Au début on croit que c'est une blague. On se dit que le grand génie, l'homme qui a écrit une
Anna Karénine si poignante d'humanité, nous réserve quelque chose d'autrement plus audacieux. Mais non, c'est un pamphelet.
Qu'une nouvelle se résume à la mise en scène des propos de Tolstoï (devenu un vieux moralisateur), c'est une supercherie. Certes, il habille son personnage principal de l'horreur et de la folie du meurtrier, il représente la souffrance qui l'a amené à son geste et il critique une société qui avilie les femmes. Mais sans aucun recule d'écrivain. Alors en tant qu'exercice littéraire, c'est pauvre.
On reste dans un Tolstoï, l'homme sait écrire, les phrases sont belles, beaucoup d'émotions passent et défilent, le personnage est quasiment crédible (pourquoi pas, représenter des personnalités dites "malsaines" en littérature, on est pour !), donc on n'est pas complétement à la rue.
Mais qu'est-ce qu'on retire de l'oeuvre ? La complexité du couple et la puissance de la jalousie ? Non, non, simplement que Tolstoï nous conseil de ne jamais faire l'amour. C'est amusant. L'année après la publication de cette nouvelle, sa femme accouchait pour la treizième fois.
Il me faudra quand même lire
Guerre et Paix. Les deux volumes m'attendent sur l'étagère.