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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Surprenant roman que celui d'Antonio Ungar , vibrant hommage à sa Colombie natale. le narrateur, je, est un enfant qui nous "raconte" ses souvenirs; avec son pantalon rouge,ses chaussettes jaunes bien remontées sur le pantalon,ses bretelles en velours et sa tignasse rousse, il fête ses trois ans dans le grand jardin de la maison familiale. Les autres enfants il n'aime pas, il les fuit. lui ce qu'il aime c'est la savane, ses arbres, son ciel , c'est courir à perdre haleine, grimper aux arbres et se transformer en tigre....
Les souvenirs de je ne sont pas toujours très gais, son papa abimé par l'alcool disparait de l'horizon, restent sa maman , sa soeur, le chat , les jours sombres , la misère, le malheur et puis l'éclaircie arrive sa maman se dépatouille des griffes de sa mère, et recommence à vivre ; le soleil entre à nouveau dans la vie de ce petit garçon à l'imagination débordante .Tigre, tigre de papier, vautour, qu'importe si le rire et l'amour l'emportent .
Un court roman qui ne se laisse pas apprivoiser facilement mais qui vous laisse un goût ensoleillé en bouche, des images plein la tête , un univers baroque, magique,, violent, et tendre à la fois.
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"Les oreilles du loup" a pour narrateur un étrange garçon.
Quoique, à la réflexion, il n'est pas si étrange, c'est juste un enfant. Seulement, Antonio Ungar restitue avec tant de justesse l'univers enfantin, que nous avons la sensation, dans un premier temps, d'avoir pénétré sur une autre planète. Il faut alors accepter de se souvenir de ses propres jeunes années. Attention, il ne s'agit pas de se souvenir d'événements alors survenus, mais de la façon dont nous percevions ces événements, dont nous les digérions...
Alors, on réalise que oui, ce que décrit Antonio Ungar, par l'intermédiaire de son narrateur, est bel et bien le reflet de ces fantasmagories, de ces réflexes de défense, de ces émotions brutes, quasiment animales, de cet égocentrisme qui constituent le monde intérieur d'un enfant...

En une succession de tableaux, le héros des "Oreilles du loup" nous fait découvrir ce monde, en évoquant certains épisodes qui marquèrent son existence de quatre à huit ans. L'écriture traduit la maturité de qui a pris du recul, mais le contenu du récit nous immerge sans peine et de façon très crédible dans les pensées et la sensibilité d'un petit garçon.

Enfant intelligent mais solitaire, que l'on imagine souvent silencieux (les dialogues sont quasi inexistants), son imagination profuse et sa richesse émotionnelle l'aident à appréhender et à supporter les agressions du monde extérieur, et ces mystérieuses complications qui semblent régir la vie des adultes.
Avec la logique de ses jeunes années, démuni de certaines des clés qui lui permettraient de comprendre les situations qu'il doit parfois subir, il porte un regard à la fois candide et sincère sur ce qui l'entoure.

Ses souvenirs nous mènent de sa campagne natale à la ville, en passant par la jungle andine, où il séjourne en compagnie d'un parent, et des jours sombres -ainsi qu'il les nomment lui-même-, peuplés par la folie du père, les difficultés de sa mère à assumer financièrement ses deux enfants, aux jours plus heureux, grâce notamment à l'apparition d'un gros homme gentil et attentionné dans la vie de sa maman.

Entretemps, il nous aura imprégné de son amour viscéral pour la nature, de l'attachement profond qui le lie à sa mère et sa petite soeur. Il nous aura également touché par l'ingénuité avec laquelle il analyse la cruauté de certaines grandes personnes, et son refus instinctif de se conformer aux règles imposées, lorsqu'elles vont à l'encontre de ses aspirations naturelles...

Une belle découverte.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Bienvenue dans le monde fantasmagorique et onirique d'un enfant pas tout à fait comme les autres, à l'imagination débordante. Libre comme l'air ou comme le vent dans les arbres qu'il habite volontiers. du haut de son très jeune âge - à trois et à six ans - et de la cîme des arbres sur lesquels il se juche, il observe le monde qui l'entoure, le sien et celui des adultes, de son oeil acéré. Parce que cet enfant se voit, s'incarne en tigre. La ville est tout à la fois la jungle ou la savane, le chaud ou le froid, au gré de son humeur et de sa fantaisie.

Cet enfant à la crinière rousse, portant bretelles et chaussettes jaunes, est un vrai petit rebelle qui refuse la réalité des choses de la vie, à commencer par l'évidence de l'école. Pour être sûr de ne pas y revenir, il est prêt à mettre le feu à une poubelle. Dans ses rêves éveillés d'enfant, il revoit l'ombre de son père. Il le retrouve courant dans le jardin, de nuit, frappant sur les vitres. le fantôme fou de son père réapparaît par instant, images de plus en plus éphémères, jusqu'à disparaître complètement de la vie de l'enfant. Et puis, il y a la mère de cet enfant sauvage et libre. Cette mère qui n'en peut plus de cette vie et tente de fuir la tristesse de son existence, d'oublier la séparation d'avec le père de cet enfant. Sa mère qui porte sa vie comme un seau d'ordures trop lourd pour elle.

Sa mère retrouvera le goût de vivre, de rire, de se métamorphoser et même de rajeunir, avec le retour des éclaircies. Ces embellies qui arrivent avec l'homme gros qui remplacera le fantôme son père, qui rit de tout et tout le temps, même quand il semble pleurer. Et cet enfant qui aime sa mère et sa petite soeur qu'il compare à un petit chat, sait et sent qu'à eux trois en se serrant très forts, ils deviendront un rocher indestructible, magique, d'une force incroyable et capable de résister à toutes les tempêtes de la vie et de la nature.

C'est une vie d'errance pour cet enfant, faite d'une alternance de jours sombres, mornes et tristes succédant à des éclaircies parcellaires. Cette errance pour trouver la paix - dans tous les sens du terme - se poursuivra entre la savane et la jungle, les villes, la campagne et la cordillère des Andes.

"Les oreilles du loup" d'Antonio Ungar nous invite à un voyage pour le moins surprenant, onirique et pas toujours merveilleux au pays de l'enfance et de son imaginaire. Drôle d'histoire que celle-ci qui s'assemble à la manière d'un puzzle, au gré des souvenirs de cet enfant. Cet enfant, comme sa petite soeur, sa mère ne sont jamais nommés par leur prénom. Ils ne possèdent aucune identité, comme si cela pouvait être l'auteur lui-même qui raconte son histoire personnelle.

Cet enfant, par son regard de fauve et son esprit aiguisé et cynique n'est pas très éloigné du personnage d'Oscar Matzerath dans "Le tambour" de Günter Grass. Comme lui, il semble refuser de grandir pour ne pas entrer dans le monde des adultes ; comme lui, il décrit un monde déshumanisé et violent ; (presque) comme lui, il se sert d'un artifice - ici animalier, là instrumental - pour dénoncer les travers d'une société meurtrie par la dictature. Paradoxalement, c'est une livre tout en finesse, à l'écriture aérienne et poétique. C'est ce qui fait toute l'originalité de cette très belle histoire, celle de pouvoir raconter la douleur, la souffrance, la peine, mais aussi la joie, le bonheur, l'espérance dans une seule et même langue, celle de l'enfance retrouvée et tout en légèreté.
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Du haut de ses arbres et de ses cinq ans, un garçon farouchement libre, crinière rousse au vent et ses chaussettes jaunes bien remontées sur son pantalon rouge, guette les ombres du monde des adultes et le fantôme fou de son père. Bringuebalés dans la tourmente de la séparation de leurs parents, sa petite soeur et lui entament avec leur mère une errance entre la savane et la ville, la jungle et les plateaux de la cordillère des Andes, en quête de survie, d'une éclaircie. Les sensations et images isolées qu'il perçoit avec ses yeux de tigre, la force de la violence et du malheur, mais surtout celle de l'amour et de la beauté, composent le portrait impressionniste d'une Colombie sensuelle et meurtrie. (quatrième de couverture)

La présentation éditeur, ci-dessus, résume au mieux la teneur du roman, composé de réminiscences, celles d'un petit garçon attentif et imaginatif qui vit les évènements de son enfance comme un jeu dans lequel il serait tigre et le monde une savane.
J'ai aimé cette lecture, ce style, sans doute bien rendu par la traduction, qui m'a fait penser à de très bons auteurs américains lus autrefois, Faulkner par exemple. Les personnages sont attachants, l'amour du petit garçon pour les membres de sa famille (sa mère, sa soeur, sa si belle cousine) très touchante et la vision partielle d'un enfant particulièrement bien retranscrite.
A travers les yeux du jeune narrateur, on suit surtout le parcours d'une mère en quête de bonheur, traînant dans son sillage deux enfants en bas âge. On l'imagine avoir quitté un homme brûlé par l'alcool, avoir fui une mère froide et autoritaire, et chercher dans son errance un lieu où se poser avec ses petits, et un amour doux sur lequel simplement se reposer. Un très beau roman écrit par un auteur de grand talent !!!

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C'est le deuxième roman d'Antonio Ungar, le premier "Zanahoris voladoras"(les carottes volantes) 2004 n'a pas été traduit en français. Dans les oreilles du loup il a repris le personnage de l'enfance de son premier roman "les carottes volantes". Antonio Ungar a été très marqué par son enfance tragique et douloureuse. Ce livre très poétique car il y a de la beauté dans la tristesse est en parti autobiographie, à caractère intimiste, c'est un long monologue. Pas ou presque de dialogues, des phrases courtes, un style impressionniste par petites touches, les souvenirs sont flous : le rêve ou nets la réalité, elles concernent le quotidien. le petit garçon ainsi que sa soeur et ses parents n'ont pas de prénoms. ce petit livre qui n'est pas vraiment un roman, mais un témoignage sur l'enfance.
Chaque chapitres de ce livre est une nouvelle ou un conte (l'auteur a lui même écrit deux recueils de contes), avec un lien entres elles.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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Antonio Ungar est un jeune auteur Colombien. "Les oreilles du loup" est le premier de ses ouvrages traduit en français.

Que reste t'il de notre petite enfance ? de vagues souvenirs, quelques sensations, des impressions… En partant sans doute de ses propres souvenirs, Antonio Ungar se met dans la peau d'un garçon de trois ans à cinq ans et imagine ce qu'il peut vivre et penser.

Le narrateur est un garçonnet un peu sauvage qui adore courir dans la savane et grimper aux arbres. Quand la vie réelle ne lui convient pas, il s'en invente une autre comme aiment le faire les enfants. Il se prend pour un tigre ou voit dans sa soeur un petit chat. L'école, ce n'est pas ce qu'il préfère, surtout quand pour se défendre il doit taper sur les autres et que résultat des courses, il se fait renvoyer.

Au début du livre, il est très triste :
"Je pleure et quand je n'ai plus de larmes, je me retourne et je vois que papa est beaucoup plus fatigué que le véritable, qu'il est plus vieux. Je voudrais que papa soit là, mon papa, le véritable, pas ce vieux type défait".
Mais peu à peu il se console quand sa maman reprend goût à la vie. Aux jours sombres de la séparation de ses parents succèdent des jours plus clairs. La gaieté revient dans le trio constitué désormais de la mère, du petit garçon et sa jeune soeur et le périple qu'ils ont entrepris à travers le pays devient de plus en plus joyeux.

C'est un joli livre, très poétique. Chaque chapitre est construit comme une nouvelle qui plonge le lecteur dans l'univers du petit garçon. J'ai bien apprécié cette virée insolite dans la Colombie d'un jeune enfant même si parfois, j'ai été un peu déroutée par la frontière très mince entre le rêve et la réalité.
http://sylire.over-blog.com/

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Courir dans la savane, grimper aux arbres, se prendre pour un tigre, un monde moitié réel moitié imaginaire d'un enfant, depuis ces trois ans jusqu'à environ six ans, dont les parents viennent de se séparer. Il a sa façon d'appréhender le monde, ne comprend pas toujours très bien celui des adultes et à un peu du mal à se lier avec les enfants de son âge.

L'histoire c'est lui qui la raconte. On ne connaîtra jamais son prénom ni celui de ses parents, ni de sa soeur, ni de personne. Il ne me semble pas me tromper en disant qu'il n'y a même pas un seul dialogue dans ce roman. Tout est raconté sans savoir vraiment où l'on est, à quel moment, ni où l'on va. Seul des indications comme la maison, la ville du froid, Rio Magdalema, les Llanos Orientales, Tierra Adentro, Panama sont données. Encore un livre que j'ai choisi pour sa couverture et aussi pour la petite note en bas qui nous nous signale "Un petit miracle littéraire". Même la 4e de couverture ne donnait qu'un extrait, j'ai d'ailleurs même cru que son père mourrait car il en parle comme un fantôme, avant d'en trouver une autre plus parlante.

C'est donc avec un mélange de réel et d'imaginaire, sans pouvoir toujours réussir à faire la part des choses, que l'on suit cette nouvelle vie pour ce petit garçon. Les chapitres sont assez irréguliers dans leur longueur mais deux parties distinctes racontent Les jours sombres puis Les jours clairs.

Pas facile pour ce petit bonhomme de se retrouver dans tout ce désordre. Sa mère qui est son repaire et son réconfort ne semble pas allée bien mieux.

Le temps, les distances, les gens, les situations semblent parfois complètement déformés dans les descriptions qu'il en fait. Dans ces moments là il n'hésite d'ailleurs pas à se réfugier dans son univers si particulier pour trouver le courage ou se donner une distance avec son entourage. Les relations avec sa soeur plus jeune sont décrites de façon assez originales. Ils ne semblent ne jamais se parler, ou bien les mots semblent ne pas avoir beaucoup d'importance entre eux, pourtant ils communiquent beaucoup à leur façon.

Tout est chamboulé, son univers de liberté s'écroule, il doit partir, repartir et encore partir. Les adultes qu'il va rencontrer ou retrouver vont être pour lui source de réconfort ou bien au contraire source de perturbation. Il voit finalement sa mère retrouver le sourire et sa joie de vivre et tout semble petit à petit reprendre forme. Et puis il a grandi, sa perception a évolué.

Une lecture qui demande d'accepter ce regard particulier mais aussi le passage sans frontière de la réalité au rêve. Ce regard d'enfant ne m'a pas paru sonné faux même si quelques fois on devine l'écriture d'un adulte. le démarrage de la lecture n'a pas été facile en ce qui me concerne car il n'y a eu aucune préparation sur cette univers particulier. Ce n'est pas une histoire triste, c'est une histoire d'un enfant dans une période plutôt chaotique de sa vie racontée par lui même. En tout cas le style et l'écriture poétique m'a fait passer un bon moment de lecture que je vous recommande.
Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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Un petit garçon, le narrateur, raconte ses moments heureux et malheureux, entre la séparation de ses parents, la complicité avec sa soeur, ses aventures scolaires et surtout son amour pour sa terre, sa maison perdue au milieu la savane!
Il a cinq ans, a une tignasse rousse, aime follement grimper aux arbres et porte "des chaussettes jaunes bien remontée sur son pantalon rouge": un lutin épris de liberté ....

La suite sur http://chatperlipopette.blogspot.com
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