Lettre ouverte aux âmes sensibles qui veulent le rester

« Âmes sensibles de tous les pays, unissez-vous ! »
C'est LE livre dont je rêvais ! Ce brillant essai ne se contente pas d'évoquer la sensibilité à l'échelle individuelle mais aussi d'un point de vue social, engagé, écologique, et donc politique.
Plus qu'un essai de psychologie sur la sensibilité élevée, ce livre est un manifeste prônant une « révolution sensible » qui changerait en profondeur notre société. Il s'agit d'accepter la vulnérabilité et l'interdépendance des êtres, de cesser de gaspiller notre énergie vers des objectifs productivistes et virilistes, de modifier les mentalités pour un monde plus viable. Et de réfléchir au-delà des dualismes raison/sensibilité, mental/corps, homme/femme.
Ce n'est pas aux personnes sensibles de s'endurcir : elles ont déjà en elles une grande force. Tomasella différencie puissance dominatrice et puissance intérieure, allant à l'encontre de nombreux clichés : loin de l'image de la « petite chose », les personnes ultrasensibles ont la force d'accepter leur vulnérabilité au lieu de d'user leur énergie à prouver qu'elles sont endurcies.
À travers la dénonciation d'un système productiviste, du culte de la performance, de la valorisation de schémas machistes qui gomment les particularités, l'auteur établit un lien entre le rejet de la sensibilité et l'idéologie viriliste ainsi que la survalorisation d'une certaine forme de rationalité. Il souligne la violence du harcèlement moral que représente la dévalorisation de la sensibilité et insiste sur l'importance de ne pas entraver la sensibilité des enfants.
S'appuyant sur de nombreux témoignages et recherches, ce livre est passionnant, fort et touchant.

Saverio Tomasella estime que la sensibilité est une puissance humaine, une force naturelle à privilégier, à ne pas hésiter pour s'en servir. Il nous en livre et offre son point de vue dans son bouquin. Dans sa première partie, il nous montre qu'il ne faut pas avoir honte ou se sentir coupable d'être quelqu'un de sensible dans un monde où nous essayons de faire de la sensibilité, une fragilité, voir même une honte. Il explique notamment que nous ne devons pas avoir peur de dépasser la norme sociale masculine, qui est basé sur la virilité et sur la domination de ses émotions. Déjà à l'école et même avant, nous devons favoriser la sensibilité dans les relations avec les autres. La seconde partie est concentrée sur l'explication de l'hypersensibilité, la vision de cette sensibilité particulière perçu différemment par l'un ou par l'autre, les différents signes étant lié à l'hypersensible… Dans la troisième et dernière partie, Tomasella nous offre des astuces afin de faire de notre hypersensibilité, une hyper puissance autant pratique que psychique.

Lecture facile, sur un sujet d'actualité, l'auteur idéalise un peu trop l'ultrasensibilité. Certes, je suis d'accord sur le fait que la société doit s'ouvre à la sensibilité pour en devenir plus humain, mais l'excès serait la gâcher. Je me suis laissé porter sans pour autant être fasciné. J'ai beaucoup aimé le passage dans sa dernière partie où il donne des astuces, des conseils, pour gérer sa sensibilité et en faire une force.