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4,13

sur 638 notes
Tout commence un jour d'été où le petit Edgar Mint, métis amérindien, se fait rouler sur la tête par la camionnette du facteur. Laissé pour mort, Edgar résiste : coma, séjour à l'hôpital. Il gardera comme séquelles l'impossibilité d'écrire et quelques crises, de temps en temps. Edgar est un miraculé, Edgar est aussi abandonné : seul à l'hôpital, sa mère alcoolique s'étant évaporée dans la nature, son père ayant tourné les talons avant sa naissance, il crée de nouveaux liens avec ses autres compagnons de chambre, et particulièrement avec Art, miraculé lui aussi. Art lui fera un beau cadeau : une machine à écrire, une Hermès Jubilé, compagne précieuse avec laquelle Edgar noircira des pages et des pages, comme un exorcisme à son existence délabrée.
Le temps de guérison est venu, Edgar doit partir à l'institution Willie Sherman, là où on place les enfants indiens dont on ne sait que faire : misère sociale et intellectuelle, violence, harcèlement, rien ne lui sera épargné. Edgar survivra, une fois de plus. Puis, il sera placé dans une famille mormone et verra pour la première fois à quoi ressemble une vie de famille. Mais, ayant toujours en tête de retrouver le facteur qui lui a roulé sur la tête et qui le croit mort depuis toutes ces années, Edgar repartira et trouvera, enfin, une réponse à beaucoup de ses questions.

Brady Udall nous offre un récit percutant, à l'écriture à la fois distanciée et empathique, à la fois dure et humoristique, comme un remède aux horreurs que vit Edgar.
Roman d'apprentissage, le destin miraculeux d'Edgar Mint est aussi un road movie à travers l'Ouest des Etats-Unis, avec une galerie de personnages haute en couleurs.

Une très belle surprise dans cette quête d'un auteur en U pour le challenge ABC.
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Quel roman surprenant ! Je viens de refermer à l'instant "le destin miraculeux d'Edgar Mint" et oui, vraiment, je suis surprise. En ces temps oisifs de vacances de Pâques, je n'ai pas le courage de former des phrases et des paragraphes cohérents, logiques. J'aborderai alors l'intérêt du roman en trois points, trois éléments constitutifs du livre de Brady Udall, parfaitement subjectifs et aléatoires.

1) la narration. Dès les premières pages, j'ai été intriguée par l'étrange choix narratif de l'auteur qui écrit tantôt à la première et tantôt à la troisième personne. Il alterne les deux au sein d'un même paragraphe, voire d'une même phrase. Cela donne un grain d'écriture assez particulier, qui m'a semblé fort chaleureux, comme si un Edgar plus âge regardait de haut le petit Edgar.

2) la religion. J'ai été étonnée de la place qu'elle prenait dans le roman. Ça m'a dérangée au départ, surtout lorsque le petit emménage dans une famille de Mormons qui semblent absolument parfaits, alors qu'à mon sens, personne n'est parfait. Et puis on aperçoit les failles, les fêlures chez ces derniers autant que chez les autres catégories de personnages... J'ai fini par apprécier cette thématique de la spiritualité. Quoique moi-même non-croyante, cela m'a amené à d'intéressantes réflexions.

3) Amérique. J'aime bien les romans qui me font voyager au travers des différents états d'Amérique, mais seulement quand c'est bien fait. Ressentir la chaleur étouffante du désert, ou la fraîcheur de territoires plus verdoyants, passer d'une ville à l'autre, chacune ayant une ambiance particulière. Ici le voyage est garanti.

Bref, lisez ce roman qui vous fera rire, rêver, pleurer peut-être, mais ne vous décevra pas, j'en suis sûre.
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Ce livre est formidable. Je ne m'y attendais pas, l'ayant pris au hasard car bousculée par le temps. J'ai eu la main heureuse: j'aime les romans d'apprentissage et c'en est un.

Edgar Mint est un jeune métis de Blanc et d'Apache, abandonné par son père, délaissé par sa mère alcoolique, apprenant la vie de vilaine manière , à l'hôpital tout d'abord car la voiture du facteur lui a roulé sur la tête, puis dans un orphelinat ghetto où il devient le souffre-douleur de garçons plus âgés, enfin dans une famille de Mormons un peu bancale après la mort récente du dernier enfant. (L'auteur lui-même a été élevé chez les Mormons).

Racontée ainsi, l'histoire semble très triste et en effet, ce n'est pas un destin bien gai que celui d'Edgar Mint et pourtant on s'attache vite à cet enfant et l'intérêt pour son évolution ne cesse de s'accroître au fil des pages. Il est très attachant, sorte d'Oliver Twist moderne, plein de ressources, de charme, d'humour, de force et de fragilité à la fois., d'autres l'ont comparé au jeune Garp d'Irving. On voudrait le protéger, l'avertir des dangers qui l'entourent et le quitter au bout de cinq cents pages est un vrai déchirement.
Ce roman est très riche, poétique, sans temps mort, digne des plus grands, bref un coup de coeur que mon pauvre résumé, écrit à la va vite, trahit à la façon d'un squelette: toute la chair en a disparu.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Quelquefois, au gré de mes balades sur Babelio, il m'arrive de découvrir de véritables pépites. J'étais à la recherche d'un auteur dont le nom commence par U (pas très courant, il faut le dire), pour le Challenge ABC quand je suis tombée sur des critiques très élogieuses concernant Brady Udall et son roman « le destin miraculeux d'Edgard Mint ».
Eh ben, le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai dévoré (tout en le savourant) ce livre qui est aussi un petit pavé le temps d'un week-end..
Oui, je le reconnais, je suis tombée sous le charme de l'écriture de cet écrivain et encore plus de l'histoire qu'il a racontée. Comment ne pas être touchée par l'histoire de ce petit garçon, Edgard, dont la vie est tout sauf un long fleuve tranquille ?
L'évènement marquant de l'enfance de Edgard, c'est lorsqu'il réchappe à la mort à l'âge de sept ans. En effet, il va se faire renverser par une voiture et comme il va s'en sortir quasiment sans séquelles, comment ne pas parler de miracle ?
Pourtant, ce gamin n'était déjà pas très bien parti dans la vie. Fils d'une mère indienne qui le néglige et dont la principale préoccupation dans la vie est de boire, il va se retrouver à l'issue de son hospitalisation, placé dans une sorte de « foyer « pour jeunes indiens. Cette période de sa vie va être terrible, car les enfants peuvent être plus que cruels entre eux. Brady Udall nous livre une image sans concessions de ce genre d'institutions qui ne sont pas forcement très aidantes pour les jeunes qu'ils sont censés « éduquer » !!
Les évènements de la vie du petit Edgard vont l'amener à être persuadé qu'il apporte le malheur au gens qu'il apprécie et qui l'aiment. Comment va-t-il pouvoir échapper à ce destin ?
J'ai beaucoup aimé ce livre car je me suis vraiment attachée au personnage principal. de plus, comme je l'ai déjà écrit, le style de Brady Udall est percutant. Très agréable à lire, doté d'un humour féroce par moments, il nous décrit une Amérique bien loin des clichés habituels.
Je compte bien découvrir le reste de l'oeuvre de cet auteur….


Challenge ABC 2018/2019
Challenge Pavés 2019
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Quelle étrange histoire que celle d'Edgar Mint... Voici un roman tour à tour doux, violent et poétique. Un roman à la Dickens, d'une écriture limpide et sans concession.
« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », voilà qui ferait sourire Edgar. Enfant métis d'un père « anglo », cow-boy de pacotille, évaporé dès l'annonce de la grossesse, et d'une mère indienne sombrée dans l'alcoolisme avant même sa naissance, il se trouve déclaré mort après être passé sous les roues d'une voiture de facteur et ressuscité grâce à l'intervention d'un jeune médecin, dont il bouleversera bien malgré lui la vie. Son existence le ballotera d'un hôpital à un pensionnat, à une famille d'adoption, mais l'amènera surtout à se construire, malgré tout, en « résilient ». J'ai d'ailleurs adoré cet aspect « neuropsychologique » de l'histoire, cette forme d'apraxie, liée à son traumatisme, qui l'empêche d'écrire manuellement et l'attache à vie à sa machine à écrire (son Hermès jubilé 2000) pour survivre par la force d'une écriture quasi frénétique et hypnotique ; cette hypermnésie qui l'empêche d'oublier et l'oblige à tout répertorier ; cette particularité à parler de lui à la 3ème personne en alternance avec le « je » narratif, démontrant s'il en était besoin sa vision fragmentée de lui-même … Comment grandir dans cette Amérique glauque et inhumaine où le malheur n'épargne ni Edgar ni ses proches ? Personne n'en sort indemne, certains grandis. Dont moi.
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Que ça fait du bien de découvrir un grand roman américain ! Après quelques déceptions fort récentes, j'ai retrouvé un plaisir fou avec cette lecture qui constitue un coup de coeur.

Edgar Mint est un gamin hors du commun. Enfant métis non désiré (sa mère Indienne s'est consolée avec l'alcool, le père, un blanc, a pris la fuite), Edgar vit une vie bien médiocre sur la réserve de San Carlos jusqu'au jour où, à l'âge de 7 ans, il est victime d'un accident : le postier roule sur sa tête ! Voilà une entrée en matière peu banale !

Sauvé in extrémis par Barry, un curieux médecin, Edgar est placé à hôpital Sainte-Divine où il va se construire une petite famille au cours de la période où il est soigné. Ses compagnons de chambre sont aussi bien malades de la tête que du corps, à l'image du vieux bougon d'Art, qui ne se remet pas de la mort de sa femme et de ses enfants. Celui-là a l'idée de génie d'offrir à Edgar une machine à écrire mécanique, car l'enfant sorti du coma a tout à réapprendre.

Malgré les dysfonctionnements habituels de ce genre d'établissement, Edgar est plutôt content de son sort car il est devenu plus ou moins la mascotte de l'hôpital. Mais le destin en décide autrement, et voilà notre miraculé, considéré comme guéri, obligé d'intégrer l'école Willie Sherman, réservée aux enfants indiens et essentiellement peuplé de gamins à problèmes et de laissés pour compte. Une partie de sa vie très dure. Presque sans transition, Edgar est plongé dans un monde de violence où règne la loi du plus fort. le pire cauchemar d'Edgar se matérialise sous les traits d'une petite brute, Nelson, qui fera de ce dernier son souffre-douleur. Brady Udall dépeint d'une manière très réaliste le quotidien de profs et des élèves de ce type d'établissements. Malgré la présence d'un ami, Cecil, Edgar vit l'enfer sur terre. Là encore, l'enfant se tire miraculeusement de tout : des brimades, des accidents, de l'anéantissement total. Sa capacité de résistance, son aptitude à survivre à toutes les catastrophes sont impressionnantes.

De loin en loin, Barry et Art continuent d'avoir un rôle dans la vie d'Edgar. Peu à peu néanmoins, Barry devient un poids, une entrave, comme nous le découvrirons dans la dernière partie du roman. Au moment où Edgar se désespère d'échapper à cette vie misérable, une rencontre va une nouvelle fois changer la donne. Repéré par des Mormons, Edgar est intégré dans un programme destiné à trouver des familles d'accueils à des enfants en perdition. A Richland, chez les Madsen, l'existence lui parait idéale, tout comme cette famille, un couple qui a deux enfants, un garçon, le petit génie de la famille, et la fille aînée, sans compter la multitude d'animaux recueillis. Edgar va cependat bien vite comprendre que ce portrait de la famille américaine idéale cache de nombreuses fêlures et un drame difficile à oublier.

Les années ont passé, Edgar adolescent découvre, à retardement, les effets de la puberté, continue de chercher sa place, de fuir ses fantômes si familiers. Il fera des choix, prendra des décisions, qui, finalement, le ramèneront à bon port, au début d'une nouvelle existence, la sienne enfin, plus heureuse. Il sera l'élément déclencheur de drames, de réconciliations, provoquera un emboitement de faits qui auront des répercussions sur d'autres vies.

Malgré le ton très dur, les descriptions sordides, le lien de parenté entre Udall et John Irving est évident : même tendresse, même truculence et même humour. Edgar mène sa vie comme on mène une barque ballotée par les flots, avec hésitation mais l'envie de s'en sortir. Parfois il s'échoue lamentablement pour rester coincé, parfois il aborde sur des rives accueillantes, et tout comme chez John Irving, le destin d'Edgar va croiser celui des autres personnes qui traversent sa vie, amenant le lecteur à faire connaissance, de manière plus ou moins brève, avec des hommes et des femmes loin d'être aussi banals et ordinaires qu'on pourrait le croire.

Là encore, comme d'autres écrivains américains, Udall a choisi de peindre le portrait d'une Amérique misérable. Des paumés, des blessés, des laissés pour compte... Tous n'ont pas la force et la volonté d'Edgar, pour la plupart la fin est tragique. Et pourtant, rien de larmoyant dans ce roman, qui prend aux tripes et donne à réfléchir.

Une excellente découverte, que je recommande chaudement.
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Après la lecture de quelques livres sans grand relief, tout à coup me voici (enfin) devant un merveilleux coup de foudre littéraire. J'ai tellement aimé que je pourrais le relire (chose que je ne fais jamais).
Je ne vais pas le résumer mais sachez que toute l'humanité est dans cet ouvrage et que vous pourrez y trouver : rire, sourire, loufoquerie, situation invraisemblable, folie, peur, violence, voyage, maltraitance, indien, religion, spiritualité, drogue, amour, amitié etc... Même si la trame est aux USA, il pourrait se situer n'importe où. C'est un récit magique, féerique tout en étant diablement réel.
C'est un roman absolument original et bien m'en a pris de l'acheter.
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Sincèrement, une belle oeuvre! On est emporté par la vie de ce petit Edgar, qu'on a envie de prendre par la main tout au long de ces aventures, malheureuses pour la plupart et de le guider vers un jour meilleur... Brady Udall nous raconte là une histoire magnifique, bouleversante et on ne respire la sérénité qu'à la fin, sans la deviner une seule fois. Tout est dépeind avec justesse: la misère des réserves indiennes et le peu de cas que l'on en fait, les horreurs d'un pensionnat où la loi du plus fort et du plus cruel n'est pas un mythe, les personnages annexes tellement brisés mais, en même temps, une certaine lueur d'espoir qui n'est jamais très loin, sous le trait d'humour qui transperce de temps en temps. Un très beau livre, à lire!
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Brady est un jeune métisse issue de la rencontre fortuite d'un apprenti cowboy et d'une indienne. Enfant non désiré d'un père qui s'est fait la malle et d'une mère alcoolique, il vit dans une réserve indienne jusqu'au jour où a l'âge de 7 ans il se fait rouler sur la tête par la voiture du facteur. Emmené dans un état critique a l'hôpital, il s'en sortira avec un crane bosselé et une incapacité a apprendre a écrire avec un stylo. A la sortie de l'hôpital, séparé de sa mère et confié a un oncle, commence pour Brady et son inséparable machine a écrire une odyssée où il va rencontrer beaucoup d'épreuves.



Quel bouquin ! J'avais déjà beaucoup aimé son dernier livre "le polygame solitaire" mais là je dois avouer que celui ci m'a littéralement enchanté. On embarque avec Brady dans sa vie misérable où tous les coup du sort lui tombent dessus mais dont il sort miraculeusement intact du moins physiquement. Car moralement il faut être très fort pour encaisser les coups qui s'acharne sur lui et sur ceux qui s'attachent a lui. Une sorte de malédiction qui va transformée son odyssée en chemin de croix. Tout cela écrit avec beaucoup de légèreté et de drôlerie a la manière d'un John Irving, une combinaison réussie d'humour, de profondeur et d'humanité. Les personnages qui traversent cette histoire sont marquants (une mention spéciale pour le personnage du docteur Pinkley, la mauvaise conscience de Brady), attachants ou détestables et donnent au livre un cachet inoubliable. La description de cette Amérique misérable où l'on parque les indiens dans des réserves où ils sombrent dans l'alcool et le désespoir est criante de vérité.

Une aventure rondement mené où l'on suit le parcours chaotique de ce petit métisse qui recherche désespérément quelque chose qui ressemble a l'amour .

Un roman tout simplement magnifique et encore un coup de coeur.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Edgar Mint est un jeune garçon qui de haut de ses sept ans se fait un jour écraser la tête par la roue de la Jeep du facteur. le pronostic est mauvais, il risque de ne pas sortir du coma ou alors dans un état complètement végétatif. Il s'en sort miraculeusement et passera de nombreux mois avec ses acolytes de chambre tous plus dingos et hauts en couleurs les uns que les autres puis ira en internat où il rencontrera une belle brochette de gamins agressifs et violents et de là il vivra d'autres aventures pour beaucoup négatives mais parfois positives.

Edgar est un personnage pour lequel je me suis attachée, je l'ai trouvé fort pour son âge et courageux. Surtout il ne se laisse faire par personne et cela fait du bien un héros au caractère trempé. Il ne sait pas où la vie le mène mais il poursuit toujours plus combatif et vaillant.

Une merveille de roman avec un personnage inoubliable !
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