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3,34

sur 569 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
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Moi qui adore le Jean Teulé à la plume teintée d'humour cynique au vitriol, je ne peux qu'être déçue par ce court roman.
Un bref résumé de l'histoire : une femme, il y a des années de cela, a aidé son mari à se suicider... enfin, non elle l'a poussé par la fenêtre, mais il l'avait mérité. C'était un connard violent de la pire espèce. L'enquête a conclu à un suicide. La veille du délai de prescription, secouée par les remords depuis des années, elle se présente au poste de police pour avouer son crime. le flic qui la reçoit a d'autres choses à faire que de foutre en tôle cette pauvre femme. Elle insiste, il ne veut pas, elle réinsiste,...

Je me suis ennuyée comme un rat mort au fond d'un wagon SNCB... Même la fin, il ne nous a pas twisté la fin. J'suis restée sur ma faim, m'enfin.
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Deux solitudes se rencontrent et s'affrontent : un lieutenant sur le point de quitter son poste et une femme qui vient au commissariat pour avouer avoir tué son mari il y a plusieurs années.
Une seule unité de lieu, le commissariat. Dans ce huis clos les deux personnages vont évoluer tout au long des 130 pages de l'ouvrage.
Pour notre plus grand plaisir et fidèle à lui-même, Jean Teulé sait nous imprégner du ressenti et de la personnalité des deux protagonistes. Nous vivons leurs angoisses et comprenons leurs peines.
Un moment de lecture bien agréable.
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Une ville grise de Normandie…
Par une nuit pluvieuse, une femme quitte son HLM et pénètre dans un commissariat.
Gilles Pontoise, le flic de garde, la voit débarquer dans son bureau.
Elle vient se constituer prisonnière pour le meurtre de son mari, survenu dix ans plus tôt, alors que la police avait conclu à un suicide.
A minuit, son crime sera prescrit.
Rongée de remords la femme veut être arrêtée. Mais Pontoise s'y refuse catégoriquement car le mari était un salaud, un rustre de la pire espèce qui battait sa femme.
Toute la nuit, il tente de la dissuader…

Avec son style rentre dedans, Jean Teulé fait de cet épisode tiré d'une histoire vraie, un face-à-face intense et intrigant où s'affrontent deux solitudes, deux laissés pour-compte au bout du rouleau.
Entre le commissaire plus voyou que flic, drogué et las, et la femme pleine de remords, droite et vertueuse, plane une incompréhension qui, crescendo, se mue en violence.
Chacun campant sur ses positions, le huis clos au départ informel devient oppressant, enfle, déborde de brutalité jusqu'à ce que l'un des deux, au petit jour, baisse enfin les armes.

L'unité de lieu : le commissariat, la nuit ; l'unité de temps : la longue nuit de confrontation entre les deux personnages ; le côté exacerbé de ce duel éprouvant entre deux consciences qui ne cessent de récuser les arguments de l'autre en refusant de s'avouer vaincu…
D'emblée l'on pense au film de Claude Miller, « Garde à vue », magnifique face à face entre un Lino Ventura en flic intransigeant et un Michel Serreau en suspect ambigu.
Si le rapprochement s'arrête là, l'aspect cinématographique ou théâtral dans le roman de Jean Teulé est bien présent et l'on n'a aucun mal à imaginer ce huis-clos troublant interprété sur une scène de théâtre, devant un lecteur/spectateur se faisant le témoin d'un affrontement qui, au fil des heures, va passer de la civilité à la grossièreté, du conseil ami à l'avertissement menaçant, de la patience à la violence et de la révolte à la capitulation.
Excès, débordements, outrances…une situation qui devient paroxystique, quelquefois même hallucinée et que Teulé, avec sa faconde colorée et son verbe haut, apaise parfois d'un trait d'humour noir et cru, pour mieux nous replonger la tête sous l'eau à la scène suivante.

« Il est Monsieur, des amours sans douceur », dit la femme à Pontoise…l'auteur de « Darling » ou plus récemment de « Charly IX » le prouve encore une fois en malmenant un lecteur qui, même s'il se trouve quelquefois au bord de la nausée, même s'il se laisse aller parfois à des interjections exprimant dégoût, offuscation ou effarement, au final en redemande…
Champ gravitationnel où la misère sociale et la violence ordinaire soumettent les êtres à une irrémédiable chute comme les lois de la pesanteur régissant l'univers, ce bref roman qui se lit avec empressement ne possède toutefois pas la même force d'attraction qu'un « Je, François Villon » ou qu'un « Montespan ».
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Jean Teulé a le mérite de me rendre perplexe, de ne pas me laisser indifférente, de me pousser dans mes retranchements. Si j'ai adoré le magasin des suicides et détesté Mangez-le si vous voulez, je suis indécise quant à Les lois de la gravité.
Le début est lent, s'embourbe. L'histoire est connue d'avance. Les répétitions et longueurs s'enchaînent.
Et puis, la folie arrive. Celle qui saisit l'auteur, les personnages, l'histoire et finalement le lecteur.
La folie qui dérange, qui démange, qui interpelle, qui force à prendre parti ou à hurler son incompréhension.
Dans ce commissariat de quartier, on ressent tour à tour de la colère, de la compassion, de l'angoisse, de la douceur, de l'amour, de l'envie, des doutes, de la tristesse, de l'émoi, de la joie, de la stupeur, de la révolte.
Jean Teulé ose tout, comme d'habitude : les descriptions les plus écoeurantes comme les moments de douceur les plus beaux.
Alors, avec tout cela, je devrais être totalement conquise. Et pourtant, je reste sur ma faim sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce que je réalise qu'on ne peut sauver le monde malgré lui. Peut-être parce que sens que l'enfermement est pour certains l'environnement le plus sûr et le plus apaisant. Peut-être parce que je prends conscience que la folie guette même le plus équilibré d'entre nous.
Et ça, forcément, ça dérange !
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Trouvé par hasard dans une boite a livres, je n'ai pas su résister.
Comme toujours avec Jean Teule, l'ironie est a son paroxysme ! Ici, une femme vient avouer le meurtre de son mari, drame survenu plusieurs années auparavant, drame déguisé en suicide.
Elle souhaite être incarcéré mais tout un débat va avoir lieu au poste de police, un débat plus que surprenant !
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Gilles Pontoise est un brave type. Un flic comme on en voit rarement . D'ailleurs, il n'a pas vraiment choisi d'être flic, mais il s'est habitué à la chose, à grand renfort de calmants.
Il n'est pas blasé, non; juste fatigué des histoires pourries qui constituent son quotidien . Et il attend avec impatience la fin de sa garde de nuit pour prendre un peu de repos , pour prendre le large.
Lorsqu'il voit arriver une petite dame discrète. Qui lui déclare calmement qu'elle veut être emprisonnée pour le meurtre de son mari, dix ans auparavant .
Et dans le huis clos du bureau, une joute s'engage. Car Pontoise , à l'écoute de cette femme, de ses malheurs, de son calvaire, comprend qu'il ne peut lui céder sans perdre le peu d'humanité et d'estime de soi qui lui restent.
Drôle et tragique tout à la fois, sans doute le meilleur livre du regretté Jean Teulé .
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J'adore Jean Teulé s'il lit un jour ceci je lui dis je suis fan. J'aime son écriture brute et crue il ne prend pas de détour s'il a quelque chose à dire il le dit.
Ici le livre est basé sur un fait réel. Un livre émouvant, juste et merveilleusement écrit...
Mais ce n'est que mon avis...
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Une histoire peu commune : une femme arrive au commissariat pour confesser le meurtre de son mari dix ans plus tôt, juste la veille de la prescription. S'engage avec le policier un échange où chacun des deux protagonistes se livrent à une confession intime. Et on en arrive à la comprendre...
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Cette courte histoire se lit vite et facilement. L'idée de départ est bonne.
Une dame qui a "aidé" son mari violent, dépressif et suicidaire à en finir avec la vie, se sent coupable de l'avoir un peu poussé quand il menaçait de se jeter du balcon situé au onzième étage. Psychologiquement elle est à bout, surtout que ses enfants lui font comprendre de manière particulièrement cruelle qu'ils ont des soupçons. Cela dure depuis 10 ans.
La veille de la prescription elle se rend au commissariat pour se dénoncer.
Et tombe sur un lieutenant de police qui ne semble pas non plus très bien dans sa peau. Il refuse d'enregistrer les aveux, joue la montre mais, comme la dame insiste, il disjoncte complètement. C'est là que le récit perd en sincérité et en crédibilité. L'auteur est, selon moi, tombé dans l'exagération et le manque de réalisme, dommage.
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Grand moment de solitude pour le lieutenant Pontoise quand une femme débarque dans le commissariat où il est de garde, pour se dénoncer et avouer le meutre de son mari qui avait été classé comme un suicide.

La gravité ce n'est pas seulement celle qui vous attire irrémédiablement vers le sol une fois jeté du haut d'un 11ème étage, c'est aussi celle de savoir comment vivre avec la culpabilité, comment refuser de prendre une déposition qui risque d'envoyer derrière les barreaux pour une vingtaine d'années une femme qui avait toutes les "raisons" de se débarrasser d'un mari violent, ; comment faire passer le temps pour que les trois heures restant avant la prescription du crime ne mette un point final à ce dilemne.

C'est ce que Jean Teulé, avec humour et tendresse pour ses personnages, s'emploie à nous expliquer dans ce très court récit.


"Dire que Pontoise est déboussolé est peu dire... Il est totatlement paumé face à cette femme dévorée de la plus légitime, de la plus pure, de la plus touchante des impatiences :
- Arrêtez-moi.
Elle est raidie, immobile et le corps droit.
Lui s'agite dans son uniforme bleu marine et dans les feuements de tergal, écarte les bras à droite, à gauche, ouvre partout dans le bureau des portes de secours. Il mériterait la médaille de sauvetage. L'écusson de police nationale rebondit sur son coeur au rythme des phrases que lancent ses lèvres comme des bouées, espérant que la criminelle s'accroche à l'une d'elles. C'est désordonné. Ca saute du coq à l'âne :
- Mettez ce souvenir à pourrir dans un trou. / le remors est une cendre. / Bon, bien sûr on ne doit pas se faire justice soi-même sinon c'est le bordel. / Mais là, c'est fait, c'est fait. On ne peut pas revenir en arrière. / Toute nuit fait place au matin. / Les larmes s'évaporent."

Acheté à l'aéroport de Genève, avant de m'embarquer pour rentrer en Grèce, je l'ai lu dans le train entre Athènes et Corinthe et je n'ai pas vu le temps passer. Un agréable moment où la gravité n'a pas manqué de légèreté !

Lien : http://meslecturesintantanee..
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