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EAN : 9782207132289
304 pages
Denoël (14/01/2016)
3.46/5   26 notes
Résumé :
Fin des années trente. Pál est un jeune artiste hongrois, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. Avec cette esquisse, Pál espère remporter le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Mais les événements décident autrement de son destin et le prix obtenu n'est pas celui qu'il attendait? Les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Ce sont quelques mots lus en quatrième de couverture qui ont attitré mon attention sur cet ouvrage : artiste, hongrois et Budapest. Avec ces trois mots seulement, je savais d'avance que ce livre ne pouvait que me plaire et je ne me suis pas trompée. J'étais alors loin de m'imaginer toute l'horreur avec l'étendue historique qui est omniprésente allait me bouleverser à ce point mais il s'y trouve derrière tellement de choses merveilleuses que je ressors enthousiasmée par cette découverte. Je me retrouve aussi complètement désarmée car, tel l'artiste de cet ouvrage qui tend à la perfection sans jamais y parvenir, ne parvenant pas à introduire tout le sens de la vie dans ses oeuvres, je sais que quoi que je puisse écrire, je n'arriverai pas à complètement décrire l'émotion que j'ai ressentie au fil de ma lecture. Que peuvent faire les mots ? Énormément, nous sommes tous d'accord là-dessus et bien, pour Pal, nottre jeune homme hongrois plein de fougue étudiant à l'école des Beaux-Arts, le modelage, le dessin et plus tard la réalisation de médailles est la même chose ! Rendre la vie plus supportable, réussir à capter l'instant afin, non pas de les figer à jamais mais au contraire, pour que l'on n'oublie jamais ces visages ! Obligé de fuir la Hongrie à l'approche de la Seconde Guerre mondiale de part sa judaïté, Pal s'exilera d'abord à Rome puis à Londres, abandonnant derrière lui ses frères et ses parents pour poursuivre son apprentissage et tenter de se faire un nom. Ayant réalisé des médailles à l'effigie des plus grandes personnalités, c'est celle de sa rencontre avec le pape qui l'aura le plus marqué et qui est largement décrite ici. Grâce à ses paroles, il apprendra plus ou moins à accepter l'inacceptable mais c'est avant tout grâce au soutien de sa jeune épouse Nicky, de vingt ans sa cadette, qu'il acceptera de se replonger dans son passé pour apprendre les terribles difficultés qu'ont traversé les siens durant cette période d'horreur...

Un ouvrage poignant, extrêmement bien écrit au cours duquel le lecteur ne s'ennuie jamais, sans cesse assoiffé de connaissances et surtout du pouvoir de l'art sur les hommes et sur le monde. Ce dernier est réellement beau mais encore faut-il tout simplement savoir, non pas seulement voir, mais regarder ! A découvrir et à faire découvrir !
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Le revers de la médaille est un roman qui m'a beaucoup surprise, abordant des thèmes que je n'aurais pas vraiment imaginé à la lecture de la quatrième de couverture. Pour une fois, ce résumé en dévoile assez pour donner envie, sans nous conter les trois quarts du livre, permettant d'éviter au lecteur l'ennui des premiers chapitres.

Cette histoire se déroule sur une soixantaine d'années. Pàl est un jeune artiste hongrois, approchant la trentaine à la fin des années 30. Il s'intéresse tout particulièrement aux portraits, à la pureté de la ligne qui, sans trop en faire, permet de dire l'essentiel d'un visage. Il veut être médailliste et suit pour cela le meilleur enseignement de Budapest. Il trouve même le courage de présenter un projet au concours de la monnaie de Budapest, où seuls les meilleurs artistes osent se présenter. Mais il est juif à une période de l'histoire où il ne fait pas bon de l'être… Délaissant sa famille, ses projets et la jeune pianiste qui était son modèle, il part pour Rome terminer sa formation, puis finit par s'installer à Londres.

Des années plus tard, il est devenu un artiste reconnu et se voit demander par le Pape de frapper une médaille à son effigie. Les entrevues avec le Saint Père font par trop échos à son passé et réveillent des sentiments et des souvenirs en lui qu'il parvenait jusque là à faire taire. Inévitablement, les événements tragiques du siècle le rattrapent et il se voit bien obligé de reprendre contact avec le jeune homme qu'il a été.

Ce qui m'a marqué en premier à la lecture de ce roman, et ce que j'en garderai au fond de moi, ce sont les formidables digressions de l'auteur sur l'art. Sur la création artistique, sur l'art figuratif et l'art abstrait, sur les raisons qui poussent un artiste à créer. Depuis mes études – lointaines maintenant – à l'Ecole du Louvre, je n'avais rien lu de plus beau et vrai sur l'art et sur l'esthétisme. Pour Pàl, chaque attitude, chaque instant, est propice à une réflexion artistique, et les descriptions sont tellement bien faites sans être trop longues ou pompeuses qu'on se représente chaque instant du livre, mais surtout chaque médaille frappée par Pàl, chaque émotion sur ses portraits.

Ensuite, c'est bien entendu l'histoire folle qui nous est contée ici qui fait de cet écrit un très beau roman. Inspirée de faits réels mais qui n'a pour autant aucune prétention biographique, comme nous le dit l'auteur en début d'ouvrage, nous suivons le destin particulier de cet homme qui, pour se protéger, s'est enfermé dans sa création et a décidé de ne plus regarder derrière lui, le passé étant par trop douloureux. Mais quand celui-ci lui revient en plein visage, on comprend bien l'horreur à laquelle il va devoir enfin se confronter, celle du devenir de cette famille tant aimée qui a vécu le nazisme de plein fouet depuis sa Hongrie natale. le personnage de Nicky n'en est que plus fort à cet instant, cette femme partageant la vie de cet artiste, faisant passer les besoins de cet homme avant les siens, qui va finalement connaître son passé après 20 ans de vie commune. Cette force de caractère qu'elle avait si peu mise en avant jusque là va se révéler dans toute sa grandeur.

Au-delà de la très belle plume d'Olga Lossky, ce qui fait la particularité de ce roman est certainement sa construction. Des sauts temporels assez importants structurent le récit, l'auteur revenant sur certains faits majeurs, mais nous laissant surtout apercevoir ce que sont devenus les personnages après tant d'années, sans aucune longueur dans la narration. Les passages plus lents de l'existence de Pàl et Nicky sont ainsi laissés de côté, l'auteur nous convie aux événements les plus frappants de leur vie, les débuts à Budapest, la rencontre avec le Pape 20 ans après et ce qu'il s'ensuit, et 30 ans après ces événements. C'est parfaitement dosé, et malgré l'histoire un peu difficile qui va nous être contée, on n'est jamais dans le pathos, ce qui en fait un beau roman.

Le revers de la médaille nous parle d'art et d'Histoire, de destins et d'humanité, et mérite d'être découvert.
Lien : https://breveslitteraires.wo..
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Tout d'abord merci à Babélio et aux éditions Denoêl pour cette belle découverte.
Nous sommes à Budapest en 1938, lorsque Pal, éperdument amoureux d'Erzsebet, présente le portrait de celle-ci lors d'un concours de monnaie. Malgré l'excellence de son travail, il se voit refuser le prix , car il est juif.
Commence l'exil, la souffrance, la solitude, jusqu'à sa rencontre avec Nicky, sa futur femme.
J'ai dévoré ce livre, la justesse de l'écriture proche de la poésie m'a conquise.
Je me suis attachée plus particulièrement a Nicky, car malgré la soumission affichée, elle respire la joie de vivre, et la force. Son admiration pour Pal est sans limite, ce qui emmènera le médailliste vers la gloire, mais pas le bonheur. L'auteur nous fait partager cet amour dévorant de Pal pour son art. mais c'est un être est torturé, seul, introverti, égoïste auquel j'ai eu beaucoup de mal a m'intéresser. Les faits historiques nous révèlent une fois de plus, la barbarie nazi, qui jalonnent le récit.
Mais l'amour est présent, avec tous ses espoirs possibles...
Je recommande ce livre aux amoureux de l'art, de l'histoire et simplement de la lecture.
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Quand j'ai découvert ce livre, sa belle couverture, les premières lignes de sa quatrième de couverture, je pensais, à l'issue de celle lecture, mieux connaître la Hongrie, pays proche de nous et trop méconnu, en savoir un peu plus sur le métier de médailliste, bref être dépaysé...Mais je sors de cette lecture qui m'a parfois ennuyé avec une impression relativement mitigée.
Pál, jeune artiste talentueux écarté d'un concours parce qu'il est juif, un juif dans cette Hongrie de la fin des années 30, décide de fuir son pays natal et de devenir un médailliste. Nous ne saurons rien de ses années de vache enragée, d'échecs et de labeur, nécessaires pour être reconnu. Il le sera et sera sollicité pour graver une médaille pour le pape, après bien d'autres encore, nous l'apprendrons au fil des pages. Nous apprendrons aussi comment se font les médailles, depuis la rencontre entre l'artiste et son modèle jusqu'au bronze final.
Le contexte historique de la Hongrie est rappelé, arrivée des nazis, chasse aux juifs, les Justes parmi les Juste, Horthy, les Croix Fléchés et leurs relations avec Eichmann, le régime communiste, tout ceci est mentionné, en quelques lignes, mais l'auteur ne va guère plus loin, reste superficielle en ne creusant pas ces aspects historiques, et c'est ce qui m'a manqué, beaucoup manqué.
Pál jeune homme est un personnage attachant. Vieillissant, il devient plus hautain, plus distant, bien moins attachant, sans doute parce qu'il est marqué par ses souvenirs, par ses questionnements. Quant aux autres personnages, leur rôle, leur action décrits en quelques lignes parfois parait trop facile.
Trop rapide parfois pour décrire des périodes de l'Histoire, trop rapide pour décrire ces happy-ends ou ces drames, ce roman m'a parfois ennuyé, m'a paru trop superficiel et m'a laissé en partie sur ma faim.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Olga Lossky nous livre un roman émouvant, nous racontant la vie d'un homme proche du désespoir, miné par son passé, et trop effrayé par les réponses que le présent pourrait lui apporter.

Scindée en trois parties, on découvre dans la première - intitulée L'Avers - la vie de Pál, jeune homme d'une vingtaine d'années - approchant de la trentaine - motivé et ambitieux mais déjà empli de doutes. Elève d'un éminent professeur d'art, il prend seul l'initiative de se présenter à un concours national dont le résultat va bouleverser sa vie d'une manière inattendue.
On le retrouve dans la seconde partie - le Revers - quelques années plus tard, ayant accepté une commande du pape. Marié à Nicky, qui le révère autant qu'elle l'aime, on découvre l'homme qu'il est devenu. Réservé et plongeant dans son art pour ne pas penser à son passé, on se rend compte au gré des évènements qu'il fuit le jeune homme qu'il a été.
La dernière partie - L'Infini - est une sublime finalité à ce roman, différente de ce à quoi je m'attendais. Les valeurs existentielles y côtoient les raisonnements du vieil homme qu'est devenu Pál, que l'on redécouvre une dernière fois avec une nouvelle facette de sa personnalité.

Au travers de références artistiques, de Schubert à Shakespeare, en passant par le grandes oeuvres sculpturales et autres peintures, la seconde guerre mondiale tient une place importante dans ce récit. Elle est évoquée de manière prenante, presque comme une cause de regret pour le héros qui ne l'a pas activement connue, qui était éloigné de ses proches, accaparé par son art. Ce héros qui n'est pas systématiquement sympathique, ce qui en fait un homme vrai avec sa part d'orgueil, de mauvaise humeur, d'égoïsme; qui ne se dévoile que peu mais que l'on sent hanté par une rancune et une tristesse profondes.

Je découvre avec plaisir la plume de l'auteure avec ce récit percutant inspiré de faits réels (qui reste cependant pure fiction sans prétention autobiographique). J'ai aimé lire la quête d'un homme cherchant des réponses sans toujours les trouver, ou même sans vraiment vouloir les trouver. Olga Lossky m'a transportée dans les pensées et le coeur de cet homme, elle a su me transmettre une vision du monde différente de celle que je peux avoir (cependant, je me suis parfois curieusement reconnue en Pál), et j'ai pu découvrir ce métier passionnant auquel on ne prête que peu d'attention: celui de médailliste.
La belle histoire d'une vie, de la vie.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Parce que vous êtes juif...:
ces mots tranchants du directeur de la Monnaie résonnèrent en son esprit comme s'il venait de les entendre. Malgré la causalité qu'ils étaient censés exprimer, Pàl n'y discernait aucune explication, moins encore aujourd'hui qu'hier. Il avait dû quitter Budapest parce qu'il était juif. Interrompre ensuite ses études à Rome parce qu'il était juif. La reine d'Angleterre avait posé les yeux sur son travail, probablement parce qu'il était juif. A présent c'était au tour du pape de lui commander une médaille parcequ'il était juif. Cela semblait une fatalité aussi dépourvue de sens qu'inéluctable. Elle lui aurait paru risible, n'étant pas habité de sentiments religieux - inepte comme l'idée de mettre à part tous les individus affublés d'oreilles en pointe ou de cheveux roux - s'il n'était pas sans nouvelles de sa famille depuis vingt ans. parce qu'il était juif.
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"La médaille du musicien était l'une de ses favorites, sans doute parce que c'était là une façon transposée de se montrer lui-même à l'oeuvre, plongé dans l'instant de création artistique. [...] A vrai dire, il était enclin à penser que seuls ces moments constituaient la vie véritable, le reste n'étant qu'un brouillon d'activités informes."
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p.82. Eichmann aussi, avec ses traits ramassés sous un front dégarni, aurait pu au même titre que n'importe quel humain faire l'objet d'une œuvre d'art. Cet être qui avait présidé a l'extermination de la plupart des juifs de Budapest, possédait comme tout le monde un nez, des yeux et une bouche que l'ont pouvait représenter. Les croquis d'Eichmann, réalisés avec le même soin qu'une étude préparatoire, constituaient pour Pal la preuve ses médailles, si sublimes fussent-elles, ne possédaient pas le pouvoir de rendre l'homme meilleur, ainsi qu'il avait eu la naïveté de le croire durant sa jeunesse.
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p. 81. Il y avait au fond de lui cette nappe sombre et stagnante de pessimisme, qui se hâtait de rejaillir à la surface dès lors qu'un évènement lui occasionnait la plus petite contrariété. Sa prostration paraissait alors sans commune mesure avec le désagrément éprouvé. Il pouvait passer des semaines entières dans cet état d'absence au monde, d'indifférence totale à ce qui l’entourait, malgré les efforts déployés par sa femme pour le sortir de son marasme.
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"C'est pour moi la fonction la plus essentielle de l'art : rendre la vie supportable."
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Video de Olga Lossky (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olga Lossky
Olga Lossky - La maison Zeidawi .Olga Lossky vous présente son ouvrage "La maison Zeidawi" aux éditions Denoël. Rentrée littéraire janvier 2014. http://www.mollat.com/livres/lossky-olga-maison-zeidawi-9782207117224.html Notes de Musique : Amina Alaoui 6 Ya laylo layl
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