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4,22

sur 890 notes
Habibi de Craig Thompson, est une énorme pépite humaine, et un ouvrage remplis de découverte spirituelle.

Malgré quelques longueurs, la chute est belle, bien qu'on s'y attende dès le milieu de l'ouvrage.

Afin d'être bref, et ne pas trop en dire, je préfère vous proposer de lire Habibi.
Je le recommande fortement, car de mon côté j'ai pu apprendre des tas de choses sur le monde arabe et ses coutumes.

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Après avoir lu l'ouvrage autobiographique de Craig Thompson, « Blankets », j'avais envie de m'intéresser au reste de sa bibliographie. Habibi était en tête car j'en avais entendu beaucoup de bien. Eh bien, ça n'a pas manqué : j'ai adoré ma lecture. Un vrai « petit » (ça fait 600 pages quand même héhé) bijou de poésie, d'art, de culture, de voyage, d'humanité et de déshumanité. Une fresque où se confrontent les belles créations des Hommes et de la nature (paysages, arts, vie en communauté, vie familiale, croyances…) et leurs pires penchants (vices sexuels (harem, viol, relations incestueuses, mutilations génitales…), esclavage, dérives religieuses, fracture sociale…). Un titre empreint de poésie, de rêves, de songes et d'horreurs.
J'y ai appris beaucoup de choses du point de vue culturel et géo-historique. Si aucun pays ou ville n'est nommé de façon distincte, on reconnaît sans mal le Moyen-Orient, entre déserts et villes en pleine expansion. Les cultures et les ethnies qui s'y mêlent constituent l'un des sujets principaux du récit. C. Thompson explore les modes de vie en communauté, les différences croissantes entre classes sociales, l'esclavage (des Noirs par le reste des ethnies et des femmes de toutes origines pour leur corps) et les religions (l'Islam au coeur du récit, bien qu'il soit mis en parallèle avec le Christianisme et le Judaïsme de temps en temps). La religion est une thématique que j'ai tendance à craindre (quand elle prend place dans notre monde) dans la fiction, mais elle m'a ici pas dérangée. C. Thompson la met en place par le biais d'histoires, de mythes, de contes que par une lecture très simpliste des textes sacrés. le rapport des protagonistes à la religion est aussi nuancé : les mythes et histoires racontées le sont dans un but préventif, de morale, mais les personnages ne parviennent pas toujours à les « respecter ». Leur humanité en est d'autant plus marquante.
Sur l'aspect graphique, c'est une merveille. Chaque page est une invitation à la contemplation, à l'appréciation de l'art : dessin, peinture, calligraphie, encres et coups de crayon. J'aurais aimé mettre 50 photos tant c'est beau. Des contrastes, la calligraphie, la puissance des mots au service du dessin et de la narration. J'ai trouvé ça encore plus beau que « Blankets ».
Je vais conclure par les points que j'ai trouvés plus délicats et/ou qui m'ont moins plu. du côté des personnages, je me suis évidemment attachée à l'héroïne, Dodola, que j'ai trouvée inspirante et empreinte de bon sens, d'intelligence, de bienveillance. Une femme qui trébuche, essaie, rate, réessaie, tombe, mais trouve toujours de la lumière dans son ciel gris. Une femme qui a vécu horreur sur horreur sans perdre foi en la vie qu'elle souhaite et en les proches dont elle veut s'entourer. J'ai eu plus de mal avec Zam, le protagoniste masculin. Un enfant d'esclave « sauvé » par Dodola puis élevé à ses côtés. Une relation familiale à mi-chemin entre fraternité et parentalité. Zam va vivre de nombreux tourments, en parallèle de ceux de Dodola. Les sévices qu'elle subira, il en fera sa némésis. Pire, il s'embourbera l'esprit et se maudira le corps des sévices (sexuels, notamment) subis par Dodola. Zam va alors devenir un être déchiré entre son amour d'enfant, candide, pour la Dodola inspirante qui l'a élevé et son désir d'adulte pour la femme qu'elle est devenue. C'est ce déchirement, cette attraction sexuelle irrésistible de Zam pour Dodola qui m'a dérangée. D'où vient ce désir ? Un homme n'a-t-il donc aucun contrôle sur sa libido ? Ça m'étonnerait. Dodola n'a jamais laissé entendre qu'une telle relation était possible entre eux, au contraire même. Je comprends le message de C. Thompson vis-à-vis du passage à l'âge adulte, de la découverte de la sexualité. Dodola était la seule femme dans l'environnement de Zam. Pour autant, elle a toujours agi en soeur, voire en mère et jamais en amante potentielle. Une relation, pourtant au coeur du récit, qui m'a mise mal à l'aise. J'ai été un peu frustrée et déçue par la fin en conséquence. Il y a tant de formes d'amour, Zam et Dodola avaient l'avantage de se jouer de ces contraintes. Mais il a fallu que C. Thompson vienne à la charge avec sa romance hétérosexuelle chargée de tension sexuelle. J'ai trouvé ça presque grossier en rapport avec le reste de la BD, si portée sur la subtilité.
Si ce n'est ce dernier point, dont je ne saisis en fin de compte pas tous les tenants et aboutissants, ça a été une très belle lecture. Une lecture difficile, car chargée de violences (physiques, morales, psychologiques, sexuelles), mais aussi bourrée d'amour pour la culture, les arts, les croyances et certains bons côtés de l'humanité.
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Je ne suis pas une très grande amatrice de bande-dessinée ni de roman graphique, mais j'ai eu la chance, avec "Habibi", de tomber sur une merveille qui, au-delà d'être un excellent roman graphique, est avant tout une oeuvre magistrale.

Alternant entre les récits bibliques et coraniques, racontés par Dodola, à la manière des "Mille et une nuits", toujours superbement mises en scène avec un contraste noir et blanc à la fois fin et très prononcé. Les corps variés, toujours très bien dessinés avec beaucoup de respect.

Mais l'histoire dépeint malgré tout une violence diffuse, frontale et très présente qui font écho aux sociétés contemporaines majoritairement musulmanes, certains passages sont très durs et, disons le franchement, insoutenables dans les péripéties que Dodola doit affronter.

L'auteur alterne donc le spirituel et le réel, avec un coup de crayon très singulier et particulièrement détaillé, c'est d'ailleurs le fourmillement de détails et de finesse qui rend ce travail si remarquable.

Enfin bref... Si tout les romans graphiques étaient de ce niveau, j'en lirais en permanence. Un coup de crayon magnifique qui vient souligner la beauté spirituelle et la violence matérielle de cette histoire douce amère.
Lien : https://bookymary.blogspot.c..
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Déjà ! bravo à l'auteur pour les 680 pages de dessins en noir et blanc entre dessins et calligraphie arabe.C'est un roman dont l'histoire se déroule entre le passé et le présent. 2 orphelins qui voyagent au cours du temps en passant du passé au présent puis revenant au passé. On suit ces deux personnages de leur enfance jusqu'à l'âge adulte. C'est un premier roman graphique pour moi, un nouveau genre de lecture. J'ai beaucoup aimé.
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Mon historique personnel fait que la BD, c'est essentiellement Asterix ou Tintin. Je respecte le genre, mais ça ne m'attire pas.

Mais Habibi m'a donné envie de m'y intéresser. le dessin est sobre et puissant à la fois, et l'histoire est poétique, cultivée, foisonnante...

Un très très beau livre!
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Voilà une BD que j'aurai adoré aimer. C'est avec impatience que j'attendais le nouveau roman graphique de Craig Thompson, chez Casterman. Un pavé ( 663 pages) aux parfums d'Orient dont on m'avait vanté les mérites. Mais hélas il m'a laissé de marbre, voir carrément dérangé. le coté un peu too much des aventures des héros, la nature même de leur amour presque incestueuse je trouve, les épreuves humiliantes qu'ils vivent ( vendue, violée, prostituée, enfermée, battue, enfant assassiné pour elle, lui est transformé en eunuque, prostitué, vendu comme esclave...) et le romantisme à deux sous, le tout entrecoupé de sourates du Coran donne un récit assez indigeste, loin des contes des mille et une nuit dont s'inspire l'auteur. Le dessin quand à lui est toujours aussi sublime et plein d'inventivité !
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Une oeuvre-fleuve magistrale, torrent de passions, de 700 pages, résumée en 280 caractères ? Hum. Disons simplement que cette BD dévoile le destin de Dodola et Habibi, de leurs mésaventures d'enfants-esclaves à leur quête de liberté et d'accomplissement une fois adultes. Disons aussi qu'il s'agit d'une sorte de Mille et Une Nuits graphiques, conte planté dans une Orient fantasmée, récit tour à tour sensuel, dramatique et érudit, puisant avec joie dans le Coran et la Bible. Une histoire qui se dévore également visuellement, avec des dessins en noir et blanc bruts et langoureux.
Lien : http://www.exploratology.com/
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Une claque.
C'est la première chose qui me vient à l'esprit après avoir tourné la dernière page de cette bande dessinée...

Le lecteur se retrouve littéralement happé dans l'univers du livre.
On découvre une magnifique histoire d'amitié, d'amour, de fidélité, d'espoir...
Mais aussi de religions, de leçons de vie.
Beaucoup d'émotions, mais aussi de violence dans cette histoire touchante.
Je n'ai pas pu la lâcher. J'ai beaucoup appris, notamment sur la religion musulmane.
Les dessins sont parfois incroyables ! Lors des poursuites, je voyais réellement les personnages courir à travers les pages...

Beaucoup de contenu dans ce pavé, mais cela se lit très rapidement et facilement.
Que vous soyez adepte des bandes dessinées ou pas, il serait vraiment dommage de passer à côté d' « Habibi »!
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Difficile de décrire en quelques lignes l'histoire de cette bande dessinée, tant la richesse du récit et du dessin est vaste et passionnante.
Habibi raconte la destinée de deux jeunes malmenés par la vie dans un lieu inconnu du Moyen-Orient, dans une époque assez mal définie. Ces deux personnages vont s'accrocher l'un à l'autre comme à une bouée de sauvetage et malgré leur jeune âge, ils n'auront de cesse de lutter pour leur survie. Dans un univers hostile, fait de violence, d'esclavagisme, d'oppression envers les femmes et les gens de couleur, Dodola et Zam vont faire preuve de ténacité mais aussi et surtout de beaucoup d'amour.
Durant les 650 pages de ce roman graphique, chaque page est d'abord un formidable spectacle visuel. Les planches sont travaillées avec un soin impressionnant, avec un souci du détail qui nous permet de passer de longs moments à contempler le travail minutieux effectué par Craig Thompson. La mise en page en noir et blanc apporte une profondeur rare digne des plus belles calligraphies orientales.
Mais Habibi est surtout, outre une histoire extrêmement poignante, un magnifique ouvrage onirique et théologique. En parallèle à l'histoire de nos deux personnages, on découvre l'histoire du Coran et des religions. C'est tout simplement passionnant et enrichissant, j'ai énormément appris au cours de cette lecture hors-norme.
Recommandée, elle me fut livrée comme l'une des meilleures BD que cette personne avait pu lire. Je n'ai pas peut-être pas eu LE coup de coeur, mais cette BD fait partie des livres qui laissent une trace après leur lecture. Réalisée avec un talent immense, elle nous révèle un ouvrage d'une grande beauté, d'une belle sensualité et d'une culture impressionnante. A ne pas louper!
Lien : http://lalydo.com/2015/01/ha..
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Ce livre a reçu beaucoup d'éloges et il les mérite de part son graphisme, l'enchaînements des histoires et des contes, les références qu'ils proposent.
On se sent intelligent et emmené dans un pays merveilleux lorsqu'on lit cette BD.

Toutefois -et je m'attends à me faire lyncher- il est très dur. Il n'arrive jamais rien de positif aux héros et si à un moment, quelques choses de bien semble leur arrivée, dites vous qu'ils vont forcément se prendre un beigne juste après.
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