Sur les ossements des morts

"Les prisons sont bâties avec les pierres de la loi,
Les bordels avec les briques de la religion."
Des citations de William Blake annoncent chaque chapitre pour notre plus grand plaisir !

Des affirmations propres à l'auteur m'interpellent :
"Je suis à présent à un âge et dans un état de santé que je devrais penser à me laver soigneusement les pieds avant d'aller me coucher, au cas où une ambulance viendrait me chercher en pleine nuit." ...
Pour ma part mon âge et mon état de santé correspondent à l'auteure de ces lignes ... mais loin de moi l'idée de m'obliger à accomplir de tels actes chaque soir !
Je n'ai plus rien à prouver, je me moque de ce que pourrons penser de moi l'équipe médicale qui me prendra en mains !
Un autre passage : "pour les gens de mon âge, les lieux qu'ils ont aimés, auxquels ils ont appartenu, n'existent plus. Les endroits préférés de leur enfance et de leur jeunesse, les villages où ils passaient leurs vacances, les parcs aux bancs incontournables où fleurissent leurs premières amours, les villes d'antan, les cafés, les maisons... tout cela n'est plus." ...
Pour ma part mon âge correspond à l'auteure de ces lignes... mais j'ai plaisir à revoir avec émotions les lieux, les maisons, les quartiers où ma vie s'est déroulée ... émotion, nostalgie et joie de les partager avec mon compagnon et mes enfants !

Qu'il est curieux de découvrir que des procès ont été intentés à des animaux ... on leur reprochait un délit, un crime ou un dommage comme il l'aurait été à un être humain !
Des cochons, des truies ou des vaches ont été condamnés à la potence ou au bûcher !
.... l'église excommunia des rats, des mouches, des sauterelles, des taupes, des poissons ... en 2003, les conseils des anciens d'un village turc condamna à mort un âne au comportement agressif !

Qu'il est curieux de rentrer dans cette drôle d'histoire,
Où d'un côté, les animaux semblent vivre leur propre vie avec leurs habitudes, leurs divertissements ... et la question ... ces animaux peuvent ils se venger ?
Et de l'autre notre narratrice qui nous perd très souvent dans ces conjonctions de planètes, dans les drôles de maison dévoilées par des thèmes astrales !
Tout est il déjà écrit ?
Nous ne serions coupable de rien du tout car nous ne pouvons maîtriser ce que sera notre avenir !

Ce livre me rappelle "L'homme qui savait la langue des serpents"
Même univers, même magie mais j'avoue ne pas en avoir pris le même plaisir ... Andrus Kivirähk est encore plus fou !

J'avais très envie de découvrir Olga Tokarczuk, une autrice polonaise récipiendaire du Nobel de littérature 2018. Dans Sous les ossements des morts, la narratrice, une retraitée férue d'astrologie et amoureuse de la nature, nous raconte comment sa vie dans un hameau isolé est chamboulée par la mort suspecte de son voisin braconnier. À première vue on pourrait croire à un polar, mais ce roman s'apparente davantage à un conte ou à une fable. J'ai beaucoup aimé l'ambiance et je me suis attachée aux personnages, quoique la touche de naïveté qu'ils apportent m'a parfois charmée, parfois agacée. Sans bouder mon plaisir, j'ai trouvé le ton trop enfantin, même si le roman soulève des questions très à propos en ce qui concerne le rapport des êtres humains à la nature en général et aux animaux en particulier. Tokarczuk ne m'a donc pas déçue, mais elle ne m'a pas totalement convaincue.

Je n'ai pas réussi à accrocher. Peut être suis-je trop formaté par les genre. Je n'y ait pas vu du tout les codes d'un polar. Alors certes c'était plutôt poétique. Mais on passe des pensées de la narratrice complètement décousues, à son récit de vie, à une sorte d'"enquête", et je sais pas pour moi le tout manquait de liant. Je n'ai donc pas réussi à rentrer dedans et à la fin il m'a laissé un gout bizarre de "Mouaif". Vu les critiques positives je ne suis surement pas le bon lectorat.

Dans un coin perdu de Pologne, tout près de la frontière thèque, plusieurs chasseurs sont retrouvés morts. Chaque mort semble un peu plus bizarre que la précédente. A tel point que Janina Doucheyko, retraitée et passionnée d'astrologie, est bientôt convaincue qu'il s'agit d'une vengeance des animaux. Des biches meurtrières? Des renards assassins? Des coléoptères justiciers?... La police pense plutôt à des trafics qui ont mal tournés, à des règlements de compte entre humains, rien qu'entre humains. C'est tellement plus rationnel et rassurant. A quoi bon écouter cette vielle casse-pieds excentrique, pas méchante mais quand même parfois un peu inquiétante? Et si elle avait raison?...

Nous voilà plongés dans une sombre histoire de mort et de meurtre dans une nature qui prend des allures fantastiques et oppressantes. Mme Doucheyka n'est-elle qu'une vielle originale un peu exaltée, une illuminée? Sa théorie selon laquelle ce sont les animaux qui tuent ceux qu'ils choisissent est-elle réellement si folle?

Au fil des pages on sent le froid et la fonte de la neige, le poids du silence et la brutalité tranquille de ceux qui vivent dans ce monde perdu, saison après saison. Emporté dans le climat fantastique et onirique du roman on peut être un peu déçu par la fin inattendue. Sans doute aussi nous promènerons-nous dans les forêts perdues ou oubliées avec d'autres sentiments.
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Sur les ossements des morts est un roman original et agréable à lire mais qui ne m'a pas cependant pas totalement conquise.
Je l'ai démarré très enthousiaste, m'attachant presque instantanément à Janina Doucheyko, femme à la retraite qui vit isolée dans les Sudète et qui se consacre sans limite à ses passions : la nature, l'astrologie et la poésie de William Blake. Aussi passe-t-elle facilement pour illuminée aux yeux des quelques rares humains qu'elle côtoie. Cela ne s'arrangera pas lorsqu'après la découverte d'un voisin mort étouffé par l'os d'une biche qu'il dégustait, elle soutiendra la thèse de la vengeance animale.
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Aux frontières du roman policier, de l'ésotérisme et de l'essai, ce texte questionne et développe d'importantes réflexions sur l'écologie et notre rapport à la nature. Pour autant, le propos m'est apparu extrémiste (du moins à côté de mes propres convictions) et j'ai eu du mal à ne pas considérer que notre héroïne avait basculé dans une forme de fanatisme excessif.
Je suis restée aussi sur ma faim côté enquête puisque j'ai soupçonné très tôt la solution réponse au mystère … mais je pense que là n'était pas l'essentiel de ce roman.
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Un roman d'atmosphère de forte inspiration écologiste mais également critique du régime politique polonais et de la religion qui m'a été conseillé par @chroniquesessentielles à qui il a énormément plu, ce que je comprends néanmoins sans réserve. C'est un roman intelligent et percutant, au climat rafraîchissant, que je suis heureuse d'avoir lu ne serait-ce que pour la découverte de l'écriture de Olga Tokarczuk, poétique et déliée.
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Qui m'a incité à " lire absolument ce chef d'oeuvre" ? : Si tu as aimé "l'homme qui savait la langue des serpents" d'Andrus Kivirähk, alors tu apprécieras...
Non, rien à voir! Il s'agit d'un polar et non d'un conte-mythologique-fantastique (5* A lire !)
Une forte personnalité que cette héroïne Janina Doucheyko. Elle vit isolée dans un village peuplé seulement l'été, a la frontière polonaise de la Tchéquie où : tout est plus calme et moins brutal...
Ingénieure retraitée elle est passionnée d'astrologie ... et nous le fait savoir à longueur de pages. Des morts se succèdent - tous chasseurs ou prêtre bénisseur de meutes. Se pourrait il que les animaux se vengent enfin de la cruauté des humains?
Belle présentation , puis l'action se trouve hachée par des considérations astrologiques ,par l'influence des planètes sur notre comportement...
L'action reprend le dessus - et nous aussi - l'intérêt est relancé avec l'impression pour le lecteur (trice) de saisir des bribes de raisonnements humains ou animaux.
Au total: - suspens en 2e partie,
- quelques descriptions de personnages "hauts en couleurs" dont le dentiste et le médecin - a éviter lors de l'exercice de leur art -
- un sermon caricature de l'apologie de la chasse....Je préfère le sermon du révérant Père Lathuile dans la cathédrale d'Ambert - Voir Les Copains de Jules Romain -
Trois etoiles et demi pour une fausse grande oeuvre....un bon polar....

Janina Doucheyko est une ingénieure à la retraite qui vit avec quelques voisins dans un hameau isolé en Pologne.
Elle est férue d'astrologie et est une ardente protectrice des animaux, ce qui lui vaut plusieurs altercations avec les chasseurs locaux.
Lorsqu'un braconnier meurt étouffé par un os de biche, elle y voit de suite la vengeance des animaux.
Plus tard on retrouvera le corps du commandant de police dans un puits entouré de traces de sabots.
Elle assura qu'il s'agit cette fois encore de représailles du monde animal.
Que dire alors de la disparition d'un éleveur de renards ?
Jusqu'où ira cette hécatombe ?
Le règne animal impose t-il sa justice face aux traitements qu'il subit chaque jour ?

Un excellent plaidoyer pour la cause animale, doublé d'un petit polar bien mené.

J'ai bien aimé le côté meurtres et enquêtes. La description de ces différents meurtres. Les rôles tenus par tous les disparus. le côté mystique que leur attribue Janina.

Par contre je me suis ennuyée sur les parties "astrologie" de l'ex-ingénieure.
Je n'ai pas réussit non plus à discerner ou cerner le côté folie de Doucheyko. Je me pose toujours la question.

Si j'ai plongé dedans dès les premières pages, très vite mon attention est retombée et je suis restée en retrait de cette lecture. Quel dommage! Sur le papier il avait tout pour me plaire.

C'est un roman traduit du polonais et comme souvent avec les traductions, on ne peut pas trop se prononcer sur le style véritable de l'auteur, malgré tout, j'ai apprécié ces impressions d'ether qui se dégage du roman mais la traduction a dû être difficile et le choix des mots en français parfois un peu audacieux et qui tombe un peu à côté. J'ignorai la signification d'un verbe, hop mon dictionnaire et je découvre que c'est un terme d'architecture qui veut dire s'oriente vers, ok, mais là on parlait de thème astral et d'astrologie, est ce vraiment le bon terme? Oui je suis tatillonne et je ne le suis pas toujours, mais là pour le coup, comme je ne connaissais pas le verbe utilisé (Aspecter, pour ceux qui se posaient la question du verbe en question) , ça m'a plus marquée. Mais c ‘est un point de détails et globalement, j'ai aimé l'ambiance qui se dégage du roman.

Alors, me direz vous, qu'est ce qui cloche? C'est le personnage de Janina. Oups, c'est notre personnage principale et oui, moi aussi je l'ai prise pour une folle. Aïe! En fait, c'est parce que je n'ai pas compris ou pas voulu voir mais oui, très franchement, je ne comprenais pas qu'elle ne soit pas placée ou démence sénile. Oui, c'est pas beau de ma part, j'en ai conscience et la fin m'a permise de comprendre le pourquoi du comment mais lire toutes ses élucubrations avant, c'était long! Je ne suis pas tendre c'est vrai avec ce personnage mais je passe à côté, je n'ai pas vu les subtilités.

C'est un rendez vous avec cette auteure polonaise qui a obtenu l'équivalent de notre Goncourt pour l'un de ses romans, si vous lisez le polonais ce qui n'est pas mon cas (faudrait que je m'y mette peut être…) je suis sûre qu'il sera plus agréable à lire.


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Je suis tombé dans le trou noir tourbillonnant de ce roman
J'aurai aimé monter sur le dos d'une comète
Hélas Vénus ne m'a pas consolé
Mars m'a a-terré
je suis resté au sol
Je cherchais du regard les étoiles qui s'enfuyaient
comme lorsque je cligne des yeux et qu'elles s'étiolent

Janina a mal partout. Ca ne l'empêche pas de courir collines, chemins, et prés, de "faire sa tournée". C'est que l'hiver, son hameau est quasi déserté. Elle garde donc un oeil sur les maisons de ses voisins, qui reviendront au printemps. Mais pas seulement. Elle sait où passe tel renard solitaire, quelles habitudes ont les biches de la forêt voisine... Les animaux sont, d'une certaine façon, ses amis les plus proches. Alors quand des notables locaux meurent coup sur coup dans ce coin d'Europe mangé par l'hiver la moitié de l'année, elle a sa théorie: les animaux se sont vengés. Ce sont eux les meurtriers. Il faut dire que Janina n'en est pas à une théorie farfelue près: elle se passionne pour l'astrologie. Et qu'importe son passé d'ingénieur. Elle en est convaincue: l'infiniment grand et nos minuscules existences ont partie liée. Nous sommes simplement trop myopes pour le voir.
Ce roman n'est donc pas un thriller. C'est, avant tout, l'histoire de cette drôle de femme. le point de vue tenu au fil des pages est le sien. Il est suffisamment étrange, drôle et noir à la fois, pour qu'on s'y attache. Même si les curiosités qui passent par son esprit tendent, sous la main de l'auteur, à se muer parfois en empilement d'aphorismes, au lieu de pétrir la pâte du personnage.
L'enquête sur les meutres est, finalement, secondaire. Comme le sont les personnages... secondaires.
Mais la vie psychique du personnage principal suffit à donner sa substance au roman. D'autant que les pensées et les actions de Janina, nées dans un interstice rural, isolé, méconnu, oublié du continent européen, résonnent paradoxalement très fort, le plus souvent, avec ce qu'est la vie dans les villes des pays industriels. L'appât pour le luxe, la vitesse, l'apparence, l'oubli de la nature, sont des thèmes abordés par la bande, mais d'une jolie manière, qui fait mouche.
Une belle découverte.