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3,99

sur 676 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce texte est lu à la perfection par Thierry Janssen, il commence et se termine par des explications sur la genèse de l'oeuvre. Christopher Tolkien a entrepris d'éditer les nombreux brouillons et ébauches de son père, qui a laissé un nombre impressionnant de textes inachevés. Je me doute qu'un comédien professionnel doit savoir lire un texte même compliqué de manière intelligible, mais là le talent du lecteur m'a scotchée. Il sait modifier sa voix pour donner vie aux différents personnages, hommes ou femmes de manière très convaincante, mais en plus il ne s'embrouille pas dans les noms compliqués et le langage elfique choisi par l'auteur. Les introductions historiques sont très intéressantes et apportent un plus à la connaissance de l'oeuvre de Tolkien, dont j'ai lu le célèbre Seigneur des Anneaux il y a bien bien longtemps. Je lis peu de livres de ce registre, mais tant qu'à le faire, autant choisir le maître du genre. J'avais assez peu de souvenir de sa fameuse trilogie et le premier quart d'heure, voire les deux premiers!, j'étais inquiète de découvrir ce récit sans support écrit, ni carte, me sentant engloutie sous un déluge de personnages et de lieux aux noms tous plus étranges les uns que les autres n'évoquant rien de connu. Mais c'était surtout souci de chroniqueuse, comment retenir cette terminologie si particulière ? Peut-être devrais-je chercher les noms des personnages sur Wikipédia pour arriver à faire une chronique sensée ? Ayant entrevu cette solution, j'ai abandonné ce souci pour me concentrer uniquement sur le plaisir d'entendre cette histoire. Elle est différente des romans audio habituels. Elle se présente comme un poème épique et on peut la recevoir comme un vieux conte sorti des âges obscurs que l'on entendrait à la veillée, dans un monde bien éloigné du nôtre, mais un monde perdu qui continue de résonner en nous, le monde des contes que l'on a tous fréquenté et qui hante encore nos mémoires.

Morgoth, une sorte de dieu du mal vit dans sa forteresse, il décide de s'emparer de la Terre du Milieu, bien des millénaires avant le Seigneur des Anneaux, sur cette terre vivent les hommes, les elfes et les nains, tandis que Morgoth est entouré d'orques et d'un grand dragon plus quelques monstres innommables. Il attaque et remporte la Bataille des Larmes, durant laquelle il tue un grand nombre d'hommes et d'elfes. Il fait prisonnier Hurin, qui le défie. Il le punit en lançant une malédiction sur sa famille : sa femme Morwenn et ses enfants Turin et Niénor ne connaîtront que le malheur, tandis que lui-même survivra pour assister au spectacle prévu par Morgoth. Turin n'a que neuf ans lors de la disparition de son père et sa soeur n'est pas encore née, le pays est ravagé et occupé par les Orientaux, alliés du vainqueur. Morwenn craint pour la vie de l'enfant et l'envoie malgré ses larmes au pays des Elfes où il sera adopté et éduqué par le roi. Mais le malédiction le rend totalement inapte au bonheur, jamais satisfait et très belliqueux. On suit sa vie faite de batailles, d'errance et de mauvaises décisions. Il n'apporte que le malheur autour de lui, trahissant ses alliés et les menant à leur perte. Plus tard sa mère et sa soeur se mettent à sa recherche, mais elles aussi seront frappées par les catastrophes. Turin provoque des hécatombes parmi ses proches, en voulant faire le bien, il n'apporte que le malheur. Il a de nombreuses aventures avec différents compagnons, change de nom comme de chemise pour essayer de commencer une nouvelle vie, mais il est à chaque fois rattrapé par la malédiction.

C'est un conte très sombre et pessimiste, il n'y a aucune lumière. Turin et sa famille semblent pris dans une tragédie grecque. Même si le récit final est le résultat de la compilation d'un grand nombre de brouillons et textes inachevés, la trame a été pensée et commencée durant la première guerre mondiale, ce qui se ressent dans la désespérance absolue de l'intrigue.

C'est un conte très puissant qui fait écho à notre mémoire ancestrale, il est lu de manière magistrale. le style poétique s'accorde bien avec le récit, les formules anciennes, qui ailleurs pourraient sembler ridicules donnent une grande force au texte. Si l'intrigue est complexe et difficile à résumer, surtout sans support écrit, il vaut la peine de se laisser emporter par cette histoire, comme par un écho venu des fonds des âges et dont le son lointain est encore perceptible. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette très belle découverte.

#LesenfantsdeHúrin #NetGalleyFrance
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Challenge Variétés 2015
Catégorie : Un livre que vous n'avez pas encore lu écrit par un auteur que vous adorez

"Les enfants de Húrin" constitue très probablement le dernier récit de la Terre du Milieu que j'ai eu envie de lire et que je lirais. J'aime beaucoup cet univers mais je ne suis pas fan au point de lire tous les textes publiés jusqu'ici. J'en reste donc aux plus classiques et au plus abordables mais aussi aux plus complets.

Si j'ai une nette préférence pour "Le Seigneur des Anneaux", le présent ouvrage m'a bien plu. Là où "Bilbo, le hobbit" est un roman lumineux, simple et accessible aux plus jeunes, "Les enfants de Húrin" reste simple mais beaucoup plus sombre. Il est en quasiment l'opposé.

Nous sommes ici des milliers d'années avant la formation de la Communauté de l'Anneau. Morgoth, premier Seigneur Ténébreux, a soif de conquête et désire faire main basse sur tout le territoire. Se dresse alors Húrin mais ce héros à la noble ascendance tombera sous l'emprise de Morgoth et ce dernier prononcera une terrible malédiction à l'encontre de la descendance de Húrin. Nous suivrons alors les méfaits de cette malédiction…

Les premières pages peuvent faire un peu peur. Une avalanche de noms s'abat sur le lecteur et il faut un petit temps d'adaptation pour se réhabituer à ce style. Mais si l'on force un peu se premier obstacle, le texte se s'allège pour nous conter cette sombre histoire. Si la lumière et le bonheur s'insinue par moment dans ce récit ce n'est que pour de brefs instants. Dans sa grande majorité, c'est l'histoire d'un destin contre lequel on ne peut lutter. Un destin qui frappe froidement Húrin et tout ceux l'approchant.

Pour les lecteurs de "Bilbo, le hobbit" et du "Seigneur des Anneaux", nous retrouvons ici les ingrédients principaux de l'univers de Tolkien : la Terre du Milieu, les elfes, les hommes, les orques, un dragon ou encore des nains et un balrog. Si nous regardons d'un peu plus près la généalogie de Húrin, nous remarquons une branche peu éloignée où apparaît Elrond. Bref, les liens sont là malgré les millénaires séparant ces trois textes.

On notera un autre élément propre à Tolkien : la multiplication des noms de personnages et de lieux. Je me demande si Túrin ne bat pas tous les records d'ailleurs. Il change pratiquement de nom à chaque chapitre. Encore qu'ici ce soit plus une volonté de sa part de fuir son destin et de tenter une nouvelle vie. Malheureusement pour lui, la malédiction de Morgoth le suit comme sa propre ombre. Ses multiples noms marquent également son parcours comme des cicatrices à la fois visibles de tous et porteuses d'un sombre mystère.

"Les enfants de Húrin" est une histoire triste mais qu'on ne peut lâcher. Encore une fois, on ne s'ennuie pas avec Tolkien. Pour autant, il est temps que je m'éloigne de cet auteur pour explorer d'autres univers en espérant qu'ils soient aussi passionnants...
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Les enfants de Húrin s'attache essentiellement à suivre Túrin, qui cherche à échapper au destin funeste, mais inéluctable qu'une malédiction fait courir sur son avenir, comme sur celui de sa soeur, Niënor.
C'est une histoire tragique et désespérée, un peu complexe à cause du nombre de personnages assez conséquent. Mais Tolkien est un conteur hors pair, qui nous entraine dans une épopée grandiose, dont le tragique se fait l'écho de la période sombre à laquelle elle a été écrite. Ses personnages semblent toujours faire le mauvais choix, aller dans la mauvaise direction, toujours rattrapé par le malheur.
C'est Thierry Janssen qui lit cette histoire, offrant son timbre grave à ce récit. Il prononce parfaitement les mots elfiques, apportant une touche de réalisme à son interprétation et rend vivant les personnages en adaptant sa voix à chacun. C'est vraiment un excellent narrateur qui apporte beaucoup au récit tout en parvenant à s'effacer derrière l'histoire.
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Un récit épique de Tolkien, et bien sombre, que cette histoire de Turin, fils de Hurin, de la Maison des Hador par son père, et de la Maison de Bëor par sa mère Morwen, les deux maisons qui donneront bien plus tard Elrond de Fondcombe (voir Bilbo le Hobbit et le Seigneur des Anneaux). Bien plus tard car cette histoire se déroule pendant les Jours Anciens de la Terre du Milieu.
Si je cite tous ces noms, c'est que c'est une des des caractéristiques de ce roman, où Tolkien ne nous épargne aucun detail et nous enfouit sous une montagne d'appellations et de références. Cela surmonté, on a droit à une magnifique tragédie, sombre et grandiose, et je ne peux que conseiller à ceux qui ont aimé le Seigneur de Anneaux de lire ce roman, bien plus accesssible que l'indigeste Silmarillion.
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Le Père Noël, dans son infini générosité, a glissé Les enfants de Húrin dans mes bottes fourrées. le Père Noël connait bien mes goûts et sait que j'ai toujours plaisir à voyager en Terre du Milieu.


Les premières pages sont tout de même laborieuses car Tolkien nous assomme avec une tonne de noms propres et une généalogie difficile à appréhender. Mais une fois ce cap passé, la lecture des Enfants de Húrin est un vrai bonheur.

L'histoire se situe des siècles avant celles de Bilbo et du Seigneur des Anneaux. En Terre du Milieu, le vil Morgoth a soif de pouvoir et de conquête. Il pille, tue et détruit tout sur son passage. Mais les Hommes résistent et le courageux Húrin le défie. Piqué au vif, Morgoth finit par soumettre Húrin et jette sur sa descendance une terrible malédiction. Les enfants de Húrin arriveront-ils à échapper à leur Destin ?

Ce texte est terriblement sombre ! S'il est émaillé de quelques moments de lumière et de joie, dans l'ensemble Les enfants de Húrin est d'une tristesse absolue. Pour comparer, il serait la face obscure de Bilbo le Hobbit. Bien qu'accessible aux plus jeunes, je ne le recommanderais tout de même pas aux plus sensibles

C'est un drame poignant que nous conte Tolkien. Mais la magie de la Terre du Milieu opère toujours car on y croise des Elfes, des Orques, des Nains, un Dragon et même un Balrog. Les amateurs seront comblés.

On y trouve aussi la langue des Elfes et des personnages et des lieux aux noms multiples (la palme d'or revient à Túrin qui doit changer de nom au moins dix fois). Les non-initiés seront surpris, les fans ravis.
On retrouve cette musique propre à Tolkien, ce style si particulier qui m'enchante toujours autant. Certes certains dialogues sont pompeux et certaines tournures de phrase alambiquée mais c'est aussi ce que j'aime chez Tolkien.

Je ne me suis pas ennuyée une seconde pendant ma lecture. Cependant je dois reconnaître que j'ai mis du temps à lire Les enfants de Húrin car c'est un livre qui nécessite une certaine concentration. Mais il en vaut la peine !



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Voici un livre en attente depuis plusieurs années.
Je l'ai ressorti de la pile à lire m'attendant à lire un récit inédit, en cela je suis déçue car j'ai déjà lu le Silmarilion qui contient la version résumé de ce récit.

Au-delà de cette légère déception, je reste impressionner de la qualité du travail de ce digne héritier. C'est toujours avec un plaisir incroyable de se plonger dans l'univers si complexe de Tolkien, même s'il s'agit d'une lecture demandant une bonne dose de concentration pour ne pas de perdre dans la géographie ou dans la généalogie.

Il ne s'agit d'un incontournable de l'auteur, ce livre est plutôt réservé aux fans inconditionnelles.
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C'est un monde sombre que décrit Tolkien dans cet épisode des premiers temps de la Terre du milieu, tout entier marqué par la terrible malédiction de Morgoth sur Húrin, brave guerrier qui lui a tenu tête, et sa descendance. C'est d'autant plus effrayant que l'on sait qu'un sortilège enchaîne Húrin à un siège d'où il voit ses enfants succomber à cette malédiction, jusqu'à l'ineffable. le lecteur lit en quelque sorte leurs malheurs avec les yeux du père. Il y a là quelque chose de très intéressant sur le plan narratif, puisque ce dispositif montre la dimension pathétique du récit sans que l'auteur ait besoin de la souligner.

Tolkien décrit un monde sans espoir, où la résistance contre les forces du mal semble vaine, où les personnages sont imparfaits, et où même les elfes peuvent être malfaisants. le récit dégage un grand pessimisme, très loin de l'optimisme du Seigneur des anneaux, où la victoire du Bien est sans cesse annoncée, où l'action des plus humbles, les hobbits, peut changer le cours de l'histoire, et où Aragorn se révèle à lui-même en devenant le parangon du héros positif exceptionnel, placé au-dessus de l'humanité ordinaire. Ici, toutes les tentatives de résister à la progression du Mal semblent vaines, et le personnage principal, Túrin fils de Húrin, est lui aussi un guerrier et meneur d'hommes exceptionnel, mais ses les prouesses ne font que conduire à leur perte tous ceux qui lui sont chers. Il est taciturne, orgueilleux et trop prompt à la colère, et finalement c'est peut-être un des personnages les plus humains de l'univers de Tolkien.

Tout le roman est donc marqué par le poids du destin, de la malédiction (« doom » est sans cesse répété dans le récit). Cela est renforcé par une langue hiératique, avec de nombreux archaïsmes, et une narration un peu froide, qui renforcent l'impression que s'accomplit de façon implacable ce cruel destin.
Par contre, je dois avouer que j'ai souvent été un peu perdu dans les noms : pas facile de distinguer les rois elfes Fëanor, Fingolfin, Finrod, etc. !
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J'ai l'habitude de relire tous les 8-10 ans le Silmarillion, et à chaque fois c'est une redécouverte du monde si riche créé par Tolkien. C'est aussi le moyen de me perdre dans des méandres de l'histoire, avec ses centaines de noms de personnages et de lieux. Les enfants de Hùrin permet de se plonger dans un chapitre du Silmarillion, qui ne pèse que 30 pages chez l'éditeur Christian Bourgois, pour en faire un peu plus de 200 maintenant.

Je l'avoue sans honte, c'était un pan de l'histoire qui m'avait peu attiré dans le récit initial, je trouvais une profusion de personnages et un voyage quasi impossible à suivre sur la carte du livre. J'arrivais même à ne plus savoir qui était elfe, humain et nain ! Pourtant, le sel était là, avec la destinée tragique d'un personnage et sa quête éperdue de venger son père, la lutte contre le dragon Glaurung… Aussi lorsque la lecture d'un hors série de Bifrost a (r)éveillé mon intérêt pour le livre, je me suis rendu compte qu'il attendait depuis sa sortie dans la bibliothèque. Et me revoilà parti dans le première âge des terres du milieu…

L'histoire est forcément connue, et pourtant ce récit permet de redécouvrir dans une version plus digeste cette épopée de Hùrin et de sa soeur. Après une introduction sur le contexte qui se veut pédagogique, mais qui à mon avis perd déjà les 3/4 des non connaisseurs du Silmarillion, on rentre vite dans le récit par une des batailles perdues par les Noldors et leurs alliés contre Morgoth. Il s'agit de la bataille des Larmes Innombrables, l'un des points culminants de la lutte des Elfes contre Morgoth. Dans le Silmarillion, je trouvais cette bataille confuse, et enfin on comprend quelque chose au déroulement des opérations, aux trahisons, et au rôle de l'armée de Turgon. Et la suite du récit joue à peu près le même rôle pour chacun des épisodes du récit que l'on avait pu découvrir dans le Silmarillion : plus détaillés, plus « visualisables ». On y retrouve les ingrédients typiques de ces récits de Tolkien, avec l'importance du destin, des personnages souvent assez froids et droits dans leur bottes. le récit est globalement inspiré de la légende finnoise du personnage de Kullervo.

Dans cette oeuvre, il est donc possible de s'immerger un peu plus dans ces aventures, car les lieux, les personnages, prennent une ampleur que l'on ne leur connaissait pas. Mention spéciale aux personnages de Mablung, Beleg et Nienor. Les lieux et éléments géographiques décrits sont très nombreux, et la carte du livre a parfois bien du mal à suffire. On ne comprend pas toujours pourquoi les protagonistes passent par cette route alors que tel chemin semble plus court / logique, ou bien pourquoi les orques passent par tel chemin plutôt que par ce défilé qui semble si étroit. Même en regardant de temps en temps l'atlas de référence de Karen Wynn Fonstad, l'errance de Turin est difficile à suivre.

Le style reste de la traduction de Tolkien, ce n'est pas forcément très actuel dans le style ou le déroulement des dialogues. À l'origine le récit de Tolkien comporte de nombreuses tournure de vieil anglais, et un vocabulaire un peu désuet. Certains passages sont assez ardus, mais au final on arrive à s'y retrouver. le travail de Christopher Tolkien a du être important pour recoller tous les fragments de ces aventures. La lecture des appendices est très intéressantes, quand elle n'est pas indispensable pour la compréhension du roman (arbres généalogiques et index des noms notamment). L'édition possède quelques images qui permettent une représentation de certains lieux, mais sans légende il est parfois difficile de savoir ce que cela représente (à part pour la ville de Gondolin et le trône de Morgoth).

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Au final c'est un très bon moyen de relire du Tolkien, j'ai pris beaucoup de plaisir, en attendant de poursuivre avec les livres des contes perdus, qui parait-il sont très ardus. Certains présentent ce livre comme une bonne entrée en matière avant de lire le Silmarillion. Je vais proposer à Célindanaé qui n'a pas lu le Silmarillion de les lire dans cet ordre (si elle trouve le temps hors PAL). Pour moi, même si l'histoire se suffit bien, il est clair que la connaissance des événements du premier âge permet de donner beaucoup plus de profondeur et de puissance au récit.

Lhotseshar
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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A défaut d'apprécier la fantasy, vous connaissez quasiment toutes et tous au moins une oeuvre de J. R. R. Tolkien : le Seigneur des Anneaux ou Bilbo le Hobbit, oeuvres toutes deux portées au cinéma par Peter Jackson sous forme de trilogies, à partir de 2001 pour la première et de 2012 pour la seconde.

J. R. R. Tolkien est l'un des auteurs incontournables du genre et ce n'est pas pour rien ! « Tolkien a redonné vie à la fantasy ; il l'a rendue respectable ; il a fait naître un goût pour elle chez les lecteurs comme chez les éditeurs ; il a ramené les contes de fées et les mythes des marges de la littérature ; il a « élevé le niveau » pour les auteurs de fantasy. Son influence est si puissante et omniprésente que pour bien des auteurs, la difficulté n'a pas été de le suivre, mais de s'en dégager, de trouver leur propre voix. » (Tom Shippey « Literature, Twentieth Century: Influence of Tolkien », dans Michael D. C. Drout, J.R.R. Tolkien Encyclopedia, p. 381-382).

Depuis mes 12 ans, je prends toujours autant de plaisir à lire et relire les romans de l'auteur. Mais il y avait une forme à laquelle je ne m'étais pas encore confrontée, à la fois dans le genre et de l'auteur : le livre audio. Je ne vous cache pas que c'est avec une certaine appréhension que je me suis lancée dans l'écoute des Enfants de Húrin, ne serait-ce que par peur de ne pas parvenir à appréhender l'ensemble des noms (personnages comme lieux), d'autant plus que cela faisait déjà quelques années que je ne m'étais plus replongée dans l'univers de la Terre du Milieu.

Le début a été assez difficile : il y avait énormément d'éléments à retenir, dont des noms assez complexes, et ce, très rapidement. Mais au final, progressivement, j'ai réussi à me laisser porter par l'histoire.

Avec Les Enfants de Húrin, nous en découvrons un peu plus sur les guerres ayant opposé les peuples de la Terre du Milieu à l'incarnation du Mal que sont Morgoth et ses sbires. Ainsi, alors même que Morgoth étend chaque jour qui passe son ombre sur la Terre du Milieu, Húrin tente vaillamment de résister. Or, capturé par l'ennemi, il est enchaîné au sommet du Thangorodrim et subi un terrible sort : maudit, il est condamné à voir et entendre tous les malheurs qui s'abattent sur ses enfants Túrin et Nienor.

Ce sont donc les vies malheureuses de ces deux derniers que nous allons suivre, et plus particulièrement, celle de Túrin. Autant j'ai apprécié le Silmarillion et les personnages du Seigneur des Anneaux, autant j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à Túrin. Dès l'enfance, sa vie n'a rien de facile. Envoyé secrètement chez les Elfes par sa mère après sa capture par les Orientaux, un peuple à la solde de Morgoth, Túrin se démarque très vite par ses capacités hors normes. de nature réservée, ce guerrier incroyable va devenir de plus en plus aigri au fil du temps. Nul espoir ici, Túrin et Nienor sont d'ores et déjà condamnés par la malédiction de Morgoth. La fatalité les frappera de la manière la plus cruelle qui soit mais avant, les deux protagonistes vont être confrontés à la trahison, à la guerre, aux larmes… Rien de très joyeux mais tellement épique ! La Terre du Milieu est à feu et à sang et ne connaît que très peu de périodes paisibles. Tant que Morgoth ne sera pas vaincu, la paix ne pourra régner et les peuples seront condamnés aux ténèbres.


Morgoth est pour moi un des protagonistes les plus intéressants dans toute l'oeuvre de Tolkien. C'est un méchant, un vrai méchant ! Nulle trace de bien en lui, il n'est là que pour étendre sa corruption sur le monde et plus il étend son pouvoir, plus il est mauvais encore. Il ne connaît aucune limite et vient semer le chaos à chacun de ses actes.

Túrin, quant à lui est au final un personnage assez lisse, sans guère de surprise. On comprend d'entrée de jeu que son destin est scellé et que malgré tous ses efforts, sa chute sera inévitable. Malgré ses luttes, Túrin n'échappera pas à la tragédie qui l'attend et en dépit de l'aide de ceux qui l'entoure, le malheur l'attend à chacun de ses pas. Au bout d'un moment, c'était lassant, je ne vous le cache pas. L'un des passages que j'ai le plus apprécié dans le roman c'est celui avec Mîm, car la personnalité du nain était bien plus complexe et ambivalente que d'autres personnages. Bien qu'appréciant Túrin, il n'écarte cependant pas de le trahir, lui et ses compagnons, par vengeance et appât du gain. Malheureusement, j'aurais bien du mal à citer d'autres personnages ou passages que j'ai vraiment appréciés. Peut-être que ma déception vient du fait ue je m'attendais davantage à un récit similaire au Seigneur des Anneaux ou au Silmarillion.

Conclusion
Assurément, Les Enfants de Húrin n'est pas mon oeuvre préférée de Tolkien. Est-ce que cela tient au final à la forme ou au fond ? le format audio, bien qu'agréable, n'était pas le format le plus adapté pour moi en raison de la complexité du récit et de la nécessaire attention permanente qu'il fallait y porter.
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Il y a une dizaine d'années, Les enfants de Húrin fut le premier ouvrage de Tolkien à tomber entre mes mains, alors que je n'avais jusque là entraperçu l'auteur qu'au travers de l'adaptation cinématographique du Seigneur des anneaux. À ce moment, je n'avais pas du tout accroché à ce livre, dont le style archaïsant et la trame complexe des personnages, m'avait rapidement découragé. Cette mauvaise expérience me tint à l'écart de l'auteur pour dix longues années.
Et puis un jour, je revins vers lui, mais en commençant cette fois par le Seigneur des anneaux et le Hobbit, avant d'attaquer le Silmarillion et Les enfants de Húrin. Et là, les choses se passèrent mieux: après quelques années d'études dans quasiment les mêmes domaines que Tolkien, peut-être mon esprit était-il plus mûr pour recevoir favorablement ce texte? En tout cas le style passa beaucoup mieux, et je pu enfin en apprécier le contenu.
Et quel contenu! Une magnifique tragédie à l'antique, où le destin se joue de personnages, qui luttent courageusement contre lui, mais toujours en vain — et c'est en cela que les personnages de ce récit sont héroïques. Une tragédie d'autant plus appréciable qu'il s'agit d'un style assez rare dans le monde de la fantasy.

De par mon expérience, j'aurais tendance à dire que, pour beaucoup, ce livre, pas plus que le Silmarillion, ne serait pas le point d'entrée idéal dans le monde de Tolkien, au risque d'en être quelque peu dégoûté par la difficulté. Si je devais donner un ordre de lecture, je dirais de commencer avec le Hobbit, puis le Seigneur des anneaux, Les enfants de Húrin, le Silmarillion; le reste pouvant s'intercaler un peu partout en fonction des récits.
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