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L'histoire se déroule en 1860, lors du débarquement des troupes de Garibaldi en Sicile. le Guépard, prince de Salina, pressent que cet évènement va conduire à la mort de sa classe.

Lampedusa nous raconte ce déclin par petits tableaux : le retour dans son domaine ancestral, où son prestige se ternit par petites touches insensibles ; le mariage de Tancredi, neveu du Guépard, avec la fille d'un riche bourgeois que les derniers évènements ont tiré vers le haut de la société ; le refus du prince de participer à la nouvelle société, convaincu que son temps est terminé ; Un bal de la noblesse, qui se rassemble pour croire encore à sa suvie ; la mort du Guépard, conscient que sa maison s'éteint avec lui ; et enfin, la visite du clergé au palais tenu par ses filles, qui donne le coup de grâce à la famille des Salina.

L'écriture est sublime et sert très bien le livre : c'est la première fois que je prends autant de plaisir à lire les phrases en elle-même qu'à imaginer l'histoire qu'elles racontent.
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Une profonde nostalgie couve la lecture de ce roman dont la présence ne fait que s'accentuer au fur et à mesure que les pages se tournent. Nostalgie d'une époque dont on ne peut nier l'injustice, mais dont la splendeur et le prestige rayonnent encore pâlement à travers les siècles.

Difficile de ne pas s'attacher au Prince de Salina, fidèle aux devoirs de son rang mais néanmoins parfaitement lucide quant aux changements de son temps. Cette clairvoyance induit chez lui un fatalisme et une indolence certaine que, personnellement, je ne peux lui reprocher, car même si le dénouement final lui est connu, il maintient tout au long de sa vie une noblesse, certes ternie, mais néanmoins touchante.

Il faut souligner à quel point l'écriture de ce roman est admirable, jouissive même, notamment aux cours de plusieurs passages que je me suis surpris à relire tant la stylistique était maîtrisée. Des campagnes siciliennes brûlantes aux somptueux palais baroques, Giuseppe Tomasi di Lampedusa nous transporte au coeur de ce XIXe siècle, si riche en changements, qui, bien que nécessaires, furent peut-être trop porteurs de promesses inaccessibles.
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La Sicile du milieu du XIX° siècle est endormie. Pourtant, du continent, le vent garibaldien secoue le vieil arbre et la noblesse déssechée se met à trembler et revivre.
Don Fabrizio incarne cette vieille société avec sa beauté et ses travers. le Guépard, emblème de la famille, fait encore frémir les terres sur lesquelles il règne mais doit composer avec une bourgeoisie montante. le neveu du seigneur, Tancredi , va incarner cette noblesse qui change et qui épouse les soubresauts du siècle et la naissance de la nouvelle Italie.
Splendeur et décadence au pays du soleil et des sirènes...
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La vie comme réservoir à la fin du « Guépard »

L'une des beautés du roman de Lampedusa, le Guépard c'est cette méditation sur la vie et l'épuisement progressif de son héros : le prince Salina, à travers la narration de Lampedusa, assimile la vie humaine à un « réservoir » qui finit par s'épuiser... Tout un passage à la fin de l'histoire développe subtilement cette métaphore du réservoir et fait mieux appréhender au lecteur ce qu'il y a d'impalpable dans la vie (les idées, les émotions, les sentiments).
La vie s'échappe du corps du vieil aristocrate en « vapeur au-dessus d'un étang », elle est une vapeur, une « nappe » formée, grossie, roulée au fil des années. le roman s'achève, après « bruit et fureur », et le prince est mourant dans la chambre d'un hôtel de Palerme avec vue sur mer. le sentiment qu'il a de sa fin de vie finit par s'élever tel un modeste « résidu » face à l'immense océan. « C'était un lundi de la fin juillet, à midi, et la mer de Palerme, compacte, huileuse, inerte, s'étendait devant lui, invraisemblablement immobile... »
Cette aventure sociale et intime qu'est le Guépard mêle le feu de l'Etna et le bleu de la mer, les pluies torrentielles de l'hiver et le soleil cuisant de l'été, les fruits, les fleurs, le mélange des langues et des voix, les odeurs fortes ou âcres, les parfums légers, toute la beauté tumultueuse de la Sicile.

Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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Juste un brin d'histoire mais vite, comme en passant : le roman se passe en 1860, Garibaldi débarque pour réaliser l'union de l'Italie et le rattachement de la Sicile à la couronne de Victor-Emmanuel de Savoie. Une révolution qui verra l'émergence d'une nouvelle classe sociale.

Le roman est une succession de tableaux, ceux d'une aristocratie fin de races avec des personnages inoubliables.
Le Prince de Salina, Don Fabrizio, frivole, colérique, dernier représentant de cette aristocratie sicilienne sur le déclin. Si il aime le faste, il aime aussi vivre un rien en reclus entouré de ses livres, de ses télescopes, plus passionné par l'astronomie que par l'évolution orageuse de l'Italie et la victoire de Garibaldi
« Inutile de se forcer à croire le contraire, le dernier Salina, c'était lui. Ce Garibaldi, ce Vulcain barbu avait gagné. »

Ce sera la naissance d'un nouveau monde représenté par l'inénnarable maire de Donnafugata qui ne sait pas porter le frac, ni faire un noeud de cravate. Une nouvelle aristocratie dont Lampedusa illustre magnifiquement la naissance.
Tancrède Falconeri, le neveu, c'est la nouvelle génération, jeune insolent avide de plaisirs dont l'héritage est parti en fumée mais qui va pouvoir prendre sa revanche. le prince l'aime plus que ses propres fils.
Il accepte donc sans barguigner le mariage avec la belle Angelica, fille du maire local qui est en train de devenir le plus riche notable du pays. Il en tombe même éperdument amoureux.
Ah l'arrivée d'Angelica dans la famille est un morceau de bravoure que j'ai relu avec un plaisir absolu, Concetta la fille du prince amoureuse en secret de Tancrède est contrainte de faire bonne figure et c'est très douloureux.

Le prince le met en garde envers cet amour tout neuf « Feu et flammes pendant un an, cendres pendant trente.» Il parle d'expérience.
Tancrède et Angelica Sedara marque le changement de la société mais le prince voit au-delà
« Ils offraient le plus pathétique des spectacles, celui de deux très jeunes amoureux qui dansent ensemble, aveugles à leurs défauts respectifs, sourds aux avertissements du destin, dans l'illusion que tout le chemin de la vie serait aussi lisse que les dalles du salon »

Comme dans les adaptations marquantes d'une oeuvre littéraire, il est difficile aujourd'hui de penser aux héros du roman sans voir Claudia Cardinale danser au bras de Burt Lancaster.
Le fameux bal chez les Ponteleone, au cours de laquelle le Prince dansera avec Angelica qui a appris ce qu'est la bonne tenue en société
La danse, la musique, le cristal et l'argenterie, et les parfums de la nuit, le Prince se sent vieux et fatigué mais encore sensible à la beauté d'Angelica.

Le bal est le point culminant du roman, il n'empêchera pas l'effondrement de cette aristocratie et de ses privilèges.
De sa tour, derrière son télescope le Prince Salina regarde de loin son monde s'écrouler, le bal a été son adieu, son chant du cygne.
le thème du temps qui passe est très fort dans le roman un peu comme dans le dernier tome de la Recherche.
C'est un roman splendide sur la mort et la vieillesse qui vient, sur la fin des illusions.

C'est aussi un superbe tableau de la Sicile comme le dit Dominique Fernandez
« Les paysages brûlés de soleil, la canicule immuable, l'odeur de poussière et de fleur d'oranger, les vieilles demeures seigneuriales ceinturées d'eucalyptus, les intérieurs sombres et lugubres derrière une façade baroque, l'union fabuleuse du faste et de la misère »

Giuseppe Tomasi de Lampedusa l'aristocrate sicilien s'inspire largement de sa propre vie pour concevoir son héros, le prince Fabrice de Salina. A travers lui, l'auteur dépeint la fin d'un monde
En 1954, le prince sicilien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, duc de Palma essuie un double refus de deux importants éditeurs italiens et meurt avant de voir son roman publié
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Le prince Giuseppe Tomasi di Lampedusa nous décrit dans ce magnifique roman le déclin d'une puissante et fortunée famille princière de Sicile, tandis que se joue le sort d'un état italien encore divisé en royaumes, duchés et autres tenures de l'empire austro-hongrois.
Don Fabrizio Corbera, prince de Salina, apprend au cours des prières quotidiennes de sa famille le débarquement de Garibaldi à Marsala. le général Garibaldi est mandaté par Victor Emmanuel II, le futur roi de l'Italie unifiée à l'issue du Risorgimento et des guerres d'indépendance.
Le prince Salina, catholique sincère et conservateur, comprend à son corps défendant que les jours de l'ordre ancien en Sicile sont comptés. Il décide de s'adapter pour préserver son rang. « Il faut que tout change pour que rien ne change ».
Il aide financièrement son neveu Tancrède qui rejoindra les rangs de l'armée garibaldienne. Ultime compromission, qu'il estime quelque peu abjecte, don Fabrizio favorise le mariage de son neveu avec la très belle Angélica, fille d'un parvenu vulgaire, mais fort riche.
Il refusera ensuite un siège de sénateur à Rome, nouvelle capitale du roi Victor Emmanuel.
Nous assisterons plus tard encore à la mort pathétique du prince déchu dans une auberge au retour d'un voyage sur le continent, puis à la ruine progressive de la famille, à la déchéance morale et intellectuelle de sa fille dans la bigoterie et la superstition.

La construction et le style du roman sont éblouissants, l'émotion éprouvée intense. le prince de Lampédusa projette beaucoup de lui-même dans ce roman, oeuvre unique avant sa mort survenue en 1957, à l'âge de 60 ans.
Luchino Visconti portera à l'écran en 1963 une adaptation grandiose de ce chef d'oeuvre. Lui même, issu de haute noblesse, saura magnifiquement traduire au cinéma la grandeur de ces temps révolus, et toute la nostalgie exprimée pudiquement dans ce très beau livre.

Lien : https://livre.fnac.com/a1989..
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Enfin lu ce grand classique de la littérature sicilienne!
Nous la découvrons au moment où y débarque Garibaldi, et dans l'univers feutré des salons et salles de bals, nous assistons au déclin d'un monde...

De la superbe propriété à la campagne à Palerme, l'histoire du pays vit une de ces heures chaotiques... mais elle en a connu tellement d'autres... tout change... ou rien ne change ?
On découvre les coutumes d'un pays, les classes sociales, la place des hommes et des femmes, le climat pas toujours des plus agréables, la nourriture aussi, une belle immersion dans l'époque.



J'ai beaucoup apprécié la plume de Lampedusa, ses clins d'oeil au lecteur, son humour, je ne n'y attendais pas, j'avais une fausse image de quelque chose d'un peu suranné, compassé, qui m'avait longtemps fait hésité à le lire, erreur réparée!

Et à prolonger bien sûr par un (re)visionnage du film de Visconti!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Guiseppe Tommasi di Lampedusa s'est basé sur la vie de son arrière-grand-père pour raconter la vie de Don Fabrizio, le prince Salina. Il relate le changement d'une époque avec le rattachement de la Sicile à l'Italie. Mais surtout il raconte un homme, Don Fabrizio. Il est très attaché aux plaisirs terrestres et l'interprétation du ciel. Je ne saurai résumer la vie de cet homme mais l'auteur réussit à lui donner une véritable aura et nous fait découvrir sa famille et la Sicile de l'époque. J'ai eu du mal à rentrer dans cette oeuvre mais plus j'avançais, plus j'appréciais les personnages dépeints comme Tancrède ou Angélique et j'ai trouvé la dernière scène énorme.
J'ai beaucoup aimé de découvrir cette époque et cet auteur mais c'est un roman plus complexe que ce à quoi je m'attendais.
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S'il ne fallait avoir écrit qu'un livre, mon bonheur aurait été parfait s'il s'était agi du Guépard, ou du Désert des Tartares de Dino Buzzati.
Lampedusa est la preuve qu'une oeuvre littéraire peut exister sur une seule et unique oeuvre. Même si, pour ma part, j'aurais souhaité qu'il puisse en écrire bien d'autres.
Le Guépard est, comme beaucoup des critiques de Babelio l'indiquent, un crépuscule :
- celui d'un homme, dernier représentant d'une aristocratie du 19ième siècle finissant, conscient de sa fragilité et de celle de son monde.
- celui de l'aristocratie sicilienne inconsciente, comme toute société fermée, de sa disparition programmée.
- celui enfin de la grandeur des sentiments forgés par plusieurs siècles d'éducation, d'honneur et d'affrontements.

Comme souvent, la littérature est belle quand elle s'applique à décrire les aubes et les crépuscules. Ici, Lampedusa s'attache uniquement à un crépuscule. Mais diable qu'il est beau le soleil qui se couche sur la Sicile d'un tel écrivain.

Laissez-vous porter par la valse de Tancrède et Angelica et admirez la mort d'un Guépard flamboyant.
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Un grand classique de la littérature européenne jamais lu. Mis dans ma valise à la manière d'un devoir de vacances et pourtant lu avec délectation. Quel style, quel bonheur de s'immerger dans la beauté de la phrase, la richesse du vocabulaire, l'élégance des descriptions réhaussées par une analyse sociale brillante. Dans ce cas, une phrase brève et foudroyante suffit. Comme une gifle qui claque dans une atmosphère amollie.
L'histoire est connue. Alors que l'aristocratie se perd et s'appauvrit, le prince de Salina règne sans partage sur ses terres siciliennes. le débarquement les troupes de Garibaldi signe l'écroulement de l'ordre social séculaire de l'ancien royaume des Deux Sicile. Pour conserver un tant soit peu de ressources, le vieux Guépard se résout à consentir au mariage de Tancredi, son impétueux neveu, à Angelica, la très belle et séduisante fille d'un parvenu. Rien ne fera à l'affaire, les temps changent, le monde d'hier disparait au profit de la constitution du Royaume d'Italie.
En six tableaux de longueur différente, Lampedusa signe la fin d'un monde avec une certaine tristesse, pourtant dénué d'amertume. Une sorte de décadence et de déclin qui s'achève par une chute définitive. Un soupçon de nostalgie perdure légèrement alors que les félins d'un autre temps disparaissent pour laisser place aux chacals et aux hyènes comme le souligne le Prince.
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