Ma sale peau blanche

Bien qu'ayant grandi dans une maison où l'on pouvait trouver l'intégrale des San Antonio, je n'avais jamais lu Frédéric Dard. Celui-ci, il s'est retrouvé chez moi je ne sais trop comment, et je suis tombée dedans. Dévoré en une journée -en temps de confinement c'est certes plus facile ! L'écriture est extrêmement concrète, rapide. Et pourtant l'ouvrage ne manque pas de poésie. Cette passion soudaine, cette obsession que le héros/narrateur français Gilles (dont on apprends le nom tardivement) développe soudainement pour la belle noire Cynthia lors d'un simple voyage en bus qui l'amène au Texas, nous tient en haleine, car nous sentons bien obscurément que quelque chose cloche. Alors bien sûr je ne dévoilerai pas le grain de sable. le trajet terminé Gilles ne peut oublier cette personne inconnue croisée et n'a de cesse de tout mettre en oeuvre pour la retrouver et nouer une étrange relation avec elle. Sur fond de ségrégation, nous basculons dans les tréfonds sordides de l'âme humaine, sa complexité, sa maladie.