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3,6

sur 927 notes
Il pleut des hallebardes, sur l'Artois.
Il pleut dru sur Azincourt, ce 25 octobre 1415. Merci à Jean Theulé pour cette révision de mots et d'expressions ...médiévales!


Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu'à rentrer chez eux, par Calais, se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre, qui leur cherchent noise.


La veille, les Français ont fait... bombance :), bonne chère et ripaille, en faisant la nique aux anglais...
Aucun de ces chevaliers, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, n'est à la queue leu leu! Non que nenni, ils sont rangés, collés l'un à l'autre, serrés comme des sardines dans leur armure de fer, brandissant fièrement leurs étendards. Serrés au point qu'ils ne peuvent dégainer leur épée, mettre flamberge au vent
Et ils doivent raccourcir leur lance de 4 mètres, qui rentre dans le fondement de leur voisin de devant...


Tout ce que la cour de France compte de nobles et de chevaliers se précipite pour participer à la curée, pour frapper de taille et d'estoc l'ennemi. Ces hommes ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant.


"S'ils dédaignent s'en prendre aux archers, ceux-ci, moins bégueules, veulent bien leur tirer dessus. " Chevaliers et destriers s'écroulent.
-"Ça ne se passe pas bien, ça ne se passe pas bien ! râle l'un d'eux.
Le comte de Vendôme, accroché au harnais d'or de son cheval, se scandalise :
- Pourquoi a-t-on laissé l'ennemi avancer jusque-là ? Quel grave manque d'organisation !"
Aucun des champions de France ne peut battre sa coulpe. Exterminer la vermine anglaise va être une autre paire de manches! On a "fait le Jacques" ce jour là, on a fait l'idiot du village...


Pas besoin d'être grand clerc, pour deviner la suite!
"Toutes les armées du monde ont, un jour ou l'autre, pris la pâtée, mais pour un désastre de cette ampleur, un seul mot s'impose : grandiose !"
Sur la terre boueuse du champ de bataille, parmi les ruisseaux noirs et les larmes de sang, fleurit une "Fleur de Lys,", une gueuse et ribaude qui...


Après la défaite, Henry V ordonne à son armée de décapiter les chevaliers, et de les rendre méconnaissables, à coups de maillets...
La perfide Albion construit actuellement un sous marin nucléaire, qu'elle va nommer... Azincourt.
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Edifiant et horrifiant.

On ne présente plus l'une des plus célèbres victoire des Anglais contre les Français durant la guerre de cent ans (1415). Où 6.000 anglais fatigués, malades, démoralisés ont foutu la plus belle peignée de tous les temps connus à ce jour, à 10.000, 20.000, 30.000 français (selon les sources, la taille du poisson pêché continue d'augmenter, même après sa mort). A tel point, que ces prochains jours, un SNA Anglais va être baptisé du nom de la célèbre victoire.

Et c'est un français qui raconte. Il ne cherche pas d'excuses, ne fait pas une thèse sur les forces en présence, la politique, les nobles, l'histoire. Non, il décrit la boucherie (il n'y a pas d'autres noms) et liste les conneries, les énormes conneries que les français ont fait pour en arriver là.

Le choix du terrain, le choix de l'organisation de l'armée, des bourdes qui auraient valu la pendaison à tout troufion normalement constitué. Des bêtises habillement relevées par Fleur de Lys, l'unique prostituée qui s'est tapé la moitié du camp français (pour la caution, du cul du cul du cul, ça fait toujours vendre).
On parle souvent de la supériorité des armes de distance (ici les célèbres longbow, les arcs long des Anglais) contre les charges de cavalerie. Ok. mais si les Français avaient fait preuve d'un tant soi peu de préparation, on les aurait dérouillés ces Roosbeefs. Et des armes de distance, on en avait aussi (les arbalètes). Mais elles font partie des erreurs qui ont permis ce massacre. Ce magnifique massacre, cette boucherie, cette sublime victoire.

On aura au moins retenu la leçon après. L'artillerie développée par la suite fera la fierté des armées françaises. Mais c'est une autre histoire.
Bref, un bouquin trop court si on aime la baston, trop long si on est effrayé par un peu de sang et des boyaux qui giclent. Mais en tout cas, l'action est là, l'humour est là et l'histoire est là.
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Débarquée en Normandie en août 1415, l'armée anglaise menée par le roi Henri V s'empare de la ville d'Harfleur après un mois de siège, mais, épuisée par une épidémie de dysenterie, doit provisoirement abandonner la poursuite de sa conquête. Elle met le cap vers le Nord de la France, pour rejoindre la ville anglaise de Calais et rembarquer vers l'Angleterre. A proximité du village D Azincourt, en Artois, ses quelques milliers d'hommes se heurtent à la fine fleur de la chevalerie française, accourue en masse leur barrer la route. Contre toute attente, la bataille qui s'ensuit le 25 octobre est un désastre sans précédent pour le camp français.


La défaite est d'autant plus cuisante qu'elle prend au dépourvu une armée, qui, avec l'avantage du nombre et la puissance de ses charges caparaçonnées d'acier, pensait, en toute arrogance, ne faire qu'une bouchée de la piétaille dépenaillée adverse. C'était sans compter la configuration du terrain, les conditions météorologiques et les « long bows » anglais : enlisée dans la boue après une nuit de pluie, serrée en contre-bas d'un terrain étroit où les chevaux abattus font chuter les autres comme des dominos, la cavalerie lourde subit dans une totale impuissance les tirs de sape d'une archerie inexpugnable dans ses retranchements.


Sérieusement documenté et pédagogiquement exposé, le récit pas à pas de cette bérézina sanglante qui mit fin à l'ère de la chevalerie - supplantée par la suprématie des armes à distance, mais aussi sabordée par d'irréparables erreurs stratégiques -, est aussi passionnant qu'édifiant. Prenant appui sur les aspects les plus ubuesques de cette déculottée d'une armée, tellement convaincue de sa supériorité et de l'immuabilité de principes éprouvés, qu'elle commet déjà bévue sur bévue au-delà même de comprendre que les règles du jeu ont changé, l'auteur transforme sa narration en une pantalonnade très politiquement incorrecte, au langage cru et à l'humour trivial qui sont sa marque de fabrique.


Peu friande du ton et du style rabelaisien de ce texte, j'ai davantage apprécié la restitution revisitée et indéniablement frappante d'un fait historique jusqu'ici très vague dans ma mémoire. Il n'est désormais plus près de s'en effacer !

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mes aïeux, quelle raclée!
Avec ce dernier livre de l'immense Jean Teulé, me voilà enseigné et renseigné sur cette bataille dont je ne savais que le nom: Azincourt.
Azincourt, morne et boueux champ de bataille ( La gadoue, la gadoue, la gadoue...) qui verra les favoris, pourtant à cinq contre un, se faire ratatiner par l' Anglois!.. Et même une éclaircie matinale, avec un beau soleil, participera au malheur des chevaliers en armures!
Réellement, ce funeste jour du 25 octobre 1415, les Français étaient "trop", pour reprendre une expression contemporaine... Et même "beaucoup trop"!
Trop imbus, trop lourds, trop nombreux, trop intransigeants, tout trop, quoi!
Jean Teulé n'épargne aucun détails de cette bataille qui marque la fin d'une époque: de la veille angoissée des Anglais et de celle ripailleuse des Français... Jusqu'à l'issue tragique et honteuse pour une noblesse de France orgueilleuse à l'excès!
Quand on songe que les Anglais ne demandaient qu'à rentrer chez-eux et que leur roi était prêt à restituer la ville de Calais au Roi de France!

Merci à vous, Jean Teulé trop tôt disparu et dont nous ne découvriront plus de nouvelles et captivantes histoires de l'Histoire.
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Que ce court roman est jouissif ! Jean Teulé manie à merveille la langue, mâtinant le vieux français d'expressions bien actuelles, et il communique au lecteur ce plaisir gourmand de la langue à la verve joyeuse assaisonnée d'ironie. Pourtant, le sujet n'est pas des plus réjouissant puisqu'il nous conte par le détail cette cuisante défaite des français face aux anglais près D Azincourt. C'est de cette débâcle monstrueuse et sanglante que ce petit village sortira de l'anonymat.
Nous sommes le 25 octobre 1415, sous une pluie battante, ce qui est important pour la suite de l'épopée tragi-comique. Face à quelques anglais épuisés par la dysenterie et leur roi Henry V, se déploie la fine fleur de la chevalerie française. Arrogants, vaniteux et trop sûrs d'eux, ils festoient toute la nuit, persuadés que, grâce à leur nombre et leur vaillance, ils ne feront qu'une bouchée de ces anglais amoindris qui ne pensent qu'à rejoindre Calais pour retrouver leurs navires et rentrer chez eux.
Hélas ! Très vite, l'issue de la bataille tourne à l'avantage des anglais menés par un roi stratège tandis que les vaniteux français en quête de gloriole s'embourbent dans la fange. Et c'est une dérouillée monumentale.
« Les français ne bougent pas parce qu'ils ne peuvent bouger. Ils sont englués dans la boue jusqu'aux genoux. Les chevaux, sur les ailes, c'est jusqu'aux flancs »
Un personnage singulier, Fleur de Lys, la catin à soldats, émaille le récit de ses remarques pertinentes que les chevaliers méprisent. Pour qui se prend-elle, celle-là ? Tout en vaquant à sa tâche de putain, la fine mouche, qui se comporte mieux que tous ces nobles, écoute et observe et son bon sens face à la situation nous ébaudit.
« Fleur de Lys n'a pas du tout la tête rentrée dans les épaules. Il se dégage d'elle une noblesse peu commune dans le secteur malgré la foison de comtes, barons, lords et tout le tintouin. »

« Azincourt par temps de pluie » est un roman réjouissant dont on ne fait qu'une bouchée.


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Aujourdhui 24 octobre 1415, tien voila le poete! Parmi les plis remuant s de sa banniere detrempe, on apercoit un serpent couronne avalant un enfant. C'est celle du duc Charles d'Orleans ! Oh , pere le neveu du souverain?
Il semble jeune d'allure. 21 ans , a peu pres votre
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Oyez, bonnes gens, la cruelle et douloureuse histoire des chevaliers qui sont l'incarnation du passé…
Et que ceci serve d'exemple à tous ceux que la paresse écarte du progrès

Tout petits à la propriété…
A la place des outils ils avaient des épées
En guise de vêtements des armures d'acier
Ne vous étonnez pas si leur tout premier méfait
Fut d'avoir engrossé les bonnes femmes qui les servaient...

TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Les journées passèrent…
Ils s'étaient débrouillés pour rattraper les anglais
Et les fixer sur un bout de terrain,
Et puis rameutèrent les seigneurs tous bien parés,
S'amusant à gueuletonner, puis de leurs pets accusant l'intestin.

TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Ils étaient bonhommes…
Un conseil, l'anglois, avant de les croiser,
Bande ton arc, une flèche dans la main,
Vite sur tes pieux à moules va les empaler,
Tranche-leur la gorge et jette-les dans l'ravin !


TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Car en face la piétaille rigolait...
Ce beau jour les têtes d'aciers s'envolaient
Sous la pluie, du bon acier bien ajouré...
Qu'ils étaient vaniteux et avides d'ornements
Ils se livrèrent eux-mêmes aux flèches des anglais
Car ils étaient encore plus bêtes que méchants

TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Et le pire ?
Combien de fois cela a recommencé ?
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Avec sa gouaille et une langue bien verte, Jean Teulé transforme une tragique et sanglante défaite historique en une pasquinade .
Cette célèbre bataille étudiée en classe de quatrième était restée dans ma mémoire : 1415, une défaite, 1515, plus tard, une victoire , deux dates faciles à retenir !
« Azincourt : les armées française et anglaise se rencontrent en Picardie, non loin De Crécy. Pour la troisième fois, la chevalerie française subit un épouvantable désastre. »
J'avais écopé de deux heures de colle quand en histoire lors d'un contrôle trimestriel oral , interrogée sur la grande peste noire (1347-1352 ) j'avais évoqué  « La Peste » de Camus que je venais de lire . Une très bonne note au demeurant, mais deux heures de retenue pour avoir fait état devant toutes les élèves intéressées par les sombres détails rapportés (pas de mixité à cette époque au lycée) , d'une lecture jugée subversive par ma professeure choquée. Pour tout vous dire, depuis ce temps là, et vous avez pu le constater Camus, je l'aime ! Et maintenant Camus non pas « philosophe pour classe terminale » selon le pamphlet de l'écrivain Jean-Jacques Brochier, mais Camus au programme du bac de français.
J'imagine donc, la même scène, à la même époque, évoquant cette bataille en faisant état de ma dernière lecture et de la version donnée par Jean Teulé. le renvoi , à coup sûr !
Une lecture choisie et assumée, je savais ce que j'allais y trouver après avoir écouté une interview de l'auteur, pour une parenthèse ludique entre deux ouvrages plus sérieux, mais j'avoue, je préfère des lectures plus conventionnelles !
Azincourt,( toponymie que ce village a gardé : Azin, patronyme d'origine germanique et court - domaine rural), que j'ai voulu voir il y a quelques années, le champ de bataille : une grande prairie à l'herbe grasse... depuis, des aménagements ont été réalisés...



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Il pleut ! Il pleut ! Il pleut en ce 25 octobre 1415.
Les anglais, fatigués et atteints de dysenterie, veulent rentrer chez eux.
Mais, toute la fine fleur de la chevalerie française a décidé de leur couper la route et surtout de s'en donner à coeur joie en s'engageant dans une bataille qui semble gagnée d'avance. En effet, les forces en présence semblent bien inégales.

"La raison de cette bataille ?" demande Fleur de Lys, la ribaude à soldats. Ce à quoi on lui répond :
- On veut empêcher les Anglais de rentrer chez eux.
- Vous préféreriez qu'ils restent en France ? S'étonne alors la drôlesse.

Décidément, c'est mal connaître la chevalerie française !
Et le lecteur est bien heureux ( et un peu désespéré, il faut bien le dire) de découvrir sous la plume d'un Jean Teulé plus en forme que jamais, la toute puissance et la suffisance de la noblesse française arborant fièrement armures lourdes, oriflammes et étendards.

Ce déploiement de belle et vaillante aristocratie française face à des archers anglais en piteux état se passe près d'un village de l'Artois, nommé Azincourt.

Azincourt ? Mais, ce n'est pas une pitoyable défaite française, ça ?

Eh si ! C'est à n'y rien comprendre !

Merci à Jean Teulé d'avoir revisité avec son langage cru habituel et son humour faisant mouche à tous les coups, cette fameuse bataille.

Il pleut... Mais, on ne pourra pas dire que c'est seulement la faute de la pluie !

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Toute la noblesse française s'est donné rendez-vous pour ce qui s'annonçait être l'extermination facile de la horde d'Anglais malades et affamés, ne désirant que retourner passer l'hiver sur leur île.

La partie intéressante, la succession d'erreurs stratégiques, la soirée bien arrosée et pas que par la pluie, le champs de bataille étroit et se resserrant en goulot dans lequel se coinceront les chevaliers dont leur égo a repoussé les arbalétriers à l'arrière...

Des scènes violentes à foison, la prose humoristique et crue de Teule mais qui, contrairement à 'Mangez-le si vous voulez' et 'Héloïse ouille', ne m'a pas emporté.
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