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Citations sur Les Cosaques (48)

Les bruits réguliers de la nuit, le murmure des roseaux, le ronflement des Cosaques, le bourdonnement des moustiques et le cours de l'eau étaient parfois interrompus par une détonation lointaine, par un éboulement de la berge, par le plongeon d'un gros poisson ou par le craquement d'une bête dans le bois sauvage, encombré.
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Mon ami Afadeau est passé par là et je l'en remercie. C'est de lui dont je parlais avantageusement dans ma première partie qui a fait un beau billet sur les Cosaques la semaine passée.

Donc je poursuis ma rubrique.
Boris de Schloezer, brillant traducteur qui a aussi traduit Dostoïesvki ajoute ceci dans sa préface : "Tolstoï saisit leur vérité profonde de ce regard aigu, compréhensif, impitoyable aussi parfois, qu'il n'a jamais cessé de porter sur les êtres et les choses tant que son moralisme n'a pas obscurci sa vision. Or la doctrine tolstoïenne ne tient aucune place dans Les Cosaques, l'oeuvre la plus audacieuse de Tolstoï, celle où s'exprime avec le plus de violence sa nature charnelle, où surgit en pleine lumière le visage pour ainsi dire païen de sa personnalité complexe. Car Tolstoï ce n'est pas seulement Olenine que tourmente la conscience de sa culpabilité, c'est encore et surtout Erochka, l'homme des bois, le vieux faune, qui, pareil aux cerfs, aux sangliers, n'obéit qu'à ses instincts. Les Cosaques ne sont nullement les "bons sauvages" de Rousseau ; ils sont heureux parce que, libres, ils vivent selon la nature qui, elle, ignore le bien et le mal. Et si Olénine qui envie leur bonheur ne peut l'atteindre, c'est qu'il est incapable de chanter comme Louka, de voler, d'aimer, de tuer, sans se poser aucune question, c'est qu'il a goûté des fruits de l'arbre de la science."
BdeS
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- Regarder une belle fille, c'est un péché ? S'amuser avec elle, c'est un péché ? L'aimer, c'est un péché ? C'est comme ça, chez vous ? Non, mon cher, ce n'est pas un péché, c'est le salut. Dieu t'a créé, il a créé aussi les filles. C'est lui qui a tout fait, mon cher. Par conséquent, ce n'est pas un péché de regarder une belle fille. Elle a été créée pour être aimée et procurer de la joie. Voilà comme je juge, mon bon ! (Erochka à Olenine)
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Ce matin-là, la steppe était calme, sombre, bien que le soleil fût levé; on sentait une solitude et une douceur particulières. L'air était immobile; on entendant seulement le pas et les hennissements des chevaux : encore étaient-ce des sons faibles et qui mouraient aussitôt.
Les cosaques avançaient en silence.
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Le vieillard était assis sur le plancher et ne se levait pas.
– Est-ce ainsi qu'on se sépare ? Idiot ! Ah ! voilà les gens de maintenant ! On a fait bon ménage toute une année, et puis : adieu ! et le voila loin. Mais moi je t'aime, j'ai pitié de toi ! Tu es si malheureux, toujours seul, toujours seul. Tu es mal aimé, on dirait ! Des fois je ne dors pas, je songe à toi, et j'ai pitié. Comme on dit dans la chanson :

Il n'est pas commode, non, frère,
De vivre en pays étranger.

C'est comme ça pour toi.
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Dernière maison visitée..
Pendant qu'assis près du poêle, je regardais les jeunes gens, une femme descendit du four, près de moi. Son accoutrement me parut aussi étrange qu'inattendu. Elle portait une robe de soie verte, toute ornée de broderies à la mode de la ville. Ses pieds étaient chaussés de bottines à hauts talons ; elle avait les cheveux coiffés en casque, et de grosses perles fausses pendaient à ses oreilles. Sa figure n'exprimait ni joie ni tristesse et, seul, un air singulier et comme offensé s'y peignait.
Je la vis descendre à terre et, sans regarder l'assistance, sortir dans le corridor en martelant le sol de ses talons ..
(Voir critique)
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Les jeunes voix des cosaques s’unissaient gaiement et sur toutes tranchaient par sa force une jeune voix. – Sais-tu qui chante ? dit le vieillard en ouvrant les yeux. C’est Lucas le djiguit. Il a tué un Tchetchène : il est joyeux. De quoi joyeux ? L’imbécile ! L’imbécile !
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Elle se perdit dans la masse des détenues et il ne vit plus qu'une foule d'être gris, comme privés d'apparence humaine et surtout de féminité.
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L'incipit du roman :
Le silence s'est fait dans Moscou. Bien rarement, ici ou là, s'entend un grincement de roues dans la rue hivernale. Aux fenêtres, plus de lumières, et les réverbères sont éteints. Partis des églises, des sons de cloches flottent sur la ville endormie, annonçant le matin. Les rues sont vides. Rarement, ici ou là, un bruit de sable pétri avec la neige par les patins étroits d'un fiacre de nuit ; le cocher gagne l'autre coin et, s'endort en attendant un client. Une vieille se rend à l'église où déjà brûlent, projetant de rouges reflets sur l'or des icônes, de rares cierges sans symétrie. La gent travailleuse, après la longue nuit d'hiver, se lève déjà pour aller au labeur.
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Il trouva les traces du cerf, pénétra dans le fourré, sous les broussailles où l'animal s'était blotti, et se coucha dans son gîte. Il promena ses regards sur la sombre verdure qui l'entourait, sur le creux où se voyaient les traces de l'animal, l'empreinte de ses pattes, un morceau de terre noire retournée, et la trace de ses propres pas. Il se sentit à l'aise, au frais ; il ne pensait à rien, ne désirait rien. Il fut saisi tout à coup d'une ineffable sensation de bonheur, d'un indicible amour pour toute la création; et, cédant, à une habitude d'enfance, il fit le signe de croix et murmura une prière... Une idée subite vint clairement à l'esprit d'Olénine ; il se dit : "Moi, Dimitri Olénine, être privilégié entre tous, me voilà couché seul, Dieu sait où, là où vivait un vieux cerf, un cerf superbe, qui n'a jamais vu d'homme, et dans un creux où jamais personne n'a pénétré, auquel jamais personne n'a songé. Je suis assis, entouré d'arbres jeunes et vieux : l'un deux est garni de vigne sauvage ; les faisans voltigent autour de moi, se pourchassent, sentant peut-être que je viens de tuer leurs frères." Il palpa ses faisans, les examina et essuya sa main ensanglantée aux pans de de sa tcherkeska. "Les chacals mécontents flairent le sang et vont rôder ailleurs ; les moucherons bourdonnent follement au-dessus de ma tête et parmi les feuilles, qui probablement leur paraissent des îles gigantesques ; il y a un , deux, trois, quatre, cent, mille, des milliards, qui tous ont leur raison d'être et de bourdonner, et chacun d'eux est un moi distinct, un être à part, comme moi, Dimitri Olénine." Il crut distinguer clairement ce que pensaient et disaient les moucherons dans leur susurrement continuel : "Ici, mes amis, ici ! en voilà un qu'on peut assiéger, dévorer !" Et il comprit clairement qu'il n'était nullement un gentilhomme russe, membre de la société moscovite, ami et parent de tel ou tel, mais simplement un être vivant, un cerf, un faisan, un insecte comme ceux qui tournoyaient autour de lui.
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