Un livre reçu dans une "masse critique", merci Babelio.
La bataille
D Azincourt, victoire anglaise, déroute française: même la nullissime en Histoire que je suis en a entendu parler. Voici donc un récit dont la trame est connue: puisque de suspense il n'y a point, j'en espère une atmosphère, un point de vue, des images, des bruits, bref, j'espère la vivre, cette bataille. Et c'est bien là que la déception est grande. La bataille se transforme en un grotesque dessin animé, avec un face-à-face interminable sous une pluie battante, dans un terrain détrempé. Elle est présentée comme un jeu vidéo fruste: des anglais moins nombreux, misérables, équipés d'arcs, face des français sûrs d'eux, vaniteux , sous des armures somptueuses, armés de lances de tournoi, artillerie lourde et principes de chevalerie en étendard. J'aurais abandonné le livre, n'était-ce la nécessité de rédiger cette critique, devant le langage qui mêle anachronismes et joyeuses inventions, devant les plaisanteries potaches (merci, j'en ai eu mon content), les schémas qui font du papier. Que cette bataille se fût déroulée il y a six cents ans ne change rien à l'affaire, j'ai eu, je le reconnais, bien du mal à adopter le parti pris de la farce. La dernière phrase est à l'aune du livre tout entier: 'Debout (toujours debout!), en plein milieu du champ de bataille, Fleur de lys pisse'.