A défaut d'apprécier la fantasy, vous connaissez quasiment toutes et tous au moins une oeuvre de J. R. R.
Tolkien :
le Seigneur des Anneaux ou
Bilbo le Hobbit, oeuvres toutes deux portées au cinéma par
Peter Jackson sous forme de trilogies, à partir de 2001 pour la première et de 2012 pour la seconde.
J. R. R.
Tolkien est l'un des auteurs incontournables du genre et ce n'est pas pour rien ! «
Tolkien a redonné vie à la fantasy ; il l'a rendue respectable ; il a fait naître un goût pour elle chez les lecteurs comme chez les éditeurs ; il a ramené les contes de fées et les mythes des marges de la littérature ; il a « élevé le niveau » pour les auteurs de fantasy. Son influence est si puissante et omniprésente que pour bien des auteurs, la difficulté n'a pas été de le suivre, mais de s'en dégager, de trouver leur propre voix. » (
Tom Shippey « Literature, Twentieth Century: Influence of
Tolkien », dans Michael D. C. Drout, J.R.R. Tolkien Encyclopedia, p. 381-382).
Depuis mes 12 ans, je prends toujours autant de plaisir à lire et relire les romans de l'auteur. Mais il y avait une forme à laquelle je ne m'étais pas encore confrontée, à la fois dans le genre et de l'auteur : le livre audio. Je ne vous cache pas que c'est avec une certaine appréhension que je me suis lancée dans l'écoute des Enfants de Húrin, ne serait-ce que par peur de ne pas parvenir à appréhender l'ensemble des noms (personnages comme lieux), d'autant plus que cela faisait déjà quelques années que je ne m'étais plus replongée dans l'univers de la Terre du Milieu.
Le début a été assez difficile : il y avait énormément d'éléments à retenir, dont des noms assez complexes, et ce, très rapidement. Mais au final, progressivement, j'ai réussi à me laisser porter par l'histoire.
Avec
Les Enfants de Húrin, nous en découvrons un peu plus sur les guerres ayant opposé les peuples de la Terre du Milieu à l'incarnation du Mal que sont Morgoth et ses sbires. Ainsi, alors même que Morgoth étend chaque jour qui passe son ombre sur la Terre du Milieu, Húrin tente vaillamment de résister. Or, capturé par l'ennemi, il est enchaîné au sommet du Thangorodrim et subi un terrible sort : maudit, il est condamné à voir et entendre tous les malheurs qui s'abattent sur ses enfants Túrin et Nienor.
Ce sont donc les vies malheureuses de ces deux derniers que nous allons suivre, et plus particulièrement, celle de Túrin. Autant j'ai apprécié
le Silmarillion et les personnages du Seigneur des Anneaux, autant j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à Túrin. Dès l'enfance, sa vie n'a rien de facile. Envoyé secrètement chez les Elfes par sa mère après sa capture par les Orientaux, un peuple à la solde de Morgoth, Túrin se démarque très vite par ses capacités hors normes. de nature réservée, ce guerrier incroyable va devenir de plus en plus aigri au fil du temps. Nul espoir ici, Túrin et Nienor sont d'ores et déjà condamnés par la malédiction de Morgoth. La fatalité les frappera de la manière la plus cruelle qui soit mais avant, les deux protagonistes vont être confrontés à la trahison, à la guerre, aux larmes… Rien de très joyeux mais tellement épique ! La Terre du Milieu est à feu et à sang et ne connaît que très peu de périodes paisibles. Tant que Morgoth ne sera pas vaincu, la paix ne pourra régner et les peuples seront condamnés aux ténèbres.
Morgoth est pour moi un des protagonistes les plus intéressants dans toute l'oeuvre de
Tolkien. C'est un méchant, un vrai méchant ! Nulle trace de bien en lui, il n'est là que pour étendre sa corruption sur le monde et plus il étend son pouvoir, plus il est mauvais encore. Il ne connaît aucune limite et vient semer le chaos à chacun de ses actes.
Túrin, quant à lui est au final un personnage assez lisse, sans guère de surprise. On comprend d'entrée de jeu que son destin est scellé et que malgré tous ses efforts, sa chute sera inévitable. Malgré ses luttes, Túrin n'échappera pas à la tragédie qui l'attend et en dépit de l'aide de ceux qui l'entoure, le malheur l'attend à chacun de ses pas. Au bout d'un moment, c'était lassant, je ne vous le cache pas. L'un des passages que j'ai le plus apprécié dans le roman c'est celui avec Mîm, car la personnalité du nain était bien plus complexe et ambivalente que d'autres personnages. Bien qu'appréciant Túrin, il n'écarte cependant pas de le trahir, lui et ses compagnons, par vengeance et appât du gain. Malheureusement, j'aurais bien du mal à citer d'autres personnages ou passages que j'ai vraiment appréciés. Peut-être que ma déception vient du fait ue je m'attendais davantage à un récit similaire au Seigneur des Anneaux ou au Silmarillion.
Conclusion
Assurément,
Les Enfants de Húrin n'est pas mon oeuvre préférée de
Tolkien. Est-ce que cela tient au final à la forme ou au fond ? le format audio, bien qu'agréable, n'était pas le format le plus adapté pour moi en raison de la complexité du récit et de la nécessaire attention permanente qu'il fallait y porter.
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