Le deuxième confinement a désorganisé un peu plus ma médiathèque et m'a contraint à un choix inhabituel, le témoignage d'un ancien Natio. Une bio honnête d'une vie qui l'a été beaucoup moins. Plus facile à lire que le pavé de Jackson sur
De Gaulle. Et qui évoque un monde que j'ai bien connu, et des gens que j'ai trop souvent vu. À l'inverse des barbus du jihad, ils avaient tous le crane à nu, sans doute pour avoir moins chaud sous la cagoule. La deuxième partie du bouquin est une fastidieuse litanie de braquages et de séjours en prison.
La fascination pour ce genre, récits de délinquants ou enquête de journalistes sur le milieu, m'interroge. Pas l'ombre d'une réflexion philosophique ou sociologique. Pas de doutes, pas de questionnements, le degré zéro de l'introspection. C'est aussi transparent et affligeant que du Séguéla. le paradoxe du néant, son mystère, c'est le vertige qu'il procure.