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Maria Desrosiers, indépendante, a toujours mené sa vie comme elle l'entendait. Quand son mari a disparu, elle a envoyé ses trois jeunes filles chez leurs grands-parents en Saskatchewan et elle a continué à travailler à Providence, en Nouvelle-Angleterre. Mais voilà qu'elle est à nouveau enveinte. Son frère et ses soeurs la convainquent de s'établir à Montréal et elle accouche du petit Théo. Mais comment concilier un emploi et la charge d'un bébé ? En délégant cette dernière responsabilité à son aînée qu'elle fait revenir auprès d'elle. Avec ce bref retour en arrière, Michel Tremblay explique la génèse de sa Saga des Desrosiers.

On retrouve alors la petite Rhéauna, dix ans, héroïne du premier tome, La traversée du continent. Au cours de son voyage en train de la Saskatchewan rurale vers Montréal, elle a vu du pays, fait des découvertes qui l'ont émerveillée et, surtout, elle a fait des rencontres intéressantes. Mais le monde a changé. Les femmes qu'elle a connues étaient autrefois cantonnées à des rôles traditionnels bien précis (la vieille fille ou la religieuse ; la femme au foyer qui s'occupe d'une ribambelle d'enfants ; la prostituée). Mais, à Montréal, les choses en vont autrement, les femmes peuvent occuper un emploi et c'est la raison de sa venue.

La traversée de la ville se divise en deux trames narratives qui se succèdent en alternance. D'abord les péripéties de Maria, une veuve sans le sou qui tente de joindre les deux bouts, qui espère se faire une nouvelle vie dans le Montréal des années 1910. Un monde très anglophone. Elle arrive au centre-ville, où cette fameuse gare Windsor sert de point de départ à toutes les aventures. Elle retrouve son frère dans l'ouest, passé Atwater, puis elle se trouve un emploi sur la Main et un logis dans l'est, sur la rue Montcalm.

En tant que lecteur, on la comprend même si, personnellement, je ne me suis jamais vraiment attaché à elle. Parenthèse, j'ai beaucoup aimé la scène dans le train avec l'auteur américain HP Lovecraft, laissant supposer qu'elle serait l'inspiration de sa nouvelle The French Lady on the Train. Mais non, toute ma sympathie allait à la pauvre et naïve Rhéauna. Bon, elle n'est pas Cosette mais c'est tout comme.

L'autre trame narrative, c'est justement celle de Rhéauna. Elle découvre (et, par la même occasion, nous fait visiter) sa ville d'adoption mais, essentiellement, elle s'occupe de son petit frère et attend avec impatience la venue toujours reportée de ses soeurs Béatrice et Alice. Convaincue qu'elles ne viendront jamais la rejoindre et que sa mère se débrouille difficilement à Montréal, sans oublier la Première Guerre mondiale qui fait rage et qui en effraie plus d'un (Montréal est une vielle portuaire), elle élabore le projet de retourner en Saskatchewan. Cette fugue en préparation, on peut en rire avec paternalisme mais je ne pouvais m'empêcher considérer la jeune fille courageuse, débrouillarde et touchante.

Michel Tremblay est tellement un merveilleux conteur, qui sait donner vie à des personnages marquants. Ce deuxième tome de la saga des Desrosiers ne peut que m'encourager à continuer à lire.
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Montréal 1914. La jeune Rhéauna traverse la ville pour aller acheter des billets de train pour ramener sa mère en Saskatchewan afin de la protéger de la guerre qui fait rage en Europe et pourrait bien venir au Canada.

Traverser la ville, cela peut sembler bien banal, mais prend une dimension épique sous la plume de Michel Tremblay.

Ainsi, on suit la petite Nana qui s'émerveille de ce qu'elle voit, mais qui échappe aussi au vieux gardien qui est peut-être un dangereux pédophile. Elle rencontre une compagne de classe qui fait partie de celles qui lui ont mené la vie dure à l'école parce qu'elle réussissait trop facilement, elle se promène au marché en découvrant de nouvelles saveurs, elle reçoit de l'aide ou des reproches des passants…

En parallèle se raconte l'histoire de Maria, la mère de Nana, son retour des États-Unis, son arrivée à Montréal, veuve sans le sou et enceinte. Les retrouvailles avec son frère et ses soeurs, la vie qu'elle s'est bâtie peu à peu.

Un roman qui raconte la vie et les espoirs, les malheurs et la survie, avec des touches d'humour souvent surgies de la naïveté des personnages. Une bien jolie lecture, deux cents pages d'un regard sur la vie du début du vingtième siècle…
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Tome 2 de la saga des Desrosiers et le voyage continue pour la jeune Rhéauna arrivée fraîchement sur Montréal. Ce tome sera plus consacré à la ville en elle-même et que ce soit la mère ou la fille, l'alternance des années 1912 et 1914 dans les chapitres nous le fera bien découvrir lorsqu'elles arpentent les rues de la grande ville.
Rhéauna va apprendre à s'occuper d'un petit frère en attendant que Maria sa mère, rentre du travail et gagne suffisamment pour faire revenir les deux autres soeurs restées chez les grands-parents. Mais on en est pas encore à ce stade de l'histoire, on laisse place au 3e tome qui s'annonce de cette façon et qui donne réellement envie de poursuivre notre lecture.
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Ce 2e tome de la Diaspora des Desrosiers m'a convaincu de lire éventuellement toute cette saga. Tremblay a le don de faire vivre ses personnages tout en nuances, par petites touches, au travers d'un quotidien qui n'a rien de spécial, mais réussit malgré cela à nous rendre empathique à leurs destins et curieux de suivre leurs évolutions. Dans ce tome, la condition de la femme au début des années 40 au Canada y est remarquablement décrite, de même que le règne des anglophones sur la métropole. L'adaptation de Nana à sa nouvelle vie et la découverte du clan des Desrosiers m'ont charmé.
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Après "Bonbons assortis" et "La traversée du continent", je suis repartie en compagnie des doux mots de Michel Tremblay. L'action se déroule en 1912 et 1914.
Ce roman est le tome 2 d'une saga qui en comporte 6.
Dans le premier tome, " la traversée du continent", on suivait Rhéauna, 10 ans, dans sa traversée du Saskatchewan vers Montréal pour rejoindre sa mère qui l'avait laissée 5 ans auparavant chez les grands-parents ; jeune veuve, elle ne pouvait pas subvenir à leurs besoins.
Dans ce deuxième tome, on suit en parallèle deux époques : en 1914 avec le ressenti de Rhéauna, qui reste une petite fille adorable, et en 1912 les sentiments de sa mère quand elle décide de partir des États-Unis pour retourner au Canada natal, enceinte et sans ressources.
Incompréhension entre les deux, la mère faisant tout son possible pour que sa fille soit heureuse mais toujours aussi pauvre elle ne peut faire venir ses deux autres filles restées au Saskatchewan. L'adaptation de Rhéauna à la grande ville après des années à la campagne est très dure.
Michel Tremblay excelle dans sa description des sentiments et de la mère (confrontée au problème d'élever seule Rheauna plus son petit garçon de dix huit mois) et Rhéauna qui, entendant les rumeurs de la guerre en Europe, entreprend une folle équipée dans la ville de Montréal.
J'ai eu une préférence pour la voix donnée à la petite fille mais les chapitres ou l'on suit la mère sont également très captivants.


En conclusion : j'adore cet auteur, sa façon de dire simplement la complexité des sentiments et de se mettre dans la peau d'un enfant.


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Suite intéressante de «La Traversée du continent» où alternent des épisodes axés sur Maria et sur Nana. C'est toujours le plaisir d'«entendre» les dialogues de Tremblay, de voir la mentalité de l'époque, de suivre les réflexions de Nana. Plusieurs monologues fort touchants. Plusieurs péripéties bien menées, par exemple l'épisode où le détective Simoneau prend la fillette pour une voleuse...
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'est peu dire que j'aime cet auteur, je veux bien partir avec lui dans toutes « ses traversées » à l'origine de la famille Desrosiers sans jamais m'ennuyer. Après, « Victoire » et surtout « La traversée du Continent » qui avait vu la petite Rhéauna, arriver chez sa mère Maria qui l'a fait venir pour s'occuper de son petit frère né d'un autre père, nous voilà avec elle, sa mère et son petit frère en 1914 à Montréal. Rhéauna, a fini par accepter et aimer son sort car son petit frère est adorable et sa mère fait tout pour qu'elle aille à l'école et satisfasse son envie de lecture. Elle ne s'occupe du petit que lorsque sa mère travaille dans le bar le soir. Mais cette enfant écoute les conversations des grands et évidemment, en 1914, on parle de la guerre, comme c'est une enfant courageuse, elle décide de sauver sa mère et son petit frère et d'acheter des billets de train pour rejoindre ses grands-parents et ses deux soeurs à la campagne dans le Saskatchewan. On suit donc le trajet de cette enfant à travers la grande ville de Montréal et tous les dangers qu'elle est capable d'affronter seule. Mais le roman n'est pas construit de façon linéaire, parfois nous sommes en 1912 quand Maria arrive chez son frère Ernest et ses deux soeurs Tititte et Tina et qu'elle explique pourquoi elle est venue les rejoindre : elle est enceinte d'un homme qui n'est pas de son mari et qui a disparu .

Dans « la traversée des sentiments » les enfants sont un peu plus grands et les soeurs ont décidé de revenir à Duhamel. Là où la famille a des attaches racontées dans le roman « Victoire ». Ce roman est l'occasion de plonger dans la vie des trois soeurs dans ce qu'elle a de plus intime. Michel Tremblay est un analyste de l'âme féminine d'une finesse et d'une délicatesse incroyable. Les huit jours de vacances à Duhamel le petit village de campagne vont donner le courage à Maria pour aller chercher ses filles chez ses propres parents dans le Saskatchewan.

Tout le charme de ces romans vient du style de l'auteur et du temps qu'il prend avec chaque personnage pour nous faire comprendre leurs choix de vie. Et puis il y a le charme du québécois qui chante à mes oreilles. C'est un auteur qui me fait du bien alors qu'il ne raconte pas des vies faciles, je préfère largement cette approche par la littérature de la vie très dure aux romans où l'auteur se plaît dans le glauque.
Lien : https://luocine.fr/?p=14027
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Michel Tremblay me charme toujours. C'est intéressant de vivre une page de l'histoire de Montréal au début du siècle dernier. On y retrouve, bien sûr, les personnes importantes de son histoire personnelle. Ici, c'est Nana, sa maman, alors qu'elle n'a que 13 ans.
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À la fin de la Traversée du continent, nous quittions Nana, enfant d'une dizaine d'année, arrivée à Montréal en 1914. Elle apprend qu'en Europe la guerre est présente, cela l'effraie. Elle prend plaisir à être auprès de son petit frère mais elle a qu'une envie c'est de retrouver le cocon douillet, ses grands-parents, le rire de ses soeurs Alice et Béatrice en Saskatchewan, pour cela, elle casse sa tirelire souhaite réaliser son rêve.
Montréal est la grande ville du grand méchant loup, un passage d'une pure merveille, dans le grand magasin référence à l'enfance au grand classique de la littérature jeunesse : entre autre à Alice au pays des merveilles.En parallèle, un retour en arrière dans le temps en 1912, Maria, la mère de Nana, quitte la Providence, Rhode Island pour Montréal rejoindre le reste de sa famille, ses soeurs, son frère. Elle est enceinte, elle souhaite revoir la plus jeune de ses filles Réhauna alias Nana. Elle est toujours aussi attachante et délicieuse. C'est un roman plein de profondeur sur la vie. Elles vivent donc toutes les trois sans homme dans une société où c'est plutôt al vu (la religion catholique tient un rôle capital !) : Teena ne s'est jamais mariée malgré le grand nombre de cavaliers qui lui ont tourné autour - on parle à mots couverts d'un enfant qu'elle aurait eu dans sa jeunesse, mais c'est un sujet tabou que personne n'oserait jamais aborder avec elle- Maria est peut-être veuve mais ce n'est pas sûr, et Tititte, sans être divorcée parce que sa religion le défend, est revenue de Londres toute seule en jurant qu'elle ne voulait plus rien savoir des hommes.
Trois femmes qui courent après le bonheur qui essayent de l'attraper pour avoir droit à une vie paisible et harmonieuse mais elle n'y arrive pas. On retrouve toute l'ambiance l'atmosphère des Chroniques du Mont-Royal, on se chicane beaucoup. Avec ce roman, Michel Tremblay signe un très bel hommage à Montréal, ville coupé en deux d'un côté il y a les francophone et de l'autre les anglophones. Mais , à la littérature comme ne pas penser à Zola, dont la filiation avec Tremblay paraît selon moi comme évident "Au Bonheur des Dames". Un bel hommage à l'enfance et son monde merveilleux, au cinéma naissant des passages très drôles autour de Quo Vadis. Ah ! et la saveur exotique de l'ananas que découvre Nana dans cette traversée de la ville, traversée merveilleuse mais au combien semée d'embuches !
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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Deuxième tome de cette saga. On y alterne les chapitres revenant sur l'arrivée de Maria à Montréal et la traversée de la ville que va réaliser Rhéauna deux ans plus tard.

Le premier tome s'achevait sur l'arrivée de Rhéauna à Montréal, réclamée par sa mère qui a été contrainte de laisser ses trois filles à ses parents. Retrouvailles un peu particulières et teintées d'amertume...

Un an plus tard, Rhéauna s'est faite à sa nouvelle vie mais ses soeurs lui manquent, ses camarades d'école lui rendent la vie un peu dure et l'annonce de la guerre lui fait craindre le pire. Elle veut donc acheter trois billets de train, retourner dans la Saskatchewan auprès de ses soeurs et de ses grand-parents et surtout mettre sa mère et son petit frère à l'abri de cette guerre. Elle entame alors la traversée de la ville jusqu'à la gare, une véritable expédition pour cette enfant de douze ans.

Un deuxième tome qui se focalise sur Maria et Rhéauna ainsi que sur la description des conditions de vie à l'époque dans la ville de Montréal. Une plongée assez intéressante dans un continent et un pays que l'on connait finalement peu.
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