AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782207116982
400 pages
Denoël (30/11/-1)
3.24/5   17 notes
Résumé :
Zummo, un Pygmalion du XVII e siècle, créateur de statues de cire si délicates qu’elles semblent avoir pris vie, a passé sa vie à fuir son passé, terni par des rumeurs indécentes et impies. Convoqué à la cour des Médicis par le Grand-Duc, un homme à la sainte dévotion et aux désirs cachés, Zummo se retrouve plongé dans une ville pleine de contradictions, où hommes et femmes adultères se font flageller, et les têtes des pécheurs ornent la façade du Bargello, tandis q... >Voir plus
Que lire après Noces de CireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,24

sur 17 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
1 avis
J'aime beaucoup les romans consacrés à des artistes, en particulier les peintres et les sculpteurs. Lorsque j'ai lu que celui-ci avait pour personnage principal un sculpteur sur cire, ça m'a tout de suite intéressée. Je n'ai pas tilté sur le coup mais une fois ma lecture entamée, ça m'est revenu. J'avais vu il y a un certain temps déjà un documentaire qui parlait justement d'un sculpteur sur cire aux inspirations plutôt morbides. Eh bien c'est lui que Rupert Thomson a choisi pour héros de son roman.

Gaetano Zummo ( Zumbo) a vécu au XVIIème siècle en Italie. Il a notamment été appelé à Florence par le grand-duc de Toscane Cosme de Médicis pour lequel il a effectué plusieurs oeuvres.
Zumbo était particulièrement attiré par l'anatomie qu'il a étudiée à Rome et à Bologne. Ses oeuvres s'apparentent plus à des études qu'à de simples représentations du « Beau ». Après avoir quitté le grand-duc, Zumbo s'associe avec un chirurgien français auprès duquel il exécute d'incroyables pièces anatomiques si réalistes et précises qu'elles furent présentées à l'Académie des Sciences.
On lui doit aussi, parmi les ouvrages réalisés pour Cosme, de véritables tableaux de cire représentant les différents stades de décomposition du corps humain. Les maladies dont la peste et la syphilis furent pour lui de véritables objets d'étude.

Dans son roman, Rupert Thomson retrace la partie de la vie de Zumbo qu'il a passée à Florence. Son récit s'entrecoupe des souvenirs de Zumbo attachés à sa Sicile natale et à la famille qu'il a laissée derrière lui, à ses relations violentes avec son frère qui le déteste, et aux rumeurs scandaleuses qui traînent dans son sillage.
Installé à Florence, Zumbo se sent surveillé. Sa réputation l'a peut-être précédé, il craint que ses rapports avec le grand-duc n'en souffrent voire pis, sa vie pourrait être en danger. Car Cosme mène à Florence une politique de moeurs intransigeante où les Dominicains semblent contrôler la vie des citoyens rappelant les heures sombres de l'époque de Savonarole.

J'ai un avis finalement assez mitigé sur ce roman. le sujet me parlait énormément, j'ai adoré redécouvrir cet artiste dont j'avais oublié l'existence, j'ai énormément apprécié cette plongée dans la Florence du XVIIème siècle dont Rupert Thomson retranscrit merveilleusement bien l'atmosphère lourde de tension permanente. Il donne de nombreuses informations sur la vie quotidienne florentine, sa population et son administration. L'auteur nous emmène dans les rues de la ville à travers les quartiers dont les noms nous sont aujourd'hui encore familiers, au pied des grands monuments mais aussi à l'intérieur du ghetto juif.
Toutefois, l'auteur prend des libertés par rapport à l'histoire et encore une fois, il ne fait aucune mention de ses sources de documentation et ne précise pas au lecteur jusqu'où il est allé dans le fictionnel. C'est dommage. Bon certes, le lecteur peut faire le travail lui-même en effectuant ses propres recherches mais ce n'est pas si évident. Par exemple, je n'ai trouvé aucune mention de la commande principale demandée à Zumbo par Cosme dont il est question dans le livre. J'imagine aussi que les rapports entre Cosme et son épouse ont une part de vérité mais jusqu'à quel point ?
Mais ce n'est pas ce qui m'a le plus gênée dans cette lecture, c'est surtout la romance entre Zumbo et une jeune fille qu'il rencontre. J'ai trouvé qu'elle prenait trop de place et que le texte en souffrait par trop de longueurs.
En fait, j'ai été plus attirée par les détails annexes et le contexte que par l'intrigue principale. J'aurais aimé que l'auteur insiste plus sur l'artiste et son travail.
Néanmoins, Noces de cire reste un roman historique agréable et bien écrit.

Note : D'après Wikipédia, il existe un autre roman historique ( apparemment très documenté) consacré à Gaetano Zumbo écrit par Christine Brusson et publié aux éditions des Equateurs en 2010 : La Splendeur du soleil. A voir …


Lien : http://cherrylivres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          170
Ce livre est un peu un mélange des genres. Oui, il a un côté historique car ça se passe au XVIIeme siècle mais en même temps il y a un côté sombre, un peu comme un polar mais il y aussi une romance. Je dirais que le livre touche à tout. L'avantage étant que l'on ne s'ennuie pas même si on demande constamment où va l'histoire et où veut en venir l'auteur. L'inconvénient étant que tous les sujets ne sont pas forcément bien développés et ne sont pas aussi poussés qu'ils auraient pu l'être.

J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. La première partie du livre commence avec l'arrivée de Zummo dans un couvent où il rencontre Marguerite Louise, une grande dame de l'époque apparemment. Il lui raconte donc son histoire. Il n'y a pas vraiment de chapitres dans ce livre, il ne faut pas avoir peur des longs récits sans pauses. Mais je m'y suis vite habituée et cela ne m'a pas dérangé plus que ça. le récit se fait exclusivement du point de vue de Zummo ce qui parait normal comme c'est l'histoire qu'il raconte à Marguerite Louise. On comprend plus tard qui elle est, mais jusqu'à la fin, je n'étais pas sûre du rôle qu'elle avait à jouer.

Ce qui est original dans le récit de Zummo est qu'il y a beaucoup de moment où il rêve ou imagine ce que font d'autres personnages du roman. Il y a donc quelque chose d'un peu onirique dans le livre et de très mystérieux. La couverture du livre est un peu à l'image de l'ambiance que l'on retrouve dans le roman, c'est-à-dire plutôt sombre.

J'ai cru un moment que l'histoire allait tourner autour du travail de sculpteur de cire de Zummo. Mais comme je l'ai dit il y a vraiment beaucoup de thèmes abordés. On jongle entre une commande spéciale qu'il a reçue, les secrets sur son passé, sa rencontre avec une jeune fille et un cadavre de jeune fille retrouvé avec un mystérieux tatouage. Beaucoup d'intrigues différentes qui m'ont vraiment intéressé à différents niveaux. J'étais en fait très intriguée et je voulais vraiment savoir ce qu'il en était. Zummo est bien sûr le point commun entre toutes ces intrigues, le point de convergence.

Pour parler des personnages, Zummo m'a laissé un peu indifférente même si j'ai essayé de le comprendre. Ses nombreuses rencontres sont variées et plutôt bien décrites. On croit facilement à son récit mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas réussi à le trouver très sympathique. Peut-être est-ce dû à ses oeuvres portées sur la maladie et la souffrance?

Avec le recul, je comprends que l'auteur a voulu faire le récit d'un homme qui raconte un moment de sa vie mais aussi décrit une partie de la société de son époque. le point de vue est donc limité, certains secrets sont perdus à jamais et beaucoup de choses sont laissées à notre interprétation. J'aurais bien voulu en savoir plus mais ce livre reste vraiment un bon roman avec lequel j'ai passé un bon moment. C'est le genre de roman auquel on continue de penser même après avoir refermé le livre. Certaines choses prennent tout leur sens dans les dernières pages seulement.
Lien : http://latetedansleslivres.w..
Commenter  J’apprécie          70
Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions Denoël.

L'histoire se passe à Florence, au XVIIe siècle.
Zummo est sculpteur de cire, spécialisé dans la représentation des maladies comme la peste.
Il a fui son pays natal pour se réfugier à Florence où très vite le Grand Duc lui confie une mission secrète et inhabituelle pour lui : représenter une femme, une belle femme.

Ce roman me laisse un peu sur ma faim. J'ai beaucoup aimé certains moments, d'autres moins. Il manque parfois des informations au lecteur, le temps s'écoule sans que l'on en ait conscience, ou à peine, les événements s'enchainent parfois sans transition et sans explication, passant du coq à l'âne.
L'auteur use et abuse des retours vers le passé, à tout bout de champ, parfois à des moments totalement improbables (en plein démembrement d'un cadavre par exemple) et cela est assez perturbant et casse le rythme de la lecture. Comme on passe sans cesse d'un événement à un autre, on n'a pas le temps de s'imprégner, de s'attacher aux personnages, et l'effet recherché par l'auteur est raté.
C'est encore pire avec les retours en arrière imbriqués : la jeune femme raconte se souvient d'une scène de son enfance, l'histoire nous ramène donc quelques années en arrière, pratiquement sans transition, puis comme dans cette scène son père lui raconte lui-même un fait de son passé, la narration, refait un autre saut en arrière. Cela aurait été raconté sous forme de dialogues, la lecture en aurait été peut-être plus agréable.
Les personnages sont évanescents, on a du mal à les visualiser, les cerner, tant l'histoire est diluée.

Nonobstant, la trame de fond du roman est originale et donne tout de même envie de poursuivre la lecture pour savoir comment l'artiste va réussir à honorer la commande du Grand Duc.De même, lorsque l'artiste explique comment il construit sa grande oeuvre, c'est très intéressant.
Mon ressenti est que ce roman manque d'âme, il est froid, les personnages sont distants, et malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire.
Commenter  J’apprécie          50
Zummo fabrique des statues de cire ; il évolue dans un monde assez macabre puisque sa spécialité, c'est de sculpter de petits tableaux en relief dans lesquels il met en scène des personnages mourants ou morts des suites de la peste, à différents stades de la décomposition. Zummo a du fuir la Sicile où il vivait avec sa famille et après un long périple de plusieurs années arrive à Florence ou l'a convoqué le grand duc. Attiré par la réputation du sculpteur, et ne pouvant se consoler du départ de son épouse, il veut lui commander une statue " Une Eve grandeur nature". Zummo accepte - est-il seulement envisageable de refuser quelque chose au grand duc ? - et se met au travail. Mais pour cela il lui faut un modèle : une jeune femme belle et surtout morte puisqu'il lui faudra réaliser un moule sur son corps . Et à Florence, si on ne veut pas avoir d'ennuis, il vaut mieux ne pas se poser trop de questions sur ni sur l'identité ni sur la provenance des cadavres. Encore moins sur la cause de leur mort et sur l'identité des meurtriers.

Le récit commence par la visite de Zummo à Marguerite-Louise d'Orléans, nièce du roi de France, qui s'est retirée dans un couvent ; Zummo est âgé, malade. On comprend tout de suite que le récit qu'il va livrer à cette femme a une grande importance pour tous les deux. le sculpteur fait ainsi le récit de sa vie. Il le commence alors qu'il arrive à Florence, mais alterne avec l'évocation de ses souvenirs : sa vie en Sicile entre sa mère et son frère ainé qui le traite en ennemi, en rival, et finalement le calomnie et le dénonce, ce qui le force à fuir sa ville natale.

L'auteur a donné à son roman un cadre historique : la cour des Médicis au 17ème siècle, un grand duc dévot et austère que sa femme a fui après de nombreuses années d'ennuis. Hors des murs du palais, nous suivons Zummo dans une Florence aux ruelles insalubres, sur les remparts où on exhibe le corps des suppliciés, nous croisons des personnages hauts en couleurs : des espions du grand Duc, des coupe-jarrets, un acrobate français tombé en disgrâce et qui répète inlassablement ses sauts périlleux pour retrouver son succès, un chirurgien fournisseur de cadavres........

Noces de cire c'est aussi un voyage en Sicile et au coeur de la Toscane ainsi qu'une belle et tragique histoire d'amour, tout cela pimenté par une intrigue que le sculpteur devra résoudre au péril de sa vie. Ce n'est pas un thriller haletant ; on prend le temps d'écouter les souvenirs de Zummo, de l'accompagner dans sa recherche de la jeune femme parfaite, digne de lui servir de modèle, puis d'assister à l'évolution de son travail et à son histoire avec la belle Faustina. Outre les principaux personnages très attachants, le point fort de ce livre c'est les descriptions très imagées que fait l'auteur des paysages et des êtres que croise Zummo. Certaines scènes sont dignes d'un tableau de Brueghel : "Je passais à côté de quatre porteurs de cercueils, vêtus de longues capes noires, un cercueil sur leurs épaules. Un nain était assis, jambes croisées, sur le couvercle moisi. sa tête était rasée; sa bouche avait été cousue. Un prêtre aveugle battait le tambour".

J'ai tout aimé dans ce livre : l'histoire ou plutot, les histoires, les personnages, l'écriture imagée et fluide, l'ambiance....
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman, je l'ai choisi déjà par envie d'un roman historique mais également parce que la quatrième de couverture me laissait espérer une ambiance un peu à la Pietra Viva de Leonor de Recondo, où j'aurais pu plonger avec délice et grâce à une jolie plume dans la composition d'un chef d'oeuvre. Si je n'ai pas trouvé dans ce roman exactement ce que j'attendais, je n'ai pourtant pas été déçue pour autant.

D'abord, parce que j'ai croisé ici des personnages qui ont réellement existé. J'ai donc pu avec plaisir me ruer sur internet à la présentation de chacun pour enquêter sur « sa vie-son oeuvre » : Marguerite-Louise d'Orléans, Cosme III de Médicis grand-duc de Toscane et Gaetano Zumbo. J'aime cette façon détournée de se cultiver et d'apprendre un peu plus de l'Histoire. Attention tout de même, il s'agit bien ici d'un roman de fiction et non d'une biographie complète ou même exacte sur une tranche de vie de l'artiste sculpteur. À ce que j'ai cru comprendre, l'auteur prend d'ailleurs quelques libertés avec la réalité, mais qu'importe. L'Histoire rencontre l'histoire et les faits réels sont bien là : la répression des Dominicains, l'éruption de l'Etna, le mariage de Marguerite-Louis et Cosme...

Ensuite, parce que l'auteur arrive à décrire une ville de Florence à la fin du XVIIe siècle qui tient la route. On y sent en filigrane une lutte des puissants, chacun ayant le territoire. On y croise l'austérité imposée aux plus pauvres par des grands qui ne respectent pas ce rigorisme et se croient au-dessus des lois qu'ils édictent. La morale et la religion sont les maîtres-mots, comme le terreau de la superstition et de la duperie. Car la décadence est bien là : les prostituées, le meurtre, la torture… Florence est une ville violente.

La narration où les récits s'imbriquent les uns dans les autres avec parfois des sauts dans le temps peut déstabiliser. Zumbo imagine parfois ce que certains personnages font ou rêvent loin de lui. Mais cela donne au livre un certain charme. Il suffira au lecteur d'être un minimum attentif à l'histoire qui lui est contée pour s'y retrouver.

L'histoire est par contre moins centrée sur le travail de sculpteur de cire que ce que je ne l'imaginais. Recherche de l'inspiration, de technique de moulage, de matériau propre à faire de la cire ou à la colorer… tout ceci ne représente qu'une infime partie du livre au final. La Vénus que le grand-duc de Toscane commande en secret à l'artiste est alors davantage un prétexte pour mettre en lumière ses oeuvres habituelles beaucoup plus torturées et sombres. Art et médecine n'ont jamais été aussi proches, le contexte social obligeant néanmoins à prendre d'infinies précautions.

Un roman qui se lit facilement et qui est intéressant : que demander de plus ?

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je travaillai dur pendant le reste de l'été. Soucieux d'empêcher que mes techniques soient connues à l'extérieur, je refusai diverses offres provenant d'aspirant assistants ou apprentis. Je n'avais pas besoin d'aide, et je n'appréciais aucune force d'interruption. Il y avait quelque chose d'intime, de presque sacré dans la cire ; elle exigeait vigilance, dévotion, ruse. Le secret pouvait être imposé de l'extérieur, comme une punition ou une souffrance, mais il pouvait être également être cultivé, voulu même. Il pouvait offrir du réconfort. Fournir une refuge. Selon Hérodote, les Perses recouvraient leurs morts de cire avant de les mettre en terre. La cire, était, en elle même, une forme de protection, une sorte de suaire.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Rupert Thomson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rupert Thomson
The Book of Revelation (2006), trailer
autres livres classés : historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous bien les contes de Perrault ?

Combien de contes Charles Perrault a-il écrit ?

6
9
11
15

17 questions
453 lecteurs ont répondu
Thèmes : conte , charles perrault , 17ème siècleCréer un quiz sur ce livre

{* *}