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EAN : 9782360540778
89 pages
Le Mot et le reste (17/01/2013)
3.92/5   12 notes
Résumé :
L'attitude de flâneur excentrique de Henry D. Thoreau était perçue comme provocation : il n'en avait cure parce la marche dans la nature était essentielle à sa liberté ; elle formait le coeur d'un art de vivre exigeant leurs heures de promenade chaque jour. Elle s'insérait dans son idéal de culture de soi. Marcher s'ouvre sur le ton du plaidoyer sente une lutte : marcher pour affirmer sa liberté d'homme, pour ancrer dans l'espace, fuir les villes et les clôtures et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La marche recommandée par Henry David Thoreau est à la fois visionnaire et périmée. Visionnaire parce qu'elle se présente comme une activité anti-économique, prétexte pour accuser l'étroitesse d'esprit des hommes et ode à la misanthropie. Périmée parce que nous ne pouvons plus marcher aujourd'hui comme le faisait Henry David Thoreau. La nature la plus sauvage est désormais éloignée de nous par des kilomètres qu'il nous faudrait parcourir en voiture climatisée. Arrivés là, on aurait encore la déveine de tomber sur une de ces saloperies de sentiers, bien pratiques dans le fond, mais qui blessent toujours notre petite prétention à surmonter la nature comme de grandes personnes redevenues sauvages et musculeuses.

En d'autres lieux peut-être ? A l'époque où Thoreau écrit, l'Ouest Américain reste encore une terre d'aventure sauvage. Cet espace encore relativement vierge lui apparaît comme le berceau de l'humanité à venir. Oui, mais l'humanité eut finalement des ambitions différentes des siennes.


« Nous allons vers l'Est pour appréhender l'Histoire et étudier les oeuvres d'art et de littérature […] – nous allons vers l'Ouest comme vers le futur, avec un esprit d'entreprise et d'aventure »


Bon, de toute façon, soyons honnêtes : finalement, Henry David Thoreau marche bien peu. Il partage avec nous ses réflexions de promeneur idéaliste mais il semble surtout préférer le concept de la marche solitaire à sa réalisation effective. Il nous parle d'un rêve qui a fait fausse route…


Le second essai intitulé Promenade en hiver corrige un peu ce défaut en nous proposant quelques pages esthétiques et idéalisées sur une marche que le narrateur aurait effectuée en hiver (bien qu'il avoue surtout préférer rester bien au chaud au coin du feu lorsque la neige recouvre toutes les chaumières). S'il dissimule mal son côté pantouflard, Henry David Thoreau se justifie en racontant que son flegmatisme constitue son acte de réconciliation le plus apaisé avec la nature.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le jour viendra sans doute où cette contrée sera morcelée en soi-disant terrains de loisirs, où seuls certains trouveront une source assez réduite et exclusive d’agréments ; les clôtures alors se multiplieront ainsi que les pièges à braconniers et autres machines inventées pour confiner les hommes sur la voie publique ; marcher sur la surface de la terre de Dieu signifiera empiéter sans autorisation sur le domaine de quelque personnage important. Jouir d’une chose en exclusivité revient communément à s’exclure de sa véritable jouissance. Profitons donc des occasions qui nous sont offertes avant l’arrivée de ces jours malheureux.
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Si vous êtes prêt à abandonner père et mère, frères et sœurs, femme, enfants et amis, prêts à ne jamais les revoir ; si vous avez payé vos dettes, fait votre testament et réglé toutes vos affaires, vous êtes un homme libre ; alors vous êtes prêt pour la marche.
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Si nos vies se déroulaient en plus grande conformité avec la nature, nous ne devrions sans doute pas avoir à nous défendre contre la chaleur ou le froid qu’elle produit ; elle serait alors pour nous une nourrice et une amie constante, comme pour les plantes et les quadrupèdes.
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« Je ne voudrais pas que chaque homme ni que chaque partie de l’homme soient cultivés, pas plus que je ne voudrais que le soit chaque arpent de terre ; une partie sera labour, mais la plus grande part restera prairie et forêt, ne servant pas à un usage immédiat, mais préparant un humus pour un futur lointain.
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La chaleur vient directement du soleil au lieu d’émaner de la terre, comme en été. Et quand on sent ses rayons sur le dos alors qu’on marche péniblement dans la neige d’un vallon, on se sent plein de reconnaissance pour une bonté toute spéciale ; on bénit le soleil qui nous a suivis jusque dans ce lieu écarté.
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