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Coincé derrière des tas de congénères depuis un bon bout de temps , sorti des rayonnages pour un item à valider- ah ces challenges! - , je me suis retrouvée en compagnie de la Duchesse de Langeais . Vous objecterez que le titre de ce roman nous parle d'Edouard et pas d'une Duchesse... Vous aurez à la fois raison et tort! Quand la Duchesse meurt à près de 70 ans dans le quartier mal-famé de Montréal, ce quartier de la Main fréquenté principalement par les gays et les travestis,c'est aussi Édouard qui nous quitte.
Son seul bien , le journal écrit lors de son voyage à Paris il y a 30 ans de cela, il l'a confié à Hosanna : "Quand j'vas mourir, ouvre le tiroir du bas de ma commode,pis essaye de rire une dernière fois à ma santé. C'est ton héritage."-p36-
C'est donc Hosanna qui nous lit ce journal. Mon Dieu que c'est triste! Edouard, notre vendeur de chaussures , débarque en France. Grâce à l'héritage de sa mère il s'est offert une traversée de l'Atlantique sur un beau paquebot en première classe. Mais comme il se sent mal, avec son accent, son poids! il se trouve bien épais. Alors il décide d'écrire pour sa chère belle-soeur, ah si seulement il avait pu l'emmener avec lui. Après la traversée, c'est bientôt Paris ....
Michel Tremblay, auteur ,dramature, cinéaste canadien francophone nous brosse un portrait plus que réaliste de ce Paris des petites gens de l'époque. Ceux qui n'ont connu ni les WC entre deux étages , ni les Halles en plein coeur de Paris, ni les pissotières lieux de rencontre privilégiés, auront l'impression de lire un essai ethnographique ,qu'importe! c'est bien vu, bien analysé et notre Edouard j'aurais bien aimé le rencontrer et lui expliquer qu'il n'avait certainement rien de moins que tous ces gens et qu'il les valait bien!
Une découverte de Michel Tremblay qui, même si elle n'a pas déclenché l'enthousiasme,m'a rappelé un peu l'univers de Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy , que du bon !
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Des nouvelles d'Edouard est le quatrième roman de la série des Chroniques du Plateau de Mont-Royal. Et c'est celui que j'ai préféré des quatre premiers.
Au printemps 1947, Edouard, l'un des protagonistes de la série, homosexuel d'une trentaine d'année, décide d'utiliser le petit héritage qu'il vient d'avoir pour aller visiter Paris. Les étonnements du Montréalais durant la traversée, puis à son arrivée, sont hilarants. Ils nous parlent autant de Paris que de Montréal et sonnent juste.
En parallèle, le lecteur se laisse toucher par le héros, perclus de solitude pour son plus grand désarroi.
Petit bémol, le prélude et les intercalaires n'apporte pas grand chose à l'histoire et en cassent un peu la fraicheur (ce qui était peut-être bien l'intention de l'auteur).
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Tremblay est un des mes auteurs préférés, mais cette fois-ci la magie n'a pas opéré, je me suis carrément ennuyé. L'essentiel du livre est en fait le journal qu'Édouard a tenu lors de son voyage à Paris; d'emblée ça manque cruellement de dialogues, un des points forts de l'écriture de Tremblay. Les péripéties de sa traversée en bateau, en première classe, m'ont laissé de marbre; il se sentait comme un chien dans un jeu de quilles, on aurait pu s'en douter et il n'a rien vraiment fait pour s'en sortir. le court passage dans Paris m'a semblé encore pire; une enfilade de noms de rues, des remarques clichés sur les Français, le désarroi d'un touriste mal préparé etc. L'auteur montre bien le coté pathétique de son personnage mais la démonstration est poussive. Sa prise de conscience finale a mis un peu de baume sur mes plaies, mais bien peu. Ce quatrième tome des “Chroniques du plateau Mont-Royal” m'a déçu pas à peu près, ce qui ne m'empêchera pas toutefois de continuer cette série culte.
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Les oeuvres de Michel Tremblay ne se lisent pas, elles se savourent au même titre qu'un met rare et délicieux. Sa description des personnes de langue française vivant dans ce quartier modeste voire pauvre de Montréal marqué par la crise économique incite à l'empathie plutôt qu'à la pitié.

Edouard, gros garçon de 17ans, au physique malgracieux et au franc parler qui se cherche, se doute qu'il n'est pas tout à fait comme les autres, mais n'arrive pas à comprendre ce qui le différencie - on ne peut que l'aimer et suivre avec un plaisir non dissimulé ses atermoiements –qui traîne son ennui et son mal être vient de décrocher, sur les recommandations de sa tante, un emploi de vendeur de chaussures, histoire de gagner un peu d'indépendance et d'aider sa famille qui en a bien besoin.

Après une altercation mémorable le 1er jour de son travail, avec un client « très élégant », qui le jauge de haut et se permet des réflexions désagréables à son égard, auprès de la gérante, alors qu'il fait fi de la présence d'Edouard, met le feu aux poudres. Notre client, pseudo élégant, n'en revient de la répartie dudit Edouard tout en le reconnaissant de la catégorie des « vieux garçons ». de fait, il l'invite au Club Paradise, afin qu'il rencontre quelques « amis » qui s'y retrouvent. Souci, Edouard bien que n'étant pas majeur (- 21ans) décide de s'y rendre par curiosité, surtout ne sachant pas ce qu'il en est de cet endroit, mais espérant y trouver des réponses à ses interrogations.

Dans ce livre, il est évidemment question d'Edouard, mais également de tout le petit monde qui compose sa famille et qui gravite autour de lui, et qui eux non aucun doute quant à son « orientation ». Tout le récit nous est conté, de la façon dont il aurait été parlé avec cet accent canadien populaire et particulièrement vivant que l'auteur arrive à retranscrire et à nous faire partager pour notre plus grand bonheur. Encore un sans faute de Michel Tremblay qui nous décrit le Québec des années 1930 très marquée par pression de la religion catholique dans la vie quotidienne des familles surtout sur celle des femmes.
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Première lecture de Michel Tremblay, peut-être la dernière. Des nouvelles d'Édouard essaie désespérément d'être drôle. Parfois il réussit, d'autres fois non. Un narrateur vivant et coloré qui peut devenir lourd après les 150 premières pages. Tremblay passe trop de temps à nous dicter ce que l'on devrait penser de sa duchesse, combien elle est magique, magnifique, glorieuse, sans vraiment nous le montrer. Peut-être faut-il avoir lu ses autres oeuvres pour bien comprendre en quoi ce personnage est si magnifique? Je lui accorde le bénéfice du doute. Les segments avec Hosanna et Cuirette étaient amusants et m'ont permis de rester accrochés au livre jusqu'à la dernière page. Les passages qui traitent des différences culturelles sont également très pertinents et sauvent le roman. Ce dernier prend la forme d'un journal, et le narrateur raconte avec beaucoup (trop) de détails ses moindres gestes ainsi que les états d'âme qui viennent avec, et cela allourdi le roman. Je le recommande pour les amateurs de Tremblay qui apprécient son univers.
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Dans le volet précédent des Chroniques du plateau Mont-Royal, nous assistons au départ d'Edouard pour Paris, dans " Des nouvelles d'Edouard " nous suivons les péripéties d'Edouard à bord du Liberté et une fois débarqué sur le sol français à travers un cahier qui constitue son journal personnel écrit tout au long de son voyage.

C'est très vivant, truculent et drôle mais aussi C'est triste et par certains aspects pathétique. Michel Tremblay sait nous faire ressentir toutes les émotions qu'a ressenties Édouard tout au long de son escapade. Édouard qui cherche à s'affranchir, à se réaliser, à se cultiver, à s'instruire vivre de nombreuses expériences qui le confronteront à ses complexes d'infériorité, à son sentiment d'insuffisance et à sa culpabilité. Édouard est le personnage qui représente le peuple québécois de l'époque (1947) et encore de notre époque pour plusieurs. Il enrage de voir les faux cultivés hypocrites qui sont prêts à renier leur origine pour avoir l'air de ce qu'ils ne sont pas. Pour autant reussira-t-il à éviter ce piège? Reussira-t-il à surm0nter ses complexes? L'ailleurs meilleur existe-t-il?
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Dans "À rebours", le célèbre roman de J.K. Huysman il ya un chapitre où l'auteur raconte l'histoire du voyage à Londres entrepris par son protagoniste Jean des Esseintes. Afin d'avoir un avant- gout de l'ambiance britanique, des Esseintes mange un repas dans un pub anglais en face de la gare de train à Paris. Après avoir mangé, des Esseintes décide que l'expérience a été suffisante. Au lieu de monter à bord de son train, il rentre chez lui. Dans "Des nouvelles d'Édouard" le roman en entier est consacré à une histoire semblable. Édouard, un rune tapette qui travaille au Théâtre National fait un voyage à Paris en 1947. Il constate rapidement qu'il n'est pas chez lui et au bout de 36 heures part pour Montréal. C'est comique mais c'est vraiment trop peu pour server de base de roman.
Il y a aussi des passages assez abjects dans le roman. Édouard comme Tremblay est le porte-parole de la culture populaire montréalaise, des petits gens du Plateau de Mont-Royal et le leur patois, le "Joual". Sur le bateau qui se dirige vers la France, il rencontre une femme d'Outremont, un des bons quartiers de Montréal. Édouard la prend pour une snob et l'insulte outrageusement. Tremblay malheureusement pense comme Édouard et approuve ses impudences. C'est un passage de très mauvais gout.
Je trouve déplorable que Tremblay est incapable de voir les bons points de la culture basée sur le catholicisme et le études classiques de l'élite francophone de son époque. En revanche, Tremblay voit très biens les points faibles de son milieu. Édouard revient chez lui où son sort éventuel sera d'être assassiné par un de ses copains de son quartier
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Ce 4e tome des Chroniques du Plateau-Mont-Royal nous permet d'accompagner Édouard dans sa longue traversée de l'Atlantique et son court séjour à Paris. Ce qui fait le charme de ce roman, c'est la couleur que Michel Tremblay réussi à donner à son personnage, qui y va d'expressions plus imagées et savoureuses les unes que les autres ; le quotidien n'est jamais banal quand on le vit en compagnie de la Duchesse de Langeais. Très agréable lecture que je recommande fortement.
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Des nouvelles d'Edouard is a striking book. After having read the previous three from the Chroniques du Plateau Mount-Royal series I thought this one would be another busy multi-figure anthropological canvas describing life in a certain area of Montreal. And the book indeed begins as expected. However soon it takes a completely different turn, changes genre and becomes a book on a solitary existential journey of self-discovery with most of the action taking place actually outside of Montreal and outside of the continent altogether.

I love both the psychological and the anthropological layers of this work by Tremblay. Edouard, a ridiculous "nobody" with a flair for exuberance ends up as a truly tragic character, whose dreams will never meet the reality, who will forever be in love with things totally inaccessible (this goes for people, places etc.) [and even when he gets a crazy chance to get close to them... he prefers dreams. The Paris of his dreams suits him better than the real Paris, and the person he is in love with will never be his for a number of objective reasons, but never mind, because the spiritual connection is more important for Edouard than any physical one. And that (and not his sexual orientation) is what makes him truly "different" from others.]

On the anthropological level, this is an exciting reading for anyone interested in learning about "Québécanthrope", as the great Gaston Miron put it. Of course, generalizing the experiences of such a "different" person as Edouard is dangerous, but the observations about the mutual perceptions of the French and the French Canadians, the capturing of the very complex relationship between Quebec and France are done very well and they certainly add to my perspective.

On the purely entertainment level, this is a fun book, very smooth and fun reading. I read it with an e-map in hand, as I always do reading Tremblay, by the way, but this time it wasn't only the map of Montreal, but also the map of France and the map of Paris.
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