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Cette belle bande dessinée, qui anime les paysages naturels de l'ouest américain par des couleurs mêlant artistiquement les bleus et les ocres, relate les voyages d'un père et d'un fils avec une double lecture : voyages de chacun d'eux vers le passé, et celui-ci comporte son lot de douleur pour chacun, voyage ensemble vers l'avenir, pour le père la mort libératrice et, pour le fils, vers une destinée qu'il ne peut encore qu'entrevoir.

La première de couverture est magnifique, on aperçoit à peine les silhouettes des deux hommes parvenus au terme de leur périple commun et les planches qui se succèdent répondent aux promesses de cette belle première.

De nombreuses planches, des pages entières, sont sans dialogues ce que j'apprécie toujours, permettant ainsi au lecteur d'admirer la beauté sauvage des ciels, des montagnes, des forêts de tout ce qui confère à cette oeuvre sa dimension nature très prenante.

L'histoire reste classique, un père jeune orphelin, ballotté par la vie dure, progressivement perdu dans l'alcoolisme, un fils en quête de ses origines. Leurs échanges sont à la fois explications et reproches, incompréhension et compassion. Chacun découvre l'autre sur une très courte durée, ils se sont manqués dans la vie, faute du père, faute de la vie et d'un destin inexorable pour les plus fragiles.

Tout ce texte, malgré sa dureté et les drames qu'il développe, est empreint d'une beauté profonde avec quelques images clés, comme celles de la mère, cette inconnue dont le fils veut connaître l'histoire.

Il met aussi en avant une espérance diffuse, celle du fils qui aura accompli sa mission d'accompagnement de son père, libéré son esprit par la découverte de ses origines, paraissant prêt à aborder une vie différente avec peut-être, en perspective, le bonheur.
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Ce matin-là, dans cette ferme, le jeune Franklin prépare sa jument et ses affaires pour un long voyage au bout duquel l'attend son père, Eldon, un homme aujourd'hui malade. Avant de le laisser partir, Barry, son tuteur, s'assure qu'il est prêt à le voir ainsi et à supporter ses mensonges. Après des heures de route, le jeune garçon arrive en ville et retrouve son père dans une chambre miteuse, une prostituée à ses côtés. S'il ne reconnaît pas aussitôt son fils, Eldon se réjouit de sa venue et l'invite à manger. Il lui demande alors de lui rendre un service : l'accompagner vers l'au-delà en le conduisant vers une chaîne de montagnes, sur une ligne de crête face à l'est, afin qu'il l'enterre comme un guerrier indien. le voyant hésiter, Eldon lui promet de lui parler de sa mère naturelle...

Au coeur de ces paysages de la Colombie britannique, père et fils vont, ensemble, malgré leurs différents, effectuer un dernier voyage. Ce sera l'occasion, pour l'un, alcoolique notoire en fin de vie, d'apprendre à connaître ce fils qu'il a abandonné et par là même de lui révéler quelques secrets, pour l'autre, d'apprendre à pardonner malgré les révélations. Ce tête-à-tête familial, ponctué de flashbacks qui s'intercalent judicieusement, éprouvant pour les deux hommes que la mort, finalement, réuni, se révèle salutaire et émouvant. Empreint de regrets mais aussi de pardon et d'espoir, de transmission, cet album, fidèlement adapté du roman éponyme de Richard Wagamese, est une belle réussite. Vincent Turhan dépeint, avec beaucoup d'émotions, la relation naissante entre un père et son fils, notamment grâce aux séquences muettes, lourdes de se sens. Graphiquement, les planches crayonnées aux couleurs douces et automnales, à l'image de cette couverture, sont magnifiques.
Un album bouleversant, empreint de tendresse et de reconnaissance...

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Quand j'ai emprunté cette BD, je ne savais pas sur quoi je tombais au juste. Ce n'était pas une oeuvre que j'avais prévu de lire. J'ai été attiré par le titre ainsi que par la couverture qui dévoile une belle nature de l'Ouest encore sauvage.

Mais quelle claque ! Quelle découverte ! Ce que je veux dire par là, c'est que l'on découvre parfois inopinément de véritable pépite surtout dans l'Ouest américain.

Pourtant, ma lecture avait assez mal commencé. On voit un personnage avec des cheveux longs que j'avais identifié comme une fille au point de me tromper. Il s'agit bien d'un jeune homme qui travaille dans une ferme avec un vieux monsieur qui compte tout lui léguer.

Par la suite, on apprendra que ce n'est pas son véritable père. Il doit d'ailleurs partir à la ville pour le rejoindre alors que ce dernier est mourant, sans doute à cause des excès d'une vie alcoolisée. le personnage du père nous apparaît comme assez en décalage au tout début avec ses fanfaronnades. Et puis, le fils parait assez bienveillant malgré le fait de supporter un vieux débris qui l'a abandonné à sa naissance. Reste la question de savoir qui est la mère.

Ce qui nous paraissait au départ comme une intrigue assez légère va vite dévoiler une complexité de sentiments qui va dépasser le cadre. J'ai été littéralement charmé par cette mise en scène absolument extraordinaire. le personnage du père va s'avérer être bien plus profond que ce qu'il donnait à voir au premier abord. On va comprendre sa vie et ce qui l'a amené à faire certains choix. A la fin, même le fils va se rebeller avant de s'apaiser à nouveau devant le destin tragique du père.

Un mot sur le dessin pour dire qu'il est à la fois très doux et presque poétique. Je note que la narration n'est pas du tout pesante comme c'est souvent le cas dans ce type de roman graphique.

J'ai rarement autant aimé une BD qui m'a paru sans aucun défaut, moi qui suis tellement exigeant. Il arrive parfois d'être touché par la grâce d'un titre qui ne payait pas de mine, qui était inconnu du grand public.

C'est une oeuvre assez psychologique comme un road-movie dans l'Ouest américain où un fils va faire réellement connaissance avec un père qu'il ne connaît pas. le final est vraiment grandiose.

C'est toujours un plaisir quand on fait ce type de découverte en sortant des sentiers battus. Si l'aventure vous tente, vous m'en direz des nouvelles.
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Belle adaptation d'un roman que j'ai aimé. Un jeune homme revient au chevet de son père mourant ! Et on comprend vite pourquoi le fils est parti. Alcoolique, débauché, menteur, fainéant. Et pourtant il va céder quand il va lui demander de l'emmener mourir là-haut, là où sont enterrés les guerriers. Un chemin qui va modifier sa vision sur son géniteur. Et le dessin ? Tout simplement magnifique !
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Same player shoot again !

Je suis loin d'être un adepte des romans graphiques : rarement séduit, pas toujours sûr de mes capacités de jugement en la matière, pas emballé par la nécessaire déperdition du texte.

Et quand en plus il s'agit d'une adaptation d'un de mes livres cultes, l'hésitation tourne au tiraillement entre la peur d'être déçu et l'envie de retrouver ce qui m'avait emporté. Et c'est souvent cette deuxième option qui l'emporte !

Disons-le tout de suite : pas de – mauvaise – surprise avec l'adaptation de Les Étoiles se lèvent à l'aube, le formidable texte de Richard Wagamese (à l'époque traduit par Christine Raguet), ici superbement illustré par Vincent Thuran.

Comme au flipper, cette adaptation illustrée est une extra-ball prolongeant parfaitement la lecture initiale, avec un choix judicieux des extraits de textes et une « patte » iconographique toute en poésie, suggestion, délicatesse et émotion.

Une magnifique occasion donc de se replonger dans ce conte Ojibwé confrontant Eldon, un père seul, alcoolique, meurtri, écorché, rongé et mourant, avec son fils Franklin, abandonné depuis sa naissance.

Une histoire de filiation, de secrets, de repentance et de pardon. Une histoire d'esprits aussi, qui « se consument à l'intérieur » ou se matérialisent dans les étoiles du ciel comme « autant de feux de camps que les anciens allument pendant leur voyage dans l'autre monde ».

Une histoire sublime, relue une énième fois sous cette forme différente, mais pour un plaisir identique.
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Je n'ai jamais lu Richard Wagamese, auteur amérindien dont le roman a inspiré cette BD. Mais j'ai bien envie de le découvrir, maintenant, car cette histoire père-fils m'a vraiment touchée.
Le fils a 16 ans, il vit auprès d'un vieil homme sagace et bienveillant ; de sa mère il ne sait rien. Lorsque son père, rencontré une seule fois et maintenant un alcoolique à l'agonie, lui demande de l'accompagner pour son dernier voyage, il ne se défile pas.
Ce dernier voyage est poignant.
Le lien à la Nature, au mode de vie traditionnel, à la culture ojibwé, est superbement exploré par le biais de ce dialogue père-fils, pourtant bien mal barré au départ.
Chaque étape, chaque révélation, chaque geste ou parole d'affection vous serre le coeur, grâce à une narration intimiste et aux images pleines de douceur et d'émotion.
Challenge Bande dessinée 2023
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Ayant beaucoup aimé le livre de Richard Wagamese et n'ayant pas trouvé les mots justes pour écrire une critique à la hauteur de mon ressenti, j'ai tenté cette adaptation en BD et j'avoue être conquise à la fois par les dessins et par le texte qui arrivent également à transmettre une émotion même si elle n'est pas aussi forte que celle du roman , j'ai eu quand même une petite larme ...

Francklin Starlight , 16 ans est sollicité par son père Eldon pour l'accompagner vers les montagnes de pour son dernier voyage, il veut être enterré comme un guerrier indien . Franck connait peu ce père alcoolique , il a été élevé par Barry dans une ferme en Colombie Britannique.

Un périple de 60 kms avec un homme affaibli à travers les magnifiques paysages , qu'accepte de faire l'adolescent . Au rythme des pas de la jument , Franck songe à son enfance et Eldon raconte à son fils l'histoire tourmentée de sa vie, n'omettant pas d'avouer ses erreurs . La marche lente vers les lieux de leurs ancêtres indiens , même s'ils sont des "sang-mélés" leur permet de retrouver les gestes des aïeux et de renouer avec l'esprit du peuple Obijé et crée un lien entre le père et le fils , tardif, ténu mais essentiel à l'un comme à l'autre.

L'ambiance en dominante bleue et ocre des illustrations donne une note de douceur et d'harmonie à l'histoire poignante de ce père et de ce fils unis dans un ultime dialogue qui se passe souvent de paroles .
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Alors que je flânais dans les rayonnages de la bibliothèque, mon oeil a tout de suite été attiré par cette couverture crépusculaire pleine de douceur et de mélancolie, qui promettait une virée en pleine nature, au coeur des grands espaces… Alors, quelle ne fût pas ma surprise quand je me suis rendue compte qu'il s'agissait de l'adaptation en bande dessinée d'un roman de Richard Wagamese, cet écrivain canadien aux racines ojibwées, qui m'avait déjà bouleversée avec son roman intitulé “Jeu blanc”. Banco! Plus une seconde d'hésitation, me voici repartie avec mon précieux trésor, impatiente de découvrir de quoi il en retourne!

Les étoiles s'éteignent à l'aube” nous raconte l'histoire d'un homme aux origines mêlées de sang indien qui, sentant sa mort approcher, sollicite l'aide de son fils, qu'il a abandonné aux soins d'un homme de confiance lorsqu'il était bébé, afin de l'accompagner vers une chaîne de montagnes pour être enterré face à l'est, assis comme un guerrier… Malgré la profonde rancoeur qu'il entretient à l'égard de ce père absent, alcoolique et qui a tout du looser fini, le jeune Franklin, désireux d'en apprendre plus sur son passé nébuleux ainsi que sur sa mère dont il ignore tout, accepte de faire cette ultime traversée avec son géniteur. Entre reproches et acception, cette chevauchée au coeur d'une nature somptueuse mais impitoyable sera peut-être l'occasion pour l'un et l'autre de faire la paix et de s'accepter, enfin, tels qu'ils sont…

Bon, ben on peut dire que cette sublime couverture réalisée par Vincent Turhan s'est montrée à la hauteur de mes espérances! Si je n'ai pas été emballée dans un premier temps par le dessin qui manquait, à mes yeux, de finesse et de précision quand il s'agissait de réaliser des personnages, je dois bien reconnaître qu'il se prête à merveille à la réalisation des grands espaces et rend parfaitement hommage à l'atmosphère générale du texte. La dominance des tons ocres confère à l'album une ambiance douce et apaisante, un brin automnale, tout à fait propice à accompagner les derniers instants d'un homme malade.

Moins sordide que le sujet abordé dans “Jeu blanc”, on retrouve tout de même des thématiques communes, probablement chères à l'auteur, dans cette quête identitaire et ces retrouvailles improbables entre un père et son fils. C'est beau, touchant et ça sonne juste! Et n'ayons pas honte de l'avouer, j'ai même versé ma petite larme sur les dernières pages… Une bande dessinée magnifique, qui ne donne qu'une envie: découvrir le roman dont elle est adaptée! Voilà un pari réussi haut la main!
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C'est mon compagnon qui l'a choisi pour moi: il me connait bien. Les grands espaces américains, une couverture magnifique représentant un coucher de soleil sur les montagnes, et une histoire très émouvante entre un fils et son père mourant.
Franck est élevé par Barry dans une ferme canadienne, un homme qui apparait, dès les premières cases, comme un homme bon, généreux et protecteur. Franck, lui, est un adolescent sensible, raisonnable et cachant une profonde colère en lui, dirigée contre le père alcoolique qui l'a abandonné enfant et qu'il part retrouver parce qu'il est mourant. Ce père a un seul voeu: que son fils l'amène mourir à l'ouest, dans les montagnes. Commence un voyage de plusieurs jours, à cheval et à pied, où le jeune homme demande des explications sur son passé à son père que celui-ci accepte enfin de lui donner.
Pour le père, il s'agira de mourir le coeur apaisé, après une existence gouvernée par la honte de ce qu'il est et de ce qu'il a fait.
Quant à Franck, pourra-t-il pardonner, et se débarrasser de cette colère qui l'empoisonne?
Je n'ai pas lu le roman éponyme dont cet album est adapté mais toute l'émotion est bien là, intacte, autant dans les dialogues que dans les regards et les gestes des personnages. On se laisse aller dans ce récit de rédemption forte en émotion, dans ce voyage terminal pour l'un et de recommencement pour l'autre.
Un très bel album qui me donne envie de découvrir le roman, une réussite.
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J'avais eu un vrai coup de coeur pour le roman de R.Wagamese, et j'ai ouvert cet album à la fois dans le désir de retrouver sa richesse, et la crainte d'être déçue. Il est évident que certaines choses exigent du temps et que parfois, le chemin pour avancer est plus important que la ligne d'arrivée. En ce sens,Vincent Turban ne pouvait pas égaler R.Wagamese et mon émotion à la lecture du roman à été plus profonde et intense qu'avec cet album. Pourtant,Vincent Turban a su traduire à sa façon et dans le respect total du roman,sa "substantifique moelle". La beauté de ses planches,le jeu des regards ,la prégnance de la nature par un graphisme soigné ont su raconter avec art le drame d'Eldon qui n'a pas pu prendre sa place de père, engoncé dans la culpabilité de n'avoir pas été un bon fils puis un bon mari. Il est parvenue à faire en sorte que nous,lecteurs,nous puissions nous glisser alternativement dans la peau d'Eldon ,de son fils,mais aussi de l'homme qui a éduqué Franklin. Et ainsi,il nous a rendu acteurs d'un très beau voyage initiatique et témoins d'une histoire d'amour à conjuguer au pluriel.
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