Je continue mon incursion dans le monde furieusement décalé de
Jean Teulé et, comme d'habitude, je ne suis pas déçu du voyage!
"Crime avoué..."
Imaginez la surprise du lieutenant Pontoise, un fonctionnaire de police pas vraiment passionné par son travail, quand, dans la soirée, une femme (dont on ne connaitra jamais le nom) lui annonce qu'elle vient se dénoncer pour le meurtre de son mari.
Là où cela devient piquant, c'est que ce crime est vieux de près de 10 ans et tombera en prescription à minuit.
Cela fait donc près d'une décade que « La femme »vie avec la culpabilité d'avoir poussé son homme par-dessus le balcon de leur appartement situé au 11ème étage. Il faut dire que le bougre l'avait mérité, en effet, il était violent et a fait de la vie de son épouse un vrai calvaire.
"...A moitié pardonné"
Pourtant, accablé de remords elle souhaite se faire arrêter. C'est sa manière à elle de faire pénitence et de payer.
Émue par le récit de la meurtrière, Pontoise décide de la dissuader. le compte à rebours est enclenché.
"C'est grave mais drôle, un
Teulé en somme"
Le poids de la gravité (notez au passage le sublime double sens du titre) est une fable absurde où les rôles s'inversent.
Teulé se frotte au huit clos. Une unité de lieu : le commissariat, une unité de temps : une nuit. Nous assistons à une joute verbale. Tour à tour, les protagonistes vont se livrer sans fard l'un à l'autre.
Teulé n'a pas son pareil pour mettre à nu le commun des mortels. Je me suis une fois encore régalé avec ce court texte.
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http://dubruitdanslesoreille..