaine » et sur tout ce qu'il lui « fallait déployer d'activité, de rencontres, de lectures et de visites pour venir à bout d'une journée parisienne ». Et de nous servir, à l'appui de son « analyse », quantité d'aphorismes philosophico-poétiques lourdingues et prétentieux du genre « La ruée des peuples vers le laid fut le principal phénomène de la mondialisation.(...) le mauvais goût est le dénominateur commun de l'humanité. (...) L'esthétisme est une déviance réactionnaire », « La vie dans la cabane est une profession de foi énergétique aux antipodes du prométhéisme historique », « qui prétendrait que le ressac n'est pour rien dans les rêves du faon, que le vent n'éprouve rien à se heurter au mur, que l'aube est insensible aux trilles des mésanges ? ».
On n'est pas à un paradoxe près : affirmer qu' « on dispose de tout ce qu'il faut lorsqu'on organise sa vie autour de l'idée de ne rien posséder » et dans le même temps se munir, entre autres, de panneaux solaires, GPS, téléphone satellite, appareils électroniques, équipement de haute montagne hightech gracieusement fournis par Millet (cf les remerciements en fin de livre), de caisses de livres, de vodka et de cigares, faut avouer que le mythe du dénuement et de l'auto-suffisance en prend un coup. Et pas un mot sur le coût financier et l'impact écologique de la logistique d'une telle aventure.
Mais enfin, quelle importance si tout cela permet à l'auteur de répondre à sa plus grande interrogation : « je vais enfin savoir si j'ai une vie intérieure ». Mais non ? Mais si... Je le plains sincèrement de tout mon coeur d'avoir dû attendre l'âge de 37 ans et passer six mois quasi-seul au milieu de quasi-nulle part pour être capable de répondre à cette question...

Non non la prose de Mr Tesson ne me convainc pas avec son style fatiguant à force de chercher l'originalité et le beau mot à chaque phrase et ses airs de supériorité (« Comment peut-on encore conserver une télé chez soi ? », « Ce soir je finis un polar. Je sors de cette lecture comme d'un dîner chez McDo : écoeuré, légèrement honteux »), pas compensée pour un sou par une séance d'auto-flagellation douteuse : « Que suis-je ? Un pleutre, affolé par le monde, reclus dans une cabane, au fond des bois. Un couard qui s'alcoolise en silence pour ne pas risquer d'assister au spectacle de son temps ni de croiser sa conscience faisant les cent pas sur la grève ».
Moralisateur, pédant, creux, ennuyeux, le pire de ce qui peut arriver à un livre.

Lien : https://voyagesaufildespages..
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♫Je me souviens d'un arbre, je me souviens du vent
De ces rumeurs de vagues au bout de l'océan
Je me souviens d'une ville, je me souviens d'une voix
De ces Noëls qui brillent dans la neige et le froid
Je me souviens d'un rêve, je me souviens d'un roi
D'un été qui s'achève, d'une maison de bois
Je me souviens du ciel, je me souviens de l'eau
D'une robe en dentelle déchirée dans le dos
Ce n'est pas du sang qui coule dans nos veines
C'est la rivière de notre enfance

Ça fait des mois
Des mois que tu hibernes
Que tu sors pas de ta caverne
T'as beau tout faire pour le cacher
Sous tes airs d'ours mal léché
Tu vibres encore♫
Duo Garou & Michel Sardou - 2004 -
Speed - Zazie - 2018 -


Une cabane, trois mètres sur trois
vivre en ermite au fond des bois
Le froid, le silence et la solitude sont trois états
qui se négocieront demain plus chers que les pes-etas
Ne pas s'installer, toujours osciller
De l'une à l'autre extrémité
zénith ou nadir, j'hésite
sans coup férir, putain de bite
sans couilles fait rire l'ermite
Aimer un papou, une éponge , un lichen !
une de ces petites plantes que le vent malmène
Aimer c'est reconnaître
la valeur de ce qu'on ne pourra jamais connaître
Fonder une école de l'Ethobionique
Que ferait un cheval, un tigre et même l'huitre ?
les bestiaires deviendraient nos livres de conduite...
Cabane - Ours mal léché
copulation des capricornes
les antennes se frolent
couché sur une couche d'humus
j'ai dans la bouche un goût amer
depuis que j'ai gouté du thé russe....
Ingénieur du son
Eclairagiste de vérité
Acteur de sa vie
Réalisateur en Sibérie
pendant que les Balkans nient
Le Nouveau Robinson
Evidemment Sylvain Tesson
Sa conception ermetique qui decoiffe
Une Vodka pour.... étancher la soif

Panthères des neiges
Prix renaudot 2019 😀

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Sylvain Tesson est insolent comme l'ermite, à trouver son bonheur là où les autres n'ont pas oser chercher, et à renier notre société.
Il retrace sous forme de carnet de bord son retrait dans une cabane au fin fond des forêts de Sibérie, sur les rives du lac Baïkal. Bourré d'aphorismes de ses pensées inspirées, de descriptions minutieuses de la nature glacée environnante, de ses contemplations statiques en cabane ou au contraire randonneuses, son essai relate surtout la tentative de renouer avec le temps, en prenant à contre-pied l'avidité commune à dévorer de nouveaux espaces, illusion de vie et fuite en avant.
"L'homme libre possède le temps. L'homme qui maîtrise l'espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu'il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont."
Une nature glacée et frémissante d'animaux, des pensées riches, des références littéraires et philosophiques, quelques humains (surtout russes), et une bonne dose de vodka : un cocktail détonnant et alléchant qui m'a surpris à rêver d'une retraite de la sorte, pour prendre le temps d'écouter les arbres pousser. Reste que cette issue n'est pas à ébruiter : avec trop d'humains candidats à l'ermitage, la planète serait vite étroite.
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Février-juillet 2010, une cabane perdue au bord du lac Baïkal, une nature grandiose, sauvage, et dangereuse, des ours entre autre...-30 degrés l'hiver !
38 ans, une santé solide très certainement, un immense besoin de solitude et de ressourcement, une cargaison de bouquins, une solide provision de vodka et de cigares.
Le décor est planté pour une immersion dans le " journal d'ermitage " de Sylvain Tesson, écrivain baroudeur doté d'une énergie et d'une volonté hors du commun.

L'Aventure, avec un grand A, est fascinante, originale : la Sibérie ne fait pas précisément partie des destinations classiques de voyage - d'où naturellement un dépaysement garanti pour le lecteur et des anecdotes à foison. C'est le grand intérêt du bouquin. En revanche, côté écriture je reste un peu sur ma faim. Certains passages sont fulgurants de vérité et de poésie, mais alternent trop souvent à mon goût avec de banals extraits de journal quotidien : inégale donc ! D'où mon choix de trois étoiles.
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Aucun train, aucun bus pour me déposer au milieu de nulle part. Juste un camion et son chauffeur russe qui accepte de m'abandonner au pied de cette cabane. L'arrière remplie de provisions, tenir six mois, avec des centaines de bouquins – de tous genres, des soupes lyophilisées – de tous goûts chimiquement aromatisés, des pâtes - de toutes formes et des litres de vodka – de toutes contenances. Une passion justement pour la vodka et ce besoin vital de se retrouver seul avec son verre à la main, de parler avec son soi-intérieur et découvrir la vérité profonde, celle de l'intérieur du coeur. le sang bat, deux tons en-dessous, comme si lui aussi est gelé par cet apport soudain de glace dans l'atmosphère. D'où la vodka, anesthésiant antigel nécessaire à la survie de cette solitude choisie.

« Sur la neige, avec un bâton, je trace le premier poème d'une série de « haïkus des neiges » :
Pointillé des pas sur la neige : la marche
Couture le tissu blanc.
L'avantage de la poésie inscrite sur la neige est qu'elle ne tient pas. Les vers seront emportés par le vent. »

-33°C et je compose déjà des haïkus. Si je fais le plein de vodka, je devrais tenir le choc. Éloge de l'inactivité et de l'oisiveté. Quelle merveilleuse vie. J'aurais pu crapahuter à travers toute la Sibérie à la rencontre des bêtes sauvages ou des autochtones bourrés. Non à la place, j'ai choisi, le temps d'un bouquin, de me poser. Et me reposer. Là-bas, au bord du lac Baïkal, il n'y a pas grand-chose à faire, et pourtant tant d'envie et de besoin. Se lever et aller couper du bois. Boire un thé brûlant, et puis une bouteille de vodka. Essayer d'aller pêcher pour changer de soupes lyophilisées au dîner. Ne jamais oublier sa bouteille de vodka au cas où une rencontre impromptue avec quelques russes se présente. C'est la base de l'hospitalité dans cette région. Écouter les oiseaux venir frapper au carreau de ma fenêtre après y avoir jeté quelques miettes de pain en dégustant une bouteille de vodka. Pisser contre un arbre en surveillant l'ours à l'horizon. Bref, la nature telle que je l'aime, à l'abri de la civilisation néfaste à mon développement personnel.

Voilà donc que j'ai découvert – enfin - la plume de Sylvain Tesson… Une plume de mésange ou d'ours ? Un récit de voyage comme je les aime, même si ce dernier reste dans l'immobilité absolue d'une cabane remplie de bouteilles de Tabasco et de vodka. Il y a de l'émotion, des vérités profondes, une introspection sur la condition humaine, un besoin de se justifier, une ode à la nature, à l'âme russe et humaine, à la vodka. Qu'est-ce que je n'aurais pas donné pour m'asseoir sur cette souche d'arbre, les pieds dans la neige, à côté de lui. L'envie de partager ses silences. Y aurait-il eu assez de bouteilles de vodka ? Et je reviens sur ce bonheur qu'il y a à pisser contre un arbre, de reproduire un dessin de Picasso de son jet d'urine fumant sur la neige immaculée. Un moment à kiffer dans une vie.

Et plus j'avançais dans les banalités de ses journées, et plus je me sentais moi aussi à l'aise dans cet espace couvert d'un manteau blanc, neigeux et ouaté. le lac Baïkal, toujours aussi majestueux, les frissons de glisser sur sa couche de glace hivernal, son silence, ses oiseaux migrateurs et les rencontres improvisées avec des russes, ermites comme moi, par nécessité ou par opportunité. Là-bas, si tu y viens par hasard, tu n'y restes que par besoin.

Lorsque j'ai fini ce bouquin - nul doute que je le relirai même encore - j'ai réfléchi à mes envies, mes besoins, et les 10 raisons pour lesquelles j'aimerais m'isoler dans une cabane au bord d'un lac en hiver :
- Pour écouter le silence.
- Pour pouvoir vivre nu.
- Pour boire de la vodka. Tous les jours. Plusieurs fois par jour.
- Pour chasser l'ours, nu et à mains nues.
- Pour donner à manger aux oiseaux.
- Pour pisser contre un arbre, qui est plus jouissif que de viser le trou d'un chiotte blanc.
- Pour être seul avec moi-même, l'ours, les oiseaux et le phoque encore plus sauvage que moi.
- Pour regarder l'immobilité d'un lac gelé.
- Pour lire. Pour lire et boire. Pour boire et lire.
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Ces expériences extrêmes que l'on vit par procuration sont attractives. Même si accablés par la chaleur de l'été , il est difficile d'imaginer les sensations éprouvées par -30°, on apprécie par auteur interposé la douce chaleur de la cabane de rondins, seul rempart contre la morsure du froid intense. Ouvrage parfaitement adapté à une lecture estivale dans une ambiance caniculaire.

Plus que l'épreuve physique, et c'en est vraiment une, c'est l'isolement que recherchait Sylvain Tesson lorsqu'il entreprit cette parenthèse sibérienne. En finir pour un temps avec les échanges artificiels induits par son statut social, se convaincre de survivre dans un environnement minimaliste (livres, vodka) et à la façon des ermites , contempler ce qui est devant ses yeux.

L'aventure est appréciée, la balance penche en faveur d'une valeur ajoutée, que ce soit sur le corps (si l'on ne s'attarde pas sur un éventuel bilan hépatique) , ou sur l'esprit. L'expérience se réclame aussi du respect de la planète, en ou plaint l'énergie grise qui coute si cher et accentue notre oeuvre de destruction systématique de nos ressources. Certes les puristes y trouveront de limites (le matériel informatique n'est pas sorti des très percé dans la glace…).

L'isolement n'est pas total, les beuveries ne sont pas toujours solitaires, mas beaucoup de te=ps est consacré à la contemplation de l'environnement , dont la beauté fait oublier l'hostilité et force le respect (jusqu'à ne pas lui faire l'insulte de l'immortaliser dans le cimetière des souvenirs photographiques

L'écriture est travaillée, et le style fluide. Elle n'a pas l'authenticité d'un journal de bord écrit dans l'instant, mais n'en est pas moins extrêmement agréable à parcourir.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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« Rien ne me manque de ma vie d'avant. Ni mes biens, ni les miens ».
Me voilà arrivée aux trois quarts du journal intime de Sylvain Tesson qui relate son retrait en Sibérie, au bord du lac Baïkal, pendant plusieurs mois.
Alors je le quitte sans vergogne, lui qui ne parlait plus que de solitude bénie. Solitude bénie…oui, mais pas sans vodka dont il se gave du matin au soir ! La supporterait-il, cette solitude, sans la boisson ?


Lorsque j'ai abordé ce livre, c'est avec enthousiasme, après avoir lu les différents avis sur Babelio. Et puis la solitude m'attire, je déteste le fracas des villes, les bavardages et tutti quanti. J'adore la nature, j'aime regarder les animaux, particulièrement les oiseaux.
Donc Tesson, au début, m'a éblouie, surtout par son style très poétique (quoique à certains moments un peu surfait, alambiqué par plaisir). Par les paysages somptueux de la Sibérie dont il est entouré. Par ses réflexions sur la vie.
Et puis petit à petit, les récits de ses pêches, de ses contemplations par la fenêtre, de ses échappées dans la taïga ou sur le lac gelé, de ses soûleries avec les Russes de passage ou avec ses « voisins » éloignés d'une journée de voyage, tout ceci m'ennuie un peu. Magnifique au début, lancinant par la suite.
Je me dis que c'est bien beau, tout ça, la solitude, la méditation, la débrouillardise, le confinement dans la cabane-utérus, la communion avec le Tout, l'adéquation totale avec la vie sauvage…mais ce n'est pas à la portée de tout le monde. Il fait envie, Tesson, mais il ne se rend pas compte que pour le commun des mortels, tout quitter pendant quelques mois, ce n'est pas « faisable ».


Donc oui, j'adhère absolument à ses phrases qui font rêver, à la Nature si chère à mon coeur, au silence, à la philosophie sous-jacente. Mais je ne ferai pas partie de la Tessonmania.
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Sylvain Tesson nous livre ici son livre de bord écrit lors des 6 mois qu'il a passé en ermite en pleine Sibérie.

Je me languissais de lire mon premier Tesson que je ne connaissais jusqu'alors que par cette magnifique maxime à propos de nos Ipad, smartphones et autres écrans : « Éteignez tout et le monde s'allume ». Il vient pas ailleurs d'obtenir le prix Renaudot début novembre.

J'ai donc plongé dans cette retraite Sibérienne avec lui, presque prêt moi aussi a affronter les ours et les -30 degrés quasi permanent.

Qu'en ressort-il? Il est clair que son écriture poétique est remarquable, elle est courte et précise et comporte de très nombreuses références littéraires voir plus largement culturelles (comme le fait Frédéric begbeider dans ses romans), voir parfois trop de références (il y en a quasi une par page si ce n'est plusieurs). Certains passages sont absolument remarquables.

Le rythme est parfaitement adapté à la situation : il est doux et lent comme le sont les journées de l'ermite en Sibérie. Il est même froid, voir mélancolique. En effet de la quasi tristesse s'exprime au travers des mots de Sylvain Tesson, alors que cette aventure, certes très particulière voir difficile, n'est pas obligatoirement lié à de la tristesse ou de la mélancolie, elle pourrait être passionnée ou exaltée mais il n'en est rien.

Je sors malgré tout un petit peu déçu de cette lecture qui offre beaucoup de réflexions et d'analyses là où je m'attendais à un peu plus d'aventures ou de surprises que je pensais être le lot d'une telle expédition. La sincérité totale de Sylvain Tesson dans ce récit est cependant très touchante. Je suis enfin ahuri
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Pépite !!!
C'est décidé ! je pars dans la cabane là bas, tout là bas mais avec SylvainTesson ! Un véritable kit de survie à lui tout seul et ses listes… liste technique et liste de ses envies déjà écrites, pensées, rôdées parmi ses nombreuses expéditions solitaires à l'antre de lui-même et sur les hauts sommets de notre planète et des abymes de solitude..quel voyage !

Qui ne rêve pas de temps en temps de se couper du monde vraiment? de couper le cordon ombilical et sociétal...Sylvain Tesson, l'homme qui érige les livres au rang d'icones, taquinant les muses, la vodka, les cigares, funambule de sa vie et de ses désirs, Monsieur Tesson a le sens de la formule, et tant de belles phrases ciselées qui Ô miroir, miroir dis -moi … .elles sont toutes si imagées, si poétiques, si belles et si épurées! que j'ai presque failli recopier le livre en entier !!!

Le don d'ubiquité m'a transporté au bord de ce lac baïkal, mes rêves ont ricoché sur la neige immaculée, les traces de l'ours m'ont fait me lever la tête pour vérifier ..que j'étais bien amarré encore sur mon canapé!..
"La lecture est la cabane de mon enfance "dit Jo Witek , cette autobiographie de M. Tesson sera la cabane de mes envies de voyage, de rêverie, de poésie..;
Je vous recommande ce merveilleux récit d'un homme qui n'a pas froid aux yeux, que la Nature anoblit, que les hommes sont petits !..la solitude d'un ermite dans les méandres de sa vie intérieure riche et bouillonnante..
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