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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je pensais que c'était mon premier livre vietnamien, en fait grâce aux stats et à la carte des lectures, j'ai pu voir que c'était le second. Autant le premier m'avait moyennement plu, autant j'ai aimé celui-ci, qui mêle douceur et horreur, quiétude et malheur, qui sait aussi bien nous décrire la nature que nous raconter les hommes, qui nous emmène d'une enfance choyée à un bagne aux conditions de vie épouvantables.

On fait la connaissance de Thanh alors qu'il fixe ce qu'il aimerait n'être qu'un théâtre magnifique, cette nature que l'autrice nous conte si bien, mais qui est d'abord la vue qu'il a de la petite fenêtre du bloc des forçats, au bagne. Il est condamné à 25 ans, 25 ans qui vont être longs, étant donné les conditions inhumaines de cette captivité.

Pourquoi est-il enfermé ? On le découvrira peu à peu à travers le récit de sa vie, qui va venir s'intercaler dans les épisodes se passant au bagne. La plupart des récits mettent en scène Thanh, d'autres des personnages qu'il a rencontrés dans sa vie, ou au bagne. Cet aspect non linéaire m'a un peu freinée au départ, surtout cet épisode sur une condamnée à mort, qui retardait d'autant la découverte de la suite de la vie de Thanh, après le récit de son enfance, une enfance heureuse, protégée, dans un foyer aimant et plutôt aisé, qui ne laissait rien prévoir des malheurs qui allaient s'abattre sur lui :
« Une catastrophe secrète, muette, réservée à lui seul. Pour la première fois de sa vie, il découvrit la vérité sur lui-même. Sans doute était-elle déjà là, enfouie comme un minerai sous la montagne, comme un cadavre dans la terre profonde, attendant le moment de se révéler au jour. La fatalité avait sonné son heure. »

Je ne vous en dirai pas plus sur ce qui va arriver à cet adolescent, vous laissant le découvrir vous-même, ayant apprécié de ne pas en connaitre grand-chose avant de me plonger dans ce pavé. Sachez que son cheminement, ses états d'âme, ses sentiments sont décrits avec beaucoup de finesse. Pour mieux nous aider à le comprendre, l'autrice utilise des passages en italique, qui sont les réflexions de Thanh sur lui-même, sa vie, ceux qui l'entourent. Ce procédé ne devient jamais envahissant, mais permet de se glisser dans l'intimité de ce garçon.

Au travers des aventures de Thanh, l'autrice nous fait découvrir le Vietnam communiste avec toutes les absurdités de ce régime, la corruption, les passe-droits, la disparition de toute culture différente, la rareté des livres non approuvés par le régime.

Elle est aussi une merveilleuse conteuse, une écriture qui nous relate aussi bien les moments heureux que ceux tragiques, qui mêle harmonieusement la description de la nature toujours présente aux tribulations des personnages. Elle fait vivre dans ce livre tout un pays, paysages, odeurs, traditions et malheureusement pour ce pays, le communisme.

Il est à noter que l'autrice a elle-même subi les foudres du régime communiste et s'est exilée en France.
Ce roman est inspiré de sa propre histoire. Un de ses neveux a disparu sans laisser de traces. Elle imagine ici ce qu'aurait pu être les raisons de cette disparition.
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Ce très beau roman de Duong Thu Huong, raconte l'histoire de Thanh, un jeune vietnamien homosexuel.

Au début de l'histoire, il est dans un bagne où il croupit depuis quelques temps déjà. Au file des pages il se remémore sa courte existence, son enfance calme et paisible auprès de ces parents, son adolescence, la découverte de son homosexualité qui va déclencher tous ses malheurs…

A travers des pages pleines de poésie et de sensibilité, nous découvrons la vie de ce pays d'Asie, le Viêt-Nam. La vie pourrait y être paisible, mais les gens sont à l'affut des faits et gestes des voisins et gare à celui qui déroge aux codes sociaux. L'homosexualité n'y est pas considérée comme un délit, mais plutôt comme une tare qu'il faut cacher. Là-bas les classes sociales sont très marquées et les plus pauvres ne se mélangent pas avec les autres. Les traditions sont très vivaces et respectées et le destin de chaque individu est presque tracé à la naissance et il est difficile d'y échapper.

C'est vraiment une très belle histoire dans laquelle nous suivons Thanh, qui est un garçon sensible et intelligent et qui fait tout pour s'en sortir mais contre qui le destin s'acharne obstinément. Les personnages sont attachants et chacun à son histoire et sa vie pas toujours facile à assumer, mais les expériences de Thanh et celles des gens qu'ils rencontrent l'aident et lui permettent de garder espoir dans l'avenir peut-être….

Je recommande vraiment ce livre, un des meilleurs que j'ai lu depuis le début de l'année. J'ai passé d'agréables moments pendant ma lecture même si c'est un gros pavé (779 pages) mais cela en valait le coup.
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Tout d'abord un grand merci et un grand bravo aux éditions Sabine Wespieser :
• d'avoir la curiosité de dénicher des talents littéraires de contrées lointaines (ici le Vietnam),
• de trouver des traducteurs
• et enfin d'oser publier des textes qui peuvent rebuter au premier abord du fait du nombre de pages à lire et du poids du livre à transporter.
Quatre ans après Sanctuaire du coeur, j'ai retrouvé avec grand plaisir le style de Dong Thu Huong, replongé dans l'ambiance vietnamienne et suivi avec grand intérêt les péripéties de Thanh.
Fils modèle et très aimé de ses parents, rien ne le prédisposait à croupir en prison. Rien, si ce n'est la découverte de son homosexualité et son impossibilité à l'avouer à ses parents. Il préfère donc fuir avec son compagnon, fût-il dénué de toute empathie pour les personnes qui l'entourent et vivant à leur crochet. Au fil des chapitres, nous alternons avec le bagne et les différents lieux où a vécu Thanh avant son incarcération. Ce n'est qu'à la fin que nous en apprendrons les raisons. Nous suivons également le fil de ses pensées durant des passages facilement reconnaissables car ils sont imprimés en italique. Ce dialogue intérieur l'aide à prendre du recul par rapport à ce qu'il vit au quotidien. Cela contribue à nous le rendre très proche et très humain. A peine la dernière page refermée, je suis encore sous le charme du fond : la condition des homosexuels au Vietnam à la fin des années 80, la corruption, la vie dans les campagnes, le communisme, la force des liens familiaux, la place des hommes et des femmes. Quant à la forme, je trouve le style très poétique et ça m'enchante. Voir mes citations. Je l'ai lu dans sa version grand format et même si ce livre a pesé lourd dans ma valise et sur mes épaules, j'avais tellement de plaisir à poursuivre ma lecture que j'étais contente de l'avoir emprunté à la médiathèque. J'en redemande !
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Un très beau tableau du Vietnam et de sa culture.
Plus de 700 pages à la fois douces et tortueuses.
Les paysages vietnamiens y sont décrits avec beaucoup de poésie.
Un petit bémol, le dénouement quelque peu angélique.
J'ai été conquise, emportée par cette fresque éblouissante, puissante et poétique.

Note : 2ème opus après "Sanctuaire du coeur", Livre de poche, 2013

Lien : http://seriallectrice.blogsp..
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Envoutant. J'ai été happé par cette histoire sensible et touchante de ce jeune homosexuel vietnamien, qui doit trouver sa place dans cette société traditionnelle. Magnifique récit qui décrit avec précision et poésie les paysages et la société du Vietnam. Than le personnage principal, enfant unique choyé, devient la proie d'une connaissance d'enfance. De son bagne, il raconte son histoire, ses sentiments et sensations avec réalisme et sensibilité. C'est aussi une délicate évocation de l'amour filiale entre mère et fils. Le recit est construit avec des scénettes successives, ce qui donne du rythme et beaucoup de charme à ce roman. Je recommande.
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« Pour accepter son misérable sort, il faut regarder vers plus malheureux que soi. »

C'est l'histoire d'un fils prodige, doué, bien né. Un garçon profondément attaché à sa mère, abandonné par un père trop soucieux de s'assurer une lignée, mais trop honteux de son homosexualité, et qui s'enfuit se livrant au meilleur, comme au pire.

« Avoir un seul enfant, c'est comme avoir une seule cruche de saumure dans la maison, on a toujours peur de le perdre. »

Et c'est le pire, sous les traits de Phu Vuong, qui va envoyer Thanh au bagne point de départ de roman fleuve.

Duong Thu Huong, dont j'avais déjà apprécié les qualités de conteuse dans Itinéraire d'enfance, a l'intelligence de mêler les époques afin d'éviter les longueurs d'une trop grande linéarité. de plus, elle donne la parole aux pensées de notre héros afin de mieux en cerner la psychologie.

Elle explore la difficulté de la relation amoureuse, de la faiblesse de l'un dont l'autre peut vite user et abuser.
Tout au long de ces presque 800 pages, Duong Thu Huong, nous parle de son Vietnam dont elle n'est plus citoyenne parce qu'opposante, d'un pays où ses livres sont interdits. Elle nous en fait sentir les odeurs, percevoir les couleurs, nous en livre sa culture, ses tabous. C'est un peu de son enfance qu'elle nous fait toucher des yeux.
Ce livre est un voyage que l'on effectue tantôt presque en courant tant il est prenant, tantôt au ralenti pour en apprécier toutes les saveurs, et pour se perdre au milieu de ce pays qu'il me plairait de connaître.

L'épilogue de ce livre donne quelques indications plus personnelles concernant cette histoire. On y apprend notamment que sanctuaire du coeur (que je n'ai pas lu) est en quelque sorte un roman miroir à celui-ci, mais complètement indépendant. Je ne sais quand mon chemin de lectrice croisera à nouveau Duong Thu Huong, mais il le croisera, j'en suis certaine.
Je remercie infiniment Sabine Wespieser éditions pour l'avoir permis de lire cet ouvrage, et la confiance que cette maison me renouvelle à chaque fois.



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Le neveu de Duong Thu Huong a disparu sans raison. Dès lors elle s'est appliquée, dans deux romans dont celui-ci, à établir des hypothèses pour expliquer son absence. La sexualité du jeune homme semble être le point de départ des deux histoires. Dans « Les collines d'Eucalyptus », Thanh va partir de lui-même pour échapper à sa famille et ses préjugés. Tout le roman nous narre les pérégrinations de ce jeune homme tourmenté par sa nature et qui ne va pas toujours faire les bons choix.

Lorsque j'ai découvert ce gros livre de presque 900 pages, je ne vous cache pas que j'ai eu un peu peur. Mais l'auteur(e) m'a très vite rassuré. Avec une belle écriture empreinte d'une certaine poésie, elle a rapidement étalé ses talents de conteuse. Utilisant le jeu du passé et du présent, j'ai découvert à travers le parcours de Thanh, une quantité d'individus tous plus attachants les uns que les autres. Chaque contact avec un nouveau protagoniste est un alibi pour nous narrer le drame qui le caractérise. J'ai donc assisté à un florilège d'histoires personnelles qui forment dans son ensemble un tableau du Vietnam et de sa culture.

J'ai vraiment pris énormément de plaisir durant ce pavé, car Duong Thu Huong sait raconter des histoires et sait créer des personnages approfondis. Je pourrais juste lui reprocher son angélisme sur le dénouement, mais ça représente probablement une forme d'espoir pour elle. Elle m'a transporté dans son pays, elle m'a fait découvrir des tragédies, elle a touché mon humanité, elle m'a ému et elle m'a révolté. Cela méritait bien 900 pages
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Je suis toujours sous le charme de la plume de Duong Thu Huong.
Malgré le nombre de pages, j'ai l'impression de l'avoir dévoré à une vitesse folle. J'ai tellement été absorbée que j'ai failli louper mon arrêt de métro de nombreuses fois cette semaine.
Je l'ai lu comme un ensemble de nouvelles où l'on découvre la vie de chaque personnage. Entre pauvreté, violence et vol, les personnages ne sont pas épargnés et pourtant, c'est toujours tendre et plein de poésie.
J'aime aussi Duong Thu Huong pour sa manière de nous faire voyager dans les traditions de son pays. On y apprend beaucoup sur la société Vietnamienne, son approche de la famille, de la vie, de l'homosexualité aussi Bref, brillant !
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Plus de deux ans déjà depuis ma dernière lecture de Duong Thu Huong. Pourquoi attendre aussi longtemps avant de retrouver une autrice dont chaque lecture m'a enchantée ?
Ici elle nous raconte l'histoire de Thanh. Fils adoré d'une famille aimante, il a fugué brusquement à l'âge de 16 ans et disparu sans donner de nouvelles. Par crainte que ses parents n'acceptent pas son homosexualité, il s'est enfui avec son amant. Difficile d'imaginer couple plus mal assorti ! Phu Vuong est un voyou, pas un de ces voyous au grand coeur que l'on rencontre parfois en littérature, mais un garçon manipulateur, cynique et mesquin. L'issue de cette relation nous la connaissons dès les premières pages du roman. Thanh est en prison, condamné à vingt-cinq ans de travaux forcés pour meurtre.
Thanh nous l'avions déjà rencontré dans Sanctuaire du coeur. C'est donc une variation sur ce sujet que nous propose Duong Thu Huong, en imaginant un autre destin au jeune homme, une nouvelle cause à sa fugue. J'ai vraiment préféré cette version de l'histoire, du personnage. Thanh est un personnage touchant, que nous suivons de son enfance heureuse jusqu'en prison. Avec lui toute une galerie de personnages, attachants ou détestables, des tranches de vie joyeuses ou tragiques.
Une nouvelle fois, Duong Thu Huong fait vivre le Vietnam pour son lecteur : les paysages, les costumes, les parfums et la cuisine, sous sa plume, tout est là, on y croit, on y est ! Elle sait nous montrer tous les paradoxes de ce pays, entre traditions et modernité.
Portrait d'une société en pleine mutation et récit d'une vie, porté par une écriture vivante et poétique : c'est parfait ! Les quelques 800 pages se lisent sans que l'on s'en rende compte et c'est avec regret que l'on quitte Thanh.
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Lorsque Duong Thu Huong, femme d'engagement au parcours de vie exceptionnel, publie un roman, c'est toujours un évènement.
Les collines d'eucalyptus est le dernier roman de Duong Thu Huong. Il a été publié en 2013.
Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. La disparition au Vietnam, en 1987, d'un jeune homme promis à un brillant avenir. Ses parents appellent au secours leur cousine, Duong Thu Huong, en espérant que ses connaissances dans le milieu politique et policier pourront les aider à retrouver leur fils. Mais les recherches resteront vaines. Marquée par ce drame Duong Thu Huong a imaginé à travers deux romans, les raisons de la disparition de ce jeune homme de 16 ans. Dans Sanctuaire du coeur (2011) elle supposait qu'il fuyait un amour incestueux avec sa soeur adoptive et devenait gigolo. Dans Les Collines d'eucalyptus, il fuit parce qu'il lui est insoutenable d'avouer son homosexualité à ses parents et qu'il veut leur épargner la honte et le déshonneur.

Thanh, jeune homme sans histoire, excellent élève et fils modèle, est homosexuel. Son destin va basculer. Il va tomber sous la coupe d'un mauvais garçon, Phu Vuong. Thanh va fuir sa famille et sa ville natale après avoir volé les économies de sa mère qu'il adore. Avec son amant oisif, voleur, manipulateur, il partira à Dalat dans le sud du Vietnam. Ils vivront de petits jobs, le temps d'obtenir leurs papiers. Malgré les excès de son compagnon et ses mauvais comportements, Thanh ne trouvera pas la force de s'en défaire. Il se sentira désespérément seul. Il ne parviendra pas à se confier, même pas à Tiên Lai, un homme délicat et propriétaire du salon de coiffure le plus huppé de Dalat. A cause des agissements de Phu Vuong, Thanh devra de nouveau fuir. Destination Saigon, où il pourra trouver refuge dans l'anonymat de la métropole, du moins c'est ce qu'il pense. Il se délestera enfin de son boulet de compagnon, mais le recroisera. A Saigon, Thanh rencontrera Hai. Ensemble, ils ouvriront un salon de coiffure. Mais le destin de Thanh le conduira ailleurs, là où la liberté n'est plus. Thanh a été condamné aux travaux forcés. Est-ce là qu'il finira sa vie ? Ce que je peux vous dire c'est ici que commence Les Collines d'eucalyptus.

Fanny Taillandier de Livres Hebdo a écrit à propos de ce livre "C'est une des forces de ce roman que de célébrer la poésie du monde à chaque page et au milieu de chaque drame". Les collines d'eucalyptus -comme tous les romans de Duong Thu Huong- c'est exactement cela.
Dès les premières lignes, le temps s'arrête. Nous voici transportés ailleurs, au coeur du Vietnam avec son régime, ses moeurs, ses tabous, ses odeurs, sa culture, à la poursuite du destin de Thanh.
La plume de Duong Thu Huong est toujours aussi gracieuse, sensible, alerte et précise. Ses propos sont engagés, intelligents, profondément humains. On enchaîne sans s'en rendre compte, les pages les unes après les autres et les heures de lecture.
Alors si vous ne connaissez pas encore cette auteure, je ne peux que vous conseiller de vous procurer ses livres, bonheur assuré !
Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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