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Citations sur Les aventures de Tom Sawyer (123)

Apparemment, moins il existe de raisons de justifier une coutume traditionnelle, plus il est difficile de l’éradiquer. (p. 53, Éditions Tristram, 2008)
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les aventures que je raconte ne sont pas imaginaires, tans s'en faut. Elles ont été puisées en partie dans mon expérience personnelle, en partie dans celle de mes camarades d'école. Huck Finn est peint d'après nature; Tom Sawyer aussi, quoiqu'il ne soit pas le portrait d'un seul individu. Trois des compagnons de mon enfance revivent en lui - il appartient donc à ce que les architectes nomment l'ordre composite.
Je n'ai pas non plus inventé les superstitions étranges attribuées à divers de mes personnages. A l'époque où se passe mon récit - c'est-à-dire il y a trente ou quarante ans - des croyances, non moins singulières, étaient répandues chez les enfants et les esclaves des États de l'Ouest.
Bien que ces pages semblent de nature à intéresser surtout la jeunesse, j'ose croire qu'elles amuseront les lecteurs d'un âge plus avancé. Elles rappelleront à ces derniers ce qu'ils ont été, leurs façons d'agir et de s'exprimer, aussi bien que les entreprises où ils s'engageaient au bon temps où l'école buissonnière leur paraissait la meilleure des écoles.
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Tom était plongé dans ses pensées, de tristes pensées à l’unisson de l’ambiance environnante. Longtemps, il resta assis, le menton dans ses mains, les coudes sur les genoux, absorbé dans une profonde méditation. La vie lui semblait un fardeau insupportable ; il se prenait à envier Jimmy Hodges, qui venait de disparaître. Oh ! s’assoupir pour toujours, ne plus penser à rien, ne plus s’inquiéter de rien ! Rêver pour l’éternité sous les arbres du cimetière tandis que le vent agiterait les feuilles et ferait onduler l’herbe sur la tombe… Ne plus avoir d’ennuis, ne plus avoir de soucis ! Si seulement il avait un carnet intact à l’école du dimanche, il eût volontiers consenti à disparaître et à en finir avec ça.
Et cette petite ! Que lui avait-il fait ? Rien. Il avait agi dans les meilleures intentions du monde, et elle l’avait traité comme un chien. Oui, comme un chien. Un jour trop tard, peut-être, elle regretterait ce qu’elle avait fait. Ah ! si seulement il pouvait mourir momentanément !
Mais les réflexions d’un gamin sont trop instables pour suivre longtemps le même chemin. Insensiblement, la pensée de Tom se reporta sur les soucis de l’existence présente. Pourquoi ne pas tout abandonner, disparaître mystérieusement ? aller, s’en aller loin, très loin, au-delà des mers, dans des pays inconnus, pour ne plus jamais revenir ? Qu’est-ce qu’elle éprouverait alors ? Oui, il avait bien pensé à s’engager dans un cirque ; mais il n’envisageait plus cette éventualité que pour la rejeter. Il ne saurait être question de colifichets, de calembredaines, de déguisements bariolés, quand on se sent né pour planer dans les régions du romantisme. Non. Il serait soldat, et après de nombreuses campagnes il reviendrait, chargés d’ans et de gloire. Mieux encore… il irait chez les Indiens, il chasserait le buffle, s’engagerait sur le sentier de la guerre et dans les grandes plaines sans pistes du Far West. Il deviendrait un grand chef, il serait tout couvert de plumes, il aurait la figure toute tatouée ; et puis un moite et lourd matin d’été il reviendrait, il ferait irruption dans l’école du dimanche en poussant un cri de guerre si terrifiant que tous ses camarades en dessécheraient de jalousie. Fi donc ! il y avait mieux encore à faire ! Être pirate ! Oui, c’est cela ! Voilà l’avenir qui s’offrait à lui dans toute sa splendeur. Sa renommée s’étendraient sur le monde entier et les bonnes gens se signeraient au seul bruit de son nom ! Quelle ivresse n’éprouverait-il pas à parcourir les mers sur son vaisseau rapide et léger, le Génie des Tempêtes, arborant au mât de misaine son lugubre drapeau ! À l’apogée de sa gloire il apparaîtrait soudain dans son village natal ; il entrerait dans le temple, le visage hâlé par les intempéries, vêtu d’un justaucorps de velours noir, de chausses noires, de bottes noires, portant une écharpe rouge, les pistolets d’arçon à la ceinture, le poignard au côté, le chapeau à plumes sur la tête, son lugubre drapeau flottant au vent. Avec quelles délices n’entendrait-il pas les gens chuchoter sur son passage : "C’est Tom Sawyer le Pirate, le Vengeur Noir de la Mer des Antilles !"
Sa décision était prise, il avait choisi sa carrière.
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Un jour, Tom était précisément en train d'administrer au plancher la dose prescrite quand le chat jaune de sa tante s'approcha de lui et jeta un regard gourmand sur la cuiller de potion. […] Tom lui ouvrit la gueule et y versa le Doloricide. Immédiatement le chat fit un bond d'un mètre cinquante, poussa un hurlement sauvage, fila comme une flèche, tourna autour de la pièce, se heurta à tous les meubles, renversa quelques pots de fleurs, bref, causa une véritable catastrophe. Non content de cela, il se dressa sur ses pattes de derrière, caracola autour de la pièce dans un joyeux délire, la tête sur l'épaule et proclamant dans un miaulement triomphant son incomparable bonheur. Puis il repartit comme un fou dans toute la maison, semant le chaos et la désolation sur son chemin. Tante Polly entra juste à temps pour le voir exécuter quelques doubles sauts périlleux, pousser un dernier et puissant hourra, et s'élancer par la fenêtre en emportant avec lui le reste des pots de fleurs. La vieille femme resta pétrifiée, regardant la scène par-dessus ses lunettes.
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Les deux enfants, pâles d’effroi, coururent d’abord côte à côte dans la direction de la ville sans échanger une parole. Ils retournaient la tête de temps en temps et regardaient par-dessus leur épaule, comme des gens qui craignent d’être poursuivis. Dans chaque tronc d’arbre qui se dressait sur la route ils croyaient voir un homme et un ennemi, si bien que la peur leur coupait la respiration. Tandis qu'ils passaient devant les cottages disséminés â l’entrée de la ville, les aboiements des chiens de garde semblaient leur mettre des ailes aux pieds.
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C'est pourtant tellement rude de le faire travailler un samedi alors que ces camarades ont congé.
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Il est souvent ainsi des coutumes traditionnelles. Moins elles se justifient, plus il est difficile de s'en débarrasser.
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Le romancier qui écrit une histoire d'adulte sait exactement où et comment s'arrêter, c'est le plus souvent par un mariage. Quand il s'agit d'un enfant, il s'arrête où il peut.
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Ainsi un homme, absorbé par une entreprise nouvelle, perd conscience de ses ennuis anciens.

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Le travail, c'est tout ce que l'on est obligé de faire; le jeu, c'est tout ce qu'on fait sans y être obligé.
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