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EAN : 9791092243024
E-FRACTIONS ÉDITIONS (21/03/2013)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Je m'arrête de faire ce que j'ai à faire et je regarde le ciel. Il tourne au dessus des vies, il avance et roule sur lui-même, et je me dis que nos vies seraient plus simples si elles vivaient comme lui. Le ciel vit sur une route sans fin peuplée de tourments, de bouillons, d'apaisements, mais il se désole parce que rien ne vit dans son territoire, et rien ne vit en lui... Parfois un nuage noir passe sur nos silhouettes isolées comme un lent bombardier... Sous le ci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On le sait, l'effraction est une spécialité de l'équipe réunie autour de Franck-Olivier Laferrère et de Virginie Vaylet. Cet esprit effractionnaire s'est manifesté une première fois, aux yeux de tous, en automne 2011, à l'occasion du festival Effraction#1 tenu à la Galerie de Nesle. L'équipe s'est ensuite munie d'un bras littéraire avec la parution, le 14 février 2012, d'une première effraction littéraire commise avec la complicité des Éditions Edicool : Aimer, c'est résister, un recueil collaboratif signé Ciderrant Prod. Quelques mois plus tard, la parution de Lawrence d'Arabie. À contre-corps marque une étape supplémentaire dans l'affirmation littéraire des effractions, le petit texte battant le pavillon flambant neuf des E-Fractions Éditions. Et c'est avec la publication d'un troisième titre, La solitude de l'ours polaire, texte onirique sorti de la plume virtuelle de Louis-Stéphane Ulysse, que Laferrère confirme sa volonté de donner une assise durable à l'esprit de cette résistance bien particulière.

La solitude de l'ours polaire, c'est un texte qui s'ouvre sur un coup de tonnerre : l'obsession du narrateur de voir sa femme « le faire avec Hawaii Fender », but qu'il poursuit pendant des mois en coulant « en elle tout le poison de [son] obsession », l'assurant toujours et encore que « ça serait bien qu'elle le fasse avec Hawaii Fender » (I). Elle finira par céder, mais lui ne la verra pas « le faire » parce qu'il restera dehors, dans le couloir, aveugle, pendant que de l'autre côté se passent des choses qui font éclater sa vie en mille éclats, malgré la moquette qui « compressait l'air, avant de l'absorber » (III).

La suite dans la Bauge Littéraire : http://postlucemtenebrae.eu/?p=5613
Lien : http://postlucemtenebrae.eu/..
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« C'est moi qui lui avais mis ça dans la tête : la voir faire ça avec Hawaii Fender …» Cette simple phrase de Louis-Stéphane Ulysse plonge d'entrée le lecteur dans l'ambiance de ce roman. Cet homme vit cette obsession jusqu'à ce que sa femme l'accepte, peut-être par renoncement tout simplement, car elle ne formulera pas le « oui ». A partir de là, j'ai senti que tout allait devenir inéluctable. A l'hôtel où loge Fender, le mari reste devant la porte, à écouter les bruits émis dans la chambre, des sons qu'il n'a jamais entendus de son épouse. Et le fossé va se creuser entre eux-deux, rien ne sera plus comme avant. « Je me cogne contre les murs, je me déchire dans la boue… »

Etonnant aussi l'espace dans lequel évoluent les personnages. Une ville qui ressemble à un dépotoir, à un ghetto, se dépeuplant au fur et à mesure du récit.« A travers les vitres, les rues se ressemblaient toutes ; jungle concrète privée de vie, trottoirs déserts, immeubles trop hauts… »

On sent qu'une tragédie a eu lieu sans doute bien au-delà du seul réchauffement climatique, en résultant peut-être.

Le malaise va crescendo suivant les descriptions de plus en plus précises de l'auteur dont celle de cet ours polaire isolé sur cet iceberg dérivant que la foule de curieux espère apercevoir.

Hawaii est aussi un personnage surprenant, qui fera un séjour en prison sans que nous ne sachions autre chose qu'il portait un tablier sali de sang. le narrateur le retrouvera et ils se côtoieront à nouveau dans une église en ruine devant l'autel couvert de bougies, sans se parler pour autant.

C'est une lecture qui m'a désarçonnée.L'écriture de Louis-Stéphane Ulysse est très imagée, et poétique. Il parvient dans ce texte pourtant court à faire émerger beaucoup d'interrogations, de réflexions sur la solitude bien sûr, la lente dérive des sentiments humains, la peur de l'abandon et dépeint par petites touches une vision de l'avenir de notre planète, une vision apocalyptique.

Une extrait qui m'a beaucoup émue, le narrateur s'exprimant après la perte de son épouse.

« Bien sûr, on a inventé les mots et, bien sûr, les supports ne manquent pas pour les dires, les écrire, mais rien n'existe vraiment pour sortir ceux qui sont en nous quand il y a le vide de l'absence…Et quand bien même on finirait par pouvoir sortir ces mots de notre corps, une fois seul, il n'y aurait aucun changement, parce que cette douleur-là ne se partage pas. »

La bande son accompagnant ce magnifique texte est de Caroline Duris. Elle donne encore plus de profondeur aux mots de Louis-Stéphane Ulysse. Les émotions ressenties à la lecture sont musicalement imagées.

Merci à Franck-Olivier Laferrère qui m'a permis de lire ce récit.
Lien : http://dzahell.fr/?p=1064
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« Je m'arrête de faire ce que j'ai à faire et je regarde le ciel. Il tourne au-dessus des vies, il avance et roule sur lui-même, et je me dis que nos vies seraient plus simples si elles vivaient comme lui. le ciel vit sur une route sans fin, peuplée de tourments, de bouillons, d'apaisements, mais il se désole parce que rien ne vit dans son territoire, et rien ne vit en lui… Parfois un nuage noir passe sur nos silhouettes isolées comme un lent bombardier… »
Sous le ciel-couvercle, les individus se poussent à la perte, perdent, se perdent et vivent dans le deuil de ce qu'ils ont perdu. Ils dérivent, pareils à des icebergs perdant toute consistance dans le réchauffement climatique. L'onirique flirte avec le cauchemardesque. Avec La solitude de l'ours polaire, Louis Stéphane Ulysse nous parle d'amour et de désir dont on ne sait que faire.
Lien : http://les-amours-de-livres-..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Bien sûr, on a inventé les mots et, bien sûr, les supports ne manquent pas pour les dires, les écrire, mais rien n’existe vraiment pour sortir ceux qui sont en nous quand il y a le vide de l’absence…Et quand bien même on finirait par pouvoir sortir ces mots de notre corps, une fois seul, il n’y aurait aucun changement, parce que cette douleur-là ne se partage pas.
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Videos de Louis-Stéphane Ulysse (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis-Stéphane Ulysse
Entretien avec Louis-Stéphane Ulysse autour de son nouveau roman "Harold" publié aux éditions du Serpent à plumes...
Hitchcock, Tippi Hedren, JFK, les frères Gianelli, Sinatra, l'Amérique de la fin des années 50 à la fin des années 60... Un roman construit comme un polar noir, comme un making off du film "Les oiseaux" qui nous parle de désir et de mort et nous entraîne à toute vitesse à travers l'Histoire d'une époque qui, sous le masque d'une élégance radieuse cache sans doute déjà le rictus d'une angoisse naissante...
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