AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 508 notes
5
43 avis
4
45 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Walter Tevis nous livre dans l'oiseau moqueur un roman de science-fiction bien construit, écrit en 1980, il présente un caractère prémonitoire puisque les quatre décennies que nous venons de vivre portent en eux des germes ( consumérisme débridé, mondialisation excessive et non durable, espoir déraisonné dans les anciennes NTIC aux mains de superpuissants telles les GAFA qui abêtissent puis normalisent de-facto et sans débat nos sociétés) qui pourraient crédibiliser le scénario choisi par l'auteur pour décrire l'univers arrivé à son crépuscule d'ici quatre siècles. Univers déshumanisé, gouverné par un seul robot Bob Storfforth, multicentenaire, unique exemplaire de l'apogée technologique en la matière. L'ensemble du système se déglingue inexorablement.
l'espèce homo sapiens s'éteint puisqu'aucune naissance n'est plus possible en raison de l'ingestion imposée universellement de drogues aux effets secondaires contraceptifs.
Les robots eux mêmes n'y croient plus, ils dysfonctionnement pour la plupart y compris celui qui représente le summum, l'apogée de la technologie : Bob Stofforth, robot multicentenaire, qui gouverne seul le monde et qui n'aspire qu'à la mort qu'il ne peut pas se donner !
Les derniers humains drogués et éduqués dans des internats pour éviter toute souffrance, tout souci, sont incapables de sursaut d'humanité.
Quelques petites centaines d'années après notre ère, il ont donc suivis la trajectoire déjà bien entamée en notre temps présent ! Et oui c'est au fond une évolution tendancielle et fond plausible, ce que je soulignais supra, que décrit Walter Tevis
La rédemption toutefois s'amorce avec Paul Bentley, qui redécouvre la lecture, puis l'écriture, puis l'amour, ce qui va ensemble et a été perdu de vue dans l'univers déshumanisé , parce que se voulant au départ éliminer tout souffrance, tout travail pénible, ce qui a entraîné la perte de la liberté et conduit à la ruine, que seule la nature digère tranquillement. Au crépuscule et juste avant l'extinction de son espèce Paul mène un combat à l'issue contingente et incertaine, dont toutes les étapes sont fort bien détaillées, le lecteur ne s'ennuie pas !
Je ne vous en livre pas plus, des résonances bibliques à la fin du roman viennent au secours d'un avenir possible.. Puissance du Verbe toujours … Est ce que les derniers insoumis peuvent vraiment ouvrir une nouvelle voie ? Pour une troisième Alliance ?
A vous de voir, pessimistes et encore plus optimistes s'abstenir ? J'arrête cette critique juste à temps, avant de glisser dans des métaphores douteuses sur notre franchouillarde campagne présidentielle actuelle !
Et puis, « seul l'oiseau moqueur chante à l'orée du bois » pour reprendre un mantra de ce roman -américain - très réussi, j'ai insisté sur sans doute trop sur la trame, en fait c'est la grande richesse chatoyante des motifs qui en fonde l'intérêt.
Bonne lecture ou relecture de ce classique..
Commenter  J’apprécie          40
Dans un futur lointain, les robots qu'ont conçus les hommes leur facilitent la vie à l'extrême. Désormais, il est inutile de savoir lire et le confort, la tranquillité et la paix sont maintenus à grands coups de tranquillisants, de divertissements et de vie individuelle.
Paul Bentley est un humain qui a appris à lire seul et qui arrive à New York pour rencontrer Robert Spofforth, le robot avec l'intelligence la plus élevée, qui s'assure que le monde mis en place fonctionne correctement. Où peut être a-t-il des envies plus personnelles?
Un grand coup de coeur !! J'aime beaucoup les dystopies et je trouve que le monde imaginé ici par Walter Tevis tient la route et est beaucoup plus pacifique (en apparence) que les autres dystopies que j'ai pu lire. Les humains ont réduit leur existence à divertissement et vie solitaire (de sorte à éviter tout conflit entre eux), laissant aux robots la gestion générale. Fascinant de voir un monde sans livres et où personne ne sait lire et fascinant de suivre l'histoire de Paul Bentley qui va refaire tout cet apprentissage, en découvrant peu à peu l'histoire de l'humanité, oubliée.
La lecture est fluide et agréable. Les personnages sont très attachants autant l'humain que le robot.
Une excellente idée des éditions Gallmeister de ré-éditer ce roman de 1980. J'ai passé un excellent moment et si vous aimez les dystopies, jetez-vous sur ce roman, vous allez vous régaler !
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman de SF n'est pas assez connu, et c'est dommage car il rejoins la belle famille de classique du genre,
Nous retrouvons dans de roman la problématique des Robots, déjà évoqué par Asimov : les robots sont partout, ils gèrent tout, créé au XXI siècle, ils furent d'abord là pour le nettoyage et la maintenance, puis ils furent de plus en plus évoluer et devinrent des chef d'entreprise, doyen d'université,,,
Au XXV siècle, la population humaine est sur le déclin, il n-y a plus de naissances, les humains sont des êtres abrutis par les drogues, illettrés, les robots gèrent tout,,,
un livres qui fait réfléchir et qui fait froid dans le dos, à une époque où l'IA est de pus en plus présente dans notre quotidien,
Commenter  J’apprécie          31
Coup de coeur énorme ! On est plongé dans un monde futuriste où les robots ont pris le contrôle de tout et où les humains restant sont abrutis par les drogues. Imaginez un monde sans livres ou plutôt ceux-ci n'ont pas disparus mais ont été caché et de toute façon l'humain ne sait même plus ce que c'est de lire... Dans ce monde, il y a Paul qui décide d'arrêter les drogues (ou de les limiter en tout cas) et de se mettre à la lecture. Il y a Mary Lou, une jeune femme dont Paul va faire la connaissance et enfin Spofforth un des robots les plus intelligents qui voudrait mourir mais en est incapable dû à sa programmation. Un monde ou il n'y a pas d'enfants bizarrement... L'auteur nous invite vraiment à nous poser pleins de questions, tout est revu, notre intimité, notre anxiété, notre bonheur, notre rapport aux autres... j'ai trouvé ce livre passionnant ! Incroyable de se dire que ça a été écrit dans les années 80. On est parfois envahi par la peur mais c'est surtout une invitation à une grande réflexion. En tout cas je trouve qu'on n'en parle pas assez, ce roman devrait être lu par tout le monde au moins 1x. Bref mon 2ème roman de Walter Tevis et un 2ème succès. Foncez, vous ne le regretterez pas !
Commenter  J’apprécie          30
La quatrième de couverture n'en dévoile pas trop et met tout de suite dans l'ambiance
"Pas de questions, détends-toi". C'est le nouveau mot d'ordre des humains, obsédés par leur confort individuel et leur tranquillité d'esprit, déchargés de tout travail par les robots. Livres, films et sentiments sont interdits depuis des générations. Hommes et femmes se laissent ainsi vivre en ingurgitant les tranquillisants fournis par le gouvernement. Jusqu'au jour où Paul, jeune homme solitaire, apprend à lire grâce à un vieil enregistrement. Désorienté, il contacte le plus sophistiqué des robots jamais conçus : Spofforth, qui dirige le monde depuis l'université de New York. le robot se servira-t-il de cette découverte pour aider l'humanité ou la perdre définitivement ?"



Le titre de la première traduction était « L'oiseau d'Amérique », moins porteur, il faut l'avouer. J'ai mis un peu de temps à comprendre ce changement, les indices se récupèrent tout au long de la lecture.

Walter Tevis imagine, en 1980, un monde sur lequel règne les robots, des plus sophistiqués aux plus basiques, un monde dystopique poussant à l'extrême la robotisation d'une société.

Souvenez-vous des années 80 ! La robotique, en plein essor, était le gage d'une société moins soumise au travail et plus portée vers les loisirs. L'avenir semblait radieux et, ma foi, heureusement que le monde merveilleux des robots prenant la place des humains n'a pas été créé. Quoique, maintenant, nous avons le courant transhumaniste surfant sur les progrès scientifiques et technologiques époustouflants, frôlant dangereusement la ligne rouge.

Revenons au roman « L'oiseau moqueur ».

Le monde de Paul Bentley est aseptisé, automatisé au plus haut point. Les êtres humains sont en voie d'extinction, ils ne savent plus communiquer entre eux ou penser ou encore s'intéresser à quoi que ce soit de dérangeant. La rengaine « Pas de questions, détends-toi » est la phrase magique intimant à l'humanité de ne pas faire de pas de côté. Aussi, a-t-il été nécessaire de proposer des dérivatifs chimiques et naturels aux hommes : calmants, haschich et stérilisation massive des populations. Ainsi annihile-t-on la curiosité d'esprit, l'envie d'apprendre inhérentes à l'être humain.

Nous sommes en 2400, même le dernier robot le plus sophistiqué, Spofforth, est au bord de la neurasthénie, cherchant, désespérément, à se suicider chaque année, sans y parvenir. En effet, les robots de sa classe craquaient à moyen terme et se suicidaient si bien qu'un léger changement dans la programmation fit de Spofforth une IA dépressif.

Au début de la lecture, le sourire me venait facilement aux lèvres puis très vite il disparut sous l'effet glaçant de la dystopie.

Les livres n'ont pas été brûlés comme dans Fahrenheit 451, ils ont été tout simplement retirés des bibliothèques pour être oubliés au fin fond des réserves, dans les sous-sols.

Plus de livres, plus de lecture, plus d'accès à l'imaginaire, plus de structuration de la pensée, plus d'échanges de points de vue, plus d'envie d'apprendre et de savoir, plus d'émulation, plus de projection dans le passé ou dans le futur. On assiste à l'appauvrissement de langage et donc à la disparition du libre-arbitre et des émotions. Pour que les êtres humains puissent supporter cela, il a fallu les rendre dépendants aux anti-dépresseurs et aux joints. Cependant, malgré cela, certains se rassemblent et s'immolent en place publique.

Bien entendu, Paul sera le grain de sable dans les rouages d'une société qui tourne à vide. Il apprendra à lire en tombant, par hasard, sur un manuel d'apprentissage de la lecture.

Bien entendu, accéder à la lecture lui ouvrira les portes de la réflexion et donc... des questionnements existentiels. Ce qui le conduira auprès de Spofforth, à New-York et lui permettra de rencontrer Mary Lou, jeune femme élevée en marge des pensionnats. Avec elle, Paul apprend à aimer, à partager, à éprouver d'innombrables émotions, sensations et sentiments. Les deux amants, les Adam et Eve d'un monde en devenir, recouvrent leur humanité et sont la clef d'un avenir rassurant : ils sont un bug dans le bug qui construisit le monde de 2400.



Ce qui m'a plu dans le roman c'est que l'auteur pousse jusqu'au bout le raisonnement du tout robotique en vogue dans les années 80. le monde est sans odeur, sans saveur quand on n'a rien à faire pour gagner son pain, une alimentation d'ailleurs insipide puisque fabriquée à partir d'une plante, produite en monoculture, dont le nom est un numéro, garantie avec OGM.

Walter Tevis, avec une écriture des plus efficace, relate la remise en route d'un cerveau humain, celui de Paul Bentley. Il reconquiert sa liberté de penser, de créer, de réfléchir, d'inventer et de croire en une entité supérieure, celle de Dieu.

L'éveil à la conscience de Paul est faite d'obstacles, de peurs et surtout d'aventures parfois cocasses, parfois émouvantes. Il y a une scène édifiante : celle de l'usine de fabrication de grille-pain qui tourne en boucle stérile -assemblage des pièces, montage final, vérification … et mise au pilon pour défectuosité et enfin recyclage puis tout recommence- tout cela parce qu'un boulon est tombé dans un rouage de la chaîne. Ce que Paul remarque et répare en un seul geste. Depuis combien de temps durait le cycle infernal ? Aucun robot n'avait « pensé » à ce type de panne. L'oeil humain est irremplaçable, CQFD.

L'absurdité de ce monde dystopique est que les robots ne parviennent même plus à se réparer, entraînant une série de dysfonctionnements et amenant le monde au bord du chaos.

Les robots remplaceront-ils l'homme en le transformant en être dénué de bon sens et d'intelligence ? Derrière l'horreur de la disparition de la Culture, de la lecture, de l'écriture, de tous les objets véhiculant le savoir et la connaissance, l'espoir est toujours présent : il est nécessaire de faire confiance à l'être humain car il y en aura toujours un qui ouvrira les yeux, par hasard ou pas, et qui se redressera et partira à la reconquête de son humanité.

La fin du roman est absolument magnifique : le geste d'amour, de Paul et Mary Lou, envers Spofforth m'a émue au plus haut point.



« L'oiseau moqueur » est un très beau roman sur ce qui fait la beauté de l'humanité, capable du pire comme du meilleur.

Traduit de l'anglais (USA) par Michel Lederer
Lien : https://chatperlipopette.blo..
Commenter  J’apprécie          31
J'ai juste vraiment plus qu'apprécié. J'ai trouvé ce livre juste... flippant.... si l'on y croit, car l'avenir n'y est vraiment pas top. Mais il est plein d'espoir. Les rebelles, sont là, ils ont du mal à arriver à penser par eux mêmes, mais ils y arrivent....Ils sont conditionnés, peureux, drogués ( pas si loin de certains coins de notre monde actuel ) mais ils suffit de peu de monde pour changer le monde doucement.
Bien écrit, bien pensé.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai plongé avec grand plaisir dans ce style de roman d'anticipation qui m'a rappelé mes lectures de Barjavel à l'adolescence. Projeté dans un futur où le robot a remplacé l'homme, où la valeur centrale est l'individualisme, on voit le vernis commencer à craqueler. Un roman qui pose des questions : celle de l'automatisation à outrance et de ses limites, celle de l'individualisme comme religion, la place de la connaissance comme vecteur de liberté. Ecrit il y a 40 ans et totalement d'actualité!
Commenter  J’apprécie          30
J'ai beaucoup aimé ce roman qui est paru pour la première fois en 1980. Malgré son âge, je l'ai trouvé toujours d'actualité, alors ça s'est bien car je n'ai pas eu l'impression de lire un vieux roman, mais en même temps cela fait peur et ne donne pas confiance en l'être humain. Car cette histoire, c'est j'ai trouvé la déchéance de l'humanité. Les hommes ont été au bout de leurs rêves technologiques en créant des robots toujours plus perfectionnés et surtout, toujours plus humains. Ces robots sont tellement performants, intelligents et efficaces, que nous les hommes nous nous sommes laissé aller à ne plus rien faire. Mais vraiment rien faire, jusqu'à ne même plus réfléchir et penser par soi-même. C'est dans cette situation que des robots de classe 9, comme Spofforth l'un des protagoniste de cette histoire, en sont venus à diriger totalement le monde et à ne faire de nous que des zombies.

Le décor est planté. Maintenant, Walter Tevis a eu la merveilleuse idée d'imaginer que même la lecture, les livres et l'écriture sont interdits et complètement oubliés, il a donc créé un second personnage qui va tomber sur des petits livres et qui va grâce à eux apprendre à lire. J'ai adoré la place que les livres va avoir dans ce roman. le pouvoir des mots va pour Paul dans un premier temps puis pour Mary Lou être le déclencheur d'une révolte intérieure puis d'une totale libération. Les mots comme carburant à l'émancipation. J'ai juste adoré ce choix de l'auteur.

Je vous ai donc parlé des trois personnages principaux de ce roman. Il y a Spofforth, le dernier robot classe 9, presque plus humain que les hommes mais qui est juste incapable de mourir à son grand désespoir. Il est froid mais j'ai trouvé qu'il était également très touchant. Ensuite il y a Paul, celui que l'on va plus suivre, je l'ai adoré car il est parti de vraiment loin et il a dû remettre en question toute son existence pour se libérer de ses chaînes. Il y a beaucoup à apprendre de ce personnage. Pour finir il y a Mary Lou, cette femme rebelle qui n'est jamais entré dans une case et qui va poursuivre cette vie de liberté envers et contre tous.

Vous l'aurez certainement compris, j'ai adoré ce roman, par son histoire et par tous les messages qu'il comporte. La vision que Walter Tevis a voulu donner de l'humanité est super intéressante. Je le conseil vraiment à tous.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
Un petit coup de coeur pour ce livre. Publié en 1980. La société dans laquelle évolue Paul est régie par des robots conçus par les hommes pour leur faciliter la vie et pour leur bonheur.
C'est la lecture et les livres qui vont faire évoluer Paul vers une autre manière de vivre, une quête de Liberté.
Commenter  J’apprécie          30
Le roman se situe dans un monde entièrement régi par des robots, dont le fonctionnement purement mécanique consiste à effectuer des tâches de production parfois dépourvues de nécessité. de moins en moins d'humains survivent dans cette société, et on ne découvrira qu'à la fin du livre ce qui cause cette extinction progressive. Les enfants ont disparu progressivement pour être remplacés par des robots, si criants de réalisme qu'on ne peut déterminer avec certitude s'ils sont humains ou non, si ce n'est par leur absence manifeste d'affects.
Ce qui définit ici le monde régi par les robots est une mécanique de type industriel basée sur la répétition des tâches. Un monde où tout se répète inlassablement sans création, sans nouveauté, sans critique. Dans ce monde, toute culture a été bannie : art, livre, spectacle. Les humains sont abrutis par des drogues qui les rend béats et stupides face au monde dans lequel ils vivent, et les poussent de temps à autres à des immolations collectives extatiques.
L'intrigue du roman est centrée sur Paul Bentley, un homme survivant dans ce monde où tout se dérègle peu à peu. Il découvre par hasard au gré des ruines une vidéo montrant une enseignante apprenant la lecture à ses élèves. Stupéfait face à cette découverte, il se met à apprendre l'art perdu de la lecture. Celui-ci donnera un sens nouveau à son existence et cette révélation transformera son destin. Il rencontre alors une femme, Mary Lou, dissidente et curieuse comme lui, et noue avec elle l'histoire d'amour qui est au centre du roman. Mais un robot surintelligent, copié d'un humain et donc, lui, doué d'affects et surtout de mélancolie, se placera rapidement en travers de leur amour et de leur vie. On découvrira au terme du roman la cause, et les conséquences potentielles de la mélancolie de ce robot aux penchants mortifères (dont se sont probablement inspirés, d'ailleurs les créateurs de la série Westworld).
L'oiseau moqueur est un beau roman d'anticipation où la question du langage est subtilement traitée à travers la question de la lecture et l'écriture, ressuscités par la découverte du héros.
Au fil de sa découverte de l'écrit, Paul Bentley s'interroge sur des énoncés au sens mystérieux, comme un enfant découvrant une langue, en même temps qu'il découvre la poésie à travers l'équivoque. S'opposent ainsi le mystère du sens de certains textes littéraires et la poésie qu'ils recèlent, et le non-sens effectif et délétère du réel mécanisé régi par les robots. Dans ce monde, le langage, comme tout le reste, est devenu purement fonctionnel, supposément utilitaire mais, en définitive, totalement creux. La découverte de la lecture par Bentley rappelle la façon dont l'enfant rencontre l'écrit, et la façon dont le sens poétique émerge. En définitive, on voit ici comment l'idéal robotique et consumériste d'un monde entièrement mécanisé ne peut mener qu'à la mort. A l'opposé, la poésie de l'écrit peut être le grain de sable conduisant toute cette mécanique à se dérégler.
Walter Tevis réussit là un roman captivant, qui, au delà de son propos, tient le lecteur en haleine. La quête de Bentley met en avant une forme de rédemption qui, par-delà l'écrit, passe par l'amour vrai, avec ce constat que nulle machine, fut-elle imitée de l'humain, ne pourra jamais mimer ce sentiment.

Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1310) Voir plus



Quiz Voir plus

L'oiseau Moqueur

Quel est l'autre traduction du titre du livre ? (MockingBird en anglais)

L'oiseau d'Amérique
L'oiseau chantant
L'oiseau siffleur
L'oiseau

8 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : L'oiseau moqueur de Walter TevisCréer un quiz sur ce livre

{* *}